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Le Mâzandarân est une province du nord de l’Iran. En raison de sa position géographique, de sa nature exceptionnelle, de son patrimoine historique, de ses divertissements aquatiques, et autres attraits, elle possède un grand nombre de sites touristiques très connus en Iran. C’est la raison pour laquelle, cet article vise à présenter cette province, tout en expliquant ses différents aspects historique, naturel et distrayant.
Le Mâzandarân dont l’ancien nom était Tabarestân se situe au nord de l’Iran. Au nord, il est limité par la Mer Caspienne et au sud, par la chaîne de l’Alborz. Il est également entouré au sud des provinces de Téhéran et de Semnân, à l’ouest de la province du Guilân, et à l’est du Golestân. La capitale du Mâzandarân est Sâri. Cette province a une superficie de 23 833 km2 et se divise géographiquement en deux parties : plaines côtières et régions montagneuses.
Les habitants de cette province de l’Iran parlent le mâzandarâni ou tabari : une langue qui n’est pas influencée par d’autres langues comme le mongol, le tatare, ou l’arabe qui ont, pendant un certain temps, conquis la région. Cette langue comporte plusieurs variantes dans les dialectes locaux.
Son importance touristique et régionale est due à sa proximité avec Téhéran, capitale de l’Iran, à ses conditions climatiques, ses superbes paysages naturels et montagneux, et aussi à ses monuments historiques dont nous parlerons dans les parties suivantes.
L’un des sites naturels du Mâzandarân est Badab-e Surt. C’est un miracle naturel dans un environnement calme et apaisant. Il est constitué d’un ensemble de terrasses en travertin ou bien d’un ensemble de roches calcaires déposées en lits irréguliers avec de petites cavités inégalement réparties. Ces roches ou ces terrasses sont des formations géologiques qui se sont formées en plusieurs milliers d’années avec des dépôts de minéraux de carbonates issus des sources d’eau chaude. Ce site naturel et touristique attire chaque année des gens du monde entier qui aiment la nature et ses merveilles.
Site naturel magnifique, Râmsar est une ville du Mâzandarân au bord de la mer Caspienne. Elle est très touristique et concrétise le paradis pour ses visiteurs, par le biais de ses plages, de ses sources d’eau minérale chaude ou bien d’eaux thermales, et de ses forêts verdoyantes, sauvages et uniques. L’autre caractéristique naturelle de cette ville est la présence d’un fort taux de radioactivité naturelle issue des sources d’eau minérale. La forêt de Dâlkhâni, intacte et sauvage, dans le village de Dâlkhâni, est située à 30 km au sud-est de Râmsar. Les forêts entourant ce village aboutissent aux lieux de villégiatures de Roudbâr et Garmsâr où l’on peut trouver de nombreuses sources, des plaines, et des montagnes. La meilleure période pour se rendre dans cette région est la fin du printemps ou l’été quand il est possible de camper.
Le lac Tchort de Sâri : ce lac s’appelle en réalité Miânsheh. Il est nommé Tchort du fait de sa proximité avec un village éponyme. La brume et les paysages humides de ses berges représentent une expérience hors de l’espace pour un visiteur habitué aux paysages généralement secs de l’Iran. Pour pouvoir se rendre à ce lac, il faut prendre la bifurcation menant au village de Tchort, sur la route Sâri-Kiâsar.
Il faut aussi mentionner le site de loisirs d’Alandân, près du village d’Azni au sud de Sâri. Dans cette zone, le lac Alandân est le lieu de vie des canards. En automne, on peut y cueillir des fleurs et des plantes porte-bonheur. Au printemps, les violettes, l’oignon vert sauvage et d’autres variétés de flore, pour certaines endémiques, poussent autour du lac et constituent ainsi un paysage inoubliable et pittoresque pour cette région. Le paysage attire chaque année de nombreux de touristes.
La cascade naturelle d’Ouben, qui signifie au-dessous de l’eau, est l’une des plus originales et naturelles cascades mousseuses d’Iran. Cette cascade est située en plein cœur des forêts de Dodângueh dans la région de Sâri. Elle est alimentée par des sources naturelles et se jette dans le fleuve Shirinroud. Un autre site touristique du Mâzandarân est le beau village de Minânâ à proximité de cette cascade. La cascade d’Ouben est située dans la zone protégée de Dodângueh à la frontière entre les provinces de Semnân et du Mâzandarân.
Le lac du barrage de Lâr-آmol se situe à 13 km de Polour. C’est la plus grande et la plaine la plus étendue d’Iran de cette zone. Cette dernière est également connue pour sa grande diversité en espèces animales et végétales. Lâr, nous pouvons apercevoir des flamands roses, des perdrix, des léopards et des boucs. Au printemps, le lac du barrage de Lâr s’entoure de coquelicots, créant un paysage paradisiaque.
La plaine de Daryâsar se situe après Tonekâbon, en direction de Dohezâr, et après le village de Asal-Mahalleh. En direction de la plaine de Daryâsar, les forêts de Dohezâr nous offrent une nature pittoresque et extraordinaire avec ses sommets, ses glaciers naturels, ses forêts, et ses prairies. La plaine de Daryâsar est connue comme la plaine paradisiaque de l’Iran parce qu’au printemps, cette plaine, entourée de montagnes, se garnit de fleurs entre lesquelles coulent des sources naturelles affleurant à la surface du sol. Ce paysage attire l’attention de chaque observateur et le réjouit.
La province de Mâzandarân, célèbre pour son patrimoine, compte 2800 monuments historiques. Le patrimoine historique du Mâzandarân accueille chaque année des milliers de touristes et voyageurs. Le musée de Kandolous, la colline antique de Gohar-Tappeh, le palais de Tamishân, la forteresse de Mârkouh et etc. sont parmi les plus connus.
La colline antique de Gohar-Tappeh : cette colline se trouve entre les villes de Behshahr et Rostam-Kalâ. Il s’agit d’une zone d’habitation humaine très ancienne, préhistorique, habitée dès avant l’âge du bronze par les troglodytes vivant précédemment dans les grottes de la région, notamment Kamarband, Huto et Gamishân. Aux âges du bronze et du fer, Gohar-Tappeh devint une ville. ہ l’âge du bronze, la ville était de petite taille. Mais à partir de cette période, les morts sont enterrés à l’extérieur de la ville, au lieu du cimetière situé dans la ville elle-même. ہ l’âge du fer, en profitant de la situation géographique de cette ville, à proximité de la mer, de forêts et de grottes, les habitants la développèrent sur plus de 50 hectares. Certains ouvrages retrouvés dans cette région comme des lames, des armes en fer (lances, dagues), des bijoux (bracelets, colliers et etc.), des statuettes d’animaux et d’hommes, des Rhytons en terre cuite en forme d’oiseau, de tortue et etc. témoignent de sa civilisation avancée et de l’importance de l’artisanat des métaux.
Le palais de Tamishân est un édifice construit à l’époque des Pahlavi par Ashraf, sœur de Mohammad Rezâ Shâh, près de la ville de Nour. Un autre édifice à Râmsar, construit à l’époque des Pahlavi fut la résidence estivale du dernier Shâh d’Iran, Mohammad Rezâ Pahlavi, le Palais de Râmsar [1].
La forteresse de Mârkouh se déploie sur le mont Mârkouh, à l’est de Katâlem, l’une des petites villes dépendantes de Sâri. C’était une forteresse stratégique à buts militaires aux IIIe, VIe et VIIIe siècles de l’hégire. Bien que la date exacte de la construction de cette forteresse ne soit pas indiquée, les archéologues, d’après les signes trouvés, croient qu’elle a été construite avant l’Islam. L’édifice de Manoutchehr Khân Kolbâdi date de l’époque qâdjâre. Cet édifice bâti à Sâri, a été construit sur ordre de Sardâr Djalil, l’un des chefs militaires de cette ville connu sous le nom d’Amiryyeh. Le style architectural de cet édifice est inspiré de l’architecture qâdjâre.
Il est divisé en deux parties : andarûni (parties privées de la résidence) et birûni (parties publiques). L’andarûni de l’édifice comprend deux étages et une cave ; à chaque étage, on retrouve un shâhneshin et des chambres. Le shâhneshin, dans l’architecture iranienne, est une pièce de l’andarûni réservée aux personnes de marque et généralement située dans la partie nord de l’andarûni. Le shâhneshin est plus vaste, avec des plafonds plus hauts que les autres pièces. Les autres pièces, elles, sont dénommées sedari, quand elles ont trois entrées, ou panjdari quand elles en ont cinq. Le shâhneshin en tant que salle de réception, est décoré. On y trouve souvent des tableaux ou des fresques au mur, ses portes-fenêtres sont faites de vitrages colorés et parfois, il y a un bassin d’eau au centre de la pièce. Le shâhneshin du second étage de l’édifice de l’Amiriyyeh est le plus beau de ce bâtiment. Il est orné selon les codes de l’art qâdjâr. Cet édifice est en bois et en brique.
Le palais de Safiâbâd est à visiter à Behshahr. Ce palais est plutôt ancien et date de l’époque safavide. Il a été restauré à l’époque pahlavi, dans les années 30, sur ordre de Rezâ Shâh, après sa destruction à l’époque qâdjâre. Les restaurateurs se sont efforcés de respecter l’architecture initiale et l’édifice continue donc à présenter ses caractéristiques safavides.
Le pont Mohammad Hassan Khân a été construit au XVIIIe siècle sur le fleuve Bâbolroud, dans la ville de Bâbol. Ce pont date de la période zand. Il a été bâti à l’issue de la conquête de Bâbol par Mohammad Hassan Khân le Qâdjâr contre Karim Khân Zand. En prenant Bâbol contre le Zand, cet ancêtre de la future dynastie qâdjâre consolida la position politique du clan qâdjâr dont le territoire était dans le Gorgân voisin. Ce pont possède sept arches principales, et deux arches secondaires dont la hauteur est de 11 mètres au-dessus du fleuve. Il est long de 140 m et large de 6 m. De l’époque de sa construction jusqu’en 1965, ce pont fut l’une des voies principales de la province du point de vue économique et communicatif reliant Bâbol à Amol. Il fut restauré sur l’ordre de Rezâ Shâh Pahlavi. La première caractéristique de ce pont est son architecture de l’époque safavide, mais ce qui est le plus surprenant, est que l’un des matériaux que son architecte a utilisé pour le construire est le blanc d’œuf.
La tour de Resket se trouve à Farim-Bakhsh, commune rurale de Dodângueh. Cet édifice date du XIe siècle. Cette vieille bâtisse à l’architecture remarquable possède également deux épigraphes écrites en calligraphie kufi et pahlavi sassanide. Il est en brique et de forme circulaire. En haut de cet édifice, il y a une épigraphe en calligraphie kufi ornée de moulages en plâtre, au-dessus de laquelle on peut voir des ornements en plâtre et en brique. Le sommet de la tour est voûté. Au-dessus de l’entrée de cette tour, il y a de jolis moulages en plâtre ainsi qu’autour des épigraphes. Ces moulages en plâtre contiennent des versets coraniques et des renseignements historiques. Cet édifice a été restauré deux fois : une fois en 1981 et la deuxième fois en 1989.
Le Mazândarân possède de nombreux autres monuments historiques. Citons pour finir le Jardin du roi, historiquement connu sous le nom d’Ashraf al-Belâd et la Tour de Lâdjim, qui accueillent chaque année les admirateurs du patrimoine historique de la province.
Le Mâzandarân est bien connu pour ses rivages. Il existe de nombreux sites touristiques et de loisirs dédiés aux sports et aux loisirs aquatiques, tout au long du littoral.
Les promenades en télécabine sont particulièrement recommandées à Namakabroud et à Râmsar. Les lignes de télécabine partent du bord de l’eau pour les hauteurs des montagnes d’Alborz, recouvertes des denses forêts hyrcaniennes du Mâzandarân. Ce voyage inoubliable, au-dessus de ce paysage, est très agréable. La tyrolienne est un autre divertissement pour parcourir le paysage verdoyant du pays d’une façon plus agréable et plaisante. Le trajet en vedette de Mâyâ à Râmsar sur la mer Caspienne, le seul en son genre en Iran attire aussi de nombreux touristes, en particulier originaires de pays secs.
Le Mâzandarân, géographiquement situé à proximité de la capitale iranienne et possédant une nature rare en Iran, attire chaque semaine des milliers de visiteurs. Mais l’attrait du Mâzandarân ne se résume pas à sa nature. Il possède également une longue histoire dont les traces sont visibles dans les nombreux édifices historiques ou préhistoriques qu’il est possible de visiter. Destination privilégiée des vacanciers téhéranais, le Mâzandarân a su également développer ses infrastructures touristiques et créer des centres de loisirs variés qui peuvent accroître l’intérêt d’un séjour de plaisance dans la région.
[1] https://www.iran-roads.fr/voyage/nord-iran/province-mazandaran/, page consultée le 24 février 2019.