N° 51, février 2010

Réflexion sur le Homây-Nâmeh


Shahrâm Aryân


Le Homây-Nâmeh est un recueil de poèmes épiques dont la composition date probablement du XIIe siècle. Cet ouvrage est une biographie épique du roi Homây, qui quitta l’Egypte à vingt ans et traversa les territoires de Roum [1], de l’Iran, du Tourân [2] et de l’Inde pour y trouver une épouse, qu’il trouva finalement en la personne de Gol-e Kâmkâr à Damas.

Le manuscrit de ce recueil se distingue par sa qualité, unique en son genre. Assemblé en 126 pages épaisses de 31,6 x 23,8 cm et appartenant à la collection de Sir Chester Beatty, il fut acheté en 1938 par la Bibliothèque de Dublin où il est aujourd’hui conservé. Ce qui rend unique ce manuscrit est l’absence presque totale d’erreurs, étonnant vu son ancienneté.

Ce manuscrit est anonyme et non daté. D’après la forme, il est probable que le scribe n’a établi cette version que pour son usage personnel, ce qui explique qu’il ait omis de préciser la date et son propre nom. Cela dit, deux estimations sont faites en ce qui concerne la date du manuscrit, la première propose celle de la fin du XIIe siècle, et la seconde, probablement plus correcte celle du XIVe siècle car dans ce manuscrit la lettre « j » est remplacée par « l », ce qui est l’une des caractéristiques de l’orthographe du XIVe siècle. Quant à l’écriture du manuscrit, elle rappelle celle du Ketâb al-Abniyâ d’Abû Mansour Heravi, qui date de l’an 1055.

Comprenant plus de 4300 vers en mètre moteghâreb, ce récit se base essentiellement sur l’expérience humaine et les intérêts de la condition humaine, message qu’il transmet à travers les situations concrètes qu’il met en scène. D’autre part, et c’est une intéressante caractéristique de ce texte, aucune religion particulière n’est mise en valeur. Particularité qui rejoint les suppositions sur l’identité de l’auteur, anonyme. L’Anglais Arbery estime que la question n’a pas lieu de se poser puisque d’après lui, le pseudonyme « Shâyesteh », qui est cité à de nombreuses reprises dans le texte, correspondrait à l’identité de l’auteur. Or, il est évident que ce nom ne prouve en rien cette filiation. Toutefois, Arbery part de ce nom pour arriver à la conclusion que l’auteur était zoroastrien.

Même si le Homây-Nâmeh n’a guère soutenu sa réputation de poème épique, surtout comparé à des chefs-d’œuvre tels que le Shâhnâmeh, il représente une importante source lexicale en raison des nombreux mots proches du pahlavi dont le récit est émaillé.


Bibliographie :

- Roshan M., همای نامه (Homây Nâmeh), publié par Anjoman-e âssâr va mafâkher-e farhangui, Téhéran, 2005, pp. 12-13.

- Assadi Toussi, لغت فرس (Loghat-e-Fors), Edition Tahouri, Téhéran, p. 524.

Notes

[1Monde occidental, Europe et Asie mineure actuelle.

[2Correspondant à l’Asie centrale et à la Transoxiane.


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