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On habilla la terre en noir…
Notes sur les cérémonies funéraires des nomades de la province du Lorestân
Entourée par les montagnes du Zâgros, la province du Lorestân doit son nom à ses habitants, les Lors. Ces derniers menaient une vie semi-nomade jusqu’à il y a quelques décennies et vivent dans une région s’étendant des montagnes de Nahâvand à la plaine d’Oshtorân, entre Yâfteh Kouh et la vallée de Samireh. Pour certains historiographes anciens, l’ethnie lor est une subdivision de la tribu Grand Lor. L’auteur de Zobdat-ol-Tavârikh écrit : « On les nomme Lors car il existe dans la région de Mânroud une vallée nommée en lor, la vallée Koul, et dans cette vallée un endroit qui s’appelle « Lor ». Originaires de ce lieu, ces gens sont nommés les Lorân. » [1] D’autres disent que le nom provient d’une montagne à la végétation endémique dénommée « lor » dans la langue locale, d’où le nom de Lorestân attribué à l’ensemble de la région. D’autres encore affirment que les Lors descendent d’un individu qui s’appelait Lor.
Avoisinant les provinces de Kermânshâh au nord, de Hamedân à l’est, du Khouzestân au sud et l’Irak à l’ouest, la province du Lorestân se caractérise par un mélange ethnique important avec des Kurdes au nord, des Bakhtyâri au sud-est, et des populations du Khouzestân, de même que des Irakiens au sud et à l’ouest.
Ayant autrefois fui la sédentarité, les Lors préféraient vivre dans leurs habitations nomades, tentes faites de poils de chèvre. Ils vivaient sous l’autorité du khân, chef de leur clan. Parfois, le khân était considéré comme un quasi-saint. Ainsi, par exemple, selon un rite ancien, lorsqu’une personne du clan était malade, elle demandait au khân de lui donner une bouchée de son repas. Le khân acceptait et partageait son repas, en bénissant la personne avec des vœux de guérison rapide.
Les Lors vivaient en tant qu’éleveurs et se nourrissaient des produits de leur élevage. Leur nourriture traditionnelle est basée sur le pain, le lait, la viande et les produits laitiers. Ce qui faisait la différence entre une famille riche ou pauvre était le nombre de tentes. Les hommes s’occupaient alors d’équitation, de chasse, de sports et d’affaires militaires.
Le dialecte lor est un mélange de pahlavi et de persan. Quelques sons phonétiques du lor sont absents du persan, qui les emprunte au kurde ou à l’arabe.
Berceau de l’ancienne culture iranienne ainsi que d’une partie considérable de la civilisation sassanide, le Lorestân a préservé la mémoire d’anciens rites iraniens, notamment concernant les cérémonies de deuil. Oubliées de plus en plus dans la vie urbaine et industrielle contemporaine, celles-ci, célébrées excellemment par les nomades du Lorestân, s’enracinent dans la longue histoire de l’Iran. Histoire qui se reflète avec une précision particulière dans le miroir de la littérature classique persane.
Quand s’éteint le père de la famille, le khân ou un grand nom de la tribu, les femmes de sa famille et les voisines se rassemblent et débutent une cérémonie de pleurs. Puis les hommes se rassemblent autour de sa maison et recouvrent leurs épaules de boue en signe de chagrin. Il est coutumier de dire que leur chagrin est si grand qu’ils en meurent. Ce même comportement se retrouve dans la mythologie iranienne telle que racontée par Le Livre des Rois. Tahmineh, mère de Sohrâb, réagit de même en entendant la nouvelle de la mort de son fils, tué par son père :
« La mère de Sohrab apprit que le héros avait été blessé par l’épée de son père et qu’il était mort : elle se frappa de ses mains, elle déchira sa robe, et son beau corps parut, brillant comme un rubis. Elle poussait des cris et des plaintes. Elle se désolait, et par intervalles, elle perdait la raison. Elle roulait autour de ses doigts les boucles de ses cheveux qui ressemblaient à de brillants lacets, et les arrachait de leur racine. Des larmes de sang inondaient ses joues, et par moments elle tombait par terre. Elle jetait de la terre noire sur sa tête, elle déchirait avec ses dents toute la chair de ses bras. Elle se brûlait la tête, le visage et ses cheveux noirs, et s’écriait : "Ô vie de ta mère, où es-tu maintenant ?"
De même chez Rostam quand il apprend qu’il a tué son propre fils :
« Rostam ouvrit l’armure et vit l’onyx ; il déchira sur son corps tous ses vêtements et s’écria : "Ô toi que j’ai tué de ma main, toi qui es glorieux en tout pays et chez tous les peuples !" Il poussa des cris, s’arracha les cheveux, se couvrit la tête de poussière et inonda ses joues de larmes. »
Un rituel funéraire à la fois douloureux et très beau est accompli par les femmes. Il consiste pour elle à se couper les cheveux. Au Lorestân, les femmes de la famille du défunt (la mère, les sœurs, les épouses) coupent leurs cheveux qu’elles déposent soit sur le défunt, soit sur son cheval, soit sur son tombeau. Découvrant ce rite parmi les femmes lors, Sir Henry Rawlinson écrit :
« Le khan d’une tribu s’était fiancé à la fille du chef d’un village. Il est mort alors qu’il se rendait au camp de sa fiancée pour les noces. Cette dernière lui a construit ce mémorial. Elle s’est coupé les nattes en signe de deuil et les a accrochées à une colonne dont toutes les parties sont ornées de tresses féminines. J’ai appris qu’il s’agissait d’un rituel de deuil chez les Lors qui se coupent les cheveux lorsqu’ils perdent un homme important. Ils déposent ensuite leurs chevelures sur la tombe du défunt en les disposant comme des couronnes de fleurs. »
Rawlinson raconte aussi cette expérience dans une autre partie de cette province : "Partout, des colonnes pyramidales en pierre et des tombeaux arciformes sont ornés par des tresses entrelacées des cheveux, qui se meuvent lorsque le vent souffle. Témoignage d’un profond chagrin, cette ornementation me semble plus belle que les motifs gravés sur les pierres tombales."
Dans son récit de voyage dans le Lorestân et le Khouzestân, Clement Augustus De Bode, chercheur russe, raconte une expérience similaire de ce rituel exécuté par les femmes Lors : « Et au-dessus de toute tombe, se voyait une pierre lisse et verticale sur laquelle étaient pendues des nattes féminines. Cela a attiré mon attention et j’ai appris qu’en Iran, il s’agissait d’un rite chez les mères, les épouses, les sœurs et les filles qui se coupent une tresse de cheveux et la déposent en signe du deuil sur la tombe du défunt. »
Il exprime son impression de ce rite en ces termes : « Le zéphyr du désert avait entrelacé les nattes argentines d’une femme âgée aux cheveux noirs brillants d’une fille ou d’une femme, ainsi qu’aux cheveux blonds d’une enfant orpheline. Peut-être, à ce moment, se mêlait, à l’instar de ces cheveux entrelacés, le chagrin des autres membres de la famille quelque part dans le lointain de ces hautes terres ; peut-être se mélangeaient les plaintes de leur cœur brisé et inquiet. Je ne pense pas avoir jamais lu un thrène aussi éloquent que cette expression sentimentale simple, qui ne pourrait naître que de l’amour pur d’une femme. »
S’appuyant sur les rapports d’Hérodote, De Bode compare le rite de la coupe des cheveux des femmes lors avec une même tradition en Grèce ancienne où les hommes et les femmes de l’île de Delos se coupaient les cheveux en mémoire des vierges disparues dans cette île. « Avant de se marier, les jeunes filles se coupaient une tresse de cheveux, la filaient dans le rouet et la déposaient sur les tombes des vierges. »
Dans Le Livre des Rois, lorsque Ferenguis apprit la mort de Siawusch, elle « coupa une longue mèche de ses cheveux noirs et s’en ceignit le milieu du corps ; elle déchira de ses ongles ses joues de rose, en maudissant à haute voix l’âme d’Afrasiab et en versant des larmes. » Un poète persan du XIVe siècle, Salmân Sâvoji, faisant l’éloge de d’Avéis Ier, revient sur ce rite et écrit :
Ô Jour, que t’est-il arrivé pour que tu déchires ton habit ?
Ô Nuit, de par quelle mime t’es-tu coupé les cheveux ?
Ô Drapeau, pourquoi t’es-tu dénoué les cheveux ?
Ô Étendard, quel deuil t’a fait couper tes tresses ?
Un autre rite de deuil pratiqué dans le Lorestân est celui du kotal. Dans le kotal, on coupe la crinière et la queue du cheval du défunt et les affaires du défunt sont disposées sur la selle. Les femmes accrochent aussi leur foulard et leur mèche coupée au front ou à l’encolure du cheval et couvrent son dos avec des tissus noirs. Ainsi préparé pour les funérailles, le cheval est appelé Kotal et marche devant le cortège. Il arrive même que le Kotal soit gardé pendant toute la durée des funérailles dans la maison du décédé. Le meilleur exemple de l’arrangement de Kotal se voit dans Le livre des rois de Ferdowsi, dans le chapitre consacré à la mort d’Esfandyâr. On apporte le cercueil de ce héros chez Gasshtâsp, alors que Pashoutan, marchant devant l’armée, conduit le cheval d’Esfandyâr dont la crinière et la queue sont coupées. Avec une selle placée inversement sur son dos, ce cheval emporte la masse d’arme, la cotte de mailles, le casque et d’autres armes d’Esfandyâr : « Rostam fit faire un beau cercueil en fer et étendit dessus un poêle en brocart de Chine ; il en couvrit l’intérieur avec un bitume sur lequel il répandit du musc et de l’ambre gris ; il lui fit un linceul de drap d’or, et toute l’assemblée éclata en lamentations. Ayant enveloppé dans ce linceul la brillante poitrine du roi, il lui plaça sur la tête son diadème de turquoise ; on riva fortement le couvercle sur le cercueil étroit, et cet arbre royal qui avait porté de si beaux fruits disparut.
Rostam amena quarante mules choisies, couvertes de hausses flottantes en brocart de Chine, et dont deux toujours portaient le cercueil du roi, toutes les âmes le regrettaient ; les timbales étaient renversées, les drapeaux mis en lambeaux, tous les vêtements étaient violets et bleus. Pashoutan marchait devant les troupes ; la crinière et la queue du cheval noir du roi étaient coupées ; il portait une selle renversée d’où pendaient la massue de combat d’Esfandyâr, le casque célèbre, la cotte de mailles, la tunique et le bonnet du héros. Le cortège partit, et Bahman resta dans le Zaboulistan, des larmes de sang coulant de ses cils. »
Les traces de ce cheval digne, en tant que souvenir d’un guerrier de mérite et d’un homme estimable, apparaissent aussi dans l’histoire de Sohrâb où sa mère reçoit le cheval de son fils :
« Elle fit amener ce destrier aux pieds de vent qu’il avait aimé à monter dans les jours de joie ; elle pressa la tête du cheval contre sa poitrine, et les hommes en restèrent étonnés ; elle le baisa tantôt à la tête, tantôt à la face ; elle frotta son visage et ses cheveux contre le sabot du cheval. Elle fit apporter le vêtement royal de son fils et l’embrassa comme si c’eût été son enfant ; […] elle prit la cotte de mailles, la cuirasse de cuir et l’arc, la lance, l’épée et la lourde massue. »
De plus, dans le Lorestân, la famille endeuillée change de vêtements et porte un pelâs, qui est un signe de deuil et de douleur. Fabriqué avec de la laine de chèvre, comme les tentes nomades, le pelâs est un vêtement rigide en laine, similaire au jâjim. C’est une veste ressemblant à une couverture dont un pan couvre le ventre et la poitrine et l’autre le dos. La tradition du pelâs de deuil s’enracine également dans la culture iranienne ancienne, que l’on peut connaître au travers des textes littéraires. Par exemple, le poète médiéval Nezâmi écrit à propos de la mort d’Alexandre et du deuil qui s’ensuivit :
On fabriqua un pelâs avec les poils de la nuit
Et on lui fit habiller la terre
Peut-être que revêtir un pelâs lors de funérailles trouve son origine dans les mythes de l’Ouest de l’Iran, dont celui de Ba’al. Mythe canéen, né à Ugarit, ville antique de Syrie, aujourd’hui Ra’s Shemrâ, Ba’al est le dieu de la fertilité et le fils d’El (Grand Dieu). Les tablettes restées de cette ethnie témoignent que lorsqu’il apprend la mort de son fils, El "descend de son trône ; s’assied sur le sol ; jette de la terre sur sa tête : porte le pelâs, et déchire ses joues avec une pierre."
Un autre rite funéraire pratiqué dans le Lorestân est le Tchamar. Il s’agit d’une lamentation déclamée lors des funérailles. Cette mélodie larmoyante est jouée avec des instruments de musique traditionnels iraniens, à savoir le sornâ et le dohol, sur une mélodie spécifique. Cette musique se différencie des mélodies souvent gaies que l’on joue aux sons du dohol et du sornâ. La musique du Tchamar est uniquement jouée par des loutis, des musiciens et instrumentistes lors. Parfois, quelques Kotal marchent devant le groupe des musiciens qui jouent pour annoncer la mort de quelqu’un.
Cette tradition préislamique iranienne est introduite lors des premiers siècles de l’histoire islamique dans les pays arabes et musulmans, de sorte que les khalifes l’interdisent. Adam Mez écrit à ce propos : « C’est en 960 que le calife interdit aux femmes d’enlever leur hijab, de marcher et de se lamenter derrière le cercueil lors des funérailles. Il interdit également aux femmes de chanter et de jouer des mélodies funéraires accompagnées de tambour et de ney (instrument à vent iranien). »
Le chant de Tchamar est tellement lent et solennel qu’il évoque un profond sentiment de respect envers le défunt. Cette musique possède une dimension symbolique, du fait que dans le passé on fêtait, en jouant de la musique, l’entrée du défunt dans un autre monde. Le mot Tchamar dans la langue lori est peut être de la même famille que le mot tchanbar en persan, qui signifie « morceau de bois dont un bout est tordu ». C’est un tel type de bois qui est utilisé comme baguette pour jouer le dohol. Cette appellation de Tchamar indique clairement qu’il s’agit de musique funéraire.
Autre tradition funéraire : les hommes enlèvent leur couvre-chef tout au long des funérailles en signe de respect vis-à-vis du défunt. Ceci nous ramène une nouvelle fois aux coutumes antiques de l’Iran telles qu’elles sont rapportées par Le Livre des Rois. Dans le chapitre consacré à la mort d’Esfandyâr, il est dit : « Des cris lamentables sortirent du palais, le monde se remplit du nom d’Esfandyâr ; partout en Iran où la nouvelle parvenait, les grands jetaient loin d’eux leurs diadèmes. » Et les femmes lors, lorsqu’elles apprennent la mort d’un membre de leur famille, enlèvent leurs voiles et détachent leurs cheveux avant de commencer à se lamenter. On voit également ce rituel décrit dans Le Livre des Rois :
Quand la mère et les filles d’Esfandyâr reçurent la nouvelle, elles sortirent du palais avec les sœurs du héros, la tête nue, les pieds souillés de poussière, les vêtements déchirés sur leur corps.
Autre rite pratiqué jusqu’à il y a quelques décennies dans le Lorestân : les nomades démontaient leurs tentes en apprenant un décès important. Lors de ce rituel, la colonne de soutènement de la tente est brisée pour symboliser le malheur et le désespoir que la mort de cette personne représente. Enracinée dans une culture très ancienne, cette tradition évoque la mémoire de l’héritage culturel plurimillénaire de la civilisation persane. L’histoire orale de la province du Lorestân rapporte qu’en plus de démonter leurs propres tentes, les Lors nomades détruisaient les effets personnels du défunt. Il leur arrivait même de brûler leurs tentes ou habitations sédentaires. Aujourd’hui, ces rites apparaissent seulement dans la langue parlée sous forme de malédiction.
Dans Le Livre des Rois, quand Rostam porte le cercueil de son fils Sohrâb au camp, il brûle sa propre tente et tous ses effets personnels : « Il ordonna qu’on couvrit de brocart digne d’un roi le corps de cet enfant, qui avait eu envie d’un trône et d’un empire et qui n’avait trouvé qu’une bière étroite. Il fit emporter de la plaine le cercueil, et se dirigea vers ses tentes. On mit le feu au camp et toute l’armée se couvrit la tête de poussière. Il fit jeter dans le feu toutes ses tentes de brocart de sept couleurs, et sa selle couverte de peau de léopard, qui avait formé son noble trône. Il s’éleva un cri comme le tonnerre, et le héros maître du monde fit entendre des lamentations. »
Aussi, Tamhineh, mère de Sohrâb, détruisit son château en deuil de son fils bien-aimé : « Elle ferma la porte du palais, brisa son trône et le jeta par terre comme une chose vile. Elle noircit par le feu les portes du palais ; elle dévasta le palais et la salle d’audience ; elle détruisit cette belle demeure, parce que son fils était parti de ce lieu de plaisir pour aller à la guerre. »
En outre, les pleureurs, rapportant les belles qualités du défunt, l’appellent souvent comme s’ils communiquaient avec lui. L’ensemble des cérémonies funéraires est appelé pars dans le Lorestân. Aujourd’hui, ce mot est également courant chez les Zoroastriens qui le prononcent parseh. Ce terme est utilisé en persan dans l’expression « pors-o jû kardan » qui signifie « s’enquérir de quelque chose ». Dans l’expression zoroastrienne ou lor, il s’agit de s’enquérir du défunt. Alors qu’aujourd’hui la plupart de ces rites ont disparu ou sont en train de disparaître dans la vie moderne, il est toujours possible d’en voir les traces dans les cérémonies funéraires des habitants du Zâgros.
Bibliographie :
« Lorestân, sarzamin-e por derakht » (Lorestân, pays d’arbres), in Iran-e Âbâd, Octobre 1360, n° 8, pp. 5-9 : 8.
Ferdowsi, Abolghâssem, Le livre des rois, traduit et commenté par Jules Mohl, Paris, Imprimerie nationale, 1876, V. II, IV.
Madjidzâdeh, Youssef ; Kelki, Bijan ; Nâderi, Hossein ; « Âyin-e Sugvâri dar Delfân-e Lorestân » (Les cérémonies funéraires à Delfân dans le Lorestân), in Honar va mardom ; N° 25, 1964, pp. 8-13.
Segvand, Ardeshir, « Âyinhâ-ye sogvâri dar Lorestân va rishehâ-ye ân » (Les cérémonies funéraires dans le Lorestân et leurs origines).
[1] "Lorestân, sarzamin-e por derakht" (Lorestân, un pays d’arbres), in Iran-e Âbâd, Octobre 1360, n° 8, pp. 5-9 : 8.