N° 108, novembre 2014

Nouvelles sacrées (XI)
La ville de Mehrân
(2ème partie)


Khadidjeh Nâderi Beni

Voir en ligne : Nouvelles sacrées (X)
La ville de Mehrân
(1ère partie)


Vue des alentours de la ville de Mehrân

Pour mettre fin à la présence militaire des Irakiens dans les territoires qu’ils ont occupés, le Sepâh et l’armée iranienne se regroupent et planifient une opération. En fait, l’Iran doit pénétrer les lignes défensives irakiennes afin de prendre les bases militaires irakiennes et de reprendre les régions occupées. Selon la carte d’opération, la zone opérationnelle s’étend des hauteurs de Ghalâvizeh jusqu’à la rivière Gâvi. Trois étapes sont planifiées pour permettre d’atteindre les objectifs prévus, dans l’ordre : 1) prendre le contrôle des hauteurs de Ghalâvizeh et le village de Emâmzâdeh Hassan ; 2) prendre le contrôle des hauteurs de Djebâl Hamrain, la vallée de Mag Soukhteh et les villages de Behin, Behrouzân et Hormoz Abâd ; 3) libérer Farrokh Abâd pour enfin, accéder à Mehrân.

La première étape est entamée le 30 juin à 22h30. Les forces iraniennes parviennent à pénétrer les lignes défensives et à atteindre les buts prévus avant le lever du soleil. Durant cette phase, plus de dix bataillons d’infanterie irakiens sont totalement anéantis. L’Irak est donc obligé d’envoyer d’urgence des renforts. L’armée irakienne décide à titre de représailles d’occuper le village d’Emâmzâdeh Seyyed Hassan mais très vite, elle échoue suite à une grande résistance iranienne. La deuxième nuit de l’opération, les combattants iraniens, profitant du désordre des troupes irakiennes, font avancer les lignes défensives pour ensuite reprendre certaines autres régions occupées dont Hormoz Abâd et la vallée Mag Soukhteh. Ils arrivent ensuite aux portes de Farrokh Abâd. Le lendemain, l’armée irakienne est incapable de toute résistance face à l’avance des troupes iraniennes qui arrivent à libérer la ville de Mehrân à midi. Cependant, les hauteurs sont encore contrôlées par l’ennemi.

Le troisième jour, la brigade de la garde républicaine irakienne lance une contre-attaque suite à laquelle les militaires iraniens installés sur les hauteurs de 200 m [1] battent en retraite. Sur un autre front, les combattants iraniens passent les villages les après les autres pour pourchasser les forces dispersées de l’ennemi. Ils traversent Ghal’eh Kohneh, Farrokh Abâd, Tappeh Gholâmi et arrivent ensuite à prendre le contrôle de quelques gendarmeries frontalières. Durant cette période, 1210 combattants irakiens sont faits prisonniers. Le 3 juillet, une nouvelle phase de l’opération visant à la libération complète de la région est amorcée. La troupe opérationnelle parvient à repousser les Irakiens installés à Firouz Abâd. Elle y creuse un remblai qui se prolonge jusqu’aux hauteurs de Ghalâvizân ; là, un dur combat est engagé. Le 4 juillet à 7 h du matin, l’Irak y lance un assaut qui est rapidement neutralisé grâce à la forte résistance iranienne. Les luttes se prolongent jusqu’au 9 juillet, date à laquelle toutes les régions occupées sont entièrement libérées, les bases militaires irakiennes détruites et l’Irak contraint de quitter la région suite à cette humiliante défaite. L’opération victorieuse de Karbalâ-1 met fin à la nouvelle stratégie irakienne et cela est considéré, selon les experts militaires, comme le résultat le plus important de cette opération. En outre, l’Iran arrive à libérer plus de 175 km2, à prendre le contrôle de quelques gendarmeries frontalières ; l’armée iranienne peut également prendre sous sa surveillance deux villes stratégiques irakiennes : Badreh et Zarbâtieh. Durant cette opération, plus de 10 brigades et plusieurs bataillons irakiens sont anéantis ; en outre 73 chars, 100 véhicules, 90 obusiers, 20 anti-aériens... sont anéantis.

La première étape de l’opération Karbalâ-1

Au cours de la dernière année de la guerre (1988), la ville de Mehrân est occupée par les forces armées du groupuscule terroriste des Monâfeghins [2]. Grâce à la grande résistance iranienne, elles sont contraintes de quitter la ville.

Enfin, durant les derniers jours de la guerre, Mehrân est le théâtre d’un nouvel assaut irakien qui échoue rapidement suite à la résistance des forces publiques et militaires iraniens.

Source :
- Doroudiân, Mohammad, Seyri dar djang-e Irân-Arâgh (Un regard sur l’histoire de la guerre Iran-Iraq), vol. 2 : Khorramshahr tâ Fâv (De Khorramshahr à Fâv), Centre des études et recherches de la Guerre, Téhéran, 1367/1988.

Notes

[1Les hauteurs de cette région sont généralement nommées d’après leur altitude.

[2Gorouhak-e Monâfeghin ; « monâfegh » est un mot arabe qui signifie « hypocrite ».


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