N° 145, décembre 2017

Marâgheh,
La capitale des rois sans capitale


Saeid Khânâbâdi


Au milieu du XIIIe siècle, alors que Saint Louis rentre en France après sa lourde défaite à la septième Croisade contre les Mamlouks et au moment où Marco Polo, le futur émissaire au palais de Kubilaï Ghaan en Chine, vient de naître dans une famille de commerçants vénitiens, Mongo Ghaan ordonne au Haut Conseil des princes mongols de nommer Hulagu, le petit-fils de Gengis Khan, à la tête d’une armée de 300 000 soldats. L’objectif est alors de reconquérir l’Iran, de mettre fin à la légende ismaélienne de Hassan Sabbâh et ses successeurs à Alamut, de renverser le vieux califat abbasside de Bagdad, et de poursuivre vers l’Ouest l’expansion territoriale de l’empire le plus grand de l’histoire humaine, qui s’étend du bord de l’océan Pacifique à l’Extrême-Orient, jusqu’aux plaines bulgares et à l’Europe de l’Est.

Hulagu Khân

Hulagu Khân désigne la ville de Marâgheh, à l’est du lac Ourmia, au nord-ouest de l’Iran actuel, comme sa capitale et y fonde une dynastie connue dans l’histoire iranienne sous le nom d’Ilkhânide (1256-1335). [1]
Qui sont exactement ces Ilkhâns et pourquoi ont-ils choisi Marâgheh comme capitale ?

D’après les clichés présentés dans les manuels scolaires d’Iran, les Ilkhânides sont des sauvages mongols, des peuples non-civilisés et païens qui ravagent cruellement l’Iran du XIIIe siècle. Ils br ûlent les livres. Ils ruinent les villes. Ils violent les femmes. Mais après quelque temps, ils sont initiés à la culture iranienne et deviennent ainsi des Sultans musulmans raffinés ! En fait, la vérité historique est plus complexe que ces leçons d’écolier. Ce type des clichés tragiques et en même temps confortables résulte probablement de l’inconscient collectif d’une nation fière qui ne veut pas se voir dominée ou déshonorée par les pouvoirs étrangers. Des récits similaires sont narrés à l’occasion de l’arrivée au pouvoir des Séleucides ayant succédé à Alexandre, ou des Emirs arabes des califats islamiques du VIIe siècle. Contrairement à la version propagée par les orientalistes européens, les Mongols nomades étaient dotés d’une profonde spiritualité, basée notamment sur une relation étroite avec les éléments de la nature. Leur chamanisme s’enracine dans le culte de Tengri, ou l’adoration du Bleu Ciel Eternel protégé pas les âmes des ancêtres. Curieusement, les symboles de Tengri sont largement représentés en Iran de nos jours dans presque toutes les maisons et même dans les voitures. Connus sous le nom de Nazar ghorbâni, ces symboles sont utilisés pour éloigner le mauvais œil. Il s’agit de plaques rondes souvent en verre sur lesquelles figure un motif circulaire aux cercles parallèles blancs et bleus autour d’un point central noir ou bleu foncé. Les Mongols s’initient aussi au bouddhisme après la conquête de la Chine [2] (descendants de Tolui) qui ont pris le titre de "Il-khan" [3], c’est-à-dire "Khân Provincial", pour montrer leur dépendance symbolique ou réelle par rapport au Grand Khân des Mongols installé en Chine, issu de la dynastie Yuan. Selon le même modèle, nous distinguons aussi, à l’époque, d’autres clans mongols régnant dans les quatre provinces de l’Empire mongol. La Horde d’or (descendants de Jutchi) est la plus connue [4]. Ces dynasties, qui formaient une confédération mongole, n’étaient pas totalement indépendantes. Les Ilkhânides, par exemple, devaient faire des déplacements réguliers vers leur métropole [5]. Mais ils exerçaient à leur tour leur propre influence sur les rivalités internes du pouvoir central. Par exemple, Hulagu Khân joue un rôle de premier plan dans les conflits militaires et politiques suivant la mort de Mongo Ghaan et la nomination de Kubilaï Ghaan. [6]

L’origine historique de Marâgheh

La ville se trouve dans le sillage de la civilisation Ourartou s’étendant entre les lacs Ourmia et Van, réputée en Iran grâce aux découvertes de la colline Hassanlou. Selon Ahmad Kasravi, le mot Marâgheh signifie "pays des Mèdes". Le Mithraeum de Marâgheh confirme l’origine lointaine de cette localité. Depuis l’époque des Mèdes, la ville était déjà reconnue en tant que capitale régionale de cette province iranienne. Dans ses traités géographiques, Ptolémée parle de cette ville et du lac avoisinant. à partir de l’ère sassanide, Marâgheh, située au bord de la Route de soie et à l’entrée de l’Anatolie, devient le relais entre l’Orient et l’Occident.

Gonbad-e Kaboud et Borj-e Modavvar (tour ronde) à Marâgeh

1.La géographie et le climat de Marâgheh

Les conditions géographiques et climatiques de Marâgheh sont considérées comme une des raisons majeures du choix d’Hulagu. Le mont Sahand leur rappelait les massifs de l’Altaï, et la puissante rivière Sufi Chai leur évoquait les rivières torrentielles de la Mongolie. Les vastes pâturages de cette ville et son climat sec et froid plaisaient aux tribus nomades des steppes de la Sibérie du Sud et aux archers cavaliers habitués à la vie dans la Yourte, élément mongol présent dans l’architecture Ilkhânide.

2.Les infrastructures urbaines de l’ancienne Marâgheh

Au temps de Hulagu, Marâgheh était déjà l’une des villes les plus prospères du pays. Grâce aux rénovations des Seldjoukides, la ville bénéficiait des infrastructures nécessaires à une capitale. La plupart des monuments historiques de Marâgheh, y compris les tours en brique, les mosquées, les écoles et le marché ont été construits à l’époque seldjoukide [7], sauf le Pont Hulagu et l’observatoire bâtis à l’époque Ilkhânide. Hulagu y dresse aussi un temple royal de Bouddha, démoli après la chute de la dynastie. Ce temple était le lieu de culte et aussi le siège des conseils officiels de l’Etat Ilkhânide.

Situation actuelle de l’observatoire de Marâgheh

Le christianisme à Marâgheh

Déjà à l’époque de Hulagu, Marâgheh était peuplée par une large minorité chrétienne. La mère et l’épouse de Hulagu étaient elles-mêmes chrétiennes nestoriennes, et certains historiens vont jusqu’à avancer que le Khân mongol lui-même était baptisé. [8] Pourtant, même si l’on adhère à cette version, il n’est pas possible de comparer ce fait avec par exemple l’impact de l’évènement du baptême de Clovis sur la France mérovingienne. Car Hulagu conserve ses attachements bouddhistes et après sa mort, il a d’ailleurs été enterré dans une île du lac Ourmia selon la coutume mongole, et non pas chrétienne. Il ne faut donc pas exagérer les effets des conversions des Ilkhânides soit au christianisme (Hulagu), soit à l’islam (Tegudar, Ghâzân, Ouljeito et Abou Saïd). Dotées d’importantes conséquences socio-historiques, ces conversions sont plutôt des choix stratégiques et politiques. Ainsi, Arghoun envoie par exemple une lettre au Pape Honorius IV [9] en 1285 ainsi qu’au roi de France Philippe le Bel [10] en 1289 où il exprime son souhait d’une alliance chrétienne contre les Mamlouks musulmans [11]. En réalité, ces Ilkhânides restent attachés à leurs croyances mongoles [12] à Marâgheh est aujourd’hui l’un des souvenirs de cet âge d’or du christianisme dans cette ville où ne vivent actuellement que quelques familles arméniennes. Cette église a été rénovée au XIXe siècle par des architectes français et russes.

Hulagu Khânavec son épouse chrétienne Doquz Khâtun

Quoi qu’il en soit, après l’échec des Croisades, les Européens chrétiens du Moyen-âge considéraient l’émergence du phénomène mongol en Orient comme une occasion pour se débarrasser définitivement de l’islam, un rêve qui ne se réalisera jamais grâce au génie des administrateurs et savants iraniens comme la famille Jovayni, Khâjeh Nassireddin Toussi, Rashidoddin Fazlollah Hamedâni [13], Kamâloddine Fârsi et Gotbeddine Shirâzi qui ont su défendre les valeurs irano-islamiques contre les invasions d’éléments chrétiens, bouddhistes, mongols et chinois à la cour Ilkhânide.

Temple de Mehr sur la colline de l’Observatoire de Marâgheh

L’emplacement géopolitique de Marâgheh

Ces raisons plutôt secondaires mises de côté, le positionnement géopolitique de Marâgheh apparaît être l’une des causes principales de la décision d’Hulagu Khân. Le souverain Ilkhânide avait pour objectif de poursuivre sa conquête dans les zones méditerranéennes et en Egypte. Ce but est également celui des successeurs d’Hulagu, bien qu’il n’ait jamais été réalisé étant donné la résistance des Mamelouks musulmans d’origine turque. Marâgheh se trouvait également à une proximité relative de Bagdad. La question du Caucase aussi était d’une grande importance pour les Ilkhânides. Cette région faisait l’objet de rivalités entre les Ilkhânides et leurs rivaux mongols de la Horde d’or, et Marâgheh était la porte d’entrée du fertile Caucase. Les Ilkhâns passaient toujours leurs étés dans les localités du Caucase du sud. Marâgheh avait aussi un statut important pour les Ilkhânides, en tant que porte d’entrée de l’Anatolie où les Mongols avaient des relations cordiales mais aussi souvent conflictuelles avec les Seljoukides de Rome et les Byzantins.

L’interprétation particulière du terme "capitale" chez les Ilkhânides

Le titre de “capitale” ne peut être attribué à l’ensemble des villes où ont séjourné les Khâns mongols. A part Marâgheh, Tabriz et Soltâniyeh qui sont reconnues par les historiens comme les capitales officielles de cette dynastie, les Ilkhâns résidaient aussi dans d’autres villes. Le couronnement de Baidu eut lieu à Hamedân. La plaine de Moghân au nord d’Ardebil, certaines villes en Caucase du sud, au Daghestan actuel, en Arménie et en Arrane (l’ancien nom de l’actuelle République d’Azerbaïdjan) constituaient par exemple les résidences estivales des rois Ilkhânides. En réalité, du fait de leurs origines nomades, les Ilkhâns effectuaient des déplacements saisonniers dans différentes villes du nord-ouest de l’Iran. Certains princes Ilkhânides étaient basés dans des provinces comme le Khorâssân. Encore aujourd’hui, la Mongolie possède le nombre le plus élevé de nomades dans le monde devant l’Iran, qui occupe la seconde place. [14] Les premiers Ilkhânides avaient des us et coutumes similaires à ceux des tribus nomades de la Mongolie. On peut ainsi conclure que les Ilkhânides étaient des rois sans capitale, surtout durant le règne de Hulagu, plus attaché aux principes mongols et plus actif dans la politique expansionniste de l’empire de Karakorum et de Pékin.

Quoi qu’il en soit, sous le règne de Hulagu et de son fils Abagha, la ville de Marâgheh est considérée comme la capitale officielle de l’Iran. L’observatoire de Marâgheh reste le monument le plus prestigieux de cette époque florissante. [15] Ce centre astronomique et scientifique accueillait des savants du monde entier. Maghrébins, Andalous, Syriens, Irakiens, Romains, et même Chinois y ont travaillé aux côtés des grandes figures iraniennes comme le fondateur de cet observatoire, Khaâjdeh Nassireddin Toussi. Ce mathématicien, physicien, astronome et philosophe iranien a laissé des ouvrages considérables issus de ses recherches réalisées dans ce centre scientifique équipé des derniers équipements et instruments d’observation, et muni d’une bibliothèque de 400 000 ouvrages. Le Zij-Ilkhânide (Les tables Astronomiques) est l’un de ces ouvrages rédigés par Khâdjeh Nassireddin Toussi après 12 ans d’observations à propos de la position des planètes et des étoiles. Ce livre écrit en persan en 1272 aurait été traduit et lu dans l’Europe de la Renaissance. Une partie des objets et des documents de cet observatoire est exposée aujourd’hui au musée des Ilkhânides à Marâgheh [16]. Ce musée se trouve juste à côté du tombeau-mémorial du poète Owhadi de Marâgheh, contemporain d’Abou Saïd, le neuvième et le dernier souverain Ilkhânide.

L’observatoire astronomique de Khâdjeh Nassireddin Toussi

Aujourd’hui, l’Institut des recherches astronomiques et astrophysiques de Marâgheh organise continuellement des ateliers éducatifs à l’échelle régionale et nationale, et accueille des passionnés amateurs et professionnels de cette science en Iran. [17] Les experts locaux à Marâgheh coopèrent aussi avec des scientifiques étrangers. En 2005, Denis Savoie et Marc Goutaudier, deux scientifiques français du Palais de la Découverte à Paris, en partenariat avec les experts locaux, ont construit un cadran solaire très avancé dans le centre-ville de Marâgheh, au nord de la Tour à Coupole Rouge. Ce site a été inauguré en présence des autorités iraniennes et de M. Vincent Grimaud, alors Conseiller culturel de l’ambassade de France en Iran. Cette équipe d’experts français menait des projets conjointement avec le département de physique et d’astrophysique de l’Université de Tabriz. Ajoutons que les envoyés spéciaux du magazine français Ciel et Espace ont pareillement collaboré dans la médiatisation des programmes de rénovation du site historique de l’Observatoire. [18]

Plan reconstitué de la colline de l’observatoire de Marâgheh

Hormis les Ilkhânides, Marâgheh fut également la capitale de dynasties régionales. Elle fut par exemple la capitale des Atabegs d’Azerbaïdjan au XIIe siècle. Ces souverains étaient contemporains du grand poète iranien Nezâmi de Gandjeh, auteur de chefs-d’œuvre comme Khosrô et Shirin, qui a dédié certains de ses ouvrages à ces mêmes rois locaux. Dans ses poèmes, ce poète évoque sans cesse les beautés splendides des plaines, des bois et des champs de cette région.

Mais Marâgheh n’offre pas seulement l’image d’une capitale administrative et politique. Elle est aussi l’une des capitales mondiales du tapis en soie. La majorité de la production de Marâgheh s’exporte aujourd’hui vers les pays européens, nord-américains et vers les Emirats Arabes du golfe Persique. Cette ville est également depuis des siècles le centre principal de la savonnerie traditionnelle en Iran, une industrie artisanale qui peut rappeler aux touristes français les ateliers marseillais de savonnerie traditionnelle.

Dôme de Ghaffârieh à Marâgheh

Notes

[1Lane, George, Early Mongol Rule in Thirteenth-Century Iran, RoutledgeCurzon Publisher, London, 2003

[2d’où le penchant bouddhiste de certains rois Ilkhânides qui connaissaient même parfois la langue tibétaine des lamas et construisirent en Iran des temples de Bouddha.

Concernant l’idée de l’adoption par ces monarques de la civilisation persane, sans vouloir nier cette vérité historique surtout à l’époque des trois derniers Ilkhâns, il faut cependant mettre en relief que les Ilkhânides restent très proches de leurs racines culturelles originelles et des principes de la Yassa. Ils ont même largement influencé la culture et l’art iraniens. Ainsi, une partie des coutumes pratiquées par les Iraniens d’aujourd’hui sont d’origine mongole. Les Iraniens jettent de l’eau derrière leurs voyageurs. Ils posent la main droite sur la poitrine lors de salutations afin d’exprimer du respect, et ils pratiquent des éléments du Tengrisme pour écarter le mauvais œil en ignorant, en grande partie, que tous ces gestes ont une origine mongole. Cette influence se reflète aussi dans le domaine linguistique, les persanophones utilisant les titres de politesse Khânum et Aghâ, équivalents de Madame et de Monsieur, et ils appellent leur devise monétaire Touman qui, dans la langue mongole, était une division militaire de 10 000 soldats. Tous ces mots couramment pratiqués dans la vie quotidienne d’un Iranien sont issus de la langue mongole. Le nombre des mots mongols empruntés est encore plus important dans le lexique militaire de la langue persane. Les termes comme youresh (attaque), ordou (campement), yaghi (dissident) et tcherik (guérillero) sont d’origine mongole et altaïque. En outre, la transmission des éléments chinois dans la peinture et l’enluminure iraniennes s’est réalisée par l’intermédiaire des Ilkhânides. Même après la chute de cette dynastie, les éléments mongols subsistèrent sur la scène politique et culturelle de l’Iran. Les Timourides se considéraient, à tort ou à raison, comme les héritiers des Khâns Mongols. En effet, à partir de cette date, la majorité des souverains iraniens, jusqu’aux Qâdjârs, affichent encore une identité turque ou turkmène. Mais revenons à notre questionnement originel : qui sont vraiment les Ilkhânides ? Et pourquoi ceux qui ne se nommaient pas par le titre de Roi ou Shâh, ont-ils désigné la ville de Marâgheh en tant que centre politique et administratif ?

Les Ilkhânides ont régné au travers de neuf souverains Mongols[[Hulagu, Abagha, Tegudar Ahmad, Arghoun, Geykhatu, Baidu, Ghazan Mahmoud, Ouldjeito Mohammad, Behator Abou Saïd

[3Ils étaient parfois accompagnés par leurs vizirs iraniens comme Ataolmolk Jovayni, présent même lors de la fête du couronnement du Kubilaï en Chine, décrite dans son célèbre livre : Târikh-e Jahangosha (Histoire du Conquérant)

[4Le titre d"Ilkhân" est pour la première fois apparu dans un courrier officiel de Kubilaï Ghaan dans lequel l’empereur mongol octroie à Hulagu la souveraineté des territoires de l’Oxus jusqu’au Nil.

[5Thevenet, Jacqueline, Les Mongols de Gengis Khan et d’aujourd’hui, Armand Colin, Paris, 1986

[6E. Blochet, Introduction à l’histoire des Mongols de Rashidoddine Fazlollah, Editions Leyden, Imprimerie Orientale, Londres, 1910

[7Shataï, Manouchehr, Marâgheh dar bastari sabz (Marâgheh la verte), Mémoire de Master, Département d’iranologie de l’Université Shahid Beheshti de Téhéran, http://library.sbu.ac.ir/islandora/object/thesis%3A34292

[8Bayâni, Shirin, Mogholân va dolat-e ilkhani dar Irân (Les Mongols et l’état des Ilkhânides en Iran), Editions Samt, Téhéran, 2015

[9La traduction latine de ce courrier existe aujourd’hui aux archives de la grande Bibliothèque du Vatican.

[10La version originale de ce courrier est actuellement conservée aux Archives Nationales de France. Il a été remis au roi de France par l’intermédiaire d’un Ghurchi (ambassadeur) nommé Buscarello de Ghizolfi le Génois qui vivait entre l’Europe et l’Iran au temps d’Arghoun, Ghazan et Ouldjeito. Ce courrier est le premier document diplomatique échangé entre les gouverneurs iraniens et français qui nous est parvenu.

[11à l’époque, les Mamlouks étaient encore occupés à libérer les dernières villes occupées par les Croisés dans la région du Proche-Orient. Malgré de nombreuses tentatives expansionnistes des Ilkhânides, le fleuve Tigre demeure la frontière entre les deux royaumes.

[12ou étaient obligés de se montrer ainsi sous la pression des princes et des commandants mongols de leur entourage, quand bien même Hulagu fait preuve d’une grande sympathie vis-à-vis des chrétiens. Lors de la prise de Bagdad en 1258, la communauté chrétienne de cette ville bénéficie de la grâce de Hulagu, dont l’armée était largement formée par les Mongols nestoriens et renforcée par des régiments des chrétiens géorgiens et caucasiens. L’église de Hovhaness[[Hovhaness est l’équivalent de Saint-Jean dans la langue arménienne.

[13L’auteur du célèbre ouvrage historique Jâme-ot-Tavârikh (L’histoire exhaustive)

[14Hourcade, Bernard, Iran : Nouvelle identité d’une république, éditions Belin, Paris, 2002

[15Lanneau, Gilles, "Le campus", La Revue de Téhéran, Numéro 86, Janvier 2013, http://www.teheran.ir/spip.php?article1678#gsc.tab=0

[16Il y a aussi des musées étrangers, par exemple le musée de Dresde en Allemagne, qui exposent les instruments astronomiques fabriqués dans les ateliers de l’observatoire de Marâgheh.

[18Un rapport sur ces coopérations scientifiques irano-françaises et des articles rédigés par les experts iraniens et français à propos de l’histoire des activités astronomiques de Marâgheh, est présenté dans un cahier spécial persanophone intitulé Sous le ciel d’Iran (Zir-e âsemân-e Irân) publié en 2005 par le Service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France en Iran.


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