N° 17, avril 2007

Perspective iranienne : progrès médicaux et mise au point d’un nouveau médicament contre le sida


Farzaneh Hedjazi


La révolution islamique de 1979 en Iran marqua la société iranienne dans tous les domaines. Cette révolution, aux objectifs d’abord politiques et religieux, visait également l’accélération du procès du développement économique et social, car le gouvernement du Shâh s’était révélé incapable d’y investir les ressources financières du pays, en particulier les importants revenus du pétrole. Sur ce, à côté du profond changement social, politique et surtout idéologique, de nombreux progrès économiques, techniques, industriels, hygiéniques, éducatifs et notamment scientifiques eurent lieu après la Révolution. C’est dans ce même contexte que les avancées médicales et pharmaceutiques du pays sont à remarquer. On peut citer par exemple l’éradication totale de la poliomyélite dans les années 90, la diminution sensible du taux de mortalité maternelle et infantile, ou l’augmentation de l’espérance de vie des Iraniens. On peut également citer la virtuosité des médecins iraniens dans le traitement des maladies cardiaques, les greffes et les traitements contre la stérilité (effectués en particulier dans l’excellent centre de traitement de la stérilité de Yazd). Pour certains experts, cette virtuosité est le résultat des huit années de guerre, les conditions particulières des opérations chirurgicales en temps de conflit et les blessures qui obligent souvent les médecins à prendre des décisions rapides, justes et sûres, leur donnant une maîtrise certaine de leur métier. Et, en effet, des progrès médicaux sont à constater dans tous les pays qui ont eu à subir une période de guerre.

Affiche de présentation de l’IMOD

C’est dans le sillage des évolutions et progrès médicaux dus à la guerre que les nouveaux succès de ce pays en ce domaine sont à remarquer : la découverte d’un nouveau traitement contre le sida et l’ouverture d’un Centre médical de neurotraumatologie, ayant pour but la découverte et le développement des méthodes de réparation des dommages causés à la moelle épinière, qui a expérimenté avec succès une nouvelle méthode de traitement mis au point par les chercheurs iraniens, et finalement, l’inauguration du plus grand centre de production de médicaments innovants de l’Ouest de l’Asie.

Le 4 février 2007, le ministre iranien de la Santé annonça l’homologation d’un nouveau médicament contre le sida, découvert par les chercheurs iraniens, baptisé "IMOD". Les médicaments antisida classiques aident les malades séropositifs, mais après un certain temps, ils ne sont plus capables de contrôler la prolifération du virus HIV. Le virus HIV attaque le système immuno-défensif, surtout les lymphocytes CD4 où il pénètre, s’y multiplie et se déverse ensuite dans le sang après la mort de la CD4. La destruction des CD4 et leur diminution jusqu’à moins de 500 entraîne le stade C ou stade SIDA déclaré de la maladie. Les recherches montrent que les médicaments anti-virus sont incapables de restreindre la multiplication des virus après un certain temps. Pourquoi ? On ne le sait pas encore.

Centre de production des médicaments innovants, Institut Pasteur

Quoiqu’il en soit, ce problème incita les chercheurs iraniens à trouver un moyen de fortifier le système immunitaire du corps au lieu de combattre le virus.

Après 5 ans et avec la collaboration de 15 centres médicaux, cette recherche porta enfin son fruit, l’IMOD. Ce remède, à base végétale, a moins d’effets secondaires que les médicaments anti-virus. En outre, il suffit pour un patient de se faire injecter l’IMOD 90 jours de suite pour pouvoir mener un an de vie normale, car le nombre des cellules CD4 reste élevé. Ainsi, la consommation simultanée des remèdes anti-virus classiques et de l’IMOD peut donner un nouvel espoir de guérison aux malades du sida.

Le 5 février, au lendemain de l’annonce de la découverte de l’IMOD, le Centre médical de neurotraumatologie a été inauguré en présence du président de la République, Mahmoud Ahmadinejâd et du ministre de la Santé, le docteur Bâgheri Lankarâni.

Une nouvelle méthode de traitement des dommages nerveux, mise au point par les chercheurs iraniens, est appliquée dans ce centre. Dans cette méthode, les cellules de Shwann du patient sont injectées dans sa moelle épinière ce qui, avec la multiplication des cellules gliales, permettra aux patients de guérir. D’après le directeur du projet, cette méthode a été testée sur 30 personnes. 40% d’entre elles ont guéris, 35% n’ont eu aucun signe particulier, tandis que les premiers signes de guérison apparaissent chez les autres patients.

La dernière bonne nouvelle en ce domaine a été l’inauguration récente d’un nouveau centre iranien de production à échelle industrielle de médicaments innovants. Ce centre portera l’Iran au premier rang des producteurs de médicaments de l’Asie du Sud-Ouest. Affilié à l’Institut Pasteur iranien, ce centre produira du vaccin contre l’hépatite B, de l’érythropoïétine, de l’interféron alfa et d’autres médicaments jusqu’alors importés de l’étranger.

L’inauguration de ce centre est un grand pas vers le progrès, puisque l’Iran a jusqu’ici été obligé d’importer ces produits ; mais désormais, il pourra même peut-être les exporter.


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