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La province de Yazd, située dans le centre de l’Iran, est entourée des déserts du Dasht-e Kavir au nord et du Dasht-e Lout au sud. Depuis longtemps, sa position géographique et la distance par rapport aux grands centres commerciaux ont suscité le développement d’un artisanat permettant de répondre aux besoins quotidiens de la population. La cohérence esthétique des productions dans cette région demeure admirable et attire l’attention des artistes du pays et des touristes.
L’artisanat à Yazd est très diversifié. L’un des principaux artisanats de cette province est le travail du textile qui ne se limite pas à la fabrication de tapis ou de kilims. Dans cet article, nous allons ainsi présenter certains aspects de l’artisanat textile de cette province.
Le tressage de l’osier est un art très ancien en Iran, qui consiste à travailler des plantes naturelles et requiert des équipements très simples à savoir la faucille, le couteau, les ciseaux, l’aguille et la lime.
Les matériaux de base varient selon la situation climatique des régions. Parmi les éléments principaux utilisés à Yazd, nous pouvons citer des osiers fraîchement récoltés, des tiges de blé, des rameaux de paille ou encore des feuilles de dattier. Les artistes de Yazd réalisent des objets de vannerie incluant plateaux, corbeilles et paniers ; mais aussi des chapeaux, des éventails, des paillassons et des nattes... Cet artisanat est toujours réalisé par des femmes au foyer, et est courant dans les villages de Bâfgh, Bahâbâd, Zardin, Mobârakeh. Le hasirbâfi est donc l’un des aspects des créations à la fois usuelles et artistiques de cette province.
Le guiveh est une sorte d’espadrille tissée à la main, en fil de coton. La fabrication des guiveh comporte trois étapes essentielles :
1.La fabrication de l’empeigne (rouyeh-tchini). Durant cette étape, la plus importante, on réalise la forme des guivehs. La surface est piquée à la main, en corde de chanvre ou de coton tressée.
2.La fabrication de la semelle (takhteh-keshi). Cette étape difficile est toujours réalisée par des hommes. On réalise alors la partie inférieure de la chaussure en plastique et cuir.
3.Le montage ou le finissage (guiveh- tchini). Les différentes pièces sont cousues ensemble.
En général, les femmes des villages fabriquent des guivehs avec des matériaux simples durant leur temps libre. Cet artisanat, est à la fois une œuvre artistique et un objet très utile, qui est néanmoins moins produit de nos jours.
La fabrication de tissu constitue une grande partie de l’industrie du textile en Iran, surtout dans la province de Yazd. Dans le passé, les femmes travaillaient avec des métiers à tisser manuels consistant essentiellement en un cadre de bois. Avec le développement des machines de tissage, elles peuvent désormais produire des tapisseries de plus grandes dimensions.
Malheureusement, la production de plusieurs tissus traditionnels à Yazd a été interrompue en raison de la dureté des conditions de travail, le manque de soutien et d’aides aux sociétés de textile, ainsi que du fait de l’importation massive de tissus.
Voici néanmoins une liste non-exhaustive des tissus qui étaient et, pour certains, demeurent produits dans cette province :
Le zari est l’un des tissus traditionnels de Yazd, entremêlé de fils d’or et d’argent, dont le tissage remonterait à l’époque sassanide. Le zari est fait à base de soie naturelle tricotée avec des métaux précieux. Yazd était l’un des centres importants de production de ce tissu d’une grande valeur.
La fabrication du cachemire iranien, appelé termeh, remonte à environ 400 ans. A l’époque, dans cette province, les zoroastriens tissaient le termeh à la main avec lequel ils confectionnaient des vêtements de cérémonie.
A l’heure actuelle, ce tissu très cher est produit grâce aux métiers de tricotage. Sa confection requiert un travail minutieux, et sont utilisées des fibres en soie, coton, laine ou poil tricotées avec des fonds orange, noir, rouge, brun et vert. Le termeh est utilisé comme serviette ou nappe, pour recouvrir des meubles ou comme cadeaux lors des cérémonies ou fêtes.
Le dârâ’i ressemble à l’ikât, qui est une technique de tissage et de teinture en Indonésie. Ce tissu est fait de la juxtaposition de parties de fils colorés. A Yazd, on tissait le dârâ’i en soie mais il est aujourd’hui fait de viscose, parfois de coton.
Le dandâne’i est un tissu traditionnel des zoroastriens à Yazd. Le tissage du dandâne’i est particulièrement difficile à réaliser. Le motif central des productions est généralement un soleil ou une fleur bordé de marges colorées, rouge, noir, jaune, brune, blanche et grise.