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Le terme italien "commedia dell’arte" est connu en France sous le nom de la comédie italienne ou bien la comédie de masques. L’ " arte " fait allusion à la fois à un savoir-faire, à une technique et au professionnalisme des comédiens [1].
Cette comédie est née à Padoue, en Italie, en 1545. Dès lors, les comédiens amateurs [2] décidèrent de travailler professionnellement afin de devenir des comédiens "dell’arte". Chaque troupe de théâtre rassemblait de 9 à 20 personnes. Les lieux de représentation n’étaient pas fixes et ces troupes itinérantes se déplaçaient constamment d’une région à l’autre.
Un des traits distinctifs de ce type de théâtre est l’utilisation de masque. Il ne couvrait pas le visage complètement et prenait souvent la forme d’un demi masque. On doit ajouter que grâce à la commedia dell’arte, les femmes trouvèrent l’occasion d’apparaître sur scène. Un autre élément essentiel était que les acteurs improvisaient leurs paroles ; il existait un canevas [3] autour duquel les comédiens élaboraient leurs dialogues durant le spectacle. Parfois, on improvisait selon les réactions des spectateurs pour les faire rire.
Quelques personnages importants de ce genre de la comédie sont :
- Les deux zannis très connus, qui jouent le rôle des valets :
Arlequin le valet gourmand, agile, moqueur, toujours avec un masque noir, et Brighella le valet sérieux et artificieux.
- Pantalon, un vieux marchand tantôt riche tantôt au bord de la faillite, et le Docteur un homme orgueilleux, sont des exemples de la catégorie des vieillards.
- Le Capitan, Matamore, Spavento, qui incarnent les soldats
- Les amoureux qui ont un caractère naïf mais savent comment tromper les vieillards. Isabella et Colombine sont les personnages connus appartenant à cette catégorie.
En se diffusant dans toute l’Europe, la comédie italienne inspira surtout les grands auteurs français. L’un d’eux, Molière, fréquenta les troupes italiennes qui l’incitèrent à écrire des pièces comme Tartuffe, en ayant recours à la technique de la nouvelle comédie qu’elle avait apportée. Une des caractéristiques principales de ces pièces étaient qu’elles avaient toujours une fin heureuse.
C’est au XVIIIe siècle que Carlo Goldoni, que l’on surnomma le "Molière italien", changea le court de la commedia dell’arte, notamment en éliminant la présence du masque.
Hormis quelques pièces qui furent jouées au XIXe et au XXe siècle, la commedia dell’arte fut peu à peu oubliée au XIXe siècle.
[1] Ghavimi, Mahvash, Shâhin, Shâhnâz. Le Théâtre en France. Téhéran, Presse Universitaire d’Iran, 1996. p.17
[2] En italien : dilletanti
[3] Scénario réglé d’avance