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L’histoire de la littérature persane est liée à l’évolution de sa langue et de son écriture. Il est donc utile de savoir quand elle est née et comment elle s’est perfectionnée.
La date de l’apparition de l’écriture n’est pas claire. Nous savons pourtant que les premiers écrits de l’homme étaient très simples et primitifs. Pour communiquer, il dessinait des images grossières appelées "idéogramme" et dont on retrouve aujourd’hui encore des traces parmi certaines ethnies.
Peu à peu, cette écriture a évolué, passant de la phase "idéogramme" à la phase de l’alphabet. Celui-ci s’est répandu au Liban actuel et dans ses environs, pour la première fois, par l’entremise des Phéniciens, c’est-à-dire, trois mille ans avant Jésus-Christ. Les Iraniens, à l’époque des Mèdes, quelques centaines d’années avant Jésus-Christ, s’étaient inspirés des symboles en forme de clou des Babyloniens, pour créer un alphabet indépendant.
L’écriture cunéiforme
On appelle l’alphabet que les Iraniens utilisaient dans l’Antiquité, l’écriture cunéiforme. Cette appellation est due au fait qu’on gravait des signes sur des plaquettes de terre à l’aide d’une tige métallique ou d’un morceau de bois en forme de clou, l’écriture en avait la même forme. Elle comprenait 36 lettres et s’écrivait de gauche à droite. Ce sont les caractères que l’on trouve sur les pierres gravées datant de l’époque des Achéménides.
L’écriture Avestâï
On estime la date de l’invention de cette écriture à la fin de la période Sassanide (211-645). Elle était utilisée pour écrire des textes religieux concernant le culte de Zarathoustra, en particulier dans le livre de l’ "Avesta". Elle s’écrivait de droite à gauche et contenait 44 lettres. L’Avesta, le livre sacré des Zoroastriens, dont l’original fut détruit au moment de l’attaque d’Alexandre, a été rassemblé et recomposé dans des périodes ultérieures.
L’écriture Pahlavi
Cette écriture était courante à l’époque des Ashkanians et des Sassanides. Elle continua d’être utilisée encore plusieurs siècles après l’Islam, ici et là, dans les parties Est de l’Iran pour des oeuvres philosophiques liées au culte d’avant l’Islam. Elle contenait 22 lettres et s’écrivait de droite à gauche.
Au 7ème siècle, un bouleversement se produit avec la conquête, en 634, du plateau iranien par les Musulmans : la langue arabe supplante alors le pahlavi comme langue administrative. L’écriture arabe, écriture du Coran, est très respectée par les membres de la chancellerie musulmane. C’est à ces lettrés que l’on doit l’adaptation de l’alphabet. Cette adaptation fut difficile, certains sons de la langue persane n’existant pas dans l’écriture arabe. Ils furent donc ajoutés par des points à certaines lettres. De plus, l’écriture arabe distingue les voyelles longues, qui sont notées, et les voyelles brèves, qui ne le sont pas, là où le riche vocalisme persan repose sur des différences de timbre. Cela conduit à un système de notation graphique un peu flou où le même mot peut se lire de plusieurs manières. Mais, cette imprécision permet le déploiement de jeux poétiques raffinés qui s’appuient justement sur l’ambiguïté de l’écriture pour faire fleurir suggestion et mystère.
La langue de l’Iran, qui est la racine de la langue pratiquée aujourd’hui, est appelée Parsi. Cette langue fait partie de la branche des langues indo-européennes et, à ce titre, est apparentée avec la plupart des langues du monde civilisé. Elle a traversé trois phases différentes et se répartit en trois groupes distincts :
Le Parsi antique
Datant de l’époque des Achéménides. Cette langue était surtout utilisée pour transcrire les décrets des rois. Les scribes au service des Achéménides étaient le plus souvent des Araméens et préféraient l’usage de leur propre écriture. La langue Pahlavi était formée ainsi de l’équivalent araméen du radical pahlavi suivi de la désinence persane.
Le Moyen Parsi ou Pahlavi
Les langues iraniennes se divisaient en deux groupes principaux : le groupe oriental et le groupe occidental. Chaque groupe se subdivisait à son tour en deux branches : la nordique et la sudiste.
- La branche nordique du groupe occidental était appelée "Pahlavânik" (Parthes).
- La branche sudiste du groupe occidental était appelée "Moyen Parsi".
Nous ne disposons pas de beaucoup d’œuvres Pahlavânik, mais, nous trouvons beaucoup d’écrits en Moyen Parsi dont certains ont été écrits des siècles après l’Islam. Selon les scientifiques, il existerait même des poèmes en cette langue.
Le Nouveau Parsi
Après la diffusion de l’Islam en Iran, la langue Parsi a connu une soudaine évolution. Elle est entrée dans une nouvelle phase en se servant de l’écriture et de l’alphabet arabe pour aboutir à ce que l’on appelle le "Nouveau Parsi" ou le "Dari".