N° 158, janvier 2019

Pourquoi mange-t-on les animaux ?


Gilles Lanneau


Je suis végétarien depuis l’âge de trente-trois ans. J’en ai soixante-neuf aujourd’hui, et je croque toujours la vie à pleines dents. Une moitié de vie en tant que carnivore, ou carnassier, au choix, l’autre pas.

C’est un article anodin, à première vue, paru dans un journal régional, qui attira mon attention à une époque où ni le végétarisme, ni le véganisme [1] n’étaient des phénomènes à la mode. Épris depuis l’adolescence d’expérimentations nouvelles et de théories bousculant les idées reçues, j’adhérai aussitôt à cette nouvelle hygiène de vie.

J’en ressentis rapidement les bienfaits. J’étais hépatique, mes digestions étaient laborieuses, alternant épisodes diarrhéiques et constipations ; ces désagréments s’évanouirent presque aussitôt. J’étais un grand marcheur (et le suis encore à ce jour) ; mon endurance s’améliora.

Parallèlement et de manière plus subtile, j’observais un raffinement à l’intérieur de mes pensées, dans mon comportement. Je vécus même une expérience mystique au tout début de ce tournant, peut-être due principalement à mon changement d’orientation spirituelle à cette époque.

L’impact humain désastreux sur notre planète, découvert lors de cette orientation nouvelle, doit toutefois être considéré comme un argument décisif. Et les données paraissent irréfutables. Il faut fournir sept protéines végétales à un bovin pour produire une seule protéine animale, qui sera d’ailleurs de moins bonne qualité [2]. L’équation est sans appel. Passer d’un régime omnivore incluant majoritairement les aliments carnés à un régime végétarien serait une révolution planétaire. Une vraie révolution, pas de celles soi-disant "libératrices" alors qu’elles ne font que servir des objectifs peu louables [3].

Post-scriptum : réagissez à cet article si vous le souhaitez.

Parlons aussi d’autres avantages à obtenir et de leurs conséquences :

- diminution importante de la pollution atmosphérique (la pollution atmosphérique produite par les animaux domestiques, bovins principalement, est considérée comme supérieure à celle produite par l’industrie).

- diminution des maladies allergisantes, en grande partie dues à la consommation excessive de produits laitiers (le lait de vache est avant tout un aliment destiné aux veaux, possédant un système digestif adapté).

- incidence du remplacement du lait animal par des laits végétaux (avoine, soja, etc.), beaucoup plus digestes pour l’estomac humain et productibles écologiquement.

 

Jusqu’à quand mangera-t-on ces animaux ?

Une prise de conscience s’impose. Elle doit s’imposer aux intérêts économiques, qui sont purement matérialistes. Et il y a urgence ! La Terre n’en peut plus. Elle a donné le maximum de ce qu’elle pouvait donner. Les terres agricoles s’épuisent dans les pays occidentaux. Les engrais - produits chimiques de synthèse le plus souvent, non naturels - n’agissent plus, ou de moins en moins. Ils continuent néanmoins à polluer la terre, de plus en plus profondément. L’eau des nappes phréatiques n’est buvable que grâce à l’adjonction d’adjuvants chimiques dont nous ne savons rien des conséquences à long terme. Que boirons-nous demain ? Que mangera-t-on demain ?

    Notes

    [1Le végétarisme condamne l’alimentation carnée mais autorise les sous-produits animaux (fromage, œufs...), obtenus sans violence ; le véganisme les rejette, comme le végétalisme, excluant de plus de porter des vêtements produits à partir d’animaux.

    [2Et peut-être plus selon certains chercheurs.

    [3Ceux des puissances capitalistes et de leurs marchands de canons.


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