Sur les années blanches de mon enfance

Sur le parfum gracieux de la pluie

Sur la terre des allées

Je jure

Que je suis loin de la blancheur foncée du souvenir

Que je répugne à l’ambiance de questions et de philosophie

Sur la brillance des rayons lumineux du soleil

Sur le roucoulement matinal incessant du pigeon

Je jure

Que mon corps est fatigué de ce chemin long

Et mon cœur de l’insistance immotivée

Pour comprendre la rose

Pour rêver

Sur tous les termes d’une poésie

Qui va à l’autel d’une vieillie prose

Je jure

Que je frissonne de la cristallisation d’une larme sur

La joue gelée de l’aube

Sur la germination des premières feuilles de l’arbre

Sur les premiers mots d’un petit enfant

Sur la verdure de la nature

Je jure

Que la peur de ne pas être

S’est campée derrière

Le portail de mon esprit

Et, une par une, rend infécondes mes bonnes pensées

Sur la danse des cheveux libres du saule dans

Les mains du vent

Sur le chant de l’alouette

Je jure

Que je suis obsédé par la venue du postier

Par le collage du timbre sur une enveloppe

Vide, sans adresse,

Par l’écriture incessante des lettres

Que je suis obsédé par la naissance d’un mot sous

La plume


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