|
Christophe Durand-Le Menn est né à Chartres en 1974. Membre de la Société des Gens de Lettres, il a été le lauréat en 1991 du Concours National des Jeunes Poètes de France (Région Nord), organisé par la Société des poètes et artistes de France. Il a fait ses études secondaires à Charleville-Mézières et ses études supérieures à Rotterdam et à Reims (Lettres et Arts). Il a publié, à ce jour, six recueils de poèmes, dont L’altération des contours aux Editions Le Manuscrit (Paris, 2005) et Edward Hopper : en regard de ses tableaux, poèmes en collaboration avec Béatrice Libert, aux Editions Poiêtês (Luxembourg, 2006). Sa poésie est "quête de ce que le quotidien peut présenter d’inouï, de merveilleux et d’inaccoutumé" (Jalel El Gharbi, in "La Presse de Tunisie", le 09/01/2006).
1.
J’ai pris des clichés
L’autre nuit
De ton corps chaud
J’ai photographié
Mentalement
Ton visage ton doux visage
Aux yeux fermés
Sur des rêves inconnus
Et mouvants
Plus tu t’éloignes
Et plus j’ai besoin de toi
Je me suis penché
Sur ta vie
Sur mon sort dévolu
J’ai photographié
Mentalement
Ton visage ton doux visage
Aux lèvres aimées
Qui ne m’embrassent plus
Comme avant
Plus tu t’éloignes
Et plus j’ai besoin de toi
2.
Elle ne dort pas encore
Les yeux grands ouverts dans le noir
(Je te reconnais bien là)
On n’ose plus respirer
L’eau a coulé sous les ponts
Mais
C’est toujours le même visage
(Je te vois,
Tu sais que je te vois)
On n’ose plus bouger
Les yeux grands ouverts dans le noir
Dehors la vie continue
Les voisins la rue les voitures
(Je m’approche et dépose un baiser sur ton front
…
Comme ça)
On n’ose plus fermer les yeux de peur de
De peur de
L’eau a coulé sous les ponts
Elle ne dort pas encore
3.
Je suis sur le balcon
Avec un tilleul-menthe
Je regarde la rue
En bas
Il y a des autos
Des scooters
Des motos et des rollers
Il y a une fille qui crie
De temps en temps
(Les filles crient souvent
La nuit
En descendant la rue de Rennes
- Je n’ai jamais trop su pourquoi)
Je suis sur le balcon
Avec mon tilleul-menthe
Et l’impression
Troublante
D’entamer
L’autre versant de ma vie
(Extraits de L’altération des contours, Paris, Ed. Le Manuscrit, 2005).
Les platanes
Je t’emmènerai
Là
Sous un de ces platanes
Qui bordent la fontaine
Ce sera le printemps,
Le début du printemps
Je t’embrasserai
Là
Sous un de ces platanes
(Ta robe à la persane
Et mes jambes de laine)
Ce sera le printemps,
Le début du printemps
Je graverai
Nos prénoms
Dans l’écorce tendre
D’un amour naissant
Ce sera le printemps,
Le début du printemps
© Christophe Durand-Le Menn, février 2006 (inédit).
Myosotis
Si j’écris
Ici
C’est pour te dire
Que tout va bien
Je pense à toi
Je pense à nous soir et matin
Même si je sais
Je sais que
Maintenant n’y changera rien
Je pense à toi
Je pense à nous soir et matin
© Christophe Durand-Le Menn, juin 2007 (inédit).
1)
Les mains dans les poches
Tu arrives
Rue de Rennes
Au milieu de la foule
Qui t’entraîne
Devant les vitrines
Anxieux tu t’accroches
Non sans peine
A la rive
Gauche du sang qui coule
Dans les veines
D’un trottoir en ruine
2)
Il y aurait d’autres choses
Du sable fin sur la plage
Des voyageurs sur l’océan
Et du soleil dans le ciel azuré
Il y aurait d’autres choses
De l’espoir dans mon thermos
Que je boirais
Dans un gobelet en plastique
A l’ombre de désirs inavoués
3)
Le vent glisse sur la Seine
La Seine
Le Pont des Arts
Rien ne les gêne
Rien
Qu’ils ne trouvent bizarre
Non
Ce n’est pas le vent
C’est la froide réflexion
Qu’elle a dû se faire
(Parlant de votre histoire)
Qui te glace le sang
(Extraits de "Une autre que toi", à paraître)
© Christophe Durand-Le Menn, 2007.