|
Kataleh Khor est une grotte en chaux située sur une zone rectangulaire de 2000x1500 mètres. C’est aussi l’une des plus longues grottes d’Iran. Elle se trouve à 70 kilomètres de la ville de Garmâb près de Zandjân, au pied de la montagne de Sakizlu. L’existence de sources d’eau naturelle situées à proximité de la grotte, comme celle de la Roud-e Shour, l’un des affluents du Gezel Ozan, confère une beauté toute particulière au lieu. Katal signifie "la passe de la montagne" et khor est l’abréviation de khorshid (le soleil). Cette grotte est recouverte d’une montagne derrière laquelle le soleil se lève chaque matin, d’où son nom de "Kataleh Khor", c’est-à-dire la grotte de la montagne du soleil.
Découverte en 1300 (1921), Kataleh Khor fut officiellement enregistrée en 1330 (1951). A l’époque, l’accès à la grotte était quasi-impossible. Un couloir d’entrée de 400 mètres très étroit, par où on ne pouvait passer qu’en rampant, faisait obstacle même aux spéléologues confirmés. C’est en 1365 (1986) que pour la première fois, une équipe de spéléologues osa descendre dans la grotte et prendre quelques photos. Jusqu’en 1372 (1993), la visite de la grotte n’était possible qu’aux professionnels équipés. Cependant, après l’élargissement de son embouchure, elle devint accessible au public. Aujourd’hui, une voie de 2350 mètres est aménagée pour les visiteurs.
Kataleh Khor est renommée pour la qualité et la beauté de ses curiosités géologiques ainsi que le nombre de ses étages. Unique en son genre, elle est cependant une grotte parmi d’autres en Iran, et rappelle tout particulièrement celle d’Ali Sadr. Comme cette dernière, sa formation date de la période jurassique.
Kataleh Khor possède plusieurs galeries et salles reliées les unes aux autres. L’entrée de la grotte est une galerie basse principale de 400 mètres, divisée en galeries secondaires. On entre ensuite dans une vaste salle de 950 mètres, deux mètres plus haut que le niveau de l’entrée.
Le sol et le plafond de la grotte sont couverts de stalactites, stalagmites, colonnes et cascades, aux formes et couleurs extrêmement variées et différentes.
La galerie principale, ouverte au public, comprend des parties baptisées selon les formes qui s’y trouvent : la place du Lion, la place de Bisotoun, la place de Tchehelsotoun, la place des Brus, le Pied de l’Eléphant, etc.
L’une des particularités de la grotte est l’existence d’immenses colonnes en chaux formées par la jonction des stalagmites et des stalactites. Elles agissent comme des colonnes de soutien empêchant la grotte de s’effondrer.
Son autre particularité qui la rend unique sont ses étages. Selon les géologues, Kataleh Khor possède sept étages dont seulement trois ont été explorées de nos jours. A cause de la formation de ces étages au cours des siècles, l’eau a pénétré dans les étages du dessous et la grotte s’est asséchée. La différence de niveau entre le premier et le deuxième étage est de 50 mètres. La partie la plus profonde de la grottte se trouve au fond du troisième étage, à 50 mètres au dessus de l’entrée de la grotte.
Aujourd’hui, cette grotte est divisée en 3 parties : sportive, de loisirs et culturelle. La zone sportive destinée aux spéléologues est de 4 km de profondeur, et le fond n’a pas encore été atteint. La zone des visiteurs destinée au public est une voie droite de 2350 mètres qui, au dire des spécialistes, constitue seulement un tiers de la grotte. Et enfin, la zone culturelle qui se trouve au fond de la grotte est une grande galerie naturelle où il est possible d’organiser des réunions ou des cérémonies.
Dans la grotte d’Ali Sadr, jumelle de Kataleh Khor, aucune vie animale n’a été détectée jusqu’à aujourd’hui. Au contraire, à Kataleh Khor, la vie animale existait. En outre, la découverte de poteries anciennes, de squelettes humains, ceux d’un léopard et d’un renard, montre que cette grotte était connue et fréquentée.
Comme nous l’avons évoqué, Kataleh Khor et Ali Sadr ont été formées à la même période, et présentent de nombreuses similarités géologiques. Mais Kataleh Khor est une grotte presque sèche, tandis qu’Ali Sadr comporte un grand lac souterrain. Par ailleurs, les chaux de Kataleh Khor sont plus nettes, ce qui permet à la lumière de passer à travers les stalagmites et stalactites, rappelant de magnifiques et étranges objets de cristal.
La chose la plus étonnante est que, selon les géologues, la grotte Kataleh Khor rejoindrait celle d’Ali Sadr, à Hamedân.
Sources :
Djamâlzâdeh, Farah, Kataleh Khor, Nikânketâb, 1383 (2004).
Selâhi, Mostafâ, Ghârhâ-ye Iran (Les grottes de l’Iran), Tehrânsedâ, 1378 (1999).
Zendeh Del, Hassan, Râhnamâ-ye Touristi (Guide touristique), Irângardân, 1377 (1998).