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Les sites religieux en Iran mêlent religion, philosophie, art et vie et sont prioritaires dans les critères de choix des touristes étrangers. Vus sous cet angle, les problèmes du tourisme et de son développement peuvent être facilement résolus. Les raisons en sont multiples.
Premièrement, tous les pays investissent dans l’industrie du tourisme en fonction de leurs potentialités et en tirent un profit considérable. La Turquie, par exemple, avant d’exploiter ses richesses architecturales, a utilisé ses sites naturels et transformé ses plages et ses lacs en sites touristiques.
En Iran, sur quel atout faut-il miser pour développer le tourisme ? Existe-t-il des vestiges historiques ou des villes qui puissent attirer les touristes et qui ont, en même temps, un lien avec la religion ?
En assumant qu’on puisse lier tourisme et religion, il y a de fortes chances que les touristes occidentaux soient ipso facto éliminés…et le problème du développement du tourisme, par là-même, réglé.
L’Iran est, dans la région, un pays particulièrement riche dont la forte population peut présenter des avantages pour le tourisme.
Le sous-directeur de la " zone libre " d’Ars a déclaré que les études faites avaient montré que les musulmans étaient très intéressés par notre pays et qu’il était, par conséquent, impératif de leur faciliter les procédures d’entrée sur notre territoire. On a également lancé une campagne " villages et santé " pour développer le tourisme dans les petites villes et organiser l’hébergement des familles.
Cependant, certains points importants doivent être pris en considération. Tout d’abord, le fait que le faible taux de tourisme religieux soit en relation directe avec le faible taux de tourisme en général. Ensuite, pour développer le tourisme religieux, il est indispensable d’orienter le tourisme vers les campagnes plutôt que vers les villes, celles-ci représentant un terrain plus propice étant donné leur culture plus religieuse et plus traditionnelle. Ceci nécessite, bien entendu, la création d’infrastructures routières et hôtelières. Un travail doit également être effectué sur place pour préparer les populations locales a accueillir ces touristes.
Il y a des années que l’on parle du village d’Abyaneh, avec ses spécificités religieuses et culturelles sans que rien n’ait été entrepris dans ce sens.
Est-ce que la construction d’un hôtel pose tant de problèmes ?
De plus, le développement du tourisme dans les campagnes, pourrait être la solution au problème de l’exode rural et du chômage d’autant plus qu’on y trouve parfois des vestiges extrêmement intéressants.
Rahman Macapâ, directeur de l’Office du Tourisme et du Patrimoine Culturel a déclaré que le gouvernement précédent avait décidé d’effectuer des études plus poussées dans ce domaine pour établir les priorités et objectifs et trouver des solutions satisfaisantes.
Il a spécifié que le tourisme "religieux" avait une place particulièrement importante et pouvait être la clé de voûte du tourisme iranien.
Dans ce projet, la ville de Machad deviendrait le centre du tourisme religieux et les investissements dans cette ville y constitueraient une précieuse source de revenus. La création de réseaux d’information, à un niveau national et international, est une de leurs priorités. Le tourisme pourrait être un moyen d’établir la paix, la réconciliation, et une meilleure entente des peuples et, dans ce but, il est important de faciliter l’entrée des touristes et d’alléger les formalités administratives et douanières.
M. Khatib, professeur d’économie à l’Université Ferdowsi de Machad, a déclaré, à l’occasion de l’exposition sur le tourisme à Machad, que les sites religieux étaient d’une importance capitale pour le tourisme. Il pourrait être à l’origine d’une rentrée de capitaux dans ce pays qui possède d’énormes potentialités culturelles, historiques, religieuses et naturelles. Les touristes qui viennent en Iran y viennent justement pour ces avantages culturels, historiques et religieux et non pour d’éventuels loisirs et distractions qu’ils peuvent trouver ailleurs à foison.
Ce point n’a pas encore été bien compris car une fois cette différence reconnue, des investissements pourraient être réalisés dans ce domaine.
Il est évident, qu’à part Machad, de nombreux autres sites religieux existent dans le pays et qu’il suffirait de les rénover et de les réaménager pour y attirer de nombreux pélerins et touristes.
Il reste, bien entendu, qu’à l’heure actuelle Machad et Qom sont les deux pôles du tourisme religieux. Pour ces deux villes, des problèmes subsistent qu’il s’agit de régler. Le taux élevé de population et les avantages que représente le tourisme pour palier à la pauvreté de la région sont des points importants qui ressortent des études effectuées jusqu’ici. On constate malheureusement que rien de systématique n’avait encore été jusqu’alors réalisé .
Des pays comme l’Egypte, qui ont une culture antérieure à l’Islam, utilisent leurs richesses religieuses de manière optimale.
Il est bien clair que les avantages du tourisme religieux ne sont pas uniquement d’ordre économique mais aussi culturel, car ils permettent aux touristes de mieux connaître notre pays.
La conférence sur le tourisme qui a eu lieu le 18 août dernier a l’université de la mosquée Al Azhar, en Egypte, était axée sur deux thèmes : le développement du tourisme et l’économie islamique. Des suggestions sur les moyens de développer et de rendre plus attractif le tourisme religieux en Egypte ont été formulées, qui pourraient servir aux autorités iraniennes.
Un point important qu’il importe de souligner est que le tourisme ne se limite pas aux sites religieux mais s’étend à tous les sites historiques, aux us et coutumes, à la culture, à l’art et à la littérature.
Le développement du tourisme religieux signifie le développement du tourisme en général.