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La province de Hamedân est une région montagneuse située sur les pentes du massif montagneux d’Alvand, possédant des cours d’eau abondants et par conséquent de beaux pâturages qui ont, depuis des siècles, attiré les nomades. La population approximative des nomades qui transmigrent annuellement vers cette province est d’environ 40 000 personnes. Avec ses hivers relativement froids et ses étés tempérés, la province fournit des pâturages printaniers et estivaux au bétail des nomades, attirant même bon nombre de nomades des provinces voisines. Parmi ceux-ci, on peut citer les Torkâshvan, Jomeir, Yarim Taqlu et Banafsheh, originaires des provinces d’Ilâm, Kermanshâh, Lorestân et Markazi. Ils viennent tous passer l’été dans les hauts pâturages du mont Alvand et autres hauteurs de la province. L’été y est relativement court, surtout dans les régions hautes du nord de Toïserkan et du sud de Hamedân, ce qui conduit les nomades à privilégier un mode de vie migratoire au gré des saisons des pâturages, d’où une agriculture relativement peu développée dans la région. Un groupe de la tribu de Torkashvan se consacre de façon limitée à la culture entre les régions d’Asadabad, de Toïserkan et autour de la montagne Khân Gormaz.
L’économie de la province est basée d’abord sur l’agriculture et l’élevage, puis sur l’extraction et l’exploitation des mines. L’agriculture s’effectue selon les deux méthodes de culture sèche et irriguée, mais la plupart des terres cultivées ne bénéficient que d’une irrigation pluviale. Les produits agricoles les plus importants de la province sont la noix, le blé, l’orge, la pomme de terre et la betterave à sucre. Les trois quarts des terrains cultivés ont été consacrés à la culture du blé et de l’orge.
La production de la noix est également très importante dans la région et dépasse de loin la moyenne de production nationale par région à la fois en termes de qualité et de quantité, en particulier dans la région de Toïserkan où le premier centre iranien de recherche sur la noix a été fondé en 2007. Les autres produits agricoles cultivés dans les zones montagneuses de la province sont les fruits (en particulier des pommes et des poires) et sur les pentes des montagnes, les raisins, céréales et légumes. La majeure partie des terres agricoles de la province est exploitée en culture sèche et une petite partie est en culture irriguée. Beaucoup de terres sont également laissées en jachère, et quelques dizaines de milliers d’hectares sont des jardins et des pépinières. La gestion des pâturages est plutôt traditionnelle, mais avec la formation des pasteurs et l’amélioration génétique animale, la production issue de l’activité pastorale est susceptible d’augmenter. En raison de sa variété climatique, de la présence d’eau et des vastes pâturages d’été, cette région a un fort impact sur l’économie pastorale nomade de tout le centre ouest iranien. A l’heure actuelle, plusieurs complexes industriels et semi-industriels de production laitière s’y sont implantés.
La province contient également une grande diversité de mines. Citons notamment les activités d’extraction de granit, calcaire, feldspath, plomb, zinc, argent, gypse, limonite, quartz, travertin ou encore de minerai de fer. L’extraction et le traitement de ces minerais sont encore plutôt artisanaux, mais l’industrie moderne se développe de plus en plus, notamment avec d’importants investissements publics et privés dans ce domaine.
Les plus importantes industries manuelles de la province sont le tissage des tapis, la poterie, la fabrication de chaussons tissés, la cordonnerie, la production des pelisses et la tannerie. Les tapis de Hamedân sont nationalement réputés, et ses tapis fins s’exportent dans le monde entier.
La poterie compte également parmi les activités artisanales importantes de la province et en particulier de la ville de Lâlejin, où divers objets en porcelaine sont confectionnés. Ces objets sont autant utilisés dans la région qu’exportés partout en Iran et à l’étranger. Des manufactures de production de poteries et de porcelaine se sont implantées dans la région, et cette industrie connaît un développement progressif.
La verrerie compte parmi les productions liées à l’industrie légère de la province, industrie assez rare à l’ouest de l’Iran et unique au vu de sa capacité de production, avec une seule usine. L’usine en question fabrique actuellement des objets usuels en verre, notamment des services de table, des vitres et vitraux, etc. Parmi d’autres industries de la province, citons celles du textile, des produits alimentaires, du cuir, de la cellulose, des produits chimiques, des minéraux non métalliques, des appareils électriques et électroniques et une industrie métallurgique en développement.
En matière d’industrie lourde, les activités principales de la province sont focalisées dans le domaine de la fonderie de fonte et de la production de portes en acier, de véhicules utilitaires et de la machinerie destinée à la construction des routes. Durant ces dernières décennies, grâce au développement de l’enseignement supérieur et à la réalisation de nouveaux projets, le secteur des services a également connu un développement significatif.
Le PIB de la province s’élevait en 2009 à 58 355 milliards de rials, soit l’équivalent de 1,5% de celui du pays. Cette même année, la part des principaux secteurs de l’agriculture et de la pêche, l’industrie minière, les services et le bâtiment, l’eau, l’électricité et le gaz étaient respectivement de 22,4%, 11,5%, 57,3% et 8,8 %, ce qui reflète la tendance vers la croissance des activités de service, alors que la part du secteur de l’agriculture au niveau provincial n’était, en 2008, que de 20,2%.
Atteindre un faible niveau de hausse des prix favorable à la fois à la croissance et à la stabilité économiques est un objectif important de la politique économique d’un pays. Aujourd’hui, les efforts en vue de maîtriser le taux élevé d’inflation n’ont pas seulement pour objectif une stabilité favorisant l’investissement, mais aussi à éviter une dégradation trop importante du pouvoir d’achat des Iraniens. La situation économique du pays qui génère une croissance des prix et donc un taux d’inflation important, est un problème structurel de l’économie iranienne depuis plusieurs années. Or, une étude effectuée au mois de mars 2010 révèle que l’indice des prix des biens et des services de la province est supérieur à la moyenne nationale, autrement dit, le coût de la vie y est relativement élevé.
Ainsi, les trois principaux postes que sont l’alimentation, le logement, et le transport sont supérieurs à la moyenne nationale, tandis que les vêtements, les outils de communication et la santé y sont inférieurs.
Selon une enquête de 2010, le chômage touchait 13,5% de la population active, plus les femmes que les hommes en zone urbaine et l’inverse en zone rurale. Le taux de chômage atteint des pics en hiver, avec 17,6% en 2010. Le taux de chômage a cependant légèrement diminué depuis lors, même si un pourcentage de cette baisse est dû à la diminution de la population active. De même, toujours en 2010, 26,5% de la population de la province travaillait dans le secteur agricole, 28,6% dans le secteur industriel et 44,9% dans le secteur des services. Depuis, la part du secteur des services tend sensiblement à augmenter. La province doit cependant faire face à d’importants défis pour garantir son développement économique, notamment une forte demande d’emploi pour des secteurs économiques à faible croissance, un manque de mécanisation, et un sous-investissement global. La formation d’une population qualifiée ainsi qu’une augmentation des investissements nationaux ou même, dans un contexte de post-sanctions, étrangers, permettra d’augmenter sa part dans le PIB national et de mieux tirer profits de ses vastes ressources naturelles.
Sources :
Ashenâ’i bâ ostân-e Hamedân (A la découverte de la province de Hamedân), Hamshahri en ligne, 21 août 2012
Groussine, Hâdi, Hamedân, djogrâfiâ-ye târikhi-e darreh-ye Alvand (Géographie historique de la vallée d’Alvand), éd Shahr-e Andisheh, Hamedân, 2011
Site internet : http://www.hamedan.ir/