|
Les dernières vapeurs de l’aube vermillon
Montent dans le bois roux, les rousses brumes.
Notre amour est vaste et d’un si vaste brouillon
Il jette à ma mémoire son écume.
L’hiver bleu du matin jette son aube brune
Auprès de la rivière, au clair rivage
Dont buvant seul toute son eau d’amère prune
J’en sens jusqu’à l’aigreur l’âcre abordage.
L’épine raide et livide, la fleur du sapin
Pèse la glace d’Occident, miroir
Du ciel, des étangs clairs et des soleils éteints,
Du métal, du vent, de l’eau de la poire.
Lointaine âme et tranquille, en ton rêve recluse,
Il neige en novembre dans l’ample firmament ;
La neige chutant infuse
Et le bois, et le ciment.
Quand ces mousses princesses dans leur beau silence,
Garni des lambeaux, sur les toits, miment les nonnes,
Il ressemble, en des rangs que la lenteur ordonne,
Qu’elles s’élèvent vers le lieu de leur naissance.