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Il est difficile de reconstituer la biographie et de faire la part de légende dans la vie de Kamâl-ol-Molk (env. 1848-1940). Il a initié en Iran à la fin du XIXe siècle un important courant de peinture dite « académique » (akâdemik) dans le pays, mais que nous avons choisi de dénommer principalement ‘peinture du réel’ pour rendre compte de la spécificité de ce courant pictural aux multiples visages, oscillant entre le pittoresque orientaliste, l’émotion picturale romantique et la concision du reportage naturaliste. Parallèlement à la diffusion des techniques photographiques puis cinématographiques en Iran (le premier daguerréotype a été commandé par Nâssereddin Shâh Qâdjâr en 1849, dix ans seulement après son invention par Louis Daguerre lequel en avait fait l’annonce officielle à Paris en 1839) [1]
, la peinture du réel s’est peu à peu imposée à la Cour des monarques qâdjârs puis à tout le pays. Si l’héritage artistique de Kamâl-ol-Molk fait aujourd’hui le plus souvent débat - certains artistes vont jusqu’à accuser le maître de « trahison », estimant en effet que Kamâl-ol-Molk, pris dans un complot franc-maçon, aurait porté atteinte à la culture iranienne en éloignant plusieurs générations d’artistes de la miniature et des arts traditionnels - l’aura qui entoure le personnage a mobilisé l’imagination populaire, au point d’ériger ce dernier peintre de Cour au panthéon des artistes les plus connus en Iran à l’époque contemporaine.
Né à Kâshân autour de 1848, Mohammad Ghaffâri, dit aussi « Kamâl-ol-Molk », était issu d’une famille d’artistes. Son oncle, Mirzâ Abol-Hasan Ghaffâri (« Sani’-ol-Molk ») fut au XIXe siècle, un peintre reconnu pour ses portraits et ses aquarelles. Il mit en place la section de peinture à l’Ecole polytechnique Dâr-ol-Fonoun dans les années 1850. Son père, Mirzâ Bozorg Ghaffâri Kâshâni fut aussi un peintre important, ainsi que son frère, Abou Torâb Ghaffâri, peintre et lithographe.
Adolescent, Kamâl-ol-Molk entra à Dâr-ol-Fonoun, où il commença à s’initier à la peinture auprès de son oncle, Sani’-ol-Molk (1814-1866), puis du successeur de celui-ci, Mozayyan-od-Dowleh (1847-1923). L’œuvre de ce dernier maître, qui avait visité l’Europe et étudié les tableaux des artistes occidentaux, était dite farangi sâz, c’est-à-dire « fait à la manière européenne ». [2] Kamâl-ol-Molk étudia à Dâr-ol-Fonoun avant que Nâssereddin Shâh ne remarquât l’un de ses tableaux, un portrait de E’tezâd al-Saltâneh [3], lors d’une visite (l’école Dâr-ol-Fonoun était située juste derrière le palais royal) et ne l’appelle à la Cour. Kamâl-ol-Molk s’installa officiellement à la Cour autour de 1880. Peu de temps après, en 1883, il fut désigné naqqâshbâshi (« peintre en chef »). Nâssereddin Shâh lui donna également en 1893 le titre honorifique de Kamâl-ol-Molk (« Perfection de la terre »), sous le nom duquel il signera ensuite ses tableaux.
Durant son long service auprès de Nâssereddin Shâh Qâdjâr, Kamâl-ol-Molk a produit des œuvres de plus en plus élaborées. Jusqu’en 1896, année de l’assassinat du Shâh, ses tableaux représentaient principalement les personnalités de l’entourage princier et la vie à la Cour. Il a peint aussi fréquemment des scènes du camp royal, dont il faisait partie, des vues de jardins, des scènes de chasse et de nombreuses compositions architecturales avec les bâtiments et palais royaux. Son travail à cette époque dénote son aspiration à approfondir les techniques de la peinture à l’huile. Il a également expérimenté par lui-même les lois mathématiques et géométriques de la perspective. Dans l’ouvrage Maktab-e Kamâl-ol-Molk (L’Ecole de Kamâl-ol-Molk) [4], l’auteur anonyme de la préface écrit que son utilisation du pinceau et l’application de couleurs claires et vives étaient dans la continuité de la tradition picturale zand et qâdjâr mais que, par sa virtuosité et son élégance, Kamâl-ol-Molk a occupé une place à part parmi ses contemporains.
Après la mort de Nâssereddin Shâh en 1896, les conditions de travail à la Cour de son successeur, Mozaffareddin Shâh, étant devenues difficiles, Kamâl-ol-Molk partit pour l’Europe en 1898, à l’âge de 50 ans environ. Ce voyage, qui a duré trois ans, lui permit de mieux étudier les techniques de maîtres comme Rembrandt, le Titien et Leonard de Vinci. Quelques copies nous sont parvenues de cette période, qui témoigne de son attachement pour les œuvres de ces maîtres. Il a copié notamment un Autoportrait de Rembrandt, Saint Jonah et Saint Matthieu. Il a visité surtout les musées de Florence, le Louvre et le Château de Versailles et a séjourné à Vienne.
Son séjour en Europe n’a pas encore fait l’objet de recherches approfondies. Or il comporte probablement des informations éclairantes quant à l’orientation de sa peinture. Selon deux peintres interrogés à Téhéran en 2009 [5], Kamâl-ol-Molk serait devenu franc-maçon. Plusieurs sources [6] affirment également qu’il se serait lié, durant son séjour à Paris, au peintre Henri Fantin-Latour (1836-1904). Adolphe Jullien, historien et critique musical, a été l’historiographe du peintre français. Dans son ouvrage, Fantin-Latour : sa vie et ses amitiés (1909) [7], il n’est cependant fait aucune mention d’une rencontre ou relation avec un peintre persan. Mais Kamâl-ol-Molk a effectué un portrait du peintre français en 1900.
Fantin-Latour avait été formé par son père puis par Lecoq de Boisbaudran et Courbet. Il était entré à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1854 et avait débuté au Salon de 1861. Toutefois, ce n’est qu’en 1870 qu’il obtint sa première récompense avec le tableau Un atelier aux Batignolles, dépeignant des personnalités artistiques de son époque (Manet, Monet, Renoir, Zola...). En 1878, il obtint une seconde médaille au Salon et fut décoré de la Légion d’honneur en 1879. [8] C’est un artiste au faîte de sa carrière que Kamâl-ol-Molk rencontra lors de son séjour à Paris à la fin des années 1890. D’après Adolphe Jullien, Fantin-Latour effectuait des séances quotidiennes de peinture au Louvre. C’est d’ailleurs au Louvre qu’il rencontra, dans les années 1850, Delacroix (d’où son portrait collectif Hommage à Delacroix peint en 1864) qui y venait souvent parler à ses élèves alors occupés, comme Fantin-Latour, à copier les œuvres de grands maîtres. Les premières copies de Fantin-Latour ont été François Ier et Saint Jérôme du Titien, Duc de Richmond de Van Dyck, L’Assomption et une Sainte Famille de Poussin. Il est aisé de faire le rapprochement avec les copies effectuées par Kamâl-ol-Molk, pour qui le Titien fut également un modèle prisé.
L’influence qu’a pu avoir Fantin-Latour sur Kamâl-ol-Molk, qui aurait fréquenté son atelier, semble importante mais reste difficile à mesurer. De même que Kamâl-ol-Molk, Fantin-Latour a été contemporain des impressionnistes. Le peintre français a même été leur ami. Il a peint les portraits de Manet, Monet, Renoir, Zola, Whistler…, et a partagé leurs luttes. Pourtant, de même que Kamâl-ol-Molk, il n’a pas été un impressionniste lui-même, mais bien plutôt le continuateur discret de Delacroix.
Mozaffareddin Shâh, lors de sa première visite en Europe en 1900, a demandé à Kamâl-ol-Molk de retourner en Iran. Celui-ci y retourna en 1901. Mais les troubles et intrigues s’étant développés à la Cour, ainsi que l’échec du second mariage du peintre avec Anna Qavâm al-Soltâneh, irano-arménienne ayant grandi en Autriche, le poussèrent à repartir cinq ans plus tard, en 1903, pour l’Irak. Kamâl-ol-Molk aurait prétexté un pèlerinage aux lieux saints. De ce voyage (de 1903 à 1905) sont issues plusieurs de ses œuvres les plus célèbres : L’orfèvre de Bagdad et son apprenti, Place de Kerbala, L’Arabe endormi.
A son retour d’Irak, Kamâl-ol-Molk aurait sympathisé avec les constitutionnalistes. Des tableaux, comme les portraits de Sardâr As’ad Bakhtiâri [9] et d’Azâd-ol-Molk [10], deux personnages marquant de la Révolution constitutionnelle de 1906, sont souvent cités comme marques de son nouvel engagement. Il refusa, à cette époque, de peindre le portrait de Mohammad ‘Ali Shâh Qâdjâr, succèdant à son père Mozaffareddin Shâh Qâdjâr en 1907. [11]
Les années qui suivirent la Révolution constitutionnelle ont été marquées par une intense activité culturelle. Dans ce contexte favorable, le peintre fonda en 1911, l’Ecole des Beaux-Arts (Madreseh-ye sanâye’-e mostazrafeh). Cette école est la première en Iran à être dédiée uniquement à l’enseignement des arts, aussi bien traditionnels que d’influence européenne. Kamâl-ol-Molk est réputé pour y avoir enseigné avec enthousiasme et générosité. Un peintre m’a relaté l’anecdote suivante. [12] Son professeur de sculpture, M. Halati, élève à l’Ecole de Kamâl-ol-Molk, avait été obligé, parallèlement à ses études, de travailler chez un épicier pour subvenir aux besoins de sa famille. Un jour, étant arrivé à l’Ecole avec de la poussière sur ses vêtements, Kamâl-ol-Molk l’aurait questionné, lui aurait demandé combien son travail à l’épicerie lui rapportait et lui aurait alloué une somme d’argent tous les mois pour qu’il puisse se consacrer exclusivement à ses études de peinture. Il est connu aussi que Kamâl-ol-Molk prenait ses repas avec ses élèves. [13]
Après la proclamation de la dynastie Pahlavi en 1925, Kamâl-ol-Molk se serait trouvé en désaccord avec Rezâ Shâh et surtout avec certains de ses ministres. Kamâl-ol-Molk aurait en effet refusé de confectionner les portraits officiels de la nouvelle famille impériale. Devant les frictions croissantes l’opposant au gouvernement de Rezâ Shâh, Kamâl-ol-Molk préféra se retirer et céder, en 1928, la direction de l’Ecole à un de ses élèves, Esmâ’il Ashtiâni, qui était déjà son assistant à la tête de l’Ecole. Un autre de ses disciples, ‘Ali Mohammad Heydariân, considéré comme un bon portraitiste, serait, quant à lui, devenu le peintre officiel de la famille Pahlavi. [14] Kamâl-ol-Molk vécut ensuite à Hosseinâbâd, près de Neyshâbour, dans un de ses domaines, où il décéda, d’après l’Institute for Iranian Contemporary Historical Studies, le 18 août 1940 à l’âge de 93 ans environ. Mohammad Rezâ Shâh Pahlavi ordonna en 1962 la confection d’un mausolée en hommage à Kamâl-ol-Molk, dans la ville de Neyshâbour, à côté de celui de ‘Attâr. [15]
Les controverses et rumeurs sur certains positionnements de Kamâl-ol-Molk durant sa vie, ainsi que les interrogations restées sans réponse concernant les douze années qu’il passa à Hosseinâbâd, - où il perdit l’usage d’un œil et renonça à la peinture -, ont attiré l’attention des écrivains, réalisateurs et artistes iraniens, qui ont construit et diffusé une image romantique, voire politisée du personnage. Un peintre interrogé à Téhéran en 2009 m’a confié par exemple avoir lu avec avidité dans sa jeunesse un roman, écrit par un écrivain iranien reconnu, Bozorg ‘Alavi, et qui avait Kamâl-ol-Molk pour héros.
Bozorg ‘Alavi a effectivement écrit en 1952 un livre intitulé Tcheshmhâyesh (« Ses yeux »). Influencé par la vague du réalisme socialiste et des sujets populaires, ‘Alavi y a créé l’image héroïque du peintre « Makân », considéré à la fois comme un artiste célèbre et comme un activiste leader d’un mouvement révolutionnaire clandestin. Certains critiques ont vu dans ce Makân un amalgame des personnages de Kamâl-ol-Molk et de Taqi Arani, à la tête des activistes marxistes en Iran dans les années 1930. Makân est dépeint dans la première partie du roman comme « le plus grand artiste de ces cent dernières années… qui a fait partie des rares personnes qui ont eu le courage de lutter contre le régime » (p. 6). Quand le Commandant de l’Armée visite l’Ecole de peinture, Makân le reçoit avec froideur. En retour, le gouvernement ne prête guère attention à son école artistique (pp. 16-17). Makân avait refusé de peindre le portrait de Rezâ Shâh et avait peint à la place vingt-deux portraits de son domestique, Aghâ Rajab, et de peintures de paysage détaillant les conditions de travail de la paysannerie dans les villages (pp. 17-18). « Il lutte contre la tyrannie dans ses peintures, c’est un artiste animé d’une conscience sociale » (p.32). [16]
Ce portrait de Kamâl-ol-Molk, sous l’aspect d’un homme courageux et engagé, semble avoir eu notamment pour source la biographie écrite peu de temps auparavant par un des disciples du peintre, Hasan-‘Ali Vaziri, et qui aurait été publiée en 1946. En une centaine de pages environ, dans une œuvre mi-fictionnelle mi-documentaire, celui-ci dépeint son maître comme un homme digne ayant réussi à tenir tête aux puissants Ministres de l’Education de son époque et à Rezâ Shâh lui-même. [17]
Nous avons également interrogé de nombreux Iraniens non-artistes, notamment des Iraniens vivant à Los Angeles et dont nous avons pu croiser la route en 2010, sur ce qu’ils savaient des peintres de leur pays actifs au XXe siècle. Ils ont évoqué majoritairement deux personnalités : Kamâl-ol-Molk et le miniaturiste Mahmoud Farshtshiân. Il est intéressant de remarquer que l’image qu’ils avaient de Kamâl-ol-Molk provenait également d’un film réalisé par ‘Ali Hâtami. Ce réalisateur et scénariste de talent n’a pas attiré l’attention internationale mais a rencontré de grands succès d’audience en Iran, notamment pour trois séries télévisées qui sont considérées aujourd’hui comme des classiques dans le pays. En 1984, ‘Ali Hatami a écrit et réalisé un film intitulé Kamâl-ol-Molk, dont il a lui-même reconstitué le décor et les costumes. Kamâl-ol-Molk y est interprété par un acteur reconnu, Djamshid Mashâyekhi, qui a reçu pour ce rôle le Prix du Meilleur Acteur au Troisième Festival Fadjr à Téhéran. L’image donnée de Kamâl-ol-Molk y était très favorable. Le fait qu’il ait tenu tête à Rezâ Shâh a sans doute accru son prestige après l’avènement de la République islamique. Les personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus se rappellent d’un personnage charismatique, apparaissant en long manteau noir dans le film. [18] Kamâl-ol-Molk est également furtivement présent dans une des trois grandes séries télévisées de ‘Ali Hâtami, intitulée « Le rossignol » (Hezâr Dastân, 1978-1987), pour laquelle un quartier entier de l’époque de Nâssereddin Shâh a été reconstitué par le réalisateur, dans le Sud de Téhéran.
Kamâl-ol-Molk mobilise désormais l’imagination populaire autant que celle des artistes. Beaucoup d’histoires circulent à son sujet. Un peintre iranien rencontré à Paris [19] m’a également conté non sans une pointe de malice la fable de la pièce de monnaie que Kamâl-ol-Molk aurait dessinée à s’y méprendre, dupant le serveur, au moment de payer sa note dans un restaurant européen. Le serveur, essayant ensuite de vider la soucoupe de sa pièce de monnaie, a remarqué que celle-ci ne tombait pas ! Dans cette fable, l’Europe se fait prendre à son propre jeu du faux-semblant.
[1] Conférence de Shahriyar Adle, « L’organisation du patrimoine culturel de l’Iran et les archives du film à l’Institut de la cinématographie en France », Séminaire « Pratiques cinématographiques – Figures de l’Islam et de ses mondes », EHESS, 1er avril 2010.
[2] Ruin Pâkbâz, dans son Encyclopédie de l’Art, définit « Farangi sâzi » ainsi : « Expression qui définit le choix, effectué par une partie des anciens miniaturistes iraniens et indiens, d’une prise en compte partielle du modèle de la peinture européenne. Ceux-ci, dans la méthode, ont copié en profondeur les coups de pinceaux et même parfois les sujets et les motifs de la peinture européenne ». « Farangi sâzi », Dâyereh-ye al-ma’âref-e honar (Encyclopédie de l’art), Farhang-e mo’âsser, Tehrân, 2007.
[3] ‘Ali-Qoli Mirzâ E’tezâd al-Saltâneh (1822-1880), un des oncles paternels de Nâssereddin Shâh, avait pris la tête du Ministère de l’Instruction Publique après sa création en 1866. Dirigeant l’Ecole polytechnique Dâr-ol-Fonoun depuis 1858, il avait reçu le titre honorifique de Ministre des Sciences (vazir-e ‘oloum). Voir Nâder Nasiri-Moghaddam, L’archéologie française en Perse et les antiquités nationales (1884-1914), Connaissances et savoirs, Paris, 2004 : chap. X.
[4] L’Ecole de Kamâl-ol-Molk (Maktab-e Kamâl-ol-Molk), Nashr-e Abgineh, Tehrân, 1986.
[5] Cette information est corroborée par l’article « Kamâl-ol-Molk » de l’Encyclopaedia Iranica : http://www.iranica.com/articles/kamal-al-molk-mohammad-gaffari.
[6] Le peintre ’Abbâs Mo’âyeri, lors d’un entretien à Paris en novembre 2010, m’a rapporté que Kamâl-ol-Molk avait fréquenté l’atelier de Fantin-Latour. Il tenait cette information des écrits de l’un des disciples de Kamâl-ol-Molk, Esmâ’il Ashtiâni (Voir Esmâil Ashtiâni, “Sharh-e hâl va târikh-e hayât-e Kamâl-al-Molk,” in Honar o mardom 1/7, 1963, pp. 8-19).
[7] Adolphe Jullien, Fantin-Latour : sa vie et ses amitiés, édition Lucien Laveur, Paris, 1909.
[8] E. Benezit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, Paris, 1976.
[9] Sardâr As’ad Bakhtiâri a été un leader de la Révolution constitutionnelle en Iran. Il était à la tête de la tribu Bakhtiâri et en 1909, parvient, avec ses forces, à s’assurer le contrôle de Téhéran pour forcer le pouvoir à établir des réformes démocratiques.
[10] Après l’abdication de Mozaffareddin Shâh en 1910 pour que son très jeune fils Ahmad Mirzâ lui succède, Azâd-ol-Molk est nommé régent, selon le vœu des constitutionnalistes, mais décède l’année suivante.
[11] « Kamâl-ol-Molk », Encyclopaedia Iranica : http://www.iranica.com/articles/kamal-al-molk-mohammad-gaffari.
[12] Entretien avec ’Abbâs Mo’âyeri à Paris le 23 avril 2010 : ce peintre a étudié auprès de disciples de Kamâl-ol-Molk et de Hossein Behzâd puis à la Faculté des Arts Décoratifs à Téhéran. Il séjourne en France depuis les années 1970.
[13] « Kamâl-ol-Molk », Encyclopaedia Iranica : http://www.iranica.com/articles/kamal-al-molk-mohammad-gaffari.
[14] D’après un entretien avec le peintre ’Abbâs Mo’âyeri, Paris, avril 2010.
[15] Talinn Grigor, « Recultivating ‘Good Taste’ : The Early Pahlavi Modernists and Their Society for National Heritage », Iranian Studies, vol.37, N°1, March 2004.
[16] Tiré de la traduction de Tcheshmhâyesh effectuée par John O’Kane sous le titre Her eyes, Londres, 1989.
[17] « Kamâl-ol-Molk », Encyclopaedia Iranica : http://www.iranica.com/articles/kamal-al-molk-mohammad-gaffari. Hasan -‘Ali Vaziri et Bozorg ‘Alavi auraient été amis.
[18] Selon Azin Hoseinzâdeh, le peintre Shâpour dans Khosrow et Shirin (Nezâmi), qui peint par trois fois le portrait de Khosrow et suscite l’amour des deux héros, est également décrit vêtu d’une robe sombre, ce qui lui octroie une dimension spirituelle. Azin Hoseinzâdeh, Figuration et mise en abîme dans la littérature persane : la représentation du corps humain et le rôle de l’art et de l’artiste dans Khosrow et Shirin, les sept portraits de Nezami et la Chouette Aveugle de Hedayat, Phd Paris 3, 2000.
[19] Entretien avec ’Abbâs Mo’âyeri, à Paris le 23 avril 2010.