N° 117, août 2015

Les bibliothèques publiques de Téhéran
Présentation de la Bibliothèque Nationale d’Iran*


Khadidjeh Nâderi Beni


La création de la première bibliothèque publique moderne en Iran remonte à 1926, date marquant l’inauguration à Téhéran de la Bibliothèque de la Mairie [1] de cette ville. Trois décennies plus tard, la deuxième tentative visant à mettre en place une bibliothèque moderne en Iran est l’inauguration en 1961 de la Bibliothèque du Parc de la ville. [2] Après cela, on voit la création d’un bon nombre de bibliothèques publiques dans divers quartiers de la ville. Il existe actuellement 294 bibliothèques publiques à Téhéran - un record parmi les villes iraniennes. Le bâtiment de la Bibliothèque Nationale d’Iran, qui s’étend sur une superficie de 97 000 m2, se trouve dans cette ville. Dans ce qui suit, nous allons donner un bref aperçu de certaines bibliothèques publiques de Téhéran, en nous focalisant sur une présentation plus détaillée de la Bibliothèque Nationale d’Iran.

La bibliothèque Nationale d’Iran

La Bibliothèque Nationale d’Iran

La première tentative en vue de rassembler les documents et livres actuellement présents au sein de la Bibliothèque Nationale d’Iran remonte aux années 1860, où l’on voit la création de la bibliothèque de l’Ecole Dâr-ol-Fonoun [3]. Par ailleurs, à l’époque de la dynastie qâdjâre et plus précisément du règne de Mozzaffareddin Shâh, les responsables culturels du pays fondent en 1897 l’Association des connaissances (andjoman-e ma’âref), avec pour but de propager la culture iranienne ainsi que de construire des écoles modernes dans l’ensemble des villes. Un an plus tard, on voit l’inauguration de la Bibliothèque nationale de Ma’âref, dont le bâtiment se trouve à proximité de celui du Dâr-ol-Fonoun. Il faut ajouter que cet édifice, dirigé par une organisation non gouvernementale, est considéré comme étant la première bibliothèque publique en Iran. Ces deux bibliothèques (la bibliothèque du Dâr-ol-Fonoun et celle de Ma’âref) forment de fait le noyau central de la Bibliothèque Nationale d’Iran. En 1901, les livres et documents de ces deux bibliothèques sont rassemblés dans une même collection et une nouvelle bibliothèque est ouverte : la Bibliothèque publique de Ma’âref, qui rassemble près de 5000 ouvrages imprimés et manuscrits. En 1934 et à l’occasion de la construction du Musée d’archéologie d’Iran [4], Ali Asghar Hekmat [5] propose que l’on construise la bibliothèque spécialisée du musée à côté de son bâtiment. André Godard, architecte français, est chargé de dessiner les plans de son édifice.

La bibliothèque Nationale d’Iran

En 1937, une fois la construction de la bibliothèque achevée, sa gestion est confiée à Mehdi Bayâni, qui devient directeur du projet de création de la Bibliothèque Nationale d’Iran. Comme lors de la première tentative, les livres et documents de la Bibliothèque publique de Ma’âref sont transférés dans le nouveau bâtiment. Cette collection est ensuite enrichie par d’autres ouvrages, dont près de 13 750 exemplaires issus de la Bibliothèque Royale, des livres et documents de la Bibliothèque privée d’Aziz Khân Nedâï, ainsi que près de 5000 documents français, allemands et russes issus d’une banque russe dont la succursale en Iran était alors fermée et les avoirs confiés au gouvernement. Ainsi, en 1937, la Bibliothèque nationale d’Iran est inaugurée avec plus de 30 000 livres et documents imprimés et manuscrits.

Après la victoire de la Révolution islamique et dès la fin de la guerre en 1989, les responsables culturels du pays ressentent la nécessité d’une nouvelle construction conformément aux principes adoptés par les grandes Bibliothèques nationales du monde. En 2004, la première phase de l’érection du nouveau bâtiment, au nord de la ville, est inaugurée et les documents de la bibliothèque nationale y sont transférés. Dès lors, la Bibliothèque s’enrichit de nouveaux ouvrages, dont les livres et documents de l’Organisation des Documents culturels de la Révolution islamique [6] et ceux de l’Organisation des documents nationaux d’Iran [7].

Bbibliothèque Shahid Fahmideh
Bibliothèque Sheikh Eshrâgh

Suite à l’arrivée de ce nouveau fond, le nom de la Bibliothèque est changé en Organisation des Documents et de la Bibliothèque Nationale. [8] Actuellement, le bâtiment de la Bibliothèque Nationale se divise en plusieurs sections, chacune étant spécialisée dans un domaine particulier dont l’islamologie, l’iranologie, les livres d’enfant, etc. Elle comporte, selon les nouvelles statistiques, plus de sept millions d’exemplaires imprimés et manuscrits.

Les bibliothèques publiques de Téhéran

La ville de Téhéran possède plus de 290 bibliothèques publiques dont la moitié a été fondée et est dirigée par l’Organisation culturelle et artistique de la Mairie de Téhéran. [9] Certaines d’entre elles sont plus vastes et mieux équipées et donc, davantage fréquentées par les Téhéranais. C’est notamment le cas des bibliothèques de Khâvarân, de Lavizân, Shahid Fahmideh et de Golestân.

Bibliothèque Ayatollâh Tâleghâni

- la bibliothèque de Khâvarân : inaugurée en 1994, elle se situe au sein du centre culturel de Khâvarân au sud-ouest de la ville. La bibliothèque comporte près de 50 000 ouvrages et compte environ 2500 membres réguliers.

- la bibliothèque de Lavizân : inaugurée en 1993, cette riche bibliothèque comporte une grande collection de livres et d’autres types de documents dont des périodiques, cartes et plans, des documents audio-visuels, etc. S’étendant sur une superficie de 850 m2, le bâtiment de la bibliothèque comporte plusieurs sections dont deux salles de lecture, une salle de périodiques, une salle de référence, une salle réservée aux livres d’enfants, etc.

- la bibliothèque de Golestân : inaugurée en 1995, elle est considérée comme la plus grande bibliothèque de l’est de la ville. Outre sa mission principale, la bibliothèque organise des activités culturelles diverses pour enfants et adultes. Elle comporte près de 90 000 livres et documents.

- la bibliothèque Shahid Fahmideh : inaugurée en 1994, cette bibliothèque offre une collection très diversifiée d’ouvrages en plusieurs langues dont le persan, l’arabe, l’anglais, le turc, etc. Elle rassemble près de 36 000 livres et documents.

En guise de conclusion, nous résumons les principales caractéristiques de certaines autres bibliothèques publiques de Téhéran dans le tableau suivant :

* Les informations de cet article sont extraites du site officiel de l’Organisation des Documents et de la Bibliothèque Nationale d’Iran :www.nlai.ir

Notes

[1Ketâbkhâneh-ye Baladieh Tehrân

[2Ketâbkhâneh-ye Pârk-e shahr

[3Ketâbkhâneh-ye Baladieh Tehrân

[4Ketâbkhâneh-ye Pârk-e shahr

[5École polytechnique fondée en 1852 à Téhéran par le Chancelier Mirzâ Taghi Khân Amir-Kabir, promoteur de la modernisation du pays à l’époque qâdjâre.

[6Mouzeh-ye Bâstân-e Irân.

[7(1893-1980), politicien, poète, écrivain et traducteur actif durant le règne de Rezâ Shâh Pahlavi.

[8Sâzmân-e madârek-e farhangui enghelâb-e eslâmi.

[9Sâzmân-e asnâd-e melli-ekeshvar.


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1 Message

  • مساء الخير.
    أنا فوزيّة الشّطّي من تونس.
    أصدرتُ في مارس 2017 قصّة للأطفال باللّغة العربيّة الفصحى (نملةُ الوادي الخصيب : 112 صفحة، حجم 15/21، ملوّنة ومشكولة شكلا تامّا). أعمل على ترويجها حيثما وُجد قرّاء العربيّة.
    ولأنّي أعلم ما تحظى به اللّغة العربيّة من مكانة في إيران فقد ارتأيتُ مراسلتكم لأعرض عليكم مؤلَّفي هذا.
    يمكنني إرسالُ نسخة من القصّة (هديّة منّي إليكم) للاطّلاع والتّقييم إذا ما منحتموني عنوانَ مكتبة إيرانيّة مختصّة في كتب الأطفال والنّاشئة.
    مع جزيل الشّكر سلفا
    فوزيّة الشّطّي
    تونس

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