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Iran sourire, oui Iran je voudrais te dire
Iran visage d’avenir
Iran chuchote
Iran se voile
Iran dévoile ses soupirs
Iran en noir
Iran fleurit comme un espoir.
Oui Iran, je voudrais danser
Dans tes pensées
Suivre le fil de tes idées
Jusqu’à l’enfant qui nous sourit.
Et cet enfant qui nous rejoint
Dans ce pays qui se refuse
Ce pays aux mille ruses
Que l’on caresse sur la carte
Que l’on devine et on s’écarte
Et qui revient comme un destin un beau matin.
Iran te donne ses regards
Ses beaux yeux noirs
Iran te donne sa chevelure
Comme une armure.
Iran te donne ses silences
Dans les tours et ces vautours
Qui tournent autour.
Iran te donne ses enfants
Par un, par mille, par cent
Iran te donne ses Martyrs,
Ses batailles et ses blessures
Sur tous les murs.
I comme intrigue
R comme regard
A comme éclat, ah ?
Alors n comme douceur ?
Oui n comme douceur et pourquoi pas ?
Ou N comme tendresse, comme caresse
S comme safran, ou c comme cerise
S, pas comme détresse, non comme une brise.
G comme grenade
Pas qui explose, Non !
Rouge comme une rose
Au goût de prose
Un goût de perles
Qui déferle dans le palais
Oui des palais et des princesses aux mille tresses
Voilées et dévoilées
Cet Iran qui nous étonne et qui se donne
Et que l’on prend
Iran qui nous devance et que l’on pense
Que l’on dépouille de ses richesses
Et qui pardonne notre détresse
Iran que l’on vole, que l’on rejette, qui nous enlace
Et nous dépasse.
Et qui laisse mille traces.
Iran chanté par les poètes
Modelé par les potiers
Et planté de mille rosiers.
Et ce village abandonné à
une vendeuse de pommes
à l’entrée de la mosquée,
Abyaneh, avec ses murs en pisé.
Village en dehors du temps.
Téhéran, la ville qui s’éprend d’un enfant
D’un poète qui s’entête.
La ville du peintre rebelle
Aux couleurs qui se refusent.
Ispahan, la ville du joueur de flute
Qui nous chante des prières
Pour cacher son corps de pierre.
Iran à l’homme au turban
Pareil à l’arbre et le vent
Et ses mots que l’on partage
Qui font partie du voyage
En psalmodiant.
* Titulaire de plusieurs prix littéraires en Tunisie et à l’étranger, dont le Prix COMAR découvertes pour un premier roman Une heure de la vie d’une femme (2011) ; Prix Poulina du roman pour enfants pour A la recherche du trésor (2008) ; Prix de la création littéraire du club Tahar El Haddad pour le recueil de poésies Chapelet de mots (2000).