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Ces miniatures qui datent du Xe siècle de l’hégire ont été offertes en 1973 à la bibliothèque de Londres. Cinq pages de ce livre se trouvent à la galerie de Baltimore. La bibliothèque anglaise qui a l’une des plus grandes collections de manuscrits au monde dans sa partie asiatique, présente les œuvres les plus célèbres de Nezâmî. Elles furent commandées à Abd-ol-Rahîm en 1595 par le roi Akbar, empereur de l’Inde, à l’époque où Akbar Shâh avait transféré sa cour, son appareil gouvernemental, ses artistes et ses maîtres-artisans à Lâhûr.
Dans la présentation de ces œuvres historiques, la bibliothèque anglaise a déclaré qu’il s’agissait des plus belles œuvres de calligraphie iranienne. Abd-ol-Rahîm est un calligraphe renommé dont les ancêtres étaient réputés dans cet art.
Dans une des illustrations des dernières pages du livre, l’artiste est représenté au milieu de ses pinceaux et de ses plumes.
La bibliothèque a ajouté que la valeur artistique et historique de cette œuvre est issue d’un travail de deux ans réalisé par Abd-ol-Rahîm et vingt artistes spécialistes de l’illustration dans les ateliers de la cour de l’empereur mongol de l’Inde.
Dans cette œuvre, chaque partie ou chaque personnage est celle d’un artiste particulier et d’après les responsables de la bibliothèque anglaise et de ce fait, elle comporte la signature de chacun de ses artistes, calligraphes ou dessinateurs. Cette œuvre manuscrite et littéraire est une fenêtre sur l’histoire de l’art oriental. Outre la calligraphie, l’illustration fut aussi réalisée sous les ordres d’un maître iranien nommé Khâjeh Abd-ol-Samad. Les autres noms comme Manûher ou Madhû cités dans le livre semblent être des noms hindous ; fait intéressant qui appuie l’idée d’une coexistence culturelle à la cour d’Akbar Shâh.
Ce manuscrit a été offert par C.W. Dyson Perrins, en 1958 au musée d’Angleterre, puis fut transféré en 1973 à la Bibliothèque Nationale d’Angleterre. Dyson Perrins s’était procuré ce manuscrit de Khamseh en 1909, alors qu’il lui manquait déjà cinq pages avec ses nombreuses miniatures. Ces cinq pages ont été retrouvées par la suite et exposées au musée de Baltimore. Cependant, aucun renseignement ne fut donné sur la façon dont Perrins avait réussi à se procurer ces manuscrits. Ce dernier avait une bibliothèque très riche et était un célèbre collectionneur de porcelaines de Chine, de livres, de gravures sur bois et de manuscrits de grande valeur historique en Angleterre. Il a fait don de ses œuvres au musée Victoria et à d’autres centres culturels du pays. Dans plusieurs ventes aux enchères après la Deuxième guerre mondiale, il vendit ses manuscrits pour renflouer sa maison d’édition et maintenir en Angleterre, les quelques compagnies qui furent à l’origine de la Révolution industrielle.