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Les grandes inondations qui ont touché au début du printemps la plupart des provinces iraniennes ont commencé le 20 mars 2019 au nord de l’Iran en touchant plusieurs villes et villages des deux provinces du Mâzandarân et du Golestân. Deux jours plus tard, d’autres inondations ont touché la ville de Shirâz (sud) puis les provinces de l’ouest et du sud-ouest. Ce fléau naturel a mis en danger les populations de 25 provinces sur l’ensemble des 31 provinces du pays.
Des pluies torrentielles ont commencé le 17 mars 2019, dans les trois provinces du nord, c’est-à-dire au Mâzandarân, au Golestân et au Khorâssân du Nord. Pendant deux jours, les précipitations atmosphériques ont atteint plus de 300 millimètres dans la province du Golestân, tandis que la moyenne des précipitations annuelles de cette région est de 471 millimètres ! Dans certaines zones des provinces du Mâzandarân et du Khorâssân du Nord, pendant cinq jours, les précipitations ont dépassé de 50% à 70% les chiffres annuels. Selon les données météorologiques, ce taux de pluviosité est sans précédent depuis au moins 70 ans et d’après les experts, il s’agirait d’un cycle naturel d’inondations qui ne se produit qu’une fois tous les cent ans dans ces régions.
D’après le gouverneur du Mâzandarân, la quasi-totalité des villes de la province a été touchée à des degrés différents par submersions et débordements des rivières. Dans le département de Simorgh, les submersions ont été plus graves tant et si bien que quatre villages ont été évacués. Selon le Croissant rouge de la province du Mâzandarân, plus de 1591 personnes ont dû quitter leurs foyers pour se mettre à l’abri des inondations dans l’ensemble de la province.
Dans la province du Golestân, les inondations ont touché plusieurs villes dont Gonbad-e Kâvous, Bandar-e Torkaman, Gomishân et surtout Aqqalâ. Les pluies torrentielles ont causé le débordement des deux principales rivières de la région, c’est-à-dire Gorgân-Roud et Qare-Su.
Dans ces trois provinces du nord, les inondations ont touché les habitations et les champs agricoles, mais aussi les infrastructures (réseaux routiers, chemins de fer, aéroports, réseaux d’eau potable et d’électricité…), ce qui a rendu plus difficiles les opérations de secours dans un premier temps, d’autant plus que la pluie n’a pas cessé de tomber dans la plupart des zones touchées.
Les opérations de secours ont été locales et spontanées dans un premier temps, puis une mobilisation générale a été initiée par le gouvernement, les organisations de secours et les forces armées (armée nationale et le Corps des Gardiens de la révolution islamique) en vue de secourir la population.
La ville de Shirâz, chef-lieu de la province du Fârs (sud) a été surprise par une vague de pluies torrentielles le 25 mars. Une deuxième vague d’inondations a touché la ville le lendemain. Le premier jour, la pluie a commencé vers 8 heures du matin, avant d’être suivie par une violente tempête de grêle. Les inondations ont surpris la ville après moins de deux heures de pluie diluviales. Le débordement de la rivière Ab-e Zangui a rapidement submergé Darvâzeh Qorân (Porte du Coran) à l’entrée nord-est de Shirâz, où s’est produite la catastrophe principale. Les inondations ont été malheureusement accentuées à cause du comblement inapproprié par la mairie, il y a une quinzaine d’années, des canaux naturels ou artificiels qui existaient autrefois pour dévier les cours d’eau saisonniers. Les inondations du 25 mars à Shirâz ont été malheureusement meurtrières et ont fait une vingtaine de victimes dès les premières heures du fléau. Le lendemain, une partie du centre-ville et des quartiers de l’est de la ville a été submergée.
Les provinces qui se situaient dans les montagnes du Zagros et la province du Khouzestân ont été touchées par deux vagues successives de submersions, de débordements de rivières et d’inondations. D’abord du 25 à au 29 mars, puis à partir du 31 mars.
La catastrophe a commencé avec des pluies diluviales (jusqu’à 400 millimètres en l’espace de 48 heures dans certaines régions). Les provinces les plus touchées furent le Lorestan, le Kurdistan, Kermânshâh, Ilâm, Tchahâr Mahal-Bakhtiyâri, Kohkilouye-Boyer Ahmad et le Khouzestân.
ةtant donné la durée et l’intensité des précipitations atmosphériques tout au long du mois d’avril (chutes de pluie et de neige), plus de 20 provinces iraniennes ont été mises en état d’alerte. Dans certaines zones sinistrées, les premiers secours sont terminés et on est passé à une deuxième phase d’aides aux populations touchées. Néanmoins, d’autres régions souffrent encore du risque de submersions et d’inondations successives. La tâche est immense pour évacuer les zones menacées, reloger les sinistrés, évaluer les dégâts, reconstruire les infrastructures endommagées, les écoles, les habitations, etc.
Le gouvernement, les organisations de secours et les forces armées ont mobilisé tous leurs moyens et leurs tâches sont soutenues par des initiatives locales des zones touchées, mais aussi les aides citoyennes des habitants d’autres régions iraniennes.
Il est difficile pour le moment d’évaluer le montant des dégâts matériels causés par les inondations du début du printemps 2019 en Iran, pourtant, selon les premières estimations, des secteurs du logement urbain et rural, de l’agriculture et des infrastructures ont subi de très importants dégâts.
Selon les derniers bilans officiels, au moins 77 personnes ont perdu la vie dans différentes régions iraniennes à cause des inondations, et plus de mille autres ont été blessées. Après les inondations sans précédent du début du printemps 2019, le gouvernement iranien a promis que dans la reconstruction des zones sinistrées des différentes provinces du pays, l’accent serait mis, entre autres, sur une meilleure gestion des cours d’eau saisonniers, des ruissellements, et des installations hydrauliques (barrages, canaux…) pour empêcher la survenance des fléaux naturels de cette envergure sur l’ensemble du territoire national.