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Les shamshirs perses sont des armes très belles et très puissantes, l’accent est cependant mis plus sur la qualité et la beauté de la lame que sur sa décoration. C’est pourquoi, la décoration joue seulement un rôle mineur sur ces sabres et reste très sobre. Comparés aux sabres turcs et indiens, la majorité des sabres iraniens sont très simples. De ce point de vue, les lames perses ressemblent aux sabres japonais traditionnels : plus ils sont simples et plus ils sont vénérables. [1] L’importance de la lame perse est la qualité de l’acier damas (pulâd-e gowhardâr ﭘﻮﻻﺩ ﮔﻮﻫﺮﺩﺍﺮ). On classifiait différents motifs de l’acier damas et on utilisait différents termes pour désigner les sabres perses comme balârak ﺑﻼﺭﮎ, sefid mosalsal ﺴﻔﻴﺪ ﻤﺴﻠﺴﻞ (un modèle d’acier avec une série de traces blanches entremêlées) [2], rowhinâ ﺮﻭﻫﻴﻧﺎ (fabriqué d’acier damas indien) [3], gowhar-e hamvârﮔﻮﻫﺭﻫﻤﻮﺍﺭ (modèle d’acier damas régulier), kalâqi ﻛﻼﻏﻰ (semblable à un corbeau), pây-hâye murtcheh zabân-e zanân ﭙﺎﻴﻬﺎﻯ ﻤﻭﺮﭼﻪ ﺰﺑﺎﻧﻪ ﺰﻧﺎﻦ (semblable à une multitude de pieds de fourmis) [4], gowhar-e par-e magas ﮔﻮﻫﺭ ﭘﺭﻣﮕﺲ ([acier damas] ressemblant aux ailes de mouches), mowj-e daryâ ﻣﻮﺝ ﺩﺭﻳﺎ (vague sur la mer) [5], parsheh ﭙﺭﺸﻪ (ailes de moustiques), abr ﺍﺒﺭ ou abahrak ﺍﺒﻬﺭﮎ (nuage), suf ﺼﻭﻑ (laine), suzan ﺴﻭﺯﻥ (aiguille), sabus ﺴﺒﻭﺱ (son) ou sabus-e kandom ﺴﺒﻭﺱ ﻜﻨﺩﻡ (son du blé) [6], qara khorâsâni ﻗﺮﻩ ﺧﺮﺍﺳﺎﻧﻰ (le noir du Khorâsân) [7], qerq nardebân ﻗﺮﻖ ﻧﺮﺩﺑﺎﻥ (barreaux d’échelle) [8], khatti ﺧﻂﻰ (alignés) [9], moshabak ﻤﺸﺑﮏ (maille) [10], mavvâjﻤﻮﺍﺝ ou mowjdârﻤﻮﺠﺪﺍﺮ (ondulés) [11] et pulâd-e shâmi ﭘﻮﻻﺪ ﺸﺎﻤﻰ (acier syrien [12].
La décoration sur certaines lames de sabres perses est composée d’un médaillon polylobé à invocation religieuse, portant le nom d’un souverain comme Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs ﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﻋﺒﺎﺱ (Le serviteur du Roi de droit divin, Abbâs) et la signature du forgeron comme Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (travail de Assadollâh Esfahâni) et généralement incrustée d’or. La phrase Shâh-e Velâyat ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ signifie "le roi du pays" ou "le roi de droit divin", et sert à désigner Hazrat-e Ali, le premier Imâm des chiites. [13] Il existe de nombreuses formes de cette phrase pour référer aux divers rois safavides comme Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Esmâ’il ﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﺍﺳﻤﺍﻋﻴﻞ (le serviteur du Roi de droit divin, Ismâil), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Tahmâspﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﻁﻬﻤﺍﺳﺐ (le serviteur du Roi de droit divin, Tahmâsp), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs ﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﻋﺒﺎﺱ (le serviteur du Roi de droit divin, Abbâs), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Safi ﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﺼﻔﻰ (le serviteur du Roi de droit divin, Safi), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Soleymânﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﺴﻠﻴﻤﺎﻥ (le serviteur du Roi de droit divin, Soleymân), Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Hosseyn ﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﺣﺴﻴﻦ (le serviteur du Roi de droit divin, Hosseyn) [14], Nâder Shâh [15]ﻧﺎﺩﺭﺸﺎﻩ et Sobh Ali Khân Zand [16]صبح ﻋﻟﻰ ﺨﺎﻥ ﺰﻧﺪ.
Il existe également différentes cartouches de forgeron comme Amal-e Abbâs Qoliﻋﻤﻞ ﻋﺑﺎﺴﻗﻟﻰ (travail de Abbâs Qoli), Amal-e Akbarﻋﻤﻞ ﺍﻜﺑﺮ (travail de Akbar), Amal-e Ali ﻋﻤﻞ ﻋﻠﻰ (travail de Ali), Amal-e Ali Asqar Esfahâni (Isfahâni) ﻋﻣﻞ ﻋﻠﻰ ﺍﺼﻐﺮﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (travail de Ali Asqar Isfahâni), Amal-e Askari Esfahâni (Isfahâni) ﻋﻣﻞ عسکری ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (travail de Askari Isfahâni), Amal-e Assadollâh Esfahâni (Isfahâni) ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (travail de Assadollâh Isfahâni), Amal-e Bâqer ben Mehdiﻋﻣﻞ ﺑﺎﻗﺮﺒﻥﻤﻬﺪﻯ (travail de Bâqer ben Mehdi), Amal-e Hâdiﻋﻣﻞ ﻫﺎﺪﻯ (travail de Hâdi), Amal-e Hâj Mostafâﻋﻣﻞ ﺣﺎﺝ ﻤﺼﻁﻔﻰ (travail de Hâj Mostafâ), Amal-e Hâji Kâzem ﻋﻣﻞ ﺤﺎﺠﻰ ﻜﺎﻈﻡ (travail de Hâji Kâzem), Amal-e Hassanﻋﻣﻞ ﺤﺴﻥ (travail de Hassan), Amal-e Hosseyn Mollâ ﻋﻣﻞ ﺤﺴﻴﻥ ﻤﻼ (travail de Hosseyn Mollâ), Amal-e Kâzemâni Esfahâni (Isfahâni) ﻋﻣﻞ ﻜﺎﻆﻤﺎﻨﻰ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (travail de Kâzemâni Isfahâni), Amal-e Kalbeali ﻋﻤﻞ ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ (travail de Kalbeali), Amal-e kamtarin Hassan Shirvâni ﻋﻤﻞ ﻜﻤﺗﺭﻳﻥ ﺤﺴﻥ ﺸﻴﺭﻭﺍﻧﻰ (travail du très dévoué Hassan Shirvâni), Amal-e Mesri Mo’alamﻋﻤﻞ ﻤﺼﺮﻯ ﻤﻌﻠﻡ ou Amal-e Mo’alam Mesri ﻋﻤﻞ ﻤﻌﻠﻡ ﻤﺼﺮﻯ (travail de Mo’alam Mesri), Amal-e Mir Rezâﻋﻤﻞ ﻤﻴﺮﺮﻀﺎ (travail de Mir Rezâ), Amal-e Mohammad Hâdi ﻋﻤﻞ ﻤﺤﻤﺪ ﻫﺎﺪﻯ (travail de Mohammad Hâdi), Amal-e Mohammad Hosseyn ﻋﻤﻞ ﻤﺤﻤﺪ ﺤﺴﻴﻦ (travail de Mohammad Hosseyn), Amal-e Mohammad Sâleh ﻋﻤﻞ ﻤﺤﻤﺪ ﺻﺎﻟﺢ (travail de Mohammad Sâleh), Amal-e Mohammad Taqi Sakkâk ﻋﻤﻞ ﻤﺤﻤﺪﺗﻘﻰ ﺴﻜﺎﮎ (travail de Mohammad Taqi Sakkâk), Amal-e Mollâ Aliﻋﻤﻞ ﻤﻼﻋﻠﻰ (travail de Mollâ Ali), Amal-e Mollâ Hosseynﻋﻤﻞ ﻤﻼ ﺤﺴﻴﻦ (travail de Mollâ Hosseyn), Amal-e Mollâ Sâdeq Esfahâni (Isfahâni) عمل ملا صادق اصفهانی (travail de Mollâ Sâdeq Isfahâni), Amal-e Musâعمل موسی (travail de Musâ), Amal-e Ostâd Hâji Mohammadعمل استاد حاجی محمد (travail de maître Hâji Mohammad), Amal-e Sâdeqعمل صادق (Le travail de Sâdeq), Amal-e Sâr Ali عمل صار علی (travail de Sâr Ali) et Amal-e Salmân Qolâmعمل سلمان غلام (travail de Salmân Qolâm). [17] Parmi ces signatures, les signatures Amal-e Assadollâh Esfahâni عمل ﺍﺴﺪﷲ اصفهانی et Amal-e Kalbealiعمل کلبعلی sont très mystérieuses parce qu’elles apparaissent sur les cartouches sous différentes formes et dates.
La combinaison du cartouche portant le nom du souverain Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs ﺑﻨﺪﻩ ﺷﺎﻩ ﻮﻻﻴﺕ ﻋﺒﺎﺱ et la signature Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰest la plus répandue sur les lames des sabres perses. La signature la plus célèbre est Amal-e Assadollâh Esfahâni (Isfahâni) ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (le travail de Assadollâh Esfahâni). Il faut noter que amal ﻋﻣﻞ signifie “travail,” Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ signifie “le Lion de Dieu [18]” et Esfahâni ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ signifie “d’Ispahan.” On présume que Assadollâh était un forgeron de génie, capable de forger des sabres aux lames si aiguisées qu’elles pouvaient raser les cheveux et couper les barres de fer [19]. La signature Amal-e Assadollâh Esfahâni ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ ﺍﺴﺪﷲ ﻋﻣﻞ apparaît sur un certain nombre de sabres perses de haute qualité. Les variantes de cette signature sont : a) Amal-e Assadollâh Esfahâni ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ ﺍﺴﺪﷲ ﻋﻣﻞ, b) Amal-e Assadollâh عمل ﺍﺴﺪﷲ (Le travail de Assadollâh), c) Amal-e Assad Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (Le travail de Assad Esfahâni) et d) Assadollâh Esfahâni ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ (Assadollâh Esfahâni). [20] On suppose qu’Assadollâh Esfahâni vivait durant le règne de Shâh Abbâs Safavide (1587–1629). [21] Mais sans date exacte, il n’est pas évident de savoir de quel Shâh Abbâs il s’agit sur le cartouche. En effet, il existait trois rois safavides portant ce nom : Shâh Abbâs Ier (1587–1629), Shâh Abbâs II (1642–1667) et Shâh Abbâs III (1732–1736). Une autre possibilité est qu’Assadollâh Esfahâni vivait durant le règne du Shâh Abbâs Safavide III (1732–36). [22] Le nom Assadollâh (Le Lion de Dieu) est un mot arabe utilisé également en Perse et faisant référence à Hazrat-e Ali, le premier Imâm chiite. Ce titre est indiqué dans le livre Âlâm Ârâ-ye Nâderi comme : Assadollâh al-Qaleb Ali ibn Abi Talib Aleyhi Al-Salâm اسدالّله الغالب علی ابن ابیطالب علیه السلام (Le lion victorieux de Dieu, Ali Bin Abi Talib, la paix soit avec lui) et dans ce même manuscrit le titre d’Ali est décrit comme suit :Assad Allah Al-Ghâlib, Mazhar Al-Aja’ib Wa Mazhar Al-Qara’ib, ‘Ali Bin Abi Talib اسدالّله الغالب مظهر العجایب و مظهر الغرائب علی ابن ابی طالب (le lion victorieux de Dieu, manifestation de l’extraordinaire et manifestation de l’imprévu, Ali Bin Abi Talib). [23] Les autres titres de Hazrat-e Ali sont amir al-mo’minin ﺍﻣﻴﺮﺍﻟﻤﻮﻣﻨﻴﻦ (le commandeur des croyants) [24], Heydar ﺣﻴﺪﺭ (lion) [25], Molâ-ye Mottaqiyân ﻣولاي متقيان (le guide des pieux) [26], shâh-e mardân شاه مردان (le roi des hommes/des courageux) [27] et Assadollâh al-Ghâlib Ali ibn Abi Tâlib اسدالّله الغالب علی ابن ابی طالب (le lion de Dieu, Ali, le puissant, le victorieux, le fils de Abi Tâlib). [28] Le titre de « fils de lion » était utilisé pour faire référence aux combattants courageux armés de sabres. Dans le manuscrit Romuz-e Hamzeh écrit durant la deuxième partie du XVe siècle, on constate que le titre Assad ibn ﺍﺳﺪﺍﺑﻦ (le fils de Assad) a été utilisé pour désigner les combattants frappant très fort avec leurs sabres. [29]
Il est important de noter que nombreux sont les sabres attribués à Assadollâh. [30] Le problème de l’existence d’un grand nombre de sabres signés d’un nom déjà connu dans la littérature, est qu’on peut malheureusement supposer que certains de ces cartouches ont été rajoutés ultérieurement pour augmenter la valeur de ces sabres pour la vente sur les marchés européens. [31] Cependant la possibilité que ces lames soient des contrefaçons n’est pas logique, car un contrefacteur aurait copié le cartouche et la date exacte de l’original au lieu de créer de nouveaux styles et d’autres dates. [32] En dehors de l’Iran, il existe plus de 200 lames avec la signature d’Assadollâh dans les grandes collections privées et dans les musées. [33] On peut penser que vraisemblablement le même nombre peut être trouvé parmi des collections plus petites. Ainsi il reste à présumer qu’il existe plus de 400 à 500 sabres avec cette signature. Il est ainsi très peu probable qu’Assadollâh ait forgé toutes ces lames. [34] De plus, les dates inscrites sur certaines de ces lames compliquent encore plus le problème.
Dans la collection de Moser à Berne, les sabres datés d’Assadollâh s’étendent sur une période de 140 ans représentant les règnes successifs de quatre rois perses. [35] Parmi les exemples en dehors de l’Iran, la date la plus ancienne connue est 811 de l’Hégire (1409), la date la plus récente est 1223 de l’Hégire (1808). [36] Il est donc impossible qu’un seul et même homme ait pu forger toutes ces lames. On retrouve également en littérature une longue période de trois siècles citant les lames datées avec la signature d’Assadollâh. [37] Les sabres marqués de la signature d’Assadollâh que l’on retrouve dans les musées iraniens n’ont pas pu aider à résoudre le mystère de la vie du forgeron Assadollâh. Bien au contraire, le mystère s’épaissit davantage. En effet, la période de temps durant laquelle ces sabres ont supposément été forgés est trop longue pour la vie d’un homme et plus spécialement pour la vie active d’un forgeron. Les dates des sabres présentés dans le livre Arms and Armor from Iran : The Bronze Age to the End of the Qâdjâr Period, vont de 992 de l’Hégire (1583 ap. J.-C.) à 1135 de l’Hégire (1722 ap. J.-C.), c’est-à-dire une durée de 139 ans. [38] Même la position des mots de la signature varie d’un sabre à l’autre, ainsi que la technique d’incrustation. [39] L’idée qu’Assadollâh était le nom d’un atelier où les élèves perpétuaient la tradition de leur maître Assadollâh est évoquée [40] mais les chroniques iraniennes ne parlent pas de l’existence d’un atelier portant le nom Assadollâh. [41] En outre, il existe la signature Amal-e Kalbeali ibn Assadollâh Esfahâni عمل کلبعلی ابن اسدالّله اصفهانی (travail de Kalbeali, le fils d’Assad Esfahâni) qui montre qu’Assadollâh était probablement le père d’un forgeron portant le nom de Kalbeali. [42] Enfin une autre supposition est que le nom d’Assadollâh était utilisé comme une preuve de qualité et d’excellence même après sa mort. [43]
Compte tenu de tous ces facteurs, il semble improbable ou tout simplement invraisemblable qu’un seul forgeron appelé Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ ait forgé toutes ces lames. Il est possible que “Assadollâh” ﺍﺴﺪﷲ eût été un titre d’honneur pour désigner le plus haut niveau de maîtrise dans le forgeage des sabres. La théorie soutenant que certaines de ces inscriptions étaient contrefaites afin d’augmenter la valeur d’un sabre est peut-être justifiée pour des sabres des périodes ultérieures portant des cartouches mal incrustés d’or jaune. Mais tous les exemples présentés dans le livre Arms and Armor from Iran : The Bronze Age to the End of the Qâdjâr Period plus haut portent des inscriptions fines à la calligraphie délicate et montrent des techniques d’incrustation excellentes. Si l’on suppose que le nom d’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ était le titre le plus élevé donné à un forgeron iranien ayant atteint un haut niveau de maîtrise du forgeage des sabres, le mystère de l’existence d’une variété de styles d’écriture et de calligraphies sur une longue période de temps semble être résolu. Une personne tentant de copier un cartouche devait imiter l’original aussi précisément que possible afin de tromper les acheteurs. De plus, un contrefacteur aurait sûrement garanti que la date sur les cartouches fausses correspondait exactement à l’ère de Shâh Abbâs Safavide s’il n’y avait eu qu’un seul forgeron appelé Assadollâh pendant la période considérée.
Une thèse considère que l’on utilisait le nom d’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ pour symboliser la qualité des armes. [44] Il existe en effet des sabres avec la signature d’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ dans l’Empire moghol (Inde) et en Turquie ottomane. Un autre fait renforçant l’hypothèse qu’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ était probablement un titre honorifique conféré durant la période safavide est l’existence de trois sabres datés et portant la signature Amal-e Assadollah Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ : a) Amal-e Assadollâh Esfahâni 116 (ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ), b) Amal-e Assadollâh Esfahâni 117 (ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ), et c) Amal-e Assadollâh Esfahâni (ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ) et Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs saneh-ye 135 (بنده شاه ولایت عباس سنه 135) . Tous ces sabres proviennent certes de la période de Shâh Sultan Hosseyn Safavide (1694-1722) [45], mais ils diffèrent à de nombreux égards, particulièrement concernant l’écriture. Ceci est une preuve supplémentaire que du moins durant la période de Shâh Soltân Hosseyn Safavide, divers forgerons utilisaient la signature Amal-e Assadollâh Esfahâni (ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ), ce qui soutient la théorie qu’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ était bien un titre honorifique.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que forger un shamshir ﺷﻤﺸﯿﺮ impliquait un grand nombre d’artisans aux différentes compétences pour fabriquer les différentes parties du sabre. Un de ces groupes décrit dans le livre Joqrâfiyâ-ye Esfahân était les fulâdgarân ﻔﻮﻠﺎﺪﮔﺮﺍﻦ (travailleurs d’acier). [46] Les fulâdkârân ﻔﻮﻠﺎﺪﻛﺎﺮﺍﻦ étaient responsables non seulement de la décoration sur les casques, les boucliers et les porteplumes, mais également des inscriptions sur les portes et les fenêtres. Les calligraphes les aidaient à concevoir les inscriptions. En outre, il est précisé que les travailleurs d’acier spécialisés dans le forgeage des armes et des armures collaboraient avec les zargarân ﺰﺮﮔﺮﺍﻦ (orfèvres) pour les décorer. C’était également le cas durant la période des Qâdjârs.
Durant cette période, les graveurs d’or (naqqâsh-e zargar نقاش ﺰﺮﮔﺮ ) gravaient et incrustaient [47] d’ivoire d’éléphant et de morse les poignées des dagues (khanjar ﺧﻧﺠﺮ), les cadres de miroirs, les pommeaux des bâtons de marche et les pièces d’échecs. [48] Les calligraphes et les orfèvres étaient aussi impliqués dans l’écriture et la décoration des différentes parties des sabres. On peut supposer qu’une des raisons de l’existence de différentes écritures sur les cartouches des forgerons est due à cette répartition du travail. On peut de même trouver la signature d’Assadollâh sur les lames de shamshir de la période des Qâdjârs comme par exemple sur un sabre perse portant deux inscriptions incrustées d’or amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ (travail de Assadollâh) et Shâhanshâh-e Anbiyâ Mohammad شاهنشاه انبیا محمّد (Mohammad le roi des prophètes). [49] Les sabres et les pièces durant la période de Mohammad Shâh Qâdjâr [1834 – 1848] portent également l’inscription Shâhanshâh-e Anbiyâ Mohammad شاهنشه انبیا محمّد. Les deux cartouches sur la lame de ce shamshir ﺷﻤﺸﯿﺮ ont le même style d’écriture et de technique d’incrustation en or, impliquant qu’ils proviennent de la même période, c’est-à-dire de l’ère de Mohammad Shâh Qâdjâr. [50] En se basant sur les faits présentés ci-dessus, il semble raisonnable de considérer que Assadollâh était un titre de mérite donné aux meilleurs forgerons étant autorisés à signer leurs sabres de la phrase Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ou Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ. Le nom Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ (Lion de Dieu) était le titre de l’Imâm Ali et donc un titre de grand respect dans une société chiite très religieuse comme la société safavide de l’Iran. Forger les sabres impliquait une division du travail entre différents artisans en Iran. L’industrie du forgeage des sabres était à son apogée et beaucoup appréciée et admirée, il n’est pas surprenant que ce titre fut donné aux meilleurs fabricants de sabres.
Une anecdote de Dâstân Hosseyn Kord Shabestari, écrite durant la période de Shâh Abbâs Safavide révèle que même le surnom de Shâh Abbâs Safavide était “Le descendant d’Assadollâh”. Le livre rapporte que le fils de Badaq Khân, le gouverneur de Tabriz, envoya un messager à Shâh Abbâs à Ispahan. Le messager entra dans la cour et s’adressa à Shâh Abbâs : « farzandzâdeh-ye Assadollâh al-qâleb amir al-momenin alayhe salâm » فرزند زاده ی اسدالّله الغالب امیر المومنین علیه السلام (le descendant du Lion de Dieu, Assadollâh, le puissant / victorieux souverain des croyants) (Dâstân Hosseyn Kord Shabestari, 2003/1382:44). Compte tenu du fait que Shâh Abbâs Safavide s’appelait "Kalbeali" ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ (le chien de Ali) et le descendant d’Assadollâh, on peut alors mieux comprendre la phrase : Amal-e Kalbali ibn Assad[ollah] Esfahâni ﻋﻤﻞ ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ ابن اسد اصفهانی (le travail du chien de Ali, fils d’Assad d’Ispahan). Il est possible que le grade de Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ était supérieur au grade de Kalbeali. Cette hypothèse est corroborée par la nature stricte des guildes durant la période safavide. Atteindre le niveau de maîtrise dans chaque guilde impliquait probablement la réussite à des examens difficiles. Il est possible que la maîtrise dans chaque guilde durant la période safavide était soumise à une sorte d’examen de qualification. [51] Par exemple, il pouvait être exigé d’un candidat de présenter à l’examen une fine pièce de son travail, qui était alors jugée par les maîtres de la guilde. Il se pourrait alors qu’atteindre le niveau de maîtrise le plus haut dans la méthode de forgeage des sabres ait été récompensé par le titre Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ (le Lion de Dieu).
On peut supposer qu’Assadollâh était une personne vivante à cause de l’existence des cartouches “Kalbeali, fils d’Assadollâh” et que, de plus, vers la fin du XVIe siècle et au début du XVII siècle, Assadollâh Esfahâni avait atteint une très bonne réputation. [52] Cependant, les manuscrits perses mentionnaient rarement le nom Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ pour désigner un forgeron. Mais il existe des exceptions. Le manuscrit Tazkareh-ye Nasrâbâdi de la période safavide détaille qu’un maître forgeron portant le nom de maître Kalbeali (Ostâd Kalbeali ﻛﻟﺑﻌﻟﻰ ﺍﺴﺘﺎﺪ) parlait de son père Assad ﺍﺴﺪ :
« Ostâd Kalbeali shamshiirgar az vâled khod Ostâd Assad naghl mikard
استاد کلبعلی شمشیرگر از والد خود استاد اسد نقل می کرد
Le maître Kalbeali parlait de son père Assad » [53]
Mais le manuscrit ne fournit pas plus d’informations sur les forgerons Assad et Kalbeali. Il faut noter que Mirzâ Mohammad Tâher Nasrâbâdi Esfahâni né en 1027 de l’Hégire (1619), a commencé à écrire le livre Tazakoreh-ye Nasrâbâdi en 1672 et a vécu jusqu’à la fin du règne de Shâh Soleymân Safavide (1052-1077 de l’Hégire /1666-1694).
On peut retrouver le nom Assad ﺍﺴﺪ désignant un forgeron dans le manuscrit Ta’id Besârat écrit par Mirzâ Lotfallâh. On peut retrouver dans le livre sa date d’écriture. Le manuscrit a deux dates : 1118 de l’Hégire (1706-1707), et 1108 de l’Hégire (1696-1697). Si on prend en compte les deux dates, 1706-1707 et 1696-1697, il est clair que le manuscrit Tazakoreh-ye Nasrâbâdi a été écrit durant la période de Shâh Soltân Hosseyn Safavide (1694-1722) en Inde. Dans le livre Ta’id Besârat, Mirzâ Lotfallâh explique que le sabre iranien est appelé ikeri ﺍﻴﻜﺭﻯ par les Turcs et est forgé à Ispahan, en particulier par Kalbeali ﻜﻠﺏﻋﻠﻰ et son père Assad ﺍﺴﺩ, ce dernier étant l’équivalent de Sâleh ﺼﺎﻠﺢ en Inde. Les sabres iraniens forgés [par Assad ﺍﺴﺩ et Kalbeali ﻜﻠﺏﻋﻠﻰ] peuvent très bien couper la joshan ﺠﻭﺸﻥ, armure et Mirzâ Lotfallâh explique que s’il rapportait toutes les bonnes qualités des sabres iraniens, d’après ce que il avait vu et entendu, on pourrait penser à une exagération. Cela prouve aussi qu’il n’existait pas seulement un forgeron portant le nom d’Assadollâh durant la période de Shâh Abbâs Safavide (1587–1629 ap. J.-C.), mais qu’il existait plusieurs forgerons s’appelant Assadollâh durant différentes périodes.
Dans le manuscrit Joqrâfiyâ-ye Esfahân de la période qâdjâre [54], Tahvildâr Esfahâni raconte que dans le passé, il existait plusieurs fabricants de sabres à Ispahan. Il explique qu’au début de ce gouvernement [durant la période de Nâssereddin Shâh Qâdjâr], il existait une personne [forgeron] qui faisait mieux les sabres qu’Assad Esfahâni ﺍﺴﺪ ﺍﺼﻔﻬﺎﻨﻰ et les travaux [sabres] fabriqués en Inde. Il ajoute que ce forgeron n’avait aucun partisan ni clients, si bien que son travail n’a pas survécu. [55]
Lames portant la signature d’Assadollâh | ||||||
Période safavide | ||||||
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Signature |
Nom du souverain |
Date |
Provenance |
Source |
Bodduh |
Photo 1 |
Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Esmâil بنده شاه ولایت اسماعیل Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à Shâh Esmâil (1502-1524) |
Arms and Armor from Iran (cat. 71) |
Non précisé |
Photo 2 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à Shâh Abbâs (1587-1629) |
Arms and Armor from Iran (cat. 73) |
Non précisé |
Photo 3 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à Shâh Abbâs (1587-1629) |
Arms and Armor from Iran (cat.74) |
Non précisé |
Photo 4 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à Shâh Abbâs (1587-1629) |
Arms and Armor from Iran (cat.75) |
à lettres |
Photo 5 |
Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Safi بنده شاه ولایت ﺼﻔﻰ |
Non précisée |
Musée de Bonyâd : Attribué à la période de Shâh Safi (1629-1642) |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.11) |
Non précisé |
Photo 6 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Innahu min Soleyman wa Innahu ﺍﻧﻪ ﻤﻦ ﺴﻠﻴﻤﺎﻥ ﻮﺍﻧﻪ |
1092 [1680] |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à Shâh Soleymân Safavide (1666-1694) |
Arms and Armor from Iran (cat.83) |
à lettres |
Photo 7 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni عمل اسدالله اصفهانی |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
135 [1722] |
Musée Melat de Téhéran : Attribué à Shâh Soltân Hosseyn safavide (1694-1722) |
Arms and Armor from Iran (cat.85) |
à lettres |
Photo 8 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Le sceau de Fath Ali Shâh Qâdjâr (ajouté plus tard) |
116 [1704] |
Musée militaire de Téhéran : le sabre officiel de Fath Ali Shâh Qâdjâr ; lame de la période de Shâh Soltân Hosseyn safavide (1694-1722) |
Arms and Armor from Iran (cat.152) |
Non précisé |
Photo 9 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Non précisé |
123 (1711) Shâh Soltân Hosseyn |
Collection privée : Attribué à la période de Shâh Soltân Hosseyn safavide (1694-1722) |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.13) |
Non précisé |
Photo 10 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
1124 (1712) Shâh Soltân Hosseyn |
Collection privée : Attribué à la période de Shâh Soltân Hosseyn safavide (1694-1722) |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.14) |
Non précisé |
Photo 11 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﺍﺴﺪﷲ ﻋﻣﻞ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période safavide |
Arms and Armor from Iran (cat.89) |
Non précisé |
Photo 12 |
Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ |
Non précisé |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période safavide |
Arms and Armor from Iran (cat.103) |
Non précisé |
Photo 13 |
Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Musée militaire de Shirâz : Attribué à la période safavide |
Arms and Armor from Iran (cat.112) |
Non précisé |
Photo 14 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période safavide |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.8) |
Non précisé |
Photo 15 |
Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période safavide |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.10) |
Non précisé |
Photo 16 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Non précisé |
Non précisée |
Collection Ghiringhelli : Attribué à la période safavide |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.16) |
Non précisé |
Période Afshâride | ||||||
Signature |
Nom du souverain |
Date |
Provenance |
Source |
Boduh | |
Photo 17 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Al-Soltân Nâder ﺍﻠﺴﻠﻄﺎﻥ ﻨﺎﺩﺭ |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période Nâder Shâh Afshâr (1737-1747) |
Persian Archery and Swordsmanship (cat. 3) |
Non précisé |
Période Zand | ||||||
Signature |
Nom de souverain |
Date |
Provenance |
Source |
Boduh | |
Photo 18 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Hasab al Farmâyesh-e Alijâh Sobh Ali Khân Zand ﺤﺴﺏ ﺍﻟﻔﺭﻤﺎﻴﺶ ﻋﺎﻟﻴﺟﺎﻩ ﺴﺑﺢ ﻋﻟﻰ ﺨﺎﻥ ﺰﻧﺪ |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période Zand |
Persian Archery and Swordsmanship (cat. 4) |
Non précisé |
Période Qâdjâre | ||||||
Signature |
Nom de souverain |
Date |
Provenance |
Source |
Boduh | |
Photo 19 |
Amal-e Assadollâh Esfahâni ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ |
Le sceau de Fath Ali Shâh Qâdjâr (ajouté plus tard) |
Non précisée |
Musée militaire de Bandar Anzali : Attribué à la période de Fath Ali Shâh Qâdjâr |
Arms and Armor from Iran (cat.157) |
Non précisé |
Photo 20 |
Amal-e Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺴﺪﷲ |
Non précisé |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période qâdjâre |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat.25) |
Non précisé |
Comme indiqué plus haut, l’autre signature de forgeron très connue est Amal-e Kalbeali ﻋﻤﻞ ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ (travail du chien d’Ali). On utilisait l’expression “chien d’Ali” pour montrer son dévouement à Hazrat Ali ﺣﻀﺮﺖ ﻋﻠﻰ , le premier Imâm des chiites. Cette signature de forgeron est aussi mystérieuse car il existe différents sabres portant cette signature avec des écritures et une calligraphie différente. L’existence de différentes versions de la signature “kalbeali” indique qu’il existait en effet différents forgerons ayant signé leurs sabres de cette signature ou titre. Il existe quatre versions différentes de cette signature : a) Amal-e Kalbali عمل کلبعلی (travail de Kalbeali), b) Amal-e Kalbeali Esfahâni عمل کلبعلی اصفهانی (travail de Kalbeali d’Ispahan), c) Amal-e Kalb-e Ali ibn Assad-e Esfahâni عمل کلبعلی ابن اسد اصفهانی (travail de Kalbeali le fils d’Assad d’Ispahan) et d) Amal-e Kalb-e Ali ibn Assad عمل کلبعلی ابن اسد (travail de Kalbeali le fils d’Assad). Le nom “kalbeali” est écrit certaines fois en un seul mot comme ﻜﻠﺒﻌﻠﻰ, d’autres fois en deux mots comme ﻋﻠﻰ ﻜﻠﺐ. De même, la référence à son père, Assadollâh, varie. Un cartouche porte l’expression Ibn Assad Esfahâni ﺍﺻﻓﻬﺎﻨﻰ ﺍﺴﺪ ﺍﺒﻥ (fils d’Assad d’Ispahan), tandis que sur un autre il est inscrit Ibn Assad Zahâbdâr ابن اسد زهاب دار (fils d’Assad Zahâbdâr). La présence de l’inscription Valad-e Kalbeali ibn Assad Zahâbdâr ولد کلبعلی ابن اسد زهاب دار (fils de Kalbeali, fils d’Assadollâh), révèle que le forgeron tenait à souligner que son grand-père portait le titre d’ “Assadollâh” ﺍﺴﺪﷲ, le plus haut niveau du forgeage de sabres, ou bien il voulait réaffirmer qu’il était un seyyed (descendant de la famille du Prophète Mohammad). [56] En Occident, il existe quatre sabres signés du nom Kalbeali et datant de 1681 jusqu’à 1700, mais portant différents noms de souverains comme Shâh Esmâil ﺸﺎﻩ ﺍﺴﻣﺎﻋﻳﻞ , Shâh Tahmâsp ﺸﺎﻩ ﻃﻬﻤﺎﺳﺐ , Shâh Abbâs ﺸﺎﻩ ﻋﺒﺎﺲ et Shâh Safi ﺸﺎﻩ ﺼﻔﻰ . Même si ces cartouches font référence à Shâh Safi II (1077-1105 de l’Hégire sous le nom de Soleymân), Shâh Tahmâsp II (1135-1144 de l’Hégire), Shâh Abbâs III (1144-1163 de l’Hégire) et Shâh Esmâil III (1163-66 de l’Hégire), cela représente une période d’au moins 84, au plus 89 ans. Dans tous les cas, une période évidemment trop longue pour la vie active d’un forgeron. [57]
Mais en prétendant que les noms Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ et Kalbeali ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ représentaient des titres honorifiques, on se retrouve confronté à un problème dans l’interprétation de la phrase Amal-e Kalbeali ibn Assad ﺍﺴﺪ ﺍﺒﻥ ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ ﻋﻤﻞ (travail de Kalbeali, fils d’Assad). En Occident, on suppose qu’Assadollah avaient deux fils, Kalbeali ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ et Esmâil ﺍﺴﻣﺎﻋﻳﻞ. En effet, il existe une lame avec la signature Amal-e Esmâil, fils d’Assadollâh ﻋﻣﻞ ﺍﺳﻤﺎﻋﻴﻝ ﺍﺒﻦ ﺍﺴﺪﷲ (travail d’Esmâil, fils d’Assadollâh) [58].
Malgré le fait qu’il existait plusieurs sabres signés du nom d’Esmâil, on ne peut en conclure que ces lames aient été fabriquées par un seul Esmâil, fils d’Assadollâh. Il faut cependant noter qu’Esmâil était un nom très populaire et répandu durant la période safavide. Il est également important de souligner que Shâh Abbâs I se nommait lui-même Kalb-e âstâne Ali کلب آستان علی (le chien de la maison d’Ali) et certains de ses historiens contemporains, comme Jallâledin Mohammad, utilisaient ce titre exclusivement pour le désigner. [59] Une histoire témoigne que l’on utilisait le nom Kalbali ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ pour faire référence aux personnes qui étaient des seyyeds (descendants de la famille de Mohammad). Dans cette histoire, il est question de la rencontre entre Pahlavân Darvish Mofrad پهلوان درویش مفرد et un hors-la-loi prénommé Amir Khalil ﺍﻤﻴﺮ ﺨﻠﻳﻞ. Au début, Mofrad ﻣﻔﺮﺪ refuse de combattre Amir Khalil ﺍﻤﻴﺮ ﺨﻠﻳﻞ en prétendant que celui-ci a appartenu à sagân-e ân âstân سگان آن آستان (les chiens de cette famille : expression respectueuse à l’époque et exprimant l’humilité et la dévotion, pour parler de la famille du Prophète Mohammad) et ceux qui combattent contre un membre des leurs sont condamnés à perdre. [60] Cela prouve encore une fois que l’on utilisait le nom Kalbeali ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ non seulement pour citer un forgeron, mais également pour faire référence à un seyyed (descendant de la famille de Mohammad).
Par conséquent, le fait que différents forgerons utilisaient cette signature et le nom Kalbeali sur leurs lames était un signe que soit, ils voulaient signaler qu’ils étaient seyyed ﺴﻳﺪ, ou bien préciser qu’ils avaient atteint un certain niveau de maîtrise du forgeage des sabres. De même, il est possible que Kalbeali ﻜﻠﺒﻌﻠﻰ ait été utilisé comme autre titre par les forgerons iraniens et très probablement un niveau en dessous d’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ, le titre d’Imâm Ali ﻋﻠﻰ lui-même qui était utilisé également par les forgerons. [61]
Lames avec la signature de Kalbeali | ||||||
Période safavide | ||||||
|
Signature |
Nom du souverain |
Date |
Provenance |
Source |
Bodduh |
Photo 21 |
Amal-e Kalbeali عمل کلبعلی |
Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à Shâh Abbâs (1587-1629) |
Arms and Armor from Iran (cat. 78) |
Non précisé |
Photo 22 |
Amal-e Kalb-e Ali ibn Assad-e Esfahâni عمل کلبعلی ابن اسد اصفهانی |
Fath Ali Shâh Qâdjâr |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Lame attribuée à la période safavide ; avec le seau et le sabre attribués à Fah Ali Shâh Qâdjâr |
Arms and Armor from Iran (cat. 153) |
Non précisé |
Photo 23 |
Amal-e Kalb-e Ali ibn Assad عمل کلبعلی ابن اسد |
Non précisé |
Non précisée |
Collection privée : Attribué à la période Zand |
Lexicon of Arms and Armor from Iran (cat. 18) |
Non précisé |
Photo 24 |
Valad-e Kalbeali ibn Assad Zahâbdâr ولد کلبعلی ابن اسد زهاب دار |
Non précisé |
Non précisée |
Musée militaire de Téhéran : Attribué à la période Zand |
Arms and Armor from Iran (cat.130) |
Non précisé |
Certaines lames de sabres iraniens portent un bodduh ﺒﺪﻭﺡ également incrusté d’or. Ce signe est parfois représenté sur les lames sous la forme de petits carrés à quatre compartiments. Chaque compartiment comporte une lettre arabe (ba ﺑ, dâl ﺪ, wâw ﻭ et he ﺡ) correspondant aux chiffres pairs 2, 4, 6 et 8 dans l’alphabet arabe et formant le mot bodduh ﺒﺪﻭﺡ. [62] Ce mot servait probablement à donner de la force et du courage au propriétaire du sabre et à le protéger. [63] Mais cette thèse est controversée. Le bodduh a fait jusqu’à ce jour l’objet de spéculations dans le domaine des études sur les armes et armures. Selon Egorton, bodduh était le nom d’un ancien commerçant arabe, qui grâce à sa piété avait obtenu la bénédiction de la divinité et était toujours prospère. Egorton dit également que dans l’étude du symbolisme le carré lui-même était l’emblème de la divinité du fait de l’égalité de ses côtés représentant l’immortalité et de ses angles droits représentant la force de la déité. [64] Cependant, tout ceci n’a jamais été prouvé. En plus des signes carrés, il existe aussi des exemples circulaires, triangulaires et rectangulaires et on considère que le circulaire est le plus important bien qu’il soit rarement utilisé sur les armes et les armures. Le carré représente le chiffre quatre, il n’est pas associé à l’immortalité ou la force divine mais aux quatre éléments, aux quatre points d’un compas, aux quatre saisons et aux quatre archanges. [65] De plus, la base traditionnelle néo-pythagoricienne pour l’usage du carré désigne la « personnalité » du carré comme un objet géométrique avec la qualité de ‘la stabilité’. [66] Le motif bodduh apparaît très fréquemment sur les armes et les armures perses et souvent avec des versets et prières. [67]
Les lames de shamshirs perses sont très puissantes, belles et sobres. De ce point de vue, les lames perses ressemblent aux lames des sabres japonais traditionnels : plus ils sont simples et plus ils sont vénérables. L’importance de la lame perse est la qualité de l’acier damas (pulâd-e gowhardârﭘﻮﻻﺩ ﮔﻮﻫﺮﺩﺍﺮ) avec ses différents motifs. La décoration sur certaines lames de sabres perses est composée d’un médaillon polylobé à invocation religieuse, portant le nom d’un souverain comme Bandeh-ye Shâh-e Velâyat Abbâs بنده شاه ولایت عباس (le serviteur du Roi de droit divin, Abbâs) et la signature du forgeron comme Amal-e Assadollâh Esfahâni عمل اسدالّله اصفهانی (travail de Assadollâh Esfahâni) et normalement incrustés d’or. La signature la plus célèbre est Amal-e Assadollâh Esfahâni (Isfahâni) عمل اسدالّله اصفهانی (travail d’Assadollâh Esfahâni) et différentes variantes comme Amal-e Assadollâh عمل اسدالّله (travail d’Assadollâh), Amal-e Assad Esfahâni عمل اسدالّله اصفهانی (travail d’Assad Esfahâni), et Assadollâh Esfahâni ﺍﺼﻓﻬﺎﻨﻰ ﺍﺴﺪﷲ (Assadollâh Esfahâni) apparaissent sur plusieurs sabres perses de haute qualité. Comme indiqué ci-dessus, les sabres attribués à Assadollâh sont nombreux, portent différents styles d’écriture et sont datés de plusieurs façons. Compte tenu de tous ces facteurs, il semble improbable qu’un seul forgeron désigné Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ ait pu forger toutes ces lames. Il apparaît possible que “Assadollâh” ﺍﺴﺪﷲ ait été un titre d’honneur pour désigner le plus haut niveau de maîtrise dans le forgeage des sabres. L’autre signature de forgeron très connue est Amal-e Kalbeali ﻛﻠﺒﻌﻠﻰ ﻋﻤﻞ (travail du chien d’Ali) avec différentes variantes comme a) Amal-e Kalbali عمل کلبعلی (travail de Kalbeali), b) Amale-e Kalbeali Esfahâni عمل کلبعلی اصفهانی (travail de Kalbeali d’Ispahan), c) Amal-e Kalb-e Ali ibn Assad-e Esfahâni عمل کلبعلی ابن اسد اصفهانی (travail de Kalbeali, fils d’Assad d’Ispahan) et d) Amal-e Kalb-e Ali ibn Assad عمل کلبعلی ابن اسد (travail de Kalbeali, fils d’Assad). Cette signature de forgeron est elle aussi mystérieuse car il existe différents sabres portant cette signature mais d’écritures et de calligraphies différentes. L’existence de différentes versions de la signature “kalbeali” indique qu’il existait bel et bien plusieurs forgerons ayant marqué leurs sabres de cette signature ou titre. De plus, il est possible que kalbeali ﻜﻠﺒﻌﻠﻰ ait été un autre titre utilisé par les forgerons iraniens et très probablement un niveau en dessous d’Assadollâh ﺍﺴﺪﷲ, le titre d’Imam Ali ﻋﻠﻰ lui-même. Certaines lames perses portent le signe bodduh ﺒﺪﻭﺡ représentant la divinité, l’immortalité, les angles droits, la force de la déité et sa stabilité.
Références
Références primaires
Âsef, Mohammad Hâshem (Rostam al Hokamâ), Rostam al-Tavârikh : Salâtin-e Selseleh-ye Safaviyeh, Afshâriyeh, Zandiyeh va Qâdjâriyeh (Rostam al Tavârikh : les Sultans safavides, afshârides, zands et qâdjârs), annoté par Azizollâh Alizâdeh, Téhéran, Enteshârât-e Ferdos, 1382 (2003).
Jowhari Nezâmi, Mohammad ibn Abi al-Barakât, Javâhernâmeh-ye Nezâmi (Livre des joyaux
par Nezâmi), annoté par Iraj Afshâr, Téhéran, Mirâs-e Maktub, 1383 (2004).
Khayyâm-e Neyshâburi, Omar ben Ebrâhim, Nowruznâmeh (Livre de Nowruz), annoté par Ali Hosuri. Téhéran, Cheshmeh, 1382 (2003).
Mansur, Mohammad ben (1975). Gowharnâmeh (Livre de joyaux), annoté par Manoutchehr Sotoudeh, Farhang-e Irân Zamin, vol. 4, 2e édition, 1975.
Marvi Vazir Marv, Mohammad Kâzem, Âlam Ârâ-ye Nâderi, annoté par Dr. Mohammad Amin Riyâhi, 3 vol., Téhéran, Enteshârât-e Elmi, 1995.
Mirzâ Lotfallâh, Ta’id Besârat (L’aide à vue), manuscrit sur les sabres et le forgeage des sabres dans le British Library, 1706-1707:1118 ou 1108/1696-1697.
Mobârak Shâh Fakhr-e Modabbar, Mohammad ben Mansur ben Said, Âdâb al-Harb va al-Shojâ’a (Les coutume de guerre et de bravoure), annoté par Ahmad Soheyli Khânsâri, Téhéran, Eqbâl, 1967.
Nasrâbâdi Esfahâni, Mirzâ Mohammad Tâher, Tazakoreh-ye Nasrâbâdi, annoté par Vahid Dastgerdi, Téhéran, Châpkkhâneh-ye Armaqân, 1938.
Romuz-e Hamzeh (Les secrets de Hamze), Téhéran, Sherkat-e Tab-e Ketâb, 1940/1359 de l’Hégire : 224.
Tahvildâr Esfahâni, Hosseyn ben Mohammad Ebrâhim, Joqrâfiyâ-ye Esfahân : Joqrâfiyâ-ye Tabi’i va Ensâni va Âmâr-e Asnâf-e Shahr (La géographie d’Ispahan : la géographie naturelle et humaine et les statistiques sur les métiers dans la ville), annoté par Manuchehr Sotudeh, Téhéran, Châpkhâneh-ye Dâneshgâh-e Tehrân, 1342 (1964).
Références secondaires
Allan, James and Brian Glimour, Persian Steel : The Tanavoli Collection, Oxford, Oxford University Press, 2000.
Canan, T., The Decipherment of Arabic Talismans, Beirout, Berytus 4, 1938.
Egerton, W.E., Description of Indian and Oriental Armor : Illustrated handbook of Indian Arms, W.H. Allen, London, 1896.
Floor, Willem, Traditional Crafts in Qâdjâr Iran (1800-1925), Costa Mesa, Mazda Publishers, 2003.
Kâzemeyni, Kâzem, Naghsh-e Pahlavâni Va Nehzat-e Ayyâri Dar Târikh-e Ejtemâi Va Hayât-e Siyâsi Mellat-e Irân (Le rôle de la chevalerie antique et du Mouvement de Ayyâri dans l’histoire sociale et politique de la nation iranienne), Téhéran, Châpkhâneh-ye Bank Melli Irân, 1964.
Kobylinski, Lech, "Persian and Indo-Persian Arms" in Antoni Romuald Chodynski (éd.), Persian and Indo-Persian Arms and Armor of 16th–19th Century from Polish Collections, Malbork : Muzeum Zamkowe w Malborku, pp. 57-74, 2000.
Lebedynsky, Iarslav, Les Armes Orientales. La Tour du Pin : Editions du Portail, 1992.
Mayer, L.A., Islamic Armourers and Their Work. Prince of Wales Museum Bulletin (Bombay) 6 : 128, 20 pls, 1962.
Miri, Hassan, Âyneh-ye Pahlavân Namâ (Le miroir des Pahlavân), Téhéran, Mihan, 1970.
Modarresi, Yahyâ ; Sâmei, Hossein ; Safavi Mobarhan, Zahrâ, Farhang-e Estelâhât-e Dowreh-ye Qâdjâr : Ghushun va Nazmiyeh (Lexique des expressions de la période qâdjâre : armée et domaine militaire), Téhéran, Daftar-e Pajuhesh-hâye Farhangi, 1380 (1991).
Moshtagh Khorasani, Manouchehr, Lexicon of Arms and Armor from Iran : A Study of Symbols and Terminology, Tübingen, Legat Verlag, 2010.
Moshtagh Khorasani, Manouchehr, Arms and Armor from Iran : The Bronze Age to the End of Qâdjâr Period, Tübingen, Legat Verlag, 2006.
Petrasch, Ernst ; Sänger, Reinhard ; Zimmermann, Eva ; Georg Majer, Hans, Die Karlsruher Türkenbeute : die “Türkische Kammer” des Markgrafen Ludwig Wilhelm von Baden-Baden ; die “Türkischen Curiositäten” der Markgrafen von Baden-Durlach, München, Hirmer Verlag, 1991.
Romanowsky, Dobencha, "Târikhcheh-ye Aslaheh-ye Sard dar Irân" (Historique des armes blanches en Iran), 2e partie, in : Majjaleh-ye Barresi-hâye Târikhi (Journal de recherches historiques), no. 6, 2e année, pp. 89-112, 1346 (1967b).
Schuon, F., Gnosis, Divine Wisdom (trans. Palmer Geh).
Semsâr, Mohammad Hasan, Assadollâh Esfahâni. Dâeratolmaâref-e Bozorg-e Eslâmi (La grande encyclopédie islamique), 8e vol., édité par Kâzem Moussavi Bojnourdi, Téhéran, Markaz-e Dâeratolmaâref-e Bozorg-e Eslâmi, pp. 257-260, 1997.
Singh, Arun ; Moshtagh Khorasani, Manouchehr, "An Analysis of Qur’anic Inscriptions on Safavid, Afsharid, Zand and Qâdjâr Period Iranian Arms and Armour", Quaderni Asiatici 96, no. 96, dec. 2011, pp. 129-162.
Zeller, Rudolf ; Rohrer, Ernst F., Orientalische Sammlung Henri Moser-Charlottenfels : Beschreibender Katalog der Waffensammlung. Bern, Kommissionsverlag von K.J. Wyß Erben AG, 1955.
[1] Voir Zeller & Rohrer (1955:94-95 ;101).
[2] Voir Jowhari Nezâmi (2004:327–329).
[3] Voir Mansur (1975:287).
[4] Voir Khayyâm-e Neyshâburi (2003:55-56).
[5] Voir Mobârak Shâh Fakhr-e Modabbar (1967:258).
[6] Voir Mirzâ Lotfallâh (1706–1707:1118 ou 1108:1696–1697 :[5-9]).
[7] Voir Modarresi, et al. (1991:364).
[8] Voir Romanowsky (1967:78).
[9] Ibid.
[10] Ibid.
[11] Romanowsky (1967:81).
[12] Ibid.
[13] Voir Moshtagh Khorasani (2010:343).
[14] Pour les différentes cartouches de cette phase voir Moshtagh Khorasani (2010:122-123).
[15] Voir Moshtagh Khorasni (2013:308, cat 3).
[16] Voir Moshtagh Khorasni(2013:308, cat 4).
[17] Pour les différentes signatures du forgeron voir Moshagh Khorasani (2010:82-88).
[18] Assad ﺍﺳﺪ (n) signifie “lion” et Allah ﷲ signifie “Dieu.”
[19] Mir’i (1970:336).
[20] Pour la signature Assadollâh et ses variantes sur les différents sabres voir Moshtagh Khorasani (2006:156-163 ; 430, cat.71, 432, cat. 73 ; 434, cat. 74 ; 435, cat. 75 ; 436, cat. 76 ; 441, cat. 79 ; 451, cat. 85 ; 448-449, cat.83 ; 451, cat.85 ; 453, cat.86 ; 456, cat.89 ; 461, cat.93 ; 471, cat.103 ; 481, cat.112 ; 503, cat.131 ; 518, cat.143 ; 526, cat.151 ; 529, cat.152 ; 536, cat.157 ; 547, cat.166) ; Moshtagh Khorasani (2010:83-85 ; 487, cat. 8 ; 488, cat. 9 ; 489, cat. 10 ; 490, cat. 11 ; 491, cat. 12 ; 492-493, cat. 13 ; 494-495, cat. 14 ;497, cat. 16 ; 502, cat. 21 ; 506, cat. 25) ; Moshtagh Khorasani (2013:307, cat. 2 ; 308, cat. 3 ; 309, cat. 4).
[21] Voir Mir’i (1970:336) et Lebedynsky (1992:71).
[22] Voir Zeller and Rohrer (1955:99).
[23] Voir Marvi Vazir Marv (1985:984 ; 992).
[24] Voir Moshtagh Khorasani (2010:89-90).
[25] Voir Moshtagh Khorasani (2010:182).
[26] Voir Moshtagh Khorasani (2010:238).
[27] Voir Moshtagh Khorasani (2010:343).
[28] Voir le livre Rostam al-Tavârikh de la période des Qâdjâres (Âsef, 2003/1382:134).
[29] Voir Romuz-e Hamzeh (1940/1359 l’Hégire:539)
[30] Voir Mayer (1962:1)
[31] Voir Zeller and Rohrer (1955:98-9).
[32] Voir Mayer (1962:1)
[33] Voir Kobylinski (2000:61).
[34] Voir Mayer (1962:1).
[35] Voir Zeller and Rohrer (1955:99).
[36] Voir Mayer (1962:2) et Kobylinski (2000:62).
[37] Lebedynsky (1992:71).
[38] Idem.
[39] Voir Kobylinski (2000:62).
[40] Voir Mayer (1962:2) et Kobylinski (2000:62).
[41] Mayer (1962:1).
[42] Mayer (1962:2).
[43] Idem.
[44] Voir Lebedynsky (1992:71).
[45] Voir Moshtagh Khorasani (2006:156-163).
[46] Tahvildâr Esfahâni (1964:106).
[47] Voir Floor (2003:223).
[48] Idem.
[49] Voir Petrasch, et al. (1991:182 ; 185-186).
[50] Pour une discussion plus détaillée, voir Moshtagh Khorasani (2006:156-163).
[51] Voir Allan and Gilmour (2000:387).
[52] Pour cette proposition voir Kobylinski (2000:62).
[53] Voir Nasrâbâdi Esfahâni (1941:9).
[54] Semsâr (1997:257) présume incorrectement que la première fois que le nom du forgeron Assadollâh fut mentionné dans les manuscrits perses, ce fut dans le livre Joqrâriyâ-ye Esfahân (La géographie d’Ispahan) écrit en 1294 de l’Hégire (1877).
[55] Tahvildâr Esfahâni (1964:107).
[56] Voir Moshtagh Khorasani (2006:163-167)
[57] Voir Mayer (1962:3).
[58] Voir Mayer (1962:2).
[59] Mir’i (1970:229).
[60] Voir Kâzemini (1964:78-81).
[61] Pour la signature de Kalbeali voir Moshtagh Khorasani (2006b:437, cat. 77 ; 438, cat. 78 ; 476, cat.108 ; 495, cat.124 ; 531, cat.153).
[62] Voir Canaan (1938:92).
[63] Voir Jacob (1985:160), Zeller and Rohrer (1955:1001) et Egerton (2001:53).
[64] Voir Egerton (1896 : 53).
[65] Canaan (1938:79).
[66] Schuon, F – Gnosis, Divine Wisdom (trans. Palmer GEH) ; p. 113.
[67] Pour une discussion plus approfondie, voir Singh et Moshtagh Khorasani (2011:150-153).