|
Si un jour, quelqu’un nous avait dit que nous allions voyager à travers les villes les plus belles du monde et être aussi proche des gens, de la culture, des modes de vie, nous ne l’aurions pas cru. C’est durant l’été 2008 que nous avons pris la décision d’effectuer un voyage entièrement à bicyclette et je vous le dis, à partir de cette date jusqu’à notre départ été 2009, ce défi a accaparé nos pensées.
Nous sommes partis d’Istanbul. Nous avions réfléchi des heures durant à notre itinéraire, qui devait nous conduire, de la Turquie, en Grèce, Italie, Suisse et enfin, en France, cela en six semaines.
La première partie de notre voyage a été la plus difficile car nous n’avions pas encore l’entraînement physique suffisant, notamment pour traverser les montagnes grecques, où le soleil était brûlant et les étapes de 100 km par jour, harassantes. Mais traverser Silviri, Tekirdag, Malkara puis Kesan, petite ville frontière qui nous a fait penser à certains villages iraniens, était une source toujours renouvelée d’émerveillement. Seulement nous ne pouvions pas trop nous arrêter en route car le 24 juillet 2009, nous devions prendre le bateau au port d’Igumenitsa pour rejoindre l’Italie.
Alors qu’à Veria, petit village grec entouré de vergers, où les pêches abondaient, nous nous étions fait surprendre par la nuit et avions dû planter notre tente au hasard des jardins de peur de perdre notre chemin, notre premier contact avec l’Italie a été une ville mythique, Venise.
Il nous a fallu pas moins de deux jours pour simplement nous familiariser avec l’architecture et les recoins historiques de cette ville très animée.
Il n’a pas été facile ensuite de parvenir jusqu’à Milan et ses églises, car les panneaux routiers étaient plus fantaisistes les uns que les autres. Alors qu’il était écrit « MILAN 20 km » sur un premier panneau, 5 ou 6 kilomètres plus loin le second nous indiquait encore Milan à 22 km !
La Suisse à vélo n’a pas été de tout repos ! Des cols élevés se succédaient, où le vent refroidissait son monde malgré le soleil. Les vallées étaient verdoyantes et parsemées de fleurs. Passionnés d’escalade, nous nous sommes régalés à grimper sur les parois de pierre des montagnes. Nous avons apprécié Interlaken, construite entre deux lacs, débordante d’eau, de même que Bern, où la rivière qui traverse la ville est aménagée en piscine et où tout un chacun peut venir se baigner librement.
Enfin, nous avons atteint la France, avec son calme particulier. Il était facile, à ce stade de notre voyage, de traverser des distances de 350 km sans trop se fatiguer. Paris nous a révélé certains de ses trésors, notamment le château de Versailles et sa galerie des Glaces, construits par Louis XIV, le « Roi soleil » de la France du XVIIe-XVIIIe siècle. C’est alors que nous avons conclu en beauté notre voyage de 3200 km à dos à bicyclette !