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Découvertes archéologiques aux abords du golfe Persique : “Bardak siâ” est remis à l’étude
Vers la fin de l’année dernière, dans un village aux alentours de la ville de Borâzjân, nommé Dorûdgah, lors d’opérations de fouilles d’un palais achéménide appelé Bardak sia, un morceau de pierre fut extrait. Appartenant vraisemblablement au fronton du palais dont les restes de motifs sculptés ressemblent beaucoup aux motifs de Persépolis, il est d’une grande importance pour les archéologues. Les bases des colonnes de Bardak sia, palais achéménide d’une région péninsulaire au confluent des deux rivières Shabûr et Dalaki, avaient été découvertes, en 1357, à douze kilomètres au nord de la ville de Borâzjân.
Le centre du palais Bardak sia, comme l’Apadana de Persépolis repose sur 36 colonnes, 6 rangées de six colonnes. Jusqu’à présent, seules, 16 colonnes ont été extraites. La base des colonnes a la forme d’un cube aux dimensions de 63 centimètres de côté et 20 centimètres de haut. Lors de la suite des fouilles, au début de l’année 1384, dans le palais de Bardak sia, on a pu retrouver d’autres vestiges de motifs sculptés qui semblent remonter à l’époque de Darios 1er, sous forme d’une pierre sculptée en caractères cunéiformes. Selon les spécialistes, ce relief serait écrit en nouveau babylonien, compte-tenu de la présence de reliefs semblables à la cité royale de Persépolis, écrits tous en trois langues, avec à côté des inscriptions en nouveau babylonien, des textes d’ancien persan et d’hilami. Les archéologues pensent pouvoir trouver d’autres inscriptions dans les deux autres langues pour ainsi éclairer certains points historiques comme la personnalité du constructeur et la date précise de la construction du palais de Bardak sia. Le professeur Ehsân Iakhmâi, responsable des recherches sur le palais de Bardak sia, a déclaré : "Dès que nous avons découvert la pierre en question, nous en avons aussitôt donné la photo au professeur Majîd Erfehi, spécialiste des langues anciennes".
Les études des linguistes ont montré que cette pierre en nouveau babylonien était une partie d’un texte dont voilà la traduction : "J’ai mis sur le fronton de la ville... "En plus de cette pierre, d’autres inscriptions sur une grande pierre ont été découvertes qui montrent des lignes antiques parallèles dans une petite partie. Ces découvertes ont poussé les archéologues à étendre leurs recherches. Ils ont découvert au même endroit, d’autres motifs taillés, sur trois autres pierres retournées. Bien que ces pierres soient encore sous terre, l’équipe des chercheurs tente de les extraire mais vues les similitudes dans la qualité des pierres, leur couleur et leurs dimensions ainsi que les motifs qu’elles représentent, il semble que les vestiges encore sous terre soient de la même nature. De même, dans la région des recherches et de la découverte de ces pierres, plus de mille autres pierres ont été découvertes. Certaines avaient gardé de façon évidente, des motifs sculptés de mains, de partie d’ombrelle, de couronne royale, de barbe de soldat et de parties de visage et des yeux. Une des pierres sculptées du fronton du palais de Bardak sia, montre le roi de derrière, en train de quitter le palais. (bien que le motif ait disparu), avec un parasol au dessus de la tête. Etant donné que la couronne est plate et dépourvue de motif, il semblerait que comme dans les couronnes du roi, dans certains reliefs de Takhte jamshîd, elle aurait été recouverte d’une pellicule d’or. La différence des ombrelles du palais de Bardak sia avec celles des reliefs de Persépolis, réside dans la bordure décorée de ces ombrelles qui est absente dans les reliefs de Persépolis. De plus la pierre utilisée dans le palais de Bardak sia est un peu plus foncée que celle utilisée à Persépolis. ہ ce sujet, le professeur Ikhmâi estime que la couleur foncée de la pierre vient de
la poussière noire qui a été retrouvée sur la pierre de l’entrée. D’après lui, cette poussière viendrait des pierres de l’entrée qui auraient été réduites en poussière suite à l’attaque et au grand incendie dont les signes évidents existent dans les parties intérieures du palais.
Mais la plus importante découverte du palais de Bardak sia est les quatre morceaux d’or qui remontent à 2500 ans, d’un poids total de 3kg 200 et qui ont été découverts au pied d’une des colonnes du salon central du palais. Trois de ces morceaux d’or ont la forme d’une épaisse feuille plissée et le quatrième morceau semble être la partie supérieure d’un vase datant de la période Achéménide et qui a une simple ligne sculptée au sommet. Quant aux trois feuilles d’or plissées sur les côtés, il est difficile d’en deviner l’utilisation, cependant il semblerait que ces feuilles d’or auraient servi de couverture aux portes du palais ou à la pierre du fronton qui, à l’époque achéménide, était sculptée sur des feuilles d’or épaisses. Le professeur Ikhmâi pense que ces feuilles doivent être portées à haute température dans un laboratoire spécialisé, pour pouvoir être séparées et ainsi en connaître la nature exacte et le secret. Ces plaques d’or nous rappellent les tables d’or de Darios, découvertes sous le pied des colonnes du palais de l’Apadana de Persépolis. Si elles ne comportent aucune trace d’écriture, le fait qu’elles aient été découvertes sous les colonnes du palais de l’Apadana peut nous conduire à croire que
l’or avait chez les Perses de l’Antiquité, un rôle sacré et que le fait de placer ce métal sous les colonnes et les piliers du palais du roi signifiait de façon symbolique que le palais du roi était construit sur l’or. Il faut noter que l’or utilisé dans le palais de Bardak sia est de haute qualité et était peu utilisé par les Achéménides. De toutes façons, il faudra attendre que de nouvelles découvertes nous en apprennent plus sur ce sujet. Après la découverte des plaques d’or, ce fut le tour de morceaux d’os, de coq de pierre, de griffes d’aigles et de nombreux vestiges de poteries de l’époque des Achéménides aux alentours du palais. La question est de savoir pourquoi près de 28 ans après la découverte du palais de Bardak sia dans la région du golfe Persique, les archéologues se sont remis à la recherche de ces précieux vestiges. D’après le compte rendu du professeur Ikhmai, le palais de Bardak sia a été fortement endommagé par les paysans de la région et a subi d’importants dommages. Avec la découverte d’un autre palais datant de l’époque Achéménide, en 1351 dans la ville de Borâzjân, à une trentaine de kilomètres du golfe Persique, remontant selon les spécialistes, à l’époque du grand Korosh et la découverte d’un autre palais appelé Sang sia dans la région de Tchatût, province du Dachtestân, à cinq kilomètres environ du palais de Bardak sia, il apparaîtrait que la région du littoral du Borâzjân en raison de sa proximité avec le golfe Persique et de son importance économique pour les empereurs Achéménides, représentait un lieu de prédilection pour l’édification d’un tel ensemble de palais. Si la région de Tamukkan a été signalée dans les tables retrouvées à Persépolis, Taoxn que les géographes de l’Antiquité comme Astrabû, Batlamiûs et Palini situaient sur le littoral du golfe Persique, peut être interprété comme cette région de Borâzjân et de son ensemble de palais car Narrûs, capitaine de la flotte d’Alexandre le Grand rapporte aussi l’existence d’un palais royal perse dans la région de Taoxn. Nous pouvons donc avancer cette hypothèse que la situation stratégique de cette région du littoral de Borâzjân "Taoxn", à l’époque des Achéménides, en avait fait un centre politique et administratif dans la région sud de Persépolis. La traduction des pierres et des recherches plus précises sur cette cité royale achéménide, permettront peut être, de comprendre le rôle historique de cette région et de retrouver les signes de la présence des Achéménides dans la région du golfe Persique.