-"Chuuut ! Ici, c’est la maison de Dieu !"

C’était toujours par cette même phrase que Maman m’interdisait de faire du bruit dans la mosquée avant que la prière ne commence. C’était plutôt à d’autres moments, surtout les après-midi, lors des réunions hebdomadaires de maman et ses condisciples, que nous faisions du bruit dans cette maison divine. Pour nous, les fils et les filles des femmes religieuses du quartier, la mosquée était, d’une certaine manière, un terrain de jeu, une crèche, un jardin public, une école primaire, plus qu’un lieu sacré ou un espace de prière. Car à vrai dire, nous y avons vécu nos meilleurs souvenirs d’enfance. On trainait dans chaque coin de la mosquée et de temps en temps, on faisait des bêtises. On cassait une vitre ou on abîmait quelque chose. À chacun sa propre technique. Pour ma part, j’avais l’habitude de chanter au micro de la mosquée. Le micro était branché à une sono toujours en panne, habilement calée à l’intérieur d’un minbar à sept marches, un chef-d’œuvre d’artisanat en bois ciré et soigneusement orné. Ce micro, qui me servait d’instrument de karaoké, était absolument réservé à l’Azan (appel à la prière) ou à annoncer la nouvelle de la mort d’un des riverains. Un peu comme le rôle des cloches d’une église sonnant à l’heure des funérailles, d’après ce qu’on voyait dans les films d’animation d’enfance.

Mais cette dernière fonction du micro de notre mosquée me paraissait un peu absurde. Je pouvais facilement deviner que l’annonce concernait immanquablement la mort de quelque voisin habitué de la mosquée, et presque toujours, il s’agissait en effet d’un de ces hommes âgés qui formaient la première ligne des priants derrière l’imam de la mosquée. Ces vieux messieurs se réservaient une place inchangeable au premier rang de la prière et rien, excepté la mort, ne pouvait les priver de ce privilège.

Très jeune, je croyais même qu’il y avait une limite d’âge pour aller à la mosquée, car la majorité des habitués étaient des retraités ou des hommes et femmes du quatrième âge. Mais papa m’a dit un jour qu’avant, les mosquées étaient fréquentées plutôt par les jeunes et les adolescents. Et quand papa disait "avant", je comprenais qu’il parlait des années 1970. Il était, à cette époque-là, un des manifestants pro-Khomeiny et il disait qu’alors, les mosquées fonctionnaient pour eux, les jeunes religieux révolutionnaires, comme un réseau systématique d’opposition contre le régime Pahlavi. Ils y transmettaient des informations. Ils y fixaient les horaires des manifestations. Ils y distribuaient clandestinement les tracts et les discours du Grand Ayatollah. Les imams prorévolutionnaires profitaient de cette tribune pour critiquer la monarchie despotique et anti-islamique. Même après la victoire de la Révolution, même aujourd’hui, au temps des élections et des referendums, la majorité des bureaux de vote et des urnes est installée dans les mosquées.

Michel Foucault, alors présent à Téhéran en guise de correspondant d’un quotidien italien, a fait allusion dans son ouvrage À quoi rêvent les Iraniens ?, à ce réseau efficace de mosquées iraniennes et à son impact dans le déclenchement de la Révolution de 1979. L’autre source, qui reflète ce fonctionnement des mosquées durant la Révolution islamique, est un ouvrage du religieux et récent défunt Hashemi Rafsandjani, intitulé La place des mosquées dans l’Etat islamique d’après le Coran, où l’auteur explicite le rôle joué par les mosquées iraniennes au cours des années de la Révolution. Ce livre revient aussi sur le rôle similaire joué par les mosquées des autres pays musulmans, notamment en Algérie, pendant les mouvements indépendantistes.

J’ai également été témoin d’un autre usage de ce micro de mosquée, durant les années 1980, lors de la guerre, quand le haut-parleur de la mosquée ne cessait de diffuser des marches militaires et des chants liturgiques. Cette musique était toujours interrompue par les interventions d’un présentateur qui, d’une voix virile et sur un ton épique, rapportait les victoires continuelles de notre armée aux frontières de l’ouest et du sud ! La mosquée était, à l’époque, l’un des centres d’inscription et de rassemblement des jeunes volontaires ou mobilisés. Je n’oublierai jamais les scènes d’adieu entre les parents et leurs fils qui montaient dans les cars couverts de drapeaux religieux verts et rouges, partant au front. Les images de certains de ces jeunes ont tellement marqué ma mémoire que je peux aujourd’hui encore reconnaître leur sourire dans ces photos encadrées au mur de la mosquée, à côté d’un grand portrait de l’Imam Khomeiny.

Ma mère était membre d’une association féminine au sein de cette mosquée. Il s’agissait d’une équipe d’une dizaine de femmes religieuses du quartier qui menaient des activités culturelles et religieuses. Elles organisaient des pèlerinages à destination des lieux saints d’Iran comme Mashhad, Qom et la Mosquée Jamkaran. Elles cuisinaient pendant les cérémonies religieuses de Moharram et lors du Ramadan. Elles avaient des entrevues hebdomadaires. Elles entretenaient la mosquée. Elles préparaient du thé durant les discours de l’imam de la mosquée. Il nous revenait de porter le lourd plateau pour distribuer les tasses de thé, le sucre en morceaux, et parfois des dattes fraîches parmi les hommes participants. Et nous débarrassions à la fin du discours les tasses vides.

Elles avaient même pris l’initiative de tenir une caisse d’épargne qui prêtait de l’argent aux nouveaux mariés de la ville ou finançait les jeunes diplômés du quartier pour créer de l’emploi. Au début, tout était bénévole et non lucratif. Mais ces dernières années, j’ai entendu dire que cette simple caisse humanitariste était devenue un vrai établissement bancaire dirigé par le nouveau comité de direction de la mosquée. Mais à l’époque, notre mosquée était bien loin de tant de complexités, et nos mamans dépensaient même leur propre argent, soutiré à leur mari par mille ruses ou issu d’offrandes populaires pour changer une ampoule, acheter un nouveau tapis ou repeindre les murs à la veille du Jour de l’An iranien.

Elles avaient, plusieurs fois par semaine, des réunions officiellement consacrées à la lecture du Coran et d’un livre de prières intitulé Les Clés des Paradis compilé à l’époque qâdjâre (publié et lu en Iran contemporain même parfois plus que le Coran lui-même), ou aux allocutions des prêcheuses invitées au rowzeh [1], retraçant au travers de récits larmoyants, la vie des Imâms chiites ou, comme elles les surnommaient, les Bâb-ol-havâ’ej (Portes des souhaits). Mais ces réunions permettaient surtout d’aborder d’autres sujets autrement plus importants : le nouveau riche prétendant de la fille de Madame Nassiri, la césarienne de la voisine un peu hautaine de Madame Aghdassi qui, malgré son physique chétif, avait mis au monde un garçon de 3,4 kg ! Ces dernières années, quelques femmes d’affaires du quartier avaient transformé la mosquée en un vrai marché de vêtements chinois qu’elles rapportaient de leurs voyages mensuels à l’île de Kish, dans le golfe Persique.

Dans tous les cas, ces réunions religieuso-financières ou culturo-médiatiques étaient des occasions rêvées pour nos quatre cents coups. On était une bande de gamins indomptables du quartier, les enfants des dames de la mosquée. Une vraie bande de back street boys. Avec, entre nous, deux ou trois fillettes timides et silencieuses qui nous offraient le plaisir de les faire pleurer tout le temps, notamment en leur tirant les cheveux, qu’elles portaient au vent puisqu’elles n’avaient pas encore l’âge de porter le voile. Elles n’étaient d’ailleurs pas plus empotées que ça et avaient leurs propres stratégies pour répliquer, la préférée étant de rapporter à nos mères des méfaits inventés, que les bonnes mamans s’empressaient de durement sanctionner. Ces mêmes fillettes ont été à l’origine d’une bonne crise de jalousie chez les garçons quand l’association de nos mères a organisé à la mosquée leur fête de taklif pour célébrer leur neuvième anniversaire, qui marque pour les jeunes filles le début des obligations religieuses.

Garçonnets, nous étions admis dans la partie féminine de la mosquée, mais un peu plus grands, nous avons perdu ce droit. Je me suis parfois demandé pourquoi cette séparation des priants par le genre ne se pratiquait pas dans la mosquée la plus sacrée de l’Islam, la mosquée de La Mecque, où les femmes et les hommes se côtoient en tournant autour de la Kaaba. Mais en ce qui concerne notre mosquée, un long rideau vert foncé séparait la partie masculine de la partie réservée aux femmes. Et il y avait seulement à côté du mihrab une ouverture pour que les femmes puissent poser leurs questions religieuses à l’imam ou lui demander un estekhâreh [2].

Activités culturelles et religieuses d’enfants dans une mosquée

Chaque recoin de cette mosquée, quasiment conservée dans son état initial, réveille encore en moi ces souvenirs d’enfance. Aujourd’hui, quand, assis dans un coin, appuyé contre le mur, je suis le prêche en sirotant une tasse de thé servie par un des enfants de la mosquée, je vois bien que la tasse n’est pas aussi propre qu’elle devrait l’être et que le thé est mal fait, trop bouilli. Mais je le bois avec nostalgie, en contemplant le mihrab artisanal et ouvragé sur lequel on n’hésitait pas à grimper autrefois. Je dois avouer que j’avais peur de monter tout en haut du mihrab, là où siège l’imam pendant son prêche.

L’imam de notre mosquée était un homme mince, souriant et gentil, avec une vieille voiture toute déglinguée. Il avait toujours dans ses grandes poches quelques bonbons au chocolat, à la menthe ou à la fraise. Mais les choses ont changé. La dernière fois que j’ai visité notre mosquée, je l’ai à peine reconnu. Aujourd’hui directeur d’une organisation étatique, il a grossi et je lui ai trouvé la mine trop sérieuse, en l’observant au moment où son chauffeur lui ouvrait la portière de sa voiture.

La partie la plus esthétique de notre mosquée était le mihrab. Décoré de carreaux bleu azur, encadré par une arche de calligraphies coraniques, il était illuminé par des petites lampes vertes et brillantes qui le coloraient en métaphore de portail du paradis. Sa base était à 30 cm au-dessous du niveau de la salle. Apparemment le mot "mihrab" dérive du terme perse préislamique mehrâbeh, utilisé par les adeptes du mithraïsme. Dans ce culte, les fidèles pratiquaient leurs rites dans des grottes ou des espaces souterrains manuellement creusés. Quelques exemples de ces mehrâbeh ou Mithraeums existent en France, car Mitrâ avait beaucoup de succès chez les militaires romains, notamment ceux en poste en Gaule.

Pour en revenir au mihrab de la mosquée, sa fonction première est d’indiquer la direction de la Kaaba. Et on dit qu’il est bâti plus bas que le niveau de la salle pour que l’imam se mette modestement au-dessous des participants. Au début des années 1980, le terme était très lié au thème du "martyr du mihrab", titre historique donné à l’Imâm Ali, assassiné au VIIe siècle au moment de la prière dans le mihrab de la mosquée de Koufa (une ville en Irak). Mais durant la Révolution et les années qui ont suivi, le titre a été repris pour plusieurs personnalités politico-religieuses tombées en martyre dans les mosquées, dans des attentats terroristes commis par la secte politique des Moudjahidins du Peuple, que les Iraniens ont vite surnommé les Monafeghins (hypocrites), et qui avaient tendance à choisir leurs victimes parmi les civils religieux fréquentant les mosquées.

Fête de taklif

Mais l’élément le plus original de notre mosquée était son minaret : une longue tour carrée, différente des minarets aux extrémités arrondies qui caractérisent le style persan. Il rappelait en réalité la forme des minarets maghrébins. Pouvoir un jour grimper dans cette tour était notre rêve. Cette occasion nous a été donnée, une fois, quand des techniciens sont venus changer le haut-parleur du minaret. Ces haut-parleurs qui remplacent dorénavant les muezzins d’avant l’ère moderne. Gilbert Sinoué, dans son roman Avicenne ou la route d’Ispahan, évoque un récit intéressant à propos de ces muezzins d’antan. Cet écrivain égyptien francophone nous raconte que dans l’Asie centrale du Xe siècle, d’après une tradition, les mosquées avaient seulement le droit à utiliser les muezzins non-voyants pour éviter que le muezzin ne regarde par le haut du minaret les femmes des maisons mitoyennes de la mosquée ! Et ils avaient peut-être raison car je n’oublie pas la panique des femmes voisines de la mosquée quand elles nous ont découverts tout en haut du minaret.

A l’âge adulte, certainement dans une situation plus sécurisée, j’ai vécu une autre fois cette expérience de l’assomption vers les Cieux, cette fois-ci à Yazd, dans l’un des deux grands minarets de la place Amir Chakhmâgh. L’escalier en spirale offre un sentiment d’ascension spirituelle ; la hauteur fascinante et vertigineuse et les légers mouvements des marches tremblantes réactualisent la phobie humaine de la Chute. L’obscurité transpercée par la lumière en flèche qui tombe des minuscules ouvertures, géométriquement calculées, amène l’être humain vers une expérience de la vie d’outre-tombe. Et une fois arrivé au haut du minaret, on se sent comme entouré par les anges, libéré de la gravité terrestre, sécurisé dans la main de Dieu, accessible à la béatitude du Royaume des Cieux.

Adolescents, on s’intéressait aux autres espaces de notre mosquée, jusque-là inexplorés, et surtout à la bibliothèque. Je sens encore l’odeur du papier moisi des vieux livres très abîmés et des cartons poussiéreux des cassettes. C’est dans la mosquée de notre quartier que pour la première fois, on s’est initié aux ouvrages des penseurs-fondateurs de la Révolution islamique comme Maître Motahhari et le Dr. Shariati. Les cassettes des discours enregistrés des rhétoriqueurs célèbres comme Falsafi, Mahallâti, Mofatteh, Bâhonar et Beheshti étaient encore à la mode. Parmi toutes ses figures emblématiques, il y avait une voix qui me séduisait plus que les autres par son art rhétorique, son intonation dominatrice, ses pauses bien maîtrisées, son choix habile des mots et ses références à la poésie : Ayatollah Ali Khâmenei, alors Président de la République Islamique et imam de la prière du vendredi à Téhéran.

Mihrab

La bibliothèque a été, de tout temps, un élément indispensable et omniprésent des grandes mosquées iraniennes. Dans la société musulmane, la mosquée est un centre culturel et scientifique. Les mosquées possédaient autrefois – et même aujourd’hui pour certaines - une madrassa (école des études religieuses et profanes) et même parfois un observatoire astronomique. De nos jours, l’Etat iranien injecte un budget impressionnant dans les "Maisons de la Culture". Avec l’arrivée au pouvoir des gouvernements réformistes dans les années 1990, les autorités ont essayé de moderniser les structures traditionnelles des activités culturelles jusque-là cristallisées autour de l’unité de la mosquée si présente dans les villes et villages du pays. Le plan a, en partie, échoué, car la société iranienne, n’en déplaise à certaines puissances occidentales qui clament le contraire, est encore étroitement attachée aux valeurs traditionnelles et conservatrices. Et pendant l’été, beaucoup de familles préfèrent envoyer leurs enfants aux divers cours organisés par la mosquée de leur quartier plutôt que de les envoyer dans les grandes "Maisons de la Culture" de Téhéran. Pendant les vacances estivales, la majorité des mosquées de tout le pays organise des activités variées, notamment des cours en tous genres - de langues, d’informatique, de sports, de cuisine, etc. -, des excursions et des ateliers artistiques.

Nous avons déjà évoqué le rôle des mosquées dans la genèse de la Révolution islamique et dans les années de la guerre. Mais cette mission prit une autre forme dans les décennies succédant à la guerre. Au cours de certains évènements des années 1990 et 2000, les mosquées ont encore pu montrer leur potentiel d’élément protecteur pour le système politique du pays. Les jeunes qui fréquentent les mosquées peuvent y vivre leur première expérience d’adhésion à une structure d’encadrement politique et idéologique, surtout grâce à une structure particulière et non-étatique qui s’appelle Pâygâh-e moghâvemat-e Bassidj (Base de résistance de la mobilisation populaire) qui a aujourd’hui un bureau dans presque toutes les mosquées iraniennes. Ainsi les mosquées réussissent à concentrer un soutien populaire solidaire et homogène aux idéaux révolutionnaires dans les moments difficiles de la période postrévolutionnaire.

La Grande Mosquée Al-e Yâssin, Téhéran

À part cette identité de la mosquée comme centre religieux, scientifique et culturel, il faudrait aborder les autres fonctions, depuis longtemps abandonnées, de cette institution basique de la société islamique. Le prophète Mohammad utilisait la mosquée comme "palais de justice", un lieu de jugement, une assemblée de consultation et un centre de décision sociale. La mosquée abritait aussi les pauvres croyants sans domicile et servait de lieu d’hébergement pour les visiteurs étrangers et non-résidents nouvellement arrivés en ville.

En Iran, les mosquées symbolisent la fusion architecturale et spirituelle de la foi islamique et de l’art iranien. Les éléments de dôme, de coupole et de voûte, internationalement empruntés, prennent notamment racine dans le style sassanide. Après l’islamisation de la Perse, de nombreux temples du feu furent transformés en mosquée. La mosquée est aussi un lieu d’interaction culturelle. Nous retrouvons notamment une forte inspiration persane dans l’architecture des mosquées indiennes, qui témoigne de l’existence d’un long rapport historique entre ces deux grandes civilisations orientales.

La mosquée est le centre de la ville islamique. C’est à partir de ce noyau que les grandes métropoles islamiques ont été fondées et se sont élargies. La mosquée est le porte-drapeau de l’identité islamique d’une ville ou d’une région. Dans les pays où les musulmans sont en minorité, la mosquée sert de bastion de résistance culturelle et de solidarité identitaire. La mosquée est un lieu de rencontre entre les générations et les diverses classes de la communauté musulmane. De là, on peut comprendre les prises de position négative des gouvernements occidentaux concernant la fondation des mosquées dans les villes d’Europe. L’exemple le plus récent est le sort subi par la mosquée de Nice, dont la construction et l’inauguration ont provoqué tant d’hostilité de la part de la mairie islamophobe de cette ville.

Pâygâh-e moghâvemat-e Bassidj (Base de résistance de la mobilisation populaire), mosquée de
Seyyed-o-Shohadâ

En dépit de tous ces aléas, la mosquée en tant qu’institution religieuse et sociale n’a, dans son long parcours historique en terre d’islam à partir du VIIe siècle, jamais perdu sa place centrale dans la société. De la mosquée Al-Aqsa en Palestine occupée jusqu’aux mosquées démolies en Birmanie, de la grande mosquée de Sarajevo, bombardée par les Serbes, jusqu’aux mosquées sénégalaises de Touba qui incarnent le mouvement anticolonialiste, l’institution de la mosquée reste le foyer de la résistance islamique et le pilier de la religion du prophète Mohammad. Certainement, l’Islam demeurera tant qu’il y aura des mosquées.

    Notes

    [1Le rowzeh est une cérémonie de lamentations tenue le plus souvent par des particuliers, chez eux ou dans des endroits religieux comme la mosquée ou les hosseinyehs. Durant le rowzeh, un prêcheur expose un point religieux, puis raconte des épisodes de la tragédie de Karbala où fut tué en martyre l’Imâm Hossein, petit-fils du Prophète, ainsi qu’une partie de sa famille et ses compagnons.

    [2L’estekhâreh est une tradition très présente dans le monde musulman. Elle consiste à consulter les versets coraniques quand on hésite à prendre une décision importante. Cependant, cette tradition ne s’applique pas toujours dans les règles et elle devient parfois une pratique vulgaire et superstitieuse, renforçant l’indécision et s’appliquant aux décisions même les plus banales de la vie quotidienne.


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