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La résistance des Iraniens dans la région de Hassan Abâd paralyse les forces armées de l’ALNI derrière les hauteurs de Tchahârzebar. Les commandants du Sepâh planifient en même temps une opération qui vise à annuler cette invasion. Cette opération baptisée Mersâd (Opération Embuscade) est effectuée en collaboration avec l’Armée de l’air iranienne. Le Sepâh y engage ses unités d’élite, dont les brigades de Nabi-e Akram et de Moslem, le bataillon d’Ilâm et d’Eslâm Abâd, etc. Le 30 juillet 1988, l’opération commence sur ordre du commandant Ali Sayyâd Shirâzi [1].
Au cours de la première phase de l’opération, le bataillon d’Eslâm Abâd, possédant des informations complètes sur la topographie des lieux, pénètre dans la ville et lance des attaques-surprises contre les forces occupantes. Les Monâfeghins sont donc obligés d’engager deux brigades positionnées dans la région de Hassan Abâd pour faire face à cette offensive. L’Iran rappelle également les unités de la troupe 27 Mohammad Rassoulallâh qui profitent de cette désorganisation pour s’infiltrer derrière les lignes ennemies en traversant l’ancienne station d’essence proche de la ville. En même temps, des chasseurs et des hélicoptères d’attaque de l’armée iranienne procèdent à des bombardements d’envergure des bases et des équipements nouvellement installés par les forces de l’ALNI à différents points de la ville. Suite à cette suprématie à la fois terrestre et aérienne, les forces armées iraniennes réussissent à reprendre la ville. Les attaques préalables paralysent de plus en plus l’ennemi et son avancée est stoppée. L’Iran arrive donc à repousser les forces armées de l’OMPI hors de Sarpol-e Zahâb et d’Eslâm Abâd.
Après la conquête d’Eslâm Abâd, les combattants iraniens avancent vers la ville de Kerend, elle aussi occupée par les Monâfeghins. La supériorité iranienne étant nettement visible, de nombreux officiers de l’OMPI se hâtent de quitter Kerend avant d’être emprisonnés par l’armée iranienne, ce qui accentue l’humiliation de l’échec de l’opération Forough-e djâvidân pour l’OMPI. La débâcle de l’ennemi est telle qu’à l’arrivée des Iraniens à Kerend, la ville est déjà libérée de toute présence étrangère, événement qui marque l’apothéose de la victoire de l’opération Mersâd.
Durant cette opération, l’OMPI subit de lourdes pertes. En plus des 1600 morts et 1100 blessés, cette organisation perd un bon nombre de chars d’assauts, d’avions d’artillerie, d’obus et d’obusiers, de véhicules, etc. Plus important que la défaite militaire, il y a la défaite politique, puisque l’échec de cette opération porte lourdement atteinte au prestige politique et militaire de l’OMPI qui envisageait de conquérir tout le pays pour y instaurer un nouvel Etat. Le 30 juillet 1988, les Monâfeghins sont forcés de déclarer officiellement l’échec de l’Opération Forough-e djâvidân dans la région de Pâtâgh. L’armée iranienne obtient un butin important, dont 1000 lance-roquettes, 700 kalachnikovs, une dizaine de véhicules et de chars d’assaut, de nombreux équipements électroniques et des documents concernant le groupuscule des Monâfeghins. Plus de 300 combattants iraniens tombent en martyre lors de cette opération.
L’opération Mersâd, qui s’achève par une victoire décisive de l’Iran, est considérée comme étant la dernière grande bataille de la guerre irano-irakienne. Elle aboutit à la destruction de la branche armée de la terroriste OMPI et met un terme à la longue guerre entre les deux pays l’Iran et l’Irak.
Source :
Doroudiân, Mohammad, Seyri dar djang-e Iran-Arâgh (Un Regard sur l’Histoire de la guerre Iran-Iraq), vol. 5 : Pâyân-e djang (La fin de la Guerre), Centre des études et recherches de la Guerre, Téhéran, 1367/1988.
[1] Le martyr Sayyâd Shirâzi, chef de l’Etat-major des forces armées iraniennes, qui fut lâchement assassiné par des terroristes de l’OMPI en 1999.