N° 35, octobre 2008

Parc national du Golestân


Mortéza Johari


Les parcs nationaux sont l’un des éléments essentiels du patrimoine naturel national de nombreux pays, tant du point de vue écologique, scientifique et éducatif que touristique. Le parc national iranien du Golestân a une situation privilégiée au niveau national et international en tant que réserve unique de biosphère. Il y a une cinquantaine d’années, "la forêt du Golestân" (jangal-e Golestân) était un terrain de chasse privilégié. Il fut ensuite rebaptisé du nom de la région d’Almeh et Ishki, puis d’Almeh pour ensuite devenir, jusqu’à la Révolution de 1979, le parc Mohammed-Réza-Shah. Ce parc se vit décerner le titre de réserve de biosphère en 1997 et fut rebaptisé parc du Golestân à la suite de la Révolution.

Le parc national du Golestân est situé à l’extrémité est des forêts boréales d’Iran et entre les villes de Gonbad-é-Kâvous et Bojnourd, dans une région montagneuse situé à l’est de la chaîne d’Elbourz. La grande route de Téhéran-Machhad passe au milieu du parc. La physionomie du parc est variable et comprend notamment des montagnes sèches rocheuses, des vallées, collines et forêts montagneuses, des steppes montagneuses ou encore des plaines plates et sèches à l’est du parc. L’altitude oscille entre 450 m - à Tangrâh - et 2400 m - au sommet de Diurkoji - au dessus du niveau de la mer. Ce parc est divisé par une vallée où coule la rivière Mâdar-sû. Ce parc rassemble des paysages très variés, différentes montagnes et vallées n’ayant pas de physionomie monotone. La présence de nombreux microclimats dans les vallées contribue également à développer la diversité végétale du lieu. Au cours des dernières années, l’écotourisme s’y est considérablement développé du fait de la présence de rivières, sources, cascades, forêts ainsi que de nombreuses espèces d’animaux et de plantes rares.

Vallée d’Almeh
Photos : Morteza Johari

Les montagnes du parc

- A l’est et au sud-est : les montagnes de Qareh-Darreh, Almeh, Kuh-Sorkh. Ces montagnes contiennent de vastes pâturages et des arbres de genièvre (sorte de cyprès).

- Au nord et au nord-ouest : les montagnes de Zâv, Dâsh-Kharman, Qareh-Qashli et Qurtu. Ces montagnes abritent de nombreuses forêts denses ou plus clairsemées.

- A l’ouest et au sud-ouest : les montagnes d’Alu-Bâq, Golestân, Ishki, Kondesku et Dasht-e Shâd, qui sont essentiellement forestières.

- Au centre : les montagnes de Diurkoji, Sûfi et Qurchi, couvertes de pâturages arborisés.

Les vallées du parc

Parmi les vallées les plus connues du parc, on peut notamment citer :

- La vallée d’Almeh, qui s’étend de l’extrémité nord de la plaine de Mirzâ-Bâylu à la fontaine d’Almeh.

- La vallée d’Aq-Su, située au sud du parc.

- La vallée d’Abshâr (cascade), magnifique vallée située à côté de la route Téhéran - Mashhad et 5 km de l’est de Tang-e Gol, qui est notamment réputée pour sa haute cascade.

- La vallée de Savâr-Bâqi, qui s’étend de derrière les bâtiments de Tang-e-Gol à la plaine de Savâr-Bâqi.

- La vallée d’Ali-Dâli, belle vallée arborisée contenant de nombreuses sources se déversant dans la rivière Douq ou Mâdar-sû.

-La vallée Jamshid-Abâd, essentiellement forestière.

Plaine de Mirzâ-Bâylu

Climat

Le parc national du Golestân, bien que situé à l’extrémité est des forêts de l’Hyrcanie, est fortement exposé à l’humidité provenant de la mer Caspienne apportée par des vents d’ouest. Les précipitations sont néanmoins moins importantes à l’est. Le parc national du Golestân possède également de nombreuses sources d’eau, qui ont notamment favorisé le développement de l’éco-tourisme. La diversité des climats a également favorisé l’apparition d’une flore et d’une faune très diversifiées.

Les forêts

Elles se situent pour la majorité dans la partie occidentale du parc, les arbres principaux étant le chêne-vert (yeuse) ainsi que le bouleau.

- Les forêts hyrcaniennes des basses terres de la région

Ces forêts couvrent la partie ouest du parc et s’étendent tout au long de la vallée de la rivière Mâdar-su vers l’ouest et le sud, dans les régions de Khân-Douchân et les versants du nord de la montagne Alu-Bâq.

Ces forêts couvrent généralement les terres jusqu’à 1000 m d’altitude.

Vallée de Tang-e Gol

Les arbres les plus communs du parc national du Golestân sont le chêne-vert (yeuse), le bouleau, l’azédarac et l’aulne ; les arbrisseaux tels que le prunellier, le crataegus et le framboisier forment un couvert végétal sous le feuillage des arbres. Le sol de la forêt est couvert de fougères et de mousses, visibles également sur les troncs des arbres.

- Les forêts hyrcaniennes des hautes terres de la région

La partie ouest du parc est couverte d’une forêt plus clairsemée, adaptée à l’altitude (1000 à 2000 mètres), qui comprend essentiellement le chêne-vert, le bouleau et le frêne, sous lesquels se trouve un couvert d’arbrisseaux de crataegus et de framboisiers. Le sol de la forêt est couvert de fougères, d’astragales, de primevères et de joncs.

Ces forêts couvrent en grande partie les montagnes de Bil-Kuh, les versants de Soltân-Hubi, Savâr-Bâq, les hauteurs d’Alu-Bâq et de Kondesku.

- Les bosquets hyrcaniens

Des bois et des bosquets entourent généralement les forêts hyrcaniennes des régions hautes et basses du parc. De plus, une grande partie des versants du sud des montagnes d’Alu-Bâq, de Kondesku, et de Dâsh-Kharman sont également couvert de bosquets.

Les arbres et arbrisseaux principaux de ces bosquets sont les diverses espèces de plantes lactifères, de crataegus et d’églantiers. Le sol de ces bosquets est couvert de nombreuses plantes herbacées.

Les animaux

- Les invertébrés des forêts

Outre les nombreuses espèces d’arbres, arbrisseaux et plantes herbacées, le parc du Golestân abrite également beaucoup d’animaux vertébrés et invertébrés. Malheureusement, nous ne disposons que de peu d’informations sur les animaux terrestres et la flore bactérienne du parc.

Plus de 70 espèces de champignons ont été recensées.

Parmi les invertébrés qui vivent dans les forêts à même le sol, on peut citer : les gastéropodes, les colimaçons forestiers et les limaces qui sont herbivores. Les arthropodes, et notamment de nombreuses espèces d’araignées, de scorpions et de mille-pattes, ainsi que de nombreux insectes : courtilières, grillons, fourmis, termites, dermoptères, coléoptères... Tous ces invertébrés vivent dans le sol et plus particulièrement dans les feuilles pourries. Le tronc des arbres constitue des abris pour d’autres insectes xylophages vivant dans les bois.

Tangrâh

Les différentes espèces d’invertébrés vivant dans le parc sont si nombreuses que les recenser nécessiterait plusieurs volumes. Ces invertébrés sont d’ailleurs essentiels à la survie de l’écosystème du parc national du Golestân en ce qu’ils servent de base alimentaire à de nombreuses espèces d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens ainsi qu’à certains mammifères.

Près de 1240 espèces d’invertébrés y ont été recensées jusqu’à présent, sans compter les espèces demeurant inconnues. Car selon les estimations, les espèces non-répertoriées et inconnues du parc sont beaucoup plus nombreuses que les espèces connues.

- Les vertébrés des forêts

Il existe sur l’ensemble du parc national du Golestân des habitats nombreux et variés adaptés à la vie des animaux sauvages de la région. Parmi eux, le cerf élaphe est tout particulièrement à signaler. Son habitat est une combinaison d’arbres hauts et vieux couverts à la végétation touffue et de clairières ou de prés situés en lisière de forêt. On peut ainsi voir le cerf élaphe dans les régions de Takht-e-Abshâr, Savâr-Bâqui et Takht-e Kord. Cet habitat est également le lieu de vie d’autres espèces telles que le chevreuil, l’ours brun, le léopard, le lynx, le sanglier, le porc-épic et des oiseaux comme l’épervier, l’aigle, le faisan, la colombe, le hibou, le pic, le geai des chênes et la mésange charbonnière.

Tangrah

- Les vertébrés des régions de steppes

Les steppes qui comprennent la plaine de Mirzâ-Bâylu et les collines des alentours, la partie sud du parc, la vallée d’Almeh et les montagnes des alentours jusqu’à Sulgurd, sont le lieu de vie d’une multitude d’animaux tels que la gazelle, le lièvre, le loup, le chacal, le renard, le léopard et diverses espèces de rongeurs. On peut également y trouver des perdrix, l’aigle royal, le guêpier d’Europe et la sittelle, ainsi que des reptiles tels que diverses espèces de tortues, de lézards et de serpents.

- Les vertébrés des régions montagneuses

Ces régions comprennent les hauteurs de Diur-koji et le sommet d’Alu-Bâq, point culminant du parc. Cette région est l’habitat favori du chamois, du léopard et de l’ours brun. On y trouve également des perdrix et des aigles royaux, ainsi que de nombreux lézards Lacertidae et Agamidae.

- Les animaux marins du parc national du Golestân

La rivière de Mâdar-su, qui traverse le parc, a permis d’ajouter aux espèces terrestres des espèces aquatiques : dix espèces de poissons, amphibies, une importante population d’insectes, d’invertébrés ou de vertébrés. De plus, le canal souterrain de Mirzâ-Bâylu est le lieu de vie d’une espèce très rare de poisson au nom scientifique de Capoeta capoeta.


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3 Messages

  • Parc national du Golestân 28 avril 2012 12:56, par ZELKO Joëlle

    Bonjour,j’ai regardé cette semaine sur la chaine ARTE,les documentaires consacré aux parcs nationaux en IRAN,et je suis émerveillée d’avoir vu autant de beauté en faune, flore,paysages,ainsi que les superbes jardins,la richesse architecturale ,la belle Ispahan.Vous donnez l’envie de visiter ce pays !J’espère que tout sera préservé et je salue M. BENI REBEL (photographe)pour la passion et amour de son pays.
    Merçi

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  • Parc national du Golestân 27 janvier 2016 15:46, par georges legrain

    Bonjour,
    Une visite du parc m’intéresserait. J’ai des questions :
    A quelle distance est-on de Teheran ?
    Existe-t-il des visites guidées ?
    Des possibilités de logement ?

    Merci beaucoup pour vos réponses
    georges

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  • Parc national du Golestân 7 février 2016 07:48, par Revue de Téhéran

    Bonjour,
    Merci pour l’intérêt que vous avez exprimé pour cet article.
    Nous avons publié un autre article conscré au parc national de Golestân dans le numéro 119 de la revue.

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