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Neour, un lac d’eau douce à la frontière entre les provinces d’Ardebil et du Guilân
Le lac Neour se situe à la frontière administrative entre les deux provinces d’Ardebil et du Guilân, à 48 kilomètres de la ville d’Ardebil.
D’une superficie totale de 210 hectares, Neour est en réalité composé de deux petits lacs qui se rejoignent au printemps et forment un lac unique. La profondeur moyenne du lac varie entre 5,5 et 13 mètres.
Le nom du lac, prononcé « Neour » en persan, vient du mot mongol « Nuur » qui signifie « lac ». En azéri, le lac s’appelle « No’our » ou « Nohour » (selon les différents dialectes) et signifie « lac qui n’est pas alimenté par des cours d’eau extérieurs ». Cela étant dit, le lac Neour de la province d’Ardebil n’est pas le seul lac des régions azéries portant ce nom, car il y a dans la République d’Azerbaïdjan trois petits lacs portant le même nom. Il faut noter pourtant que le mot d’origine était un nom commun en mongol, et il est devenu nom propre en azéri tout en gardant sa signification première.
Neour est un lac d’eau douce situé à une altitude de 2500 mètres par rapport au niveau de la mer sur les montagnes Baqrou (Tâlesh). Le lac est alimenté en eau par de nombreuses sources, mais aussi par la fonte des neiges des hauteurs qui l’entourent. Le débit de ces sources varie chaque année en fonction du taux des précipitations atmosphériques.
Le lac s’est formé sur des montagnes qui appartiennent à l’Éocène supérieur, il y a 37 millions d’années. En 1987, un petit barrage hydraulique a été construit sur l’unique sortie d’eau du lac pour permettre aux agriculteurs de la région de se servir de l’eau du lac pour arroser leurs terres.
Le lac a une situation stable qui a favorisé autour l’apparition d’une végétation variée, abritant chaque année des oiseaux migrants pendant plusieurs mois.
Le site est protégé par l’Organisation nationale de la protection de l’environnement qui y a strictement interdit la chasse de toutes les espèces d’oiseaux.
Le lac Neour revêt une importance toute particulière pour l’écosystème de la région, mais aussi pour le secteur agricole, car il permet l’irrigation d’une partie des fermes et des jardins de la province d’Ardebil, l’élevage et l’apiculture. Depuis une vingtaine d’années, le lac Neour est devenu également un site naturel de pisciculture grâce à l’existence des gammares. Les gammares sont des petits crustacés qui vivent dans les eaux douces. Pour contrôler la population de ces crustacés et préserver la qualité des eaux douces du lac Neour, l’Organisation nationale de la protection de l’environnement y a autorisé, depuis près de vingt ans, l’élevage limité des truites. Les pisciculteurs mettent les jeunes truites dans le lac au printemps et les pêchent toutes avant l’hiver avant que le lac ne gèle. Pendant ce temps, le lac Neour devient un centre important de la pêche de loisir et sportive.
Certaines années, il arrive que l’Organisation nationale de la protection de l’environnement décide de permettre aux pisciculteurs de libérer certaines espèces de brochets dans le lac afin d’empêcher que les petits crustacés ne l’envahissent de manière dangereuse.
Depuis plusieurs années, le lac Neour est devenu également une destination touristique importante de la province d’Ardebil. La beauté du site attire des milliers de voyageurs et certains y campent pour un ou deux jours.
Le lac Neour constitue le point de départ ou la destination de randonnées pédestres au printemps et en été. Ces randonnées de deux à quatre jours se réalisent en grands et petits groupes sur plusieurs itinéraires entre le lac et différents lieux de Tâlesh, dans la province du Guilân. Cela permet aux randonneurs de passer d’agréables moments en haute montagne, la forêt hyrcanienne et le littoral de la mer Caspienne, en visitant plusieurs cavernes et chutes d’eau, ainsi que les villages pittoresques de Tâlesh, notamment le village de Soubatan. C’est l’occasion pour les randonneurs de profiter des beautés naturelles de leur itinéraire, de découvrir les différents aspects de la vie animale et végétale de la région ainsi que les activités des populations rurales. À vol d’oiseau, le lac se situe à quelque 30 kilomètres du littoral de la mer Caspienne. Au printemps, les randonneurs ont l’occasion de se promener dans les vallées couvertes de fleurs des montagnes Tâlesh et du lac Neour. En été, ils peuvent visiter les tentes des nomades et profiter de leur hospitalité.