N° 73, décembre 2011


  • 8000 ans d’histoire du costume persan

    Mireille Ferreira N° 73, décembre 2011

    Mehrâsâ Gheibi est l’auteur d’un ouvrage édité en 2006, réédité en 2010, par Hirmand Publisher à Téhéran, intitulé An 8,000 History of Persian Costume (Hasht Hezâr Sâl Târikh-e Poushâk-e Aqvâm-e Irâni). Cet ouvrage retrace l’histoire du costume persan, depuis les premières traces archéologiques qui datent de 8000 ans, jusqu’à la fin de la période qâdjâre au début du 20e siècle.
    Ses recherches s’arrêtent à l’époque qâdjâre où s’affiche encore un costume iranien typique et traditionnel. Sous la dynastie Pahlavi, c’est (...)


  • Les habits des Iraniens

    Djamileh Zia N° 73, décembre 2011

    Peyman Matin est l’auteur d’un petit livre intitulé Poushâk-e Irâniân (Les habits des Iraniens) édité par le Bureau des Recherches Culturelles (Daftar-e Pajouhesh-hâye Farhangui) du Ministère de la Culture de l’Iran. L’auteur relie les changements vestimentaires avec les évènements historiques qui ont influencé la vie des Iraniens, puis conclut que contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, les éléments principaux des vêtements des Iraniens n’ont pas beaucoup changé depuis des millénaires (...)


  • Comment s’habillaient les Iraniens ?
    Du troisième millénaire av. J.-C. à l’avènement de l’islam

    Afsaneh Pourmazaheri N° 73, décembre 2011

    La façon dont s’habillaient les habitants de la Perse antique il y a plusieurs millénaires est une question sur laquelle se sont penchés de nombreux chercheurs. La vieille histoire de la Perse est souvent partagée en deux blocs historiques distincts : celle d’avant islam et d’après islam. De la première période, celle précédant l’entrée d’éléments culturels arabes en Iran, nous ne disposons que de peu de données historiques et culturelles. Ce qui sert de données de base aux chercheurs spécialistes de cette (...)


  • Les évolutions de la mode vestimentaire des Perses,
    de l’époque des califats arabes
    au règne de la dynastie mongole des Timourides

    Babak Ershadi N° 73, décembre 2011

    Il est d’usage de tracer des frontières précises entre les différents aspects de la vie sociale et culturelle de l’Iran, en prétendant pouvoir nettement séparer les deux périodes d’avant et d’après l’islamisation du pays. Cependant, cette démarcation semble arbitraire et n’est pas liée à l’observation des faits et des règles en ce qui concerne les évolutions intellectuelles, mentales et sociales, qui se produisent après l’arrivée d’une nouvelle religion : la vie d’une société ne se bouleverse pas soudainement (...)


  • L’influence occidentale dans les changements vestimentaires iraniens aux époques safavide, qâdjâre et pahlavie

    Arefeh Hedjazi N° 73, décembre 2011

    Les changements vestimentaires, ou plus exactement l’occidentalisation vestimentaire en Iran, ne commencent pas vraiment avec l’établissement des relations avec l’Occident, mais plutôt avec l’affaiblissement général du pouvoir royal (d’abord safavide, ensuite et surtout qâdjâr) et aussi par le biais du commerce de textiles. Dès l’époque safavide, les marchands européens venus en Iran d’un continent en pleine révolution industrielle, veulent échanger entre autres les précieux tissus iraniens (soie, broderie (...)


  • Jalil Ziâpour, peintre des vêtements traditionnels et nomades iraniens

    Sarah Mirdâmâdi N° 73, décembre 2011

    Jalil Ziâpour est né en 1920 à Bandar Anzali, en Iran. Après avoir fait ses études primaires dans sa ville de naissance, il se rend à Téhéran afin de poursuivre ses études dans le domaine de la musique. Il se consacre ensuite aux arts décoratifs traditionnels qu’il étudie dans une école puis à l’Université de Téhéran. Il y apprend notamment l’enluminure, les différents types de motifs de tapis, la miniature, le dessin… mais aussi la sculpture. Il poursuit ses études en France à l’Ecole nationale supérieure des (...)


  • Les vêtements traditionnels des femmes kurdes iraniennes

    Ghazâleh Ebrâhimiân N° 73, décembre 2011

    L’un des attraits de la province du Kurdistân est constitué de ses richesses culturelles à savoir sa littérature, son artisanat, ses traditions ainsi que son habillement. La beauté de la tenue traditionnelle kurde est admirable et cette esthétique se révèle surtout dans les vêtements de la femme kurde. La tenue kurde a été plusieurs fois primée dans des festivals de vêtements traditionnels iraniens.
    Dans cette région montagneuse, l’évolution du costume s’est faite selon la situation géographique. La (...)


  • Hossein Fakhimi, artiste de la paix

    Béatrice Tréhard N° 73, décembre 2011

    Sculpteur de renommée internationale, le professeur Hossein Fakhimi est né à Abhar le 15 mai 1945. Il est professeur de dibujo de la faculté des Beaux Arts de Madrid et titulaire de nombreux diplômes professionnels dont un doctorat de l’école des Beaux Arts de Madrid, un certificat en sculpture Juan de Avalos, célèbre sculpteur espagnol, un certificat de degré supérieur de la fabrication de médailles, ainsi qu’un certificat de degré supérieur de gravure de la faculté des Beaux Arts de Madrid. Il a aussi (...)


  • Les vêtements des Bakhtiâris

    Khadidjeh Nâderi Beni N° 73, décembre 2011

    Durant son histoire plurimillénaire, la culture iranienne s’est nourrie et a été enrichie par des sous-cultures nomades et populaires. La culture se compose d’un ensemble d’éléments très divers qui se complètent en s’associant. Parmi les éléments constitutifs de toute culture, nous pouvons notamment citer la langue, la littérature, l’artisanat, mais aussi les vêtements.
    Nous allons ici donner un aperçu des vêtements de l’un des peuples les plus anciens et les plus préservés de l’Iran : la tribu bakhtiârie. (...)


  • Georg Baselitz, la sculpture
    Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
    (30 septembre 2011-29 janvier 2012)

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 73, décembre 2011

    Un artiste néo-expressionniste et allemand
    Baselitz est né en 1938 dans une région qui fera partie de l’Allemagne de l’Est après la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire l’Allemagne communiste, l’une de ces démocraties populaires du bloc de l’est, derrière le rideau de fer, sous la coupe soviétique. L’embrigadement forcé opéré par les nazis sur la population, y compris sur les enfants, marquera au moins autant Baselitz que la partie de sa vie passée sous le régime communiste, jusqu’à ce qu’il passe à (...)


  • Gholamhossein Nami, peintre d’ici et d’ailleurs, des allers et des retours

    Djamileh Zia N° 73, décembre 2011

    La Galerie Khak a organisé du 17 juin au 11 juillet 2011 une exposition regroupant quelques tableaux de Gholamhossein Nami dessinés de 1994 à 2011. Dans les tableaux datant de la fin des années 1990, le désert est un thème important ; ensuite, les pays et les territoires, et plus tard la route et des motifs évoquant l’écriture persane deviennent le thème principal des tableaux, comme si le peintre avait représenté au fil de ces dix-sept ans ses réflexions et ses sentiments sur des allers et retours (...)


  • Fichés ?
    Photographie et identification du second Empire aux années soixante.
    Archives nationales, Hôtel de Soubise, Paris
    28 septembre-26 décembre 2011.
    (…ou comment la photo digresse…)

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 73, décembre 2011

    Une exposition documentaire
    Organisée chronologiquement, couvrant depuis la moitié du dix-neuvième siècle (le Second Empire naît en 1852) jusqu’aux années 1960 (c’est alors la guerre d’Algérie), cette exposition révèle l’utilisation faite par la police - les polices : polices d’Etat, police judiciaire, police militaire, police municipale -, en France, de la photographie dans des fichiers concernant une grande variété de personnes coupables, suspectes ou simplement supposées suspectes de délits avérés ou (...)


  • L’Iran poétique dans "Les Roses d’Ispahan" de Leconte de Lisle

    Majid Yousefi Behzâdi N° 73, décembre 2011

    Certains poètes français furent influencés par la beauté de la poésie iranienne, en particulier l’allitération poétique en poésie persane, à tel point qu’elle a parfois été le pivot de leurs créations artistiques. Sans oublier les noms de Victor Hugo (Les Trois Cents), d’Anatole France (Homaï) et Alphonse de Lamartine (Harmonies poétiques), pour qui l’Iran était une contrée de révélation pour leurs méditations. Il faut citer aussi celui de Leconte de Lisle chez qui la beauté exotique fait apparaître une (...)


  • Albert Camus et la solitude

    Ayatollâh Sâlârifar* N° 73, décembre 2011

    Albert Camus est né le 13 novembre 1913 à Mondovi, département de Constantine, en Algérie, alors colonie française, dans un milieu très modeste. Son père, Lucien, fut blessé en 1914 à la bataille de la Marne et mourut à Saint-Brieuc. Il ne le « connut » donc qu’en photographie. Venue s’installer à Alger, dans le quartier populaire de Belcourt, sa mère, Catherine Sintes, d’origine espagnole, ne savait ni lire ni écrire, parlait peu et faisait des ménages pour vivre.
    L’un des premiers critères qui confère à (...)


  • Le mari de Madame Ahou

    Saïdeh Morâdi N° 73, décembre 2011

    Dans cette modeste étude sur le roman persan Shohar-e Ahou Khânoum (Le mari de Madame Ahou), nous avons tenté de retrouver les liens existants entre la structure de l’ouvrage et les faits historiques et sociaux de l’époque, ceci en gardant à l’esprit les hypothèses sociologiques de L. Goldmann elles-mêmes développées à partir des recherches antérieures de Lukacs. Si l’on en prend considération les différences entre les structures sociales et surtout économiques occidentales et iraniennes, il apparaît qu’il (...)


  • Cyrus, le roi-prophète

    Saeid Khânâbâdi N° 73, décembre 2011

    Le Royaume de Salomon ; le tournage de ce film coûteux a provoqué une grosse polémique dans le monde du cinéma iranien. Avant ce film, des dessins animés ou tridimensionnels ont déjà été faits, mettant en scène les épisodes de la Bible et du Coran, tel que Le Royaume de David, qui raconte l’histoire des royaumes antiques de Palestine. Mais la représentation des rois-prophètes dans la culture iranienne est beaucoup plus ancienne que ces projets cinématographiques.
    Aucun roi chez les Iraniens n’est plus (...)


  • Mohammad-Rezâ Abdolmalekiân
    De l’eau et du miroir

    Rouhollah Hosseini N° 73, décembre 2011

    La rencontre
    J’ai, dans le miroir, regardé
    Hélas, il n’y avait à l’infini
    Que solitude !
    Tiré du recueil La lune dans le brouillard.
    Né en 1956, Mohammad-Rezâ Abdolmalekian est, entre autres, une figure importante de la génération des « poètes de la guerre ». Son œuvre est à ce titre marquée par la rhétorique du combat iranien contre l’Iraq. Elle célèbre l’esprit de résistance et la bravoure des soldats qui ont participé à la guerre. Le poète ne manque cependant pas d’aborder les thématiques liées aux champs (...)


  • Avicenne le médecin
    Extrait de Tchahâr Maghâleh de Arouzi Samarghandi

    Traduit par

    Annette Abkeh N° 73, décembre 2011

    Arrivé à Gorgân, Avicenne loua une chambre dans un caravansérail et s’occupa du soin des malades. De bouche à oreille, son nom fut connu de tous et sa renommée se répandit dans toute la ville.
    Sur ces entrefaites, le neveu du roi Kâvous tomba gravement malade et malgré tous les remèdes que les médecins lui prescrivirent, sa maladie, au lieu de guérir, s’aggrava tant et si bien que son entourage dit à Kâvous : « Un médecin vient d’arriver dans notre ville, doté du souffle ranimant du Christ ; la guérison (...)


  • Leyli, c’est partir

    Erfân Nazar Ahâri
    Traduit par

    Nedâ Atash Vahidi N° 73, décembre 2011

    Dieu dit : "Leyli est une aventure ; une aventure emplie de Moi. Une aventure que tu dois créer."
    Le diable dit : "Elle n’est qu’un accident. Attends qu’il arrive."
    Ceux qui crurent le diable attendirent.
    Et l’accident de Leyli ne survint jamais.
    Mais Madjnoun se leva et alla former Leyli.
    Dieu dit : "Leyli est la douleur. La douleur d’une renaissance, une naissance de soi."
    Le diable dit : "Elle est la tranquillité, un beau rêve."
    Dieu dit : "Leyli est partir. Traverser et franchir."
    Le (...)


  • L’Imâm Hossein, le mois de Moharram et la tragédie de Karbalâ
    Histoire et répercussions culturelles en Iran au travers du ta’zieh

    Sarah Matloubi
    Traduit par

    Mahnâz Rezaï N° 73, décembre 2011

    Chaque année, au début du Moharram, premier mois du calendrier islamique, on commémore le souvenir de Karbalâ et de l’Imâm Hossein, en autre avec des spectacles de théâtre. Ce théâtre s’appelle ta’zieh. Le mot arabe ta’zieh signifie littéralement « consolation » et, par extension, désigne l’ensemble des cérémonies funèbres en l’honneur des martyrs de Karbalâ. Chacune des scènes de ce théâtre est nommée majles, qui signifie littéralement « séance ».
    De nombreux touristes et voyageurs qui ont visité l’Iran au (...)


  • Trente oiseaux face au soleil*
    Extraits

    Gilles Lanneau N° 73, décembre 2011

    HAFEZ
    Va-t-il se renverser, le monde ?
    Le bonheur a fui.
    Dans les jarres de vin n’est plus
    que de la lie…
    Hafez
    Nous l’avons fui ce monde, monde éphémère, fou, l’instant d’un voyage. Nous sommes retournés, deux ans plus tard, au mausolée d’Hafez. En plein jour cette fois. La lune n’effleurait pas la pointe des cyprès, la lumière emplissait le ciel, triomphale. Nous avancions, Michèle et Gilles, main dans la main, au Pays de Poètes, dans sa capitale, en son épicentre.
    Le tombeau en marbre trônait nu (...)