N° 22, septembre 2007

Les technologies de l’information


Fatemeh Sadjâdi


Tout au long de son avancée dans la voie de la civilisation, l’homme a franchi trois grandes étapes, chacune étant le symbole de la puissance à son époque. Premièrement le développement de l’agriculture, puis la Révolution industrielle et le début de l’ère "moderne" et enfin, en ce début de troisième millénaire après Jésus Christ, les Technologies de l’Information (TI) désormais prépondérantes.

Aujourd’hui, la place de l’information est si grande que notre époque est nommée " l’ère de l’information".

L’importance et le succès de cette nouvelle technologie est telle que le développement du Web connut en quatre ans la même réussite que le téléphone en sept décennies, ce qui montre un très grand coefficient de pénétration, allant même jusqu’à la création d’un monde virtuel grâce aux fibres optiques et aux lignes téléphoniques.

Avec la naissance de ce monde, aujourd’hui, presque toutes les définitions existantes ont pris un sens virtuel : E-business, E-commerce, E-économie, E-enseignement, E-gouvernement … .Les affaires commerciales et les grands investissements qui se font sur le Web montrent l’acceptation de cette réalité de la part des capitalistes, même si lorsque ces définitions furent utilisées pour la première fois, peu pouvaient prévoir qu’en quelques décennies, cette technologie allait remettre en question les dimensions du temps et de l’espace. La technologie de l’information a permis aujourd’hui la concrétisation du concept de village mondial et nous sommes à quelques pas de la globalisation, cet idéal historique de l’Homme.

Premier ordinateur de l’histoire, l’Eniac est créé en 1946 aux Etats-Unis. Ce monstre pesait plus de 30 tonnes et occupait une surface de 72 m². Il disposait de 20 calculateurs capables de réaliser 100.000 additions ou 357 multiplications par seconde. Le hic : pour le programmer, il exigeait le câblage manuel de 4.386 commutateurs.

Les TI progressèrent remarquablement au cours des deux dernières décennies du XXème siècle et ce fut vers le milieu des années 90 que l’attention des gouvernants iraniens se porta sur ce concept, dont s’ensuivit un mouvement de reconnaissance des TI, sous la forme de conférences et de recherches qui furent unanimes à proclamer la nécessité de fonder un ministère chargé de superviser les TI en Iran.

Considérant que le ministère des PTT était étroitement lié aux technologies d’information et que par ailleurs, l’existence de ce ministère au sein d’une société d’information semblait un peu traditionaliste, ce dernier changea de statut en vertu de l’article 2 de la loi qui précisait ses prérogatives et devint le ministère des Communications et des Technologies de l’Information " en 2003.

Ce nouveau ministère définit un certain nombre d’objectifs variés dont les plus importants étaient de suivre l’exécution du " programme de développement et de l’implication des technologies d’information en Iran " (TAKFA) commencé officiellement dès 2000.

Parmi les objectifs de ce programme, l’on peut citer les trois plus importants :

-l’augmentation du potentiel informatique,

-le développement de la conception matérielle,

-la formation d’experts et la mise en place de stages d’enseignement.

Il faut préciser que la majorité des projets de ce programme visent l’augmentation du potentiel informatique.

Un net développement du réseau de fibre optique et une augmentation du nombre des centres ISP, du nombre des lignes téléphoniques et des disponibilités des réseaux, ainsi qu’un agrandissement de la largeur de la bande internet sont à remarquer dans le cadre du second plan de ce programme.

Par ailleurs, dans le cadre de la troisième phase du programme, des stages d’enseignement d’ICDL à l’intention des fonctionnaires publics ont été organisés avec le concours de l’Etat et des écoles privées d’informatique.

L’e-gouvernement et l’e-enseignement, deux projets titans iraniens

Ces jours-ci, deux projets TI particuliers attirent l’attention des responsables iraniens ; le premier est celui de l’E-gouvernement, c’est-à-dire la diminution du nombre des fonctionnaires et la réalisation d’une " bureaucratie virtuelle ", facilitant de très loin les échanges administratifs. Ce projet est, depuis deux décennies, l’une des grandes ambitions du gouvernement. Il comprend la création de sites internet gouvernementaux, la création des segments des TI au sein de toutes les organisations administratives, la mise en place de centres d’E-gouvernement tel que " Police + 10 " et l’exécution d’une partie des programmes nationaux grâce aux réseaux net, dont l’exemple le plus concret est à ce jour la distribution des cartes de rationnement d’essence, qui est le plus grand projet des TI exécuté en Iran.

Pourtant, malgré tous ces efforts, l’Iran est aujourd’hui dans la deuxième phase du modèle de Gartner, dite " phase d’interaction ", même si certaines organisations gouvernementales ont atteint la troisième phase. On peut, en la matière, donner l’exemple de la compagnie nationale aérienne iranienne, Iran Air, qui est, grâce à son système de réservation de billet par internet, dans la phase de la transaction.

Le deuxième des projets qui intéressent l’Etat est celui de l’E-enseignement. Ce projet grandiose est encore loin d’être entièrement mis à exécution car les trois directives principales de la TAKFA, malgré leur succès relatif, devront encore être appliquées plusieurs années durant pour que les conditions nécessaires à l’e-enseignement soient réunies. Il s’agira en premier de procéder à un élargissement convenable de la bande internet, qui devra être suivi de la mise en place d’un grand potentiel informatique permettant la création des puissants logiciels LMS et bien entendu, un contrôle suivi est nécessaire pour l’amélioration du système. Pourtant, plusieurs centres d’e-enseignement ont déjà vu le jour en Iran dont le premier fut inauguré à Chiraz. L’inauguration de ce centre fut suivie par celle des centres de l’Université des Sciences et de l’Industrie, l’Université des Sciences de Machhad, l’Université Amir Kabir et l’Université Khajeh Nassir.

En considération du budget total octroyé par le ministère des Sciences et Recherches, et du nombre des filières d’étude, le Centre d’enseignement virtuel de l’Université des Sciences et de l’Industrie d’Iran est actuellement le centre d’e-enseignement le plus important du pays.

En dépit de tous les progrès iraniens en ce domaine, l’Iran est encore loin d’être une société informatisée, mais ces progrès promettent un meilleur avenir en la matière.


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