N° 9, août 2006

Les grands illustrateurs iraniens


Samira Fakhâriyân


Man-é Honar, le 14 juin 2006

Ces illustrations de livres pour enfants se mêlent à celles des livres ou revues destinés aux adultes. Certains lecteurs lisent de façon réfléchie, tandis que d’autres laissent libre cours à leurs émotions et se mettent à rire ou à pleurer. Ces gens qui murmurent et qui crient donnent vie aux images et permettent à celles-ci d’être le reflet d’un certain sens de l’existence, celui qu’ils se donnent à eux-mêmes.

Consacrée aux illustrations et caricatures, l’exposition présente les œuvres de nombreux artistes (dont certaines ont plus de 40 ans) avec un regard nouveau. Ces illustrations sont aussi le reflet intéressant des différents changements ayant affectés notre société. De 1346 (1965) jusqu’à 1385 (2006), l’illustration iranienne a connu des périodes d’épanouissement et de crise.

Au cours de cette exposition, une centaine d’oeuvres d’artistes éminents est présentée au public telles que celles de Morteza Momayyez et d’Ardeshir Mohassess, sans oublier celles de certains jeunes créateurs. Hosseini, l’un des responsables du "Mane [1] des arts modernes" déclare : " Dans le sillage des expositions d’arts appliqués qui ont eu lieu ici, on a monté cette fois une exposition présentant des illustrations, et ce pour une durée d’un mois. En plus d’illustrateurs et de caricaturistes expérimentés, on a également invité quelques jeunes créateurs. Ces derniers nous ont chacun envoyé cent œuvres, dont une dizaine ont été choisies afin d’être les présentée au public."

Tous les participants de l’exposition, surtout ceux qui ont le plus d’expérience dans ce domaine, ont déjà remporté plusieurs prix nationaux et internationaux et ont déjà réalisé des expositions de façon individuelle.

Le premier étage est essentiellement consacré aux œuvres des caricaturistes de la nouvelle génération tels que Ali Chitsaz et Golbanou Moghadas. Au deuxième étage, on peut d’abord admirer les œuvres de Touka Neyestani récemment réalisées (en 2005 et 2006). Neyestani a commencé sa collaboration avec la presse, comme caricaturiste, en 1980, avec "Ketab-e- jomeh", hebdomadaire dirigé par Ahmad Shamlou. On y trouve également des œuvres de Mohammad Ali Bani-Asadi qui, lui aussi, a collaboré avec la presse à partir 1980 et a déjà illustré plusieurs livres destinés aux enfants et aux adolescents.

Les illustrations de Kambiz Derambakhsh destinées aux livres d’enfants ainsi que des calendriers sont également exposés. Durant sa carrière, ce dernier a collaboré près de 47 ans avec la presse nationale et internationale.

Une autre partie du salon est consacrée à d’autres caricaturistes, où les œuvres d’Ardeshir Mohassess y tiennent une place importante. Caricaturiste renommé ayant une très longue carrière d’illustrateur, sa production a lentement décliné à pour cause de maladie. Les œuvres de Mohassess réalisées lors des premiers jours de sa collaboration avec la publication intitulée " Livre hebdomadaire " dans les années 70, ainsi que celles publiées dans le magazine de Jahan-é no, font partie de la collection du docteur Javad Mojabi.

Exception faite des illustrations de Mohassess et de Momayyez, toutes les oeuvres exposées sont nouvelles. Les illustrations de Momayyez et celles de Mohassess datent aussi de la même période, époque où ce dernier travaillait pour le "Livre hebdomadaire" et à l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des adolescents. Le défunt Morteza Momayyez, considéré comme le père de l’art graphique iranien, a fait entrer la caricature dans le domaine des arts plastiques. Il fut parmi les premiers à avoir formulé le souhait de monter des expositions d’œuvres graphiques, à la fin des années 60, pour donner à l’art de la caricature le même statut que pour les autres arts plastiques. Il a traité, pour la première fois, la caricature comme un art académique.

Certains livres illustrés par Davoud Shahidi sont présentés au public dans une vitrine, à coté d’autres de ses œuvres. Shahidi a commencé son activité artistique de caricaturiste en 1965, et il y a pour la première fois évoqué l’humour noir.

Les œuvres de Marjan Vafaian, jeune illustratrice, semblent plus variées ; elle a également utilisé la technique de collage dans certaines de ses œuvres.

Malheureusement, l’exposition ne semble pas être très fréquentée ; le salon est resté presque entièrement vide, et pendant une heure et demie, seuls deux visiteurs se sont contentés de jeter un rapide coup d’œil sur les œuvres.

Notes

[1Un mot persan, à peu près équivalent de l’abri.


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