L’histoire

 

Karim Khân Zand gouverna l’Iran de 1751 à 1779 jusqu’à l’avènement de la dynastie qâdjâre. Il fut l’un des généraux de Nâder Shâh Afshâr (1736-1747) et l’accompagna durant toutes ses campagnes militaires [1]. Karim Khân était extraordinairement populaire auprès des Iraniens.
 [2] A ce jour, de tous les rois d’Iran, il reste le plus réputé pour sa générosité, sa justice et sa compétence. Il préféra toujours le titre de Vakil-ol-Roâyâ (représentant du peuple) à celui de Roi.

Portrait de Karim Khân Zand

Un grand nombre de contes et d’anecdotes dépeignent Karim Khân comme souverain compatissant, véritablement préoccupé par le bien-être de ses sujets [3]. Il améliora notamment les infrastructures en construisant des arg (villes forteresses), des bazars, des hammâms (bains), et des mosquées. [4] Mais peu de gens savent que, comme de nombreux rois iraniens tels que Shâh Ismâ’il I, Shâh Abbâs Ier, et Nâder Shâh, Karim Khân Zand était un excellent escrimeur. Il existe une histoire racontant comment Karim Khân Zand se servait de son shamshir pour trancher : durant le règne du roi safavide Shâh Tahmâsp II, Nâder Shâh Afshâr était encore un sepahsâlâr (général) de Shâh Tahmâsp II, mais il ne s’entendait pas avec son souverain. L’histoire raconte qu’un jour, voulant montrer la puissance de ses troupes au roi, Nâder Shâh Afshâr invita celui-ci à assister à un spectacle militaire organisé par ses troupes. Ce jour-là, Shâh Tahmâsp II apparut dans le palais d’Ali Qâpu. Un très grand chameau de trait fut placé au milieu de la place du Shâh et devait servir d’objet de coupe. L’objectif était de couper l’animal en deux morceaux à l’aide d’un shamshir abattu sur son dos. De nombreux cavaliers montés à cheval frappèrent le chameau avec leurs shamshirs, mais ils furent incapables de le couper. Shâh Tahmâsp II, las de ces échecs voulait quitter le spectacle et rentrer à l’intérieur du palais, quand soudain Karim Khân apparût sur son cheval et rapide comme l’éclair, coupa le chameau en deux d’un unique puissant coup de shamshir. [5] 

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Il existe deux shamshirs attribuées à Karim Khân Zand. L’un des deux sabres est exposé au Musée Militaire de Téhéran, l’autre au Musée Pârs de Shirâz. Le premier sabre est important car il appartenait à la collection privée de Nâssereddin Shâh Qâdjâr (1848-1896 apr. J.-C.). Le second sabre n’est pas d’une importance moindre ; en effet, il a été offert en mains propres par les descendants de Karim Khân Zand à Rezâ Shâh.

 

Il existe une anecdote intéressante sur le shamshir de Karim Khân Zand. Mir’i (1970, pp. 362-4) rapporte que Karim Khân Zand avait ou aurait été tout d’abord enterré dans le jardin de Kolâh Farangui, lieu actuel du Musée Pârs, à Shirâz, édifice dont il avait ordonné lui-même la construction. Les funérailles avaient eu lieu selon la tradition du Shâhnameh (Livre de Rois) et les dernières volontés de Karim Khân Zand (Sha’bâni, 1393). Mais, par désir de vengeance, Aghâ Mohammad Khân Qâdjâr, le fondateur de la dynastie qâdjâre, aurait ordonné à Rahmân Khân Youzbâshi d’exhumer la dépouille mortelle de Karim Khân Zand et de la transporter à Téhéran pour l’enterrer sous l’escalier d’un endroit appelé "Khalvat Karim Khâni" dans le Palais du Golestân en 1206 de l’Hégire (1791 pr. J.-C.),) (Mir’i, 1970, pp. 362-4). Aghâ Mohammad Khân se promenait tous les jours dans ce lieu et frappait le sol avec la pointe de son propre sabre pour insulter et humilier le défunt.

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Après l’arrivée de Rezâ Shâh Pahlavi au pouvoir en 1304 de l’Hégire lunaire (1926), les descendants de Karim Khân Zand ont offert en cadeau à celui-ci le shamshir de Karim Khân Zand, un sabre en acier damas avec une décoration simple, actuellement conservé au Palais du Golestân. Rezâ Shâh accepta le présent et ordonna à ses troupes d’exhumer la dépouille de Karim Khân Zand pour la rendre à ses descendants. Rezâ Shâh était lui-même présent lors de l’exhumation, accompagné de son ministre de la cour Teymourtâsh et de l’ingénieur Mohandes Sharifzâdeh. Il existe trois lieux possibles où les descendants de Karim Khân Zand auraient pu emmener la dépouille mortelle de Karim Khân Zand : a) à Qom, à côté des tombes des rois safavides Shâh Soleymân et Shâh Soltân Hossein ; b) à Malâyer, son lieu de naissance ; c) à Shirâz. La plupart des chercheurs sont d’avis que le lieu choisi aurait été Shirâz. Aujourd’hui, c’est le Musée Pârs à Shirâz qui renferme sa tombe supposée, et son sabre exposé dans une vitrine située au-dessus de la dalle.

 

Photo 2

Photo 0 : Rezâ Shâh Pahlavi lors de l’exhumation de Karim Khân Zand

2) Shamshir attribué à Karim Khân Zand au Musée Pârs

Ci-dessous est présenté le sabre attribué à Karim et exposé au Musée Pârs de Shirâz.

Photo 1 : Shamshir attribué à Karim Khân Zand au Musée Pârs à Shirâz.

Provenance : Musée Pârs (Shirâz)

Plaquettes de poignée : Ivoire de morse

Motif de l’acier damas : Grain de bois ; en persan, on appelle ce motif d’acier damas pulâd-e jowhardâr-e moshabak ﻤﺸﺑﮏﺟﻭﻫﺮﺪﺍﺭﭘﻮﻻﺩ(acier damas à motif de toile ou acier damas de grain de bois). [6]

 

Cartouches sur la lame : ci-dessous les inscriptions en or incrusté :

Photo 3

In tiq-e ke shir-e falakash nakhjir ast ﺍﻴﻦﺘﻳﻎﻜﻪﺸﻴﺮﻔﻠﻜﺵﻨﺨﺠﻳﺮﺍﺴﺕ

(Cette lame est pour chasser le lion céleste)

Shamshir vakil ân shah-e keshvar gir ast ﺸﻣﺸﻳﺮﻭﻜﻴﻞﺁﻥﺸﻪﻜﺸﻮﺭﮔﻴﺭﺍﺳﺕ

(Il est le sabre du Vakil, le roi qui conquiert les pays),

Peyvasteh kelid fath dârad dar dast دستﺪﺮداردفتحکلیدپیوسته

(Il gardera toujours la clé de la victoire dans sa main)

An dast keh bar qabzeh-ye in shamshir ast ﺍﺳﺕشمشیراینﻘﺒﻀﻪبرکهدستآن

(La main qui tient la poignée de ce sabre).

 

Photo 2 : Cartouche représenté sur le shamshir attribué à Karim Khân Zand.

Vakil signifie « représentant ». Il est le titre de Karim Khân Zand, qui préférait qu’on l’appelle « représentant du peuple » et non « roi ». Avant le règne de Fath Ali Shâh, les rois zands et qâdjârs n’assumaient pas les pleins droits de souveraineté, ils régnaient au nom de Shâh Ismâ’il III. Ceci se retrouve dans le fait qu’ils ne faisaient pas graver de pièces de monnaie portant leurs noms. Par exemple, le fondateur de la dynastie des Zand, Karim Khân Zand, a fait graver le nom de l’Imâm Mohammad al-Mahdi pour faire allusion à son propre nom. De même, Mohammad Hasan Khân Qâdjâr a fait inscrire le nom d’Imâm Ali al-Rezâ. On suppose qu’ils agissaient ainsi car ils n’avaient pas été couronnés officiellement. Plus tard, les Zand Khâns, successeurs de Karim Khân, étaient parfois couronnés, mais n’assumant pas les pleins pouvoirs royaux, ils faisaient inscrire leurs noms sur les pièces de monnaie mais sans indiquer leur titre, par respect vis-à-vis des descendants safavides existant toujours et pouvant éventuellement accéder au trône. C’était par exemple le cas du premier et du dernier successeur de Karim Khân, Abou al-Fath et Lotf Ali Khân Zand. Même Aqâ Mohammad Khân Qâdjâr a fait graver les noms de Imâms pour faire allusion à son propre nom. Même après avoir vaincu ses rivaux et étant le seul prince couronné, il continua à ne pas faire graver son nom par respect pour le dernier prince safavide encore vivant prénommé Soltân Mohammad Mirzâ. C’est Fath Ali Shâh qui prit une mesure novatrice en faisant graver la monnaie royale sous son propre nom ; avant son couronnement il se faisait appeler Soltan Bâbâ Khân, et fit par la suite graver le nom Fath Ali Shâh.
 [7]

Photo 4

 

Âhanak : D’un côté, le âhanak (la monture latérale de la poignée) en acier porte les inscriptions suivantes en persan :

Sourati gardad mojassam fath gouyad âshekârﺼﻮﺮﺘﻰﮔﺮﺪﺪﻤﺠﺳﻢﻔﺘﺢﮔﻮﻴﺪﺁﺸﻜﺎﺮ

(Un visage apparaît et rend la victoire visible)

De l’autre côté, la monture latérale de la poignée porte ces inscriptions en arabe :

La fatâ illa Ali, la saif illa ﻻﻔﺘﻰﺍﻻﻋﻠﻰﻻﺴﻳﻑﺍﻻﺫﻮﻠﻔﻘﺎﺭ

(Il n’y a d’autre chevalier qu’Ali, il n’y a d’autre épée que Zulfighar)

 

Photo 3 : âhanak du shamshir attribué à Karim Khân Zand

Varband (garnitures du fourreau) : Les quatre garnitures du fourreau et la chape sont en acier damas et damasquinées de fleurs en or.

Qalâf (fourreau) : Le fourreau est fait de deux plaques de bois collées l’une contre l’autre recouvertes de peau de chagrin de couleur verte. La peau de chagrin sur ce fourreau est faite en cuir d’onagre (âne sauvage) présentant des aspérités rondes très régulières sur sa surface.

Photos 5-6

 

Photo 4 : Garniture du fourreau et fourreau du shamshir attribué à Karim Khân Zand

Bolchâq (garde en croisière) : La garde en croisière est en acier damas et damasquiné avec des inscriptions en arabe. Ces inscriptions contiennent deux noms de dieux et les noms des Quatorze Infaillibles. Ils sont, d’après les chiites duodécimains, Mohammad, sa fille Fâtemeh et les Douze Imâms. Selon les chiites duodécimains, les Quatorze Infaillibles sont exempts d’erreur et de péché. Le garde en croisière porte les inscriptions :

Ya Kâfi al-Mohemmât المهماتکافییا(Ô celui qui est suffisant dans toutes les matières) [il s’agit d’un attribut de Dieu en Islam]

Ya Qâzi al-Hâdjât ﻴﺎﻘﺎﺿﻰﺍﻠﺣﺎﺠﺎﺖ(Ô l’exécuteur des souhaits) [il s’agit d’un attribut de Dieu en Islam],

Allah homa salli ’ala Mohammad al-Mostafâ wa âlihi ﺍﻠﻠﻬﻢﻮﺼﻠﻰﻋﻠﻰﻤﺤﻤﺪﻤﺼﻄﻓﻰﻮﺁﻠﻪ

(Que la clémence de Dieu soit sur Mohammad, l’élu et sa famille),

Salawât Allah ’alayhim ajma’in ﻮﺍﺠﻣﻌﻴﻥﻋﻟﻴﻬﻢاللهصلوات(Que la clémence de Dieu soit sur eux tous)

Aliﻋﻟﻰ [le premier Imâm des chiites], Fâtima [la fille du prophète Mahomet et l’épouse d’Ali] . . . . . [le reste est illisible]

al-Hassanﺍﻠﺣﺳﻥ (le deuxième Imâm des chiites) wa (et) al-Hossein ﺍﻠﺣﺳﻴﻥ (le troisième Imâm des chiites) sall-a ala ﺼﻠﻰﻋﻠﻰ (salutations à eux), Ali al-Ebâd العِبادِعَلِيٍ[le quatrième Imâm des chiites], Imâm Bâqer ﺍﻤﺎﻡﺑﺎﻘﺮ (le cinquième Imâm des chiites) wa (et) Imâm Ja’far Sâdeqﺍﻤﺎﻡﺠﻌﻔﺮﺼﺎﺪﻕ (le sixième Imâm des chiites) wa (et) Imâm Kâzem ﺍﻤﺎﻡﻜﺎﻆﻢ (le septième Imâm des chiites), Ali ibn Moussâ al-Rezâ (ﻋﻟﻰﺍﺒﻥﻣﻮﺳﻰﺍﻠﺮﻀا) [le huitième Imâm des chiites], al-Shâfi ﺍﻠﺸﺎﻔﻰ (le guérisseur), Mohammad al-Taqi ﻤﺣﻤﺪﺍﻠﺘﻘﻰ [le neuvième Imâm des chiites], al-Hâdi ﺍﻠﻬﺎﺪﻯ (le guide ; il s’agit du dixième Imâm), al-Askari ﺍﻠﻌﺴﻜﺮﻯ (le onzième Imâm des chiites), al-Hojjat ﺍﻠﺤﺠﺖ (c’est l’un des titres du douzième Imâm des chiites), al-Mahdi ﺍﻠﻤﻬﺪﻯ[il s’agit d’un des titres du douzième Imâm des chiites], Sâheb al-Zamânﺼﺎﺣﺐﺍﻠﺰﻤﺎﻥ (le détenteur du temps, qui est également un des titres du douzième Imâm des chiites).

Les noms des Quatorze Infaillibles sur la garde en croisière sont : 1) Mohammad, 2) Fâtima, 3) Ali, 4) Hassan, 5) Hossein, 6) Ali al-Ebâd, 7) Imâm Bâqer, 8) Ja’far Sâdeq, 9) Imâm Kâzem, 10) Ali ibn Moussâ al-Rezâ, 11) Mohammad al-Taqi, 12) al-Hâdi, 13) al-Askari, 14) al-Mahdi.

Photo 7

La décoration sur certaines lames de sabres perses durant la période safavide est composée d’un médaillon polylobé comportant une invocation religieuse, portant le nom d’un souverain comme Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs ﻋﺒﺎﺱﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ (le serviteur du Roi de droit divin, Abbâs) et la signature du forgeron comme Amal-e Assadollâh Esfahâni ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰﺍﺴﺪﺍﷲﻋﻣﻞ(travail de Assadollâh Esfahâni) et généralement incrustée d’or. La phrase Shâh-e Velâyat ﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩ signifie "le roi du pays" ou "le roi de droit divin", et sert à désigner Hazrat-e Ali, le premier Imâm des chiites. Il existe de nombreuses formes de cette phrase pour se référer aux divers rois safavides comme Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Esm’âil ﺍﺳﻤﺍﻋﻴﻞﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ (le serviteur du Roi de droit divin, Ismâil), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Tahmâsp ﻁﻬﻤﺍﺳﺐﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ (le serviteur du Roi de droit divin, Tahmâsp), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs ﻋﺒﺎﺱﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ (le serviteur du Roi de droit divin, Abbâs), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Safiﺼﻔﻰﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ (le serviteur du Roi de droit divin, Safi), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Soleymân ﺴﻠﻴﻤﺎﻥﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ(le serviteur du Roi de droit divin, Soleymân), et Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Hosseyn ﺣﺴﻴﻦﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ (le serviteur du Roi de droit divin, Hosseyn). Ces phrases témoignent du caractère chiite de l’empire safavide. Après la période safavide, Nâder Shah prit ses distances vis-à-vis du chiisme pour améliorer ses relations avec l’Empire ottoman sunnite. Ce fait est également représenté sur les cartouches des sabres et épées de cette période qui ne portent pas les phrases chiites telles que Bandeh-ye Shâh-e Velâyat ﻮﻻﻴﺕﺷﺎﻩﺑﻨﺪﻩ. Mais plus tard, Karim Khan Zand réintroduit à nouveau ouvertement les pratiques chiites en Iran, comme en témoignent les prières chiites sur le bolchâq (garde en croisière) de son sabre.

Photo 8

Photos 5-6 : Garde en croisière du shamshir attribué à Karim Khân Zand.

Longueur totale : 100 cm

Largeur du garde en croisière : 16,5 cm

Largeur du fort (Partie la plus épaisse de la lame proche de la garde en croisière) : 3,2 cm

Largeur de la lame au milieu : 2,8 cm

Poids sans fourreau : 970 grammes

Poids avec fourreau : 1261 grammes

 

3) Shamshir attribué à Karim Khân Zand au Musée Militaire de Téhéran

Ci-dessus, sabre attribué à Karim et exposé au Musée Militaire de Téhéran.

Provenance : Musée Militaire de Téhéran

Les inventaires des Musées Militaires de Téhéran, Shirâz, et de Bandar Anzali représentent une gamme unique d’armes et armures persanes, qui peut changer la vision de ces armes et aider à mieux les comprendre. Elle est importante et comprend notamment la collection privée royale de Nâssereddin Shâh Qâdjâr (1848-1896 apr. J.-C.).

Photo 7 : Shamshir attribué à Karim Khân Zand au Musée Militaire de Téhéran

Numéro d’inventaire du musée : 442

Plaquettes de poignée : Ivoire de morse

Motif de l’acier damas : Grain de bois ; en persan, on appelle ce motif d’acier le damas poulâd-e jowhardâr-e moshabak ¦Lz¶ nHjoÀ¼] j¯¼Q (acier damas de motif de toile ou acier damas de grain de bois, voir Moshtagh Khorasani, 2010 et Romanowsky, 1967, p. 78).

Cartouches sur la lame : La lame porte cinq cartouches d’or incrusté. Les inscriptions écrites de haut en bas sur les cartouches en or incrusté sont :

Photo 9

Amal-e Ali Asqar Isfahâni 1189 (Travail de Ali Asqar Isfahâni 1189),

In tiq-e ke shir-e falakash nakhjir ast ﺍﻴﻦﺘﻳﻎﻜﻪﺸﻴﺮﻔﻠﻜﺵﻨﺨﺠﻳﺮﺍﺴﺕ

(Cette lame est pour chasser le lion céleste)

Shamshir vakil ân shah-e keshvar gir astﺸﻣﺸﻳﺮﻭﻜﻴﻞﺁﻥﺸﻪﻜﺸﻮﺭﮔﻴﺭﺍﺳﺕ

(Il est le sabre du Vakil, le roi qui conquiert les pays),

Peyvasteh kelid fath dârad dar dast دستﺪﺮداردفتحکلیدپیوسته

(Il gardera toujours la clé de la victoire dans sa main)

An dast ke bar qabzeh-ye in shamshir ﺍﺳﺕشمشیراینﻘﺒﻀﻪبرکهدستآن

(La main qui tient la poignée de ce sabre).

Ali Asqar Isfahâni est le nom du forgeron de la lame. [8] Il forgea la lame en 1189 de l’Hégire, qui correspond à l’année 1775 du calendrier grégorien. Karim Khân Zand régna de 1163 à 1193 de l’Hégire (1750–1779 apr. J.-C.). Ali Asqar Isfahani forgea ces shamshir en 1189 de l’Hégire (1775 apr. J.-C.), c’est-à-dire 25 ans après la prise du pouvoir de Karim Khân Zand.

 

Photos 8-9 : Cartouche sur la lame du shamshir attribué à Karim Khân Zand au Musée Militaire de Téhéran

Âhanak : En acier damas

Varband (garnitures du fourreau) : Les quatre garnitures du fourreau et la chape sont en acier damas. Les quatre garnitures du fourreau sont gravées et damasquinées avec les inscriptions persanes :

In tiq . . . . . khadiv jahân ast va ﺨﺪﻴﻮﺠﻬﺎﻥﺍﺴﺕﻮﺒﺎﺸﺪ .................ﺍﻴﻥﺘﻴﻎ

Cette lame ...est et deviendra le roi du monde.

 

Photo 10 : Garniture du fourreau

Qalâf (fourreau) : Le fourreau est fait de deux plaques de bois collées l’une contre l’autre recouvertes de peau de chagrin de couleur noire. La peau de chagrin sur ce fourreau est en cuir d’onagre (âne sauvage) présentant des aspérités rondes très régulières à sa surface.

Photo 10

Bolchâq (garde en croisière) : La garde en croisière est en acier damas.

Longueur totale : 104 cm

Largeur du garde en croisière : 12,5 cm

Largeur du fort (Partie la plus épaisse de la lame proche de la garde en croisière) : 3,5 cm

Largeur de la lame au milieu : 3,2 cm

Poids sans fourreau : 1160 grammes

Poids avec fourreau : 1510 grammes [9]

 

Pour plus d’informations sur ces deux shamshirs, voir le livre Arms and Armor from Iran : The Bronze Age to the End of the Qajar Period.

 

Photo 11 : Le livre Arms and Armor from Iran : The Bronze Age to the End of the Qajar Period.

    Photo 11

Références :


- Mir’i, Hasan (1970). Âyneh-ye Pahlavân Namâ [The Mirror of Pahlavan]. Tehran : Mihan.


- Malcolm, John (1815). The History of Persia, from the Most Early Period to the Present Time Containing an Account of the Religion, Government, Usages, and Character of the Inhabitants of that Kingdom in 2 Volumes, Vol 1. London : Murray.


- Moshtagh Khorasani, Manouchehr (2013). Les Légendaires Forgerons Iraniens Assadollâh et Kalbeali. La Revue de Téhéran. Mensuel Culturel Iranien en Langue Française. No. 90, 8e Année, Mai 2013, pp. 20-40.


- Moshtagh Khorasani, Manouchehr (2010b). Persian Swordmakers (Armeiros Persas). In : Rites of Power : Oriental Arms (Rituais de Poder : Armas Orientais), Casal de Cambra : Caleidoscópio, pp. 41-55.


- Moshtagh Khorasani, Manouchehr (2010a). Lexicon of Arms and Armor from Iran : A Study of Symbols and Terminology. Tübingen : Legat Verlag.


- Moshtagh Khorasani, Manouchehr (2006). Arms and Armor from Iran : The Bronze Age to the End of the Kadjar Period. Tübingen : Legat Verlag.


- Pourmazâheri, Afsaneh (2015). La Dynastie Zand : Aperçu Historique General, La Revue de Téhéran. Mensuel Culturel Iranien en Langue Française, N° 121, Décembre 2015.


- Rabino di Borgomale, H.L. (1974). Album of Coins, Medals, and Seals of the Shâh s of Iran (1500-1948) (Album-e Sekeh-hâ, Neshâneh-hâ, va Mohr-hâye Padeshâh ân-e Irân : Az Sâl-e 1500-1948 Milâdi). Edited by M. Moshiri. Tehran : The Iranian Numismatic Institute.


- Romanowsky, Dobencha (1967). Târikhtcheh-ye Aslaheh-ye Sard dar Irân [The Short History of Cold Weapon in Iran]. [Part 2]. In : Majjaleh-ye Barrasi-hâye Târikhi [Journal of Historical Research], Number 6, Year 2, pp. 89-112.


- Sha’bâni, Rezâ (1393). Târikh-e Tahavolât-e Siyâsi - Ejtemâ’i Irân dar Doreh-hâye Afshâri-ye va Zandiyeh. Tehran : Sâzmân-e Motâle’eh va Tadvin Kotob Oloum Ensâni Dâneshgâh-hâ.

Notes

[1Pourmazâheri (2015).

[2Mir’i (1970, p. 358).

[3Voir Malcolm (1815).

[4Pourmazâheri (2015).

[5Mir’i (1970, pp. 356–7).

[6Voir Moshtagh Khorasani (2010) et Romanowsky (1967, p. 78).

[7Di Borgomlae (1974, p. 29).

[8Pour les forgerons iraniens, voir Moshtagh Khorasani (2013, 2010).

[9Pour plus d’informations, voir Moshtagh Khorasani (2006, pp. 492-494).


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