N° 28, mars 2008

du contrat de concession de Darcy à l’accord Gass-Golshayan

Le pétrole en Iran


Babak Ershadi


Le premier contrat de concession pour l’exploitation du pétrole en Iran a été accordé en 1901 (1280 du calendrier iranien) à un homme d’affaire britannique, William Knox D’Arcy (1849-1917). Ce contrat de concession devint alors célèbre sous le nom d’ "accord de D’Arcy". Au départ, ni l’homme d’affaires britannique, ni l’Etat iranien ne prirent le contrat au sérieux. D’Arcy avait même envisagé la résiliation du contrat, après plusieurs années d’exploration inutiles qui n’avaient pas abouti à la découverte de réserves de pétrole importantes en Iran.

William Knox D’Arcy

Mais en 1908 (1287), les ingénieurs de D’Arcy découvrirent une réserve de pétrole importante à Masjed-Soleyman. Cette découverte constitua le point de départ d’une immense évolution politique et économique en Iran ainsi que dans le monde. Après cette première réussite, les concessionnaires redoublèrent leurs efforts d’exploration afin de découvrir de nouvelles réserves dans le pays, mais D’Arcy et ses collaborateurs avaient besoin d’investir davantage pour développer leurs activités.

Le pétrole iranien acquit une importance toute particulière lorsque les conseillers politiques et économiques du gouvernement britannique proposèrent à Londres de participer directement aux projets d’exploration et d’exploitation du pétrole en Iran, en achetant la concession de William D’Arcy. Au seuil de la Première Guerre mondiale, le gouvernement britannique avait acheté la concession de D’Arcy et était devenu le maître incontesté des immenses réserves pétrolières de l’Iran, dans les régions du sud et du sud-ouest du pays.

Le pétrole iranien a joué un rôle déterminant pour fournir l’énergie et le combustible dont la marine britannique avait besoin pendant la Grande Guerre. Après la guerre, la Grande Bretagne décida de développer son influence en Iran dans le but de renforcer sa mainmise exclusive sur la manne pétrolière du pays, tout en empêchant les compagnies pétrolières des pays tiers de participer aux projets d’exploitation pétrolière iraniens. A cette époque là, des voix s’élevèrent dans les milieux politiques iraniens pour exiger une révision du contrat de concession de D’Arcy, étant donné que la partie iranienne ne recevaient qu’une portion congrue des immenses revenus issus de l’exportation du pétrole par la Grande-Bretagne.

Ouvriers iraniens en train de mettre en place un tuyau de pipeline, permettant le trasfert du pétrole à Abâdan

Par ailleurs, les activités de l’Anglo-Persian Oil Company (APOC) en Iran et la découverte de nouveaux gisements de pétrole avaient attiré l’attention des autres pays et de leurs compagnies pétrolières qui souhaitaient avoir une part du butin découvert par les Britanniques. Depuis la fin de la dynastie qâdjâre, les compagnies pétrolières américaines avaient déjà commencé à développer des activités en Iran. A la même époque, l’Union soviétique qui partageait de longues frontières avec l’Iran, convoitait à son tour les réserves pétrolières du pays et était entrée dans une guerre d’influence, afin d’obtenir une concession d’exploration et d’exploitation du pétrole dans les régions du nord iranien. En parallèle, les Soviétiques cherchaient également à réduire la domination de leurs adversaires britanniques au sud du pays. Outre ce jeu d’influences croisées, pendant les dix premières années du règne de Reza Chah, qui avait fondé la dynastie Pahlavi en 1925, l’opinion publique iranienne était pour la diminution de la mainmise de la Grande-Bretagne sur les gisements de pétrole. En réponse à ces revendications internes, Reza Chah décida de résilier unilatéralement le contrat de concession de D’Arcy, et entra en négociation avec les responsables de l’APOC afin d’obtenir une part plus importante des revenus pétroliers. En 1933 (1312), Téhéran et Londres prorogèrent le contrat de concession de D’Arcy, après y avoir introduit quelques petites modifications qui étaient loin de répondre aux exigences des opposants à la domination britannique sur le secteur pétrolier, pour qui ce nouveau contrat n’était qu’une manœuvre politique et économique destinée à duper l’opinion publique.

Forage d’un puit de pétrole à Masjed-Soleyman, 1931

Malgré l’opposition à la prorogation du contrat de concession de D’Arcy en 1933 tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, la répression des opposants sous le règne de Reza Chah empêcha les opposants d’agir efficacement contre les termes de ce contrat ; d’autant plus que le gouvernement britannique se servait de ses relais d’influence politique à l’intérieur de l’Iran pour affaiblir la position des opposants à la prorogation du contrat de l’APOC. En 1941, Reza Chah fut obligé d’abdiquer en faveur de son fils aîné Mohammad-Reza. Le début du règne du jeune Mohammad Reza Pahlavi fut marqué par une certaine ouverture politique et sociale due à la levée du système de répression établi par Reza Chah. L’opposition longtemps réprimée par ce dernier eu dès lors le moyen de s’exprimer pour condamner le pillage des richesses naturelles du pays par le gouvernement britannique. Cependant, tandis que les forces alliées avaient occupé le territoire iranien, l’opposition intérieure demeurait trop faible pour remettre en cause ou même affaiblir la domination de l’APOC sur le secteur pétrolier, notamment dans les régions du sud de l’Iran.

A la même époque, les autres grandes puissances, notamment l’Union soviétique et les Etats-Unis, essayèrent de s’attribuer une part de la manne pétrolière iranienne. Prétextant le contrôle du pétrole du sud iranien par la Grande-Bretagne, ils s’arrogèrent le droit de s’emparer de certains gisements de pétrole situés dans les autres régions iraniennes. Mais l’influence politique et économique de la Grande-Bretagne constituait toujours un obstacle majeur à leur infiltration en Iran. Pour réaliser cet objectif, les Etats-Unis et l’Union soviétique avaient deux options. En premier lieu, ils pouvaient essayer d’obtenir la concession de l’exploration et de l’exploitation du pétrole en dehors des zones déjà dominées par la Grande-Bretagne. Cependant, il était très difficile de réaliser cet objectif en raison d’immense influence politique et économique de Londres et de l’APOC. C’est pourquoi, les grandes puissances optèrent pour le soutien aux forces de l’opposition iranienne, notamment au sein du parlement.

Les ouvriers en train de creuser un puit de pétrole

L’ouverture politique et sociale en Iran après le départ de Reza Chah avait permis au parlement de jouir de davantage d’opportunités d’action, d’autant plus que les puissances étrangères encourageaient une action politique renforcée à l’intérieur du pays contre la domination britannique. Le jeune Mohammad-Reza était à l’époque considéré par le parlement comme un jeune roi qui devait se contenter de son statut de roi, sans avoir l’ambition de gouverner le pays à l’instar de son père. Or, la Grande-Bretagne qui avait pris l’habitude, depuis le règne de Reza Chah, de se servir du pouvoir du monarque pour assurer ses intérêts en Iran, préférait renforcer la position du Chah face au Conseil des ministres et au parlement. En tout état de cause, le parlement était le foyer principal des prises de décisions politiques, notamment en ce qui concernait le pétrole. Mais les députés du parlement ne constituaient pas un ensemble homogène : certaines factions étaient formées de forces nationalistes et indépendantistes, tandis que la faction du Parti Toudeh (gauche) soutenait les politiques de l’Union soviétique. La troisième faction parlementaire était formée des partis et groupes politiques qui défendaient les intérêts de la Grande Bretagne, étant donnée l’influence politique et économique de Londres en Iran. Cependant, aucune de ces trois factions principales n’était majoritaire, et une alliance tactique entre deux factions aurait été susceptible de bouleverser l’équilibre des forces politiques et sociales du pays. En outre, au sein des partis nationalistes, certains souhaitaient l’entrée sur scène des Etats-Unis pour jouer le rôle d’un contrepoids face à l’influence de la Grande-Bretagne et de l’Union soviétique. Sous la pression des faits, une sorte d’alliance entre la faction nationaliste et la faction de gauche fut progressivement constituée au sein du parlement iranien pour faire front à la domination britannique. Dans ce contexte, une coalition - quoique incohérente et mal structurée - émergea peu à peu sur la scène politique et sociale pour lutter contre l’influence de la Grande- Bretagne.

De 1945 à 1948, le parlement iranien approuva de nombreuses lois visant à interdire l’octroi de concessions pétrolières aux pays étrangers. Londres réagit violemment contre les mouvements qui avaient mis en péril ses intérêts dans l’exploitation des réserves pétrolières du sud et du sud-ouest de l’Iran. Dans ce cadre, la Grande Bretagne envisagea d’ajouter une annexe au contrat de l’APOC qui est par la suite devenue célèbre sous le nom de “Accord Gass-Golshayan”.


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5 Messages

  • Le pétrole en Iran 8 décembre 2009 22:59, par bern02

    le PIB de l’iran est fortement dépendant du prix brut du pétrole.
    j’aimerais bien avoir quelques explications.

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  • Le pétrole en Iran 13 octobre 2014 20:31, par Jeanne Allix

    En clair : main basse par les Britanniques sur le pétrole Iranien, puis "révolution colorée" US (déjà) épisode Mossadegh, pour virer les Britanniques et prendre leur place.
    Concernant les Pahlavi, le père et le fils ; ils ont oscillé entre collaboration et opposition. Les deux ont du partir en exil : le 1er chassé par les Britanniques, le second par les américains selon l’ adage de Talleyrand : "agiter le peuple avant de s’en servir".
    Dommage que ce patronyme si cher à Jane Austen (Darcy ou d’Arcy) ait été l’initiateur du pillage des ressources de l’Iran, grand pays et grand peuple.

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  • Le pétrole en Iran 18 janvier 2017 20:23, par fereidoun zanganeh

    Depuis l’instauration de republique islamique mesd in CIA 1979 plus de milliard baril petrole est vendu par de 15 port non declare au sud d’iran et encaisse des milliard par des pasdaran et les Ayatollah qu’ils sont devenue des milliarder en plus ilson detruit l’´industerie et economie du pays c estt pour quoi en 2016 plus de 70/100 de population sont au seuit des pouvrote
    L’ORDRE MONDIAL OU GOUP BILDERBERG APRE 38 ANS DE DESTRUCTION ASSASINAT ET VOL A DECIDE CHANGE CE REGIM CRIMINEL PAR CE QUE IL NE PLUS RENTABLE EN 2017/18
    Monsieur trump via l’industrie armement american declare le regim trrroriste d’iran il faut la detruire alor bintot des milliard Armement saurons envoye dans les pays de goulf pour atteque iran et detruire les malicien islamique dit pasdaran et le mollah et ensuit il separt KURDISTAN POUR CREATION LE PAYS KURD ENTRE IRAN ET IRAK . C EST POUR QUOI LES AYATOLLAH ILS SE TUE ENTRE ESUX MAIS LES PUISANCE PENSE AUTREMENT

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  • Le pétrole en Iran 6 mars 2017 20:58, par aazam zanganeh

    Bonne Année et Heureux Norouz
    Norouz, le nouvel an persan, et l’une des plus grandes fêtes zoroastriennes, a lieu chaque année le 21 mars, c’est-à-dire le premier jour du printemps. Le jour où la durée du jour et de la nuit s’égalisent. Elle est également fêté dans touts les pays de l’Asie Centrale comme le Tadjikistan, l’Afghanistan, l’Uzbekistan, mais aussi au Kurdistan.
    Cette fête normalement dure14 jours, mais la tradition veut que le 13eme jour tout le monde sort dans les bois et les prairies pour piqueniquer, danser, chanter et célébrer joyeusement la fin de Norouz.
    Une des traditions de Norouz est de dresser une table appelée
    « Haft Sin ». Ce mot veut dire « septe S ». Il faut mettre sur cette table septe objets et nourritures dont les noms commencent par« S ».
    Mais en réalité la signification véritable de ce septe « S » remonte à l’époque zoroastrienne, mais altérée à l’époque islamique.
    Dans la philosophie existentielle zoroastrienne il existe septe énergies bienfaisantes que les hommes et les femmes peuvent acquérir au cour de leur existence. Ces énergies appelées « Amesha Spenta » sont :
    Sagesse, Pensée Juste, Rectitude, Contrôle de Soi, Sérénité, Evolution et Immortalité.
    Chacune de ces énergies sont par ordre les protecteurs, des hommes et des femmes, des animaux, du feu, du ciel et des métaux, de la terre, de l’eau et des plantes.
    En même temps chacune de ces énergies étaient associée à une plante
    telle que : le blé, l’ orge, l‘ avoine, le seigle, le haricot, le riz, le pois, qui étaient essentielles pour la survie des gens au cours de l’année. En tout, elles étaient septe plantes que l’on mettait sur la table de Norouz appelée Haft Sin, pour ne pas oublier qu’il fallait particulièrement cultiver ces plantes.
    Apres la conquête musulmane de la Perse au VIIeme siècle, lorsque les fêtes zoroastriennes furent interdites, mais que les gens voulaient malgré tout les fêter, ils ont appelé les septe « Amesha Spenta », d’abord « Spenta » et ensuite tout simplement « les septe S ».
    Aujourd’hui les « septe S » qui représentaient à l’origine ces puissants symboles spirituels mais aussi naturels ont été complètement détournés de leur sens originels et peuvent être remplacés par n’importe quels mots commençant par la lettre S !
    Khosro Khazai ( Pardis)

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  • Le pétrole en Iran 18 décembre 2017 02:21, par aazam zanganeh

    Depuis de départ de M,Obama .et changement de politique American , les fuit des majorités de personage
    Au gouvernement iranien ou secteur économique a accéléré puisque le pays est engagé dans plusieurs conflit régional Syrie/Yémen/Irak/Afghanistan /Group Hamas en Palestine. Hezbolah au Liban évidemment, les milliard dépensés pour touts ces estravagant pour le bute volez le Budjet de petrole de 800 milliard annuel , Decendre le pays en shout libre dans ke faillite économique. C est pour quoi notre lettre du moi de mai à monsieur Trump pour un changement du régime en Iran à etait bien accueilli
    - zoud les jour il y a des manifestations dans tout les catégories des classe sociale et dans majorite des ville en Iran , c est pour quoi tout les responsables du régime iranien part a l’etrang avec des milliard dollares volez au Pruple qui est dans le misère .

    Le changement de regim des voleurs est prévu de 3027 qui terminera en 2018
    Alor Bonne Anne pour des chrétientés en Iran et Iran Azad dans les mois avenire

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