Khalid EL Morabethi

7 articles

  • Alu le chat

    Gaëtan Sortet, Khalid EL Morabethi N° 144, novembre 2017

    Alu mon chat voudrait manger mes bras, mon chat trouve que c’est normal, Alu n’est pas comme les autres chats mangeurs de souris, il trouve que c’est tout à fait normal de manger mes bras, c’est logique.
    Je m’appelle Marc-Pierre Janssens. Je suis savant et fou à la fois. Je cumule. Comme je suis fou, je pourrais dire que je fais des cumulets. Comme je suis savant, je précise que cumulet est un belgicisme qui veut dire « roulade » ou « galipette ». La précision est de rigueur.
    Alu mon chat voudrait (...)


  • Ce bouddha n’est pas un Bouddha

    Khalid EL Morabethi N° 132, novembre 2016

    Bouddha sourit au gardien qui répète le même mot dans sa tête mais ça ne sort pas,
    Bouddha sourit au gardien qui retourne le même mot dans sa tête lente,
    Lente, honte, chante, bouddha chante
    Un bouddha qui a des insomnies
    Que diable, bouddha a un pistolet bien caché dans l’armoire, un corps écrasé bien caché dans l’armoire, du silence, de la peine, du sang, de la souffrance, du sens, du sommeil, de l’or, de l’argent, des pleurs, une fleur qui se fane et meurt, du cancer et un gardien suicidaire (...)


  • Alzheimer

    Khalid EL Morabethi N° 128, juillet 2016

    Alzheimer fait le tour de la table Entièrement nu et avant de se laver le visage, Car il hait sa nature, ses vêtements et les anniversaires, il ne voudrait pas savoir son âge, Alzheimer veut être piano, Non pas un vieil homme méchant mais piano, Non pas un grand-père qui attend son petit déjeuner mais piano, Non pas un grand-père qui attend un coup de fil de sa fille mais piano, Non pas le chaos mais piano, Juste pour savoir ce qui se passera quand monsieur noir jouera la première note, (...)


  • Attendre

    Maroc – Oujda

    Khalid EL Morabethi N° 119, octobre 2015

    Un rideau qui s’agite,
    Un autre coucher de soleil,
    Une horloge qui marche à l’envers
    Un morceau de pain par terre,
    Une terre pleine de poussière.
    Qui attend,
    Depuis si longtemps.
    Enfin, la nuit impose son silence,
    Une silhouette se poste devant la fenêtre face à la lune éclatante,
    Et chante la colère, la haine et la honte !
    Chante l’attente,
    La colère respire,
    La haine pousse des soupirs,
    La honte ne peut rien dire,
    Elles attendent quelque chose,
    Patiemment,
    Silencieusement, (...)


  • Absence, absence

    Maroc - Oujda

    Khalid EL Morabethi N° 118, septembre 2015

    Silence ! J’écris l’absence, De ce point qui ne mettra jamais une fin, Et le retour de quelqu’un, qui est loin, Et la paix, Et la lumière ! Sur la terre, sur mon ombre, sur l’océan noir, Sur la terre, sur mes mains, sur l’arbre noir, Sur la terre, sur mes doigts, sur la chaise noire, L’absence, De ce monsieur qui écrit le sens et part, De ce monsieur qui rentre tard le soir, Et dort tout simplement, J’écris l’absence de ces rêves, malheureusement. Silence ! Absence, absence, De ce monsieur qui a des (...)


  • C’est beau dans la tombe

    Khalid EL Morabethi N° 111, février 2015

    C’est beau dans la tombe,
    Le calme absolu, le repos,
    Ailleurs, je l’entends chanter, c’est beau,
    Un chant doux, envoutant,
    Cette voix durera plus longtemps
    C’est blanc ici,
    Ce n’est plus noir ou gris,
    "Continuez d’attendre" me dit une voix grave à côté
    En dehors de cette absence, je l’entends encore chanter,
    Je l’entends pleurer,
    Sur moi.
    C’est blanc ici,
    Que dois-je faire ? Faut-il parler ?
    Je dois peut-être écrire.
    Sur moi,
    Sur les autres, la vie, les choses,
    Sur les mots peut être, (...)


  • Couleur tristement belle

    Khalid EL Morabethi N° 107, octobre 2014

    Couleur tristement belle.
    Un tableau montrant un désert vide et un corps inconnu, fixant le ciel.
    Un esprit penseur qui songe simplement à cette vie, veille
    Et qui sait que son cerveau ne peut supporter plus de dix nuits sans sommeil.
    Une ombre courbée traverse ce cimetière où gisent les histoires d’autrefois,
    Un fantôme peut-être du passé chante près de sa tombe, l’oubli de soi.
    Et ce cri, coincé entre la gorge et le cœur,
    Et ce sourire, d’un malheureux qui cherche dans son jardin vide, une (...)