N° 65, avril 2011

La ville de Mahallât :
capitale florale et oasis thermale


Hoda Sadough


Le temple de feu d’Atashkouh

Située au sud de la province Markazi, la ville de Mahallât a été la capitale historique de la province Markazi. Elle est notamment connue pour ses anciens palais, ses temples de feu (âtashkadeh), ses forteresses, ses systèmes d’irrigation datant de la période préislamique ainsi que ses mosquées, ses mausolées des descendants des douze Imâms chiites, ses anciens bâtiments et ses caravansérails. La ville est également réputée pour ses sources d’eau thermale reconnues pour leurs vertus médicinales. Les sources thermales du mont Herva, située au nord de Mahallât, constituent les principales sources d’eau de la ville destinée à la consommation humaine. Entourée de zones arides et désertiques, la ville de Mahallât fait figure d’oasis au cœur du désert.

Les colonnes de pierre de Khorheh

A l’époque de la dynastie achéménide, Mahallât était une petite partie de l’Etat « Mâd », nom de l’un des Etats constituant l’Empire achéménide. Pendant le règne des Séleucides, les Grecs portèrent leur attention sur la partie septentrionale de la région, c’est-à-dire la bourgade de Khorheh. L’abondance des objets antiques retrouvés dans la province Markazi témoigne du riche passé de cette région. Durant la période safavide, les échanges commerciaux les plus importants se faisaient avec la ville d’Ispahan. A cette époque-là, des produits tels que la prune, des nappes, des tapis ou des tableaux étaient transportés de Mahallât à Ispahan pour être mis en vente dans les caravansérails.

Source d’eau thermale, parc de Mahallât

Dans les limites actuelles de la ville, les villages de Khorheh et de Nimvar sont plus anciens que Mahallât et possèdent plusieurs monuments historiques. Le nom de « Mahallât » n’apparaît cependant nulle part sur les manuscrits et les objets d’arts y ayant été retrouvés. Le village de Nimvar, désormais devenu une ville, a une histoire plus connue que celle de Mahallât et de Khorheh, et son nom est souvent cité dans les manuscrits historiques ou gravé sur les objets ayant été retrouvés dans la région.

Située au sud est de la province Markazi, Mahallât est entourée au nord par les villes de Qom et d’Ashtiân, du nord-est par la ville de Delidjân, au sud par Khomeyn et Golpâygân (Ispahan) et à l’ouest par Arâk. La ville de Mahallât comprend l’ancienne ville en elle-même ainsi que deux villages, Bâgher-Abâd et Khorheh.

Vue d’un jardin de fleurs, Mahallât

La ville est située sur le flanc est des montagnes de Zagros. Les plaines couvrent les zones du sud et nord-est de la ville, et ses zones centrales et occidentales sont montagneuses. Les monts les plus importants sont les montagnes septentrionales situées au nord-ouest de la ville. Mahallât se situe à une latitude de 53° 23’ nord et à une longitude de 5° 30’ est. Située à 262 km au sud-ouest de Téhéran et à 1747 mètres d’altitude, la ville s’est étendue du nord vers le sud dont les terres sont plus fertiles, et s’est divisée en deux zones, Mahallât Haut (’olyâ) connue pour ses sources d’eau chaude et ses platanes élevés, et Mahallât Bas (soflâ) dont les terres cultivées et les fleurs colorées embellissent le paysage de la ville. Mahallât profite d’une position géographique avantageuse : entourée de chaînes de montagnes et de falaises fonctionnant comme un dispositif protecteur, la ville est protégée des brusques changements climatiques et bénéficie de températures assez douces et d’un climat montagnard. La ville a généralement des étés frais et des hivers froids. Selon les chiffres, les précipitations annuelles moyennes de la ville sont de 280 mm.

Le glacier de Nimvar

Les nombreuses sources d’eau thermale, les colonnes de pierre de Khorheh, le temple de feu d’Atashkouh (la montagne de feu), le glacier de Nimvar, le centre d’hydrothérapie de Mahallât et les jardins de fleurs sont considérés comme les principales attractions de la région.

L’existence de sources d’eau thermale a été à l’origine de la création de la ville de Mahallât. "Mahallât" est un nom arabe signifiant « des quartiers ». On ignore pourquoi cette ville a été nommée ainsi mais selon un habitant de la ville, ce nom aurait été employé lors de l’époque de l’invasion des Afghans en Iran au XVIIIe siècle, où une personne nommée Sohrâb Amin l’aurait pour la première fois employé. Mahallât était en effet constituée à cette époque de différents quartiers dont la majorité était impliquée dans d’anciens conflits.

Parc de Mahallât

Autrefois, l’activité économique de Mahallât reposait uniquement sur l’agriculture. A partir de 1920, la culture des fleurs devint une autre composante du tissu économique de la ville. Mahallât devint alors la capitale de l’industrie de la floriculture d’Iran. Le développement de l’industrie a également été important dans l’extension de cette ville. Mahallât est en effet fort réputée pour ses mines de pierre de travertin, de marbre et de granit qui ont permis le développement d’usines de pierres.

A 15 kilomètres du nord-est de la ville, au pied des montagnes, se trouvent les sources d’eau chaudes connues pour leurs vertus thérapeutiques. Elles sont issues à la base de contact avec des roches chaudes et atteignent une température de 48؛C. L’eau de ces sources contient également divers minéraux tels que le chlore, la silice, le magnésium, le potassium ou encore le sodium. Les compositions minérales des sources thermales sont très variables d’une région à une autre. Les sources thermales de Mahallât sont hydrothermales et particulièrement adaptées au traitement des maladies du foie, de la bile, des reins, des voies gastro-intestinales, des maladies rhumatismales et des maladies de la peau. Une autre richesse naturelle contenue dans la composition minérale des sources d’eau chaude de cette zone est le gaz radon qui est utile notamment dans le traitement des maladies pulmonaires.

Place de Tchenâr

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