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Située au sud de la province Markazi, à 60 kilomètres de sa capitale Arâk, Khomeyn est une ville quasi montagneuse avec un climat relativement sec et froid, que ne remarque cependant pas le voyageur qui arrive au mois d’avril. Ses plaines sont vastes et agrémentées de cascades, qui sont des sources d’irrigation pour les terres agricoles. L’agriculture est le métier principal de ses habitants. Le blé, le safran, la pomme de terre, la betterave sucrière et les céréales sont abondamment cultivés dans la région. Des fruits cultivés comme la noix, l’amande et le raisin de Khomeyn jouissent d’une très bonne réputation, et cette réputation est à l’origine du développement de la culture des exploitations fruitières. Il y a également le miel de Khomeyn qui est aujourd’hui arrivé à se faire une place de choix sur le marché iranien et même étranger, au Moyen-Orient. Les haricots cultivés sur place sont reconnus pour leur qualité et exportés dans d’autres pays dont les pays européens.
La superficie de Khomeyn est de 2396 km2 et la ville compte une population d’environ 110 195 habitants (statistiques de 2007). Ces derniers sont en majorité des Persans, mais d’autres ethnies, en particulier azérie et lor y vivent également, d’autant que le Lorestân avoisine la province Markazi. D’après les ouvrages historiques, Khomeyn fut fondée à l’époque zoroastrienne des Kiâniân, sur ordre de Homâ, fille de Bahman. A l’époque, on l’appelait donc Homâyoun, puis ce nom est devenu "Khomeyn" au fil du temps.
Outre l’importance de la région en matière de produits agricoles, cette ville est également riche en monuments historiques et particulièrement religieux, qui ne sont malheureusement pas connus du grand public, sauf la plus importante, qui est la maison de l’Imam Khomeyni, fondateur et guide spirituel de la République islamique d’Iran. De nombreux Imâmzâdeh sont à visiter dans la région, comme Esmpa’il et Abdollâh, lesquels accueillent les pèlerins toute l’année. En raison de la religiosité de la ville, elle a également été surnommée Dâr al-Mo’menin (La maison des croyants).
La ville et sa région environnante comprennent également de remarquables sites naturels et historiques. Les plus importants sont :
Le château-fort de Sâlâr Mohtasham
La montagne Boudjeh
Le bazar historique de Khomeyn
Les dessins rupestres
Les forteresses de Khomeyn
Les pigeonniers
Cet édifice de 4326 m2 et datant de 170 ans se trouve dans le quartier central de la ville et sur le bord d’une rivière aujourd’hui asséchée. Il est unique en son genre en comparaison avec les autres constructions historiques de cette ville.
Au contraire de l’architecture des maisons traditionnelles iraniennes, on trouve dans cet édifice quatre jardins dont aucun n’occupe une position centrale.
Le bâtiment comprend une tour dotée d’un fort poids symbolique. Outre le rôle de protection, elle paraît comme l’emblème de l’ensemble du monument qui contient également quelques greniers, des étables, des cuisines, etc. Il reste à noter que ce monument a été enregistré comme patrimoine national en 1999.
De nos jours, cet ensemble historique et religieux accueille pendant toute l’année pèlerins, chercheurs ou voyageurs.
Ce château, doté d’un style architectural très beau et unique, fut construit à l’époque qâdjâre. Le bâtiment principal contient plusieurs pièces ornées de statues et d’œuvres d’art. Dans l’une d’elles, nous trouvons les documents, les actes et les photos qui dressent la généalogie de la famille Sâlâr-od-Dowleh.
Devant ces pièces, il y a un grand iwan relié au jardin par deux escaliers à ses deux extrémités. La façade de cet édifice est décorée avec des piliers en plâtre.
Avant l’invention de l’écriture, les premiers hommes, dans le but de conserver leur expérience pour les générations futures, gravaient et dessinaient sur les pierres.
La région de Teimreh est célèbre particulièrement pour ce genre de dessins préhistoriques dont certains datent d’environ quatre mille ans.
Les motifs les plus remarquables sont ceux des bouquetins (qui constituent environ 90% des motifs) et leur chasse par l’homme qui utilisait généralement des flèches ou des lances. Mais il y a également des images montrant un homme à cheval, habillé ou nu, qui danse, ou encore des images d’animaux : des mammifères comme des panthères, des loups, des gazelles, des lions, des zèbres, des chameaux, ainsi que des oiseaux comme des perdrix, des dindons, des huppes et des grues. Certains dessins comportent une forme d’écriture non-identifiée.
Cette région compte à ce titre parmi les régions ayant un fort potentiel d’attraction touristique, qui pourrait aider le développement de l’économie locale.
L’une des constructions remarquables de la région, qui se voit surtout dans les villages comme Varâbâd et autour des champs, des jardins et des rivières, est le pigeonnier. Ce dernier, aujourd’hui en voie de disparition, était autrefois considéré comme une source de revenu pour les villageois qui s’en servaient comme réserve d’engrais à utiliser sur leurs terres ou destiné à la vente.
Sources :
Mohammad-Javâd Morâdiniâ, Khomeyn au passage de l’Histoire, 2000.
Atlas des provinces de l’Iran, Téhéran, 2005.