Berceau

Etoile du Pôle, qui sur d’âpres glaces chuintes, Comme tu t’éclabousses sous mes yeux plissés, J’aperçois le secret d’une origine ceinte Dans le crépitement de ta lave hérissée, De ta mousse glacée et de tes métaux bleus. Ta vieille énergie éclaire un réseau de bourses Qui rayonnent dans le firmament globuleux, Et d’étoile en étoile relie la Grande Ourse Aux bois du Nord ! Le bois des comètes scintille, Firmament profond, sur ta large voile brune, Entre les Pluton dont ta coupole est sertie, Entre les satellites, les brumes et les lunes ! Ô filaments d’étoiles, vous résidus des Temps ! Où voguent les Dakinis ? les fées de Novembre, Les borées verts qui jouent dans de moirés étangs, Miroirs des Mayas, des Sao et des Sugambre !

Naissance

Le chant de ma mère porte la brise lente De l’âme divine. Vogue sur mon âme, Étoile ! Qu’en des astres réunis je boive à leur toile La voix de l’Univers dont la bonté me hante. Ta mélodie tendre, de mon cœur le clair ruisseau, Berce éternellement le bois de mon enfance, C’est un éclair oscillant dans ma longue errance Qui l’éclaire toujours de l’amour du berceau. Douceur, douceur, ton chant pur et profond parfume Mon esprit d’un jasmin lointain et innocent, Du thym et des roses réunies dans l’encens, Et qui agite en moi d’originelles brumes, D’originelles brumes le souffle savant Dont tu mis dans mon cœur le regret du Levant.


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