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Les jeunes Iraniens, y compris les écoliers et lycéens, ont joué un rôle important dans la victoire de la Révolution de 1979 aussi bien que tout au long de la guerre Iran-Irak. Les statistiques de la Guerre montrent que plus de 550 000 élèves se sont rendus au front, et que le nombre des adolescents martyrs (de 12 à 18 ans) dans les combats directs dépasse 26 000. Dans l’histoire de la Défense sacrée, ces martyrs sont connus sous le nom de Shohadâ-ye Dâneshâmouz.
Dès la fondation de la Force de Mobilisation de Résistance (nirou-ye moghâvemat-e bassidj) en novembre 1979, on voit la constitution de milliers de branches de Bassidj au sein d’un grand nombre d’organismes dont les mosquées, les usines, les administrations, etc. Dès le déclenchement de la Guerre, la nouvelle mission de Bassidj consiste à organiser et expédier les volontaires sur le front de la Défense sacrée iranienne pour lutter contre l’invasion irakienne. Dans toutes les écoles, des milliers d’élèves viennent rejoindre les branches écolières de Bassidj. Ces bases fournissent une formation militaire aux écoliers et lycéens qui souhaitent apprendre à manier les armes.
Parmi les écoliers qui se mobilisent pour protéger leur pays contre les attaques irakiennes, certaines figures restent gravées dans les mémoires des Iraniens. Mohammad-Hossein Fahmideh en est un exemple éloquent : âgé de 13 ans, il se rend à Khorramshahr à l’époque attaquée par l’armée irakienne. Le 30 octobre 1980, attachant autour de sa taille une ceinture de grenades, il court vers les chars irakiens qui se rapprochent de Kout Sheykh. Il se jette ensuite sous le char de tête et le fait exploser. Le courageux sacrifice de cet adolescent martyr stoppe l’avancée de la troupe irakienne, qui se voit contrainte de quitter la région en hâte. [1]
- Behnâm Mohammadi
Né en 1965 à Khorramshahr, Behnâm est de ceux qui restent à Khorramshahr pour la protéger de l’avancée irakienne. Gamin à l’allure innocente, il arrive à s’infiltrer à plusieurs reprises dans les lignes irakiennes et recueille des informations sur la situation et les équipements de l’ennemi. Plusieurs fois arrêté par les forces irakiennes, il se met à pleurer et fait semblant d’avoir perdu sa mère. Les Irakiens le libèrent. Durant la courte durée de sa participation à la résistance des Iraniens à Khorramshahr, Behnâm joue un rôle très important sur le front aussi bien qu’à l’arrière. Le 20 octobre 1980, durant sa lutte armée contre les forces avancées de l’ennemi, il reçoit une balle dans la tête et tombe en martyr.
- Ali Djarâyeh
Né en 1971 à Sarâb Bâgh (dans la province d’Ilâm), Ali Djarâyeh est considéré comme le plus jeune martyr de toute l’histoire de la guerre irano-irakienne. En mai 1983, on lui donne la permission de participer à la guerre. Quelques mois plus tard, il tombe en martyr durant l’opération Valfadjr 5, dans la région de Mehrân.
- Mohammad-Hossein Zolfaghâri
Né en 1969 à Meybod dans la province de Yazd, Mohammad-Hossein reçoit une formation militaire dans la base de Bassidj de sa ville. Le 14 octobre 1981, il est expédié au front du sud-ouest. En tant que tireur d’élite du bataillon d’Ashourâ, il tombe en martyr le 18 janvier 1982.
- Marhamat Bâlâzâdeh
D’origine azérie, Marhamat naît à Guermi, dans la province d’Ardebil. A 13 ans, il accomplit sa première mission sur le front du sud-ouest. Pendant les trois ans de sa présence au front, il parvient à participer à plusieurs opérations. Le 11 mars 1985, il tombe en martyr lors de l’opération Badr, dans les zones opérationnelles de Madjnoun.
- Saïd Toghâni
Saïd naît en 1969 à Téhéran. Dès son enfance, il acquiert une grande notoriété en tant que jeune athlète des Zourkhâneh [2] de Téhéran. Avec le déclenchement de la guerre, Saïd suit ses frères aînés, Ali, Mohammad et Hamid et à la fin de 1982, il tombe en martyr à l’est du fleuve le Tigre.
Source :
Amiriân, Mohammad, Seyri dar târikh-e djang-e Irân-Arâgh (Aperçu sur l’histoire de la guerre Iran-Irak), 5 vol., Centre des études et recherches de la Guerre, Téhéran, 1367/1988.
[1] Pour en savoir plus, voir notre article « Mohammad-Hussein Fahmideh », La Revue de Téhéran, n ’b0 99, février 2014.
[2] Lieu où les sportifs pratiquent le sport national iranien, nommé par les Iraniens varzesh-e zourkhâneh