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L’Iran a une grosse production industrielle de verre. Ses origines remontent à l’époque sassanide, comme le montrent les œuvres exposées au Musée du verre et de la céramique à Téhéran, le Musée Abguineh. Fermement ancrée dans l’histoire du pays, la production industrielle se développe aux côtés d’une fabrication d’objets de verre artisanale qui s’inspire des modèles traditionnels et qui perpétuent les techniques de fabrication d’antan. En matière de verrerie, les ateliers d’artiste côtoient en Iran les grandes industries. Bien entendu, les achats par les clients ne sont pas les mêmes, les prix des produits non plus.
Les grandes entreprises qui composent le paysage industriel de la verrerie en Iran ont pris leur dimension actuelle au début des années 90, alors que le temps était à la reconstruction économique du pays, après la guerre Iran-Irak. Râzi Glass Group, un des principaux fabricants de l’Iran en matière de verre, en particulier des bouteilles en verre de produits pharmaceutiques, s’est constitué en 1993. C’est également la même année que le groupe Mahtâb Khorâsân Industrial s’est formé. Et c’est en 1994 que s’est constitué le groupe Mofid Pharmaceutical Glass, connu aussi sous le nom de Maktab Amir Al Momenin.
Beaucoup de grandes entreprises sont spécialisées dans la fabrication de bouteilles, bocaux, ampoules pharmaceutiques ou bouteilles de sirop : Mofid pharmaceutical glass, Râzi Glass group près de Mashhad, Shisheh va glas, Hamadân glass, Darou Shisheh, Sepideh Jâm Tous, Minâ glass, Pârs bolour Shargh… D’autres ont concentré leurs activités dans l’art de la table avec la production de vaisselle, vases, bonbonnières et autres objets décoratifs. On peut citer comme entreprises iraniennes : Kâveh Industrial group, Shisheh va glas, Noritâzeh glass, Sepideh Jâm Tous, Crystal Irân, Gamin glass, Bloroc glass, Esfahân glass industries, Mâhfam Jâm, Jahân Crystal, Lorestân glass, Crystal Iran, Arkok, Irân glass. La liste n’est bien sûr pas exhaustive. Quant aux entreprises Hobâb Sâz, Pârs Shahâb lamp, Mahtâb Khorâsân, Shahâb glass, elles travaillent essentiellement sur la production d’ampoules, néons et autres tubes fluorescents. L’industrie du verre en Iran ne s’arrête pas à ces activités. Il y a également la feuille de verre, le verre dit industriel, les vitres teintées qui préservent de la chaleur en été et du froid en hiver, les vitres renforcées pour plus de sécurité. Gazvin glass, Abguineh glass, Shahand Jâm Tabriz, Azar glass industry œuvrent aussi dans le secteur.
Certaines des grandes industries précédemment citées ont incorporé des départements de la pétrochimie dans leurs activités afin d’avoir, entre leurs mains, l’amont de la ligne de production du verre et ainsi baisser les coûts de production en travail et en énergie. Le verre est fabriqué à partir de silice fondue, à quoi s’ajoute souvent de la soude, de la potasse ou de la chaux. Ces matériaux premiers peuvent également provenir d’importations, par exemple de Malaisie. Les entreprises y développent des savoir-faire utilisant parfois des nouvelles technologies de pointe. C’est le cas notamment de Râzi Glass group qui est composé de trois branches : Râzi Pharmaceutical glass qui produit essentiellement du verre à usage pharmaceutique, Takestan Packaging glass à quoi s’ajoute un département dédié à la fabrication de bouteilles et bocaux pour l’industrie alimentaire, et enfin, Behin Pouyân San’at.
L’essor de la production iranienne a permis de freiner les importations dans le domaine du verre, notamment dans le domaine de la pharmaceutique. Des exportations ont même lieu vers l’Europe et le Canada mais aussi vers les pays d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique. D’une manière générale, l’Iran exporte plus de biens en valeur monétaire qu’il en importe. En 2013, les importations de biens équivalaient à 49 000 millions de USD, et les exportations à 82 000 millions de dollars, tandis qu’en 2010, les importations de biens étaient de 65 404 millions de dollars pour 101 316 dollars en exportations de biens.
Un groupe comme Mahtâb Khorâsân Industrial, basé à Mashhad, un des leaders dans les lampes à économie d’énergie, peut produire 12 millions de lampes par an. Le groupe est également un producteur de soude et de chaux, destinées notamment à des exportations. Le montant de leurs ventes a varié, au cours de ces dernières années, entre 2 millions et 5 millions de dollars par an. Les exportations correspondent à 20 % de leur chiffre d’affaires. Ils emploient entre 500 et un millier de personnes. La production de lampes par des groupes iraniens peut varier d’un million de lampes par an à 20 millions, selon la nature des groupes.
Durant ces dernières années, l’objectif de la République islamique a été de mettre en avant la production nationale et l’autosuffisance par la promotion des biens nationaux. Plusieurs réformes ont été mises en place pour stimuler la production nationale, notamment par l’édification de barrières douanières très élevées en ce qui concerne les importations de produits étrangers sur le sol national. Cependant, la concurrence avec les produits étrangers reste sévère, au premier rang desquels se trouvent les produits chinois, très souvent de mauvaise qualité mais dont l’intérêt principal se situe dans des prix très bas, et ce malgré les tarifs douaniers.
L’industrie du verre est également prise en compte par le ministère de l’Energie pour des raisons d’économie d’énergie. C’est surtout valable pour la production d’ampoules et de néons à économie d’énergie.