|
Portraits photographiques des peuples d’Iran
Photographies : Mireille Ferreira
Textes :
À côté de l’image uniformément noire présentée par les médias étrangers, le peuple iranien montre une réalité beaucoup plus nuancée de cette population de 75 millions d’habitants. Cette diversité est de plusieurs natures. D’une part, l’Iran, bien que peuplé en majorité de Persans, est un état multiethnique héritier de l’empire perse qui a réuni, au fil de son histoire, une mosaïque de peuples, constituée à l’origine de tribus nomades qui ont, de tous temps, parcouru le plateau iranien. De ce fait, bien que le persan soit la langue officielle des citoyens iraniens, une deuxième langue est couramment parlée en Iran, en fonction de la région ou de la tribu d’origine du locuteur : lori, langues caspiennes, kurde, baloutche, turc azéri, arménien, arabe etc. ; cette pratique multilingue apportant d’un groupe linguistique à l’autre un élément de diversité culturelle. Et enfin, le style de vie des Iraniens se trouve diversement façonné par leurs diverses pratiques religieuses, sans oublier les disparités entre ville et campagne, désert et montagne.
Pour des raisons historiques qui tiennent à la formation de l’empire perse, les Persans occupent le Centre et le Nord-est du pays, alors que les autres ethnies, souvent transfrontalières, sont établies, pour la plupart, à la périphérie du territoire national.
Si le nomadisme a existé de tout temps sur le plateau iranien, il est à présent exceptionnel, se réduisant, la plupart du temps, à une simple transhumance estivale qui concerne une société rurale se consacrant à l’élevage. Sous Mohammad-Rezâ Shâh Pahlavi dans les années 1960, les populations nomades ont fait l’objet de nombreuses pressions pour quitter leurs pâturages et ont été parfois sédentarisées de force, dans le cadre d’un programme général de modernisation. Cependant, on peut observer que cette culture nomade est encore présente dans les traditions populaires de certaines régions, à la ville comme à la campagne.
Le shiisme a été instauré religion d’Etat par les rois de la dynastie safavide au XVIe siècle. La population de la République islamique d’Iran est en majorité shiite. ‘Ashoura, point culminant des célébrations commémorant chaque année le martyre de l’Imâm Hossein, petit-fils du prophète Mohammad, fait l’objet de processions spectaculaires.
Le zoroastrisme est la religion monothéiste ancestrale de l’Iran, fondée au cours du premier millénaire avant l’ère chrétienne. Zoroastre, ou Zarathoustra, son prophète, la répandit dans la région en réformant la religion mazdéenne qui l’avait précédée. Elle fut proclamée religion officielle de la Perse sous la dynastie sassanide, qui régna du IIIe au VIIe siècle après J.-C.
Elle possède encore, notamment à Yazd, une communauté, un clergé et quelques lieux de culte. La tradition zoroastrienne est encore bien vivante dans l’esprit des Iraniens, nombreux à se réunir à l’occasion de ces fêtes millénaires.
La poésie, la musique traditionnelle, les arts plastiques, la calligraphie, l’art du tapis, le travail du verre, font partie du quotidien des Iraniens. L’éducation artistique est présente dès le plus jeune âge dans les écoles. La pratique de la calligraphie, enseignée aux écoliers, se poursuit dans les instituts de calligraphie présents dans tout le pays. Le tissage des tapis persans, réputés dans le monde entier, est un art qui se transmet de génération en génération.