Saeid Khânâbâdi

66 articles

  • Les manuscrits persans dans les bibliothèques indiennes

    Saeid Khânâbâdi N° 176, été 2021

    La langue persane fut, durant une période de quatre siècles, la langue officielle de l’Inde. Elle n’est parlée aujourd’hui que par moins de 50 000 individus, dans l’Inde moderne de 1,3 milliard d’habitants. Ce pays, qui était autrefois le foyer de centaines de poètes persanophones comme Amir Khosro, Saeb Tabrizi et Bidel et a offert le style indien à la littérature iranienne, ne connaît plus la langue adoptée par les Grands Mongols (1526-1857) que grâce à une quarantaine de départements de langue persane (...)


  • L’identité méta-géographique des fleuves frontaliers dans Le Livre des Rois

    Saeid Khânâbâdi N° 176, été 2021

    Les Éditions Sahab, une maison de publication renommée de Téhéran dans le domaine de la cartographie, ont récemment publié une carte géographique, grand format, basée sur les éléments géographiques cités par Ferdowsi dans Le livre des Rois. Outre l’importance de cette initiative dans les études littéraires, la parution de cette carte, produit d’une fusion entre la littérature et la géographie, rappelle les nouvelles tendances géo-critiques qui ont émergé depuis quelques années chez les critiques littéraires (...)


  • Les Hirondelles de Kaboul, un plaidoyer pour les droits des femmes afghanes

    Saeid Khânâbâdi N° 175, printemps 2021

    La crise afghane et ses conséquences socio-politiques ont toujours eu des échos dans le monde du septième art. Le cinéma français, à son tour, n’est pas resté silencieux dans ce domaine et s’est toujours engagé dans la représentation des souffrances du peuple afghan.
    De nombreux films français sont consacrés aux problèmes causés par les années de guerre et de violence en Afghanistan. Mais ces films portent un regard français ou occidental sur ce sujet. Cette vision, sans vouloir la qualifier de négative (...)


  • L’aspect écotouristique du projet de la protection des tortues marines dans l’île de Qeshm

    Saeid Khânâbâdi N° 174, hiver 2021

    Se distinguant de l’ambiance consumériste des modèles industrialisés, le tourisme s’adapte aujourd’hui aux principes du développement durable. Conscient des risques du tourisme de masse pour la nature, l’homme veut désormais établir une relation gagnant-gagnant avec la Terre-Mère. Parmi les diverses branches touristiques, l’écotourisme se veut être le pionnier du respect de l’environnement et des préoccupations écologiques en réduisant à zéro les effets négatifs de la fréquentation des touristes sur les (...)


  • Un livre qui a marqué le débat sur l’islamisation des sciences humaines en Iran

    Saeid Khânâbâdi N° 174, hiver 2021

    Après la victoire de la Révolution islamique de 1979, les universités iraniennes se sont orientées vers une définition islamique des théories de la science de l’éducation. Cela s’explique dans le cadre d’un grand plan d’islamisation des sciences humaines mis en avant depuis le début de l’initiative de la Révolution culturelle par les autorités de la République islamique d’Iran. Cette tendance à l’islamisation s’est poursuivie dans différentes disciplines universitaires, surtout celles en rapport avec les (...)


  • Le symbole du dieu-soleil chez les Iraniens assyriens

    Saeid Khânâbâdi N° 173, automne 2020

    Au VIIème siècle avant notre ère, le royaume mède fut menacé par les attaques des rois d’Assyrie. Les Mèdes firent donc alliance avec les Babyloniens et, en août 612 av. J.-C, conquirent Ninive, la capitale des Assyriens. Cette grande conquête de Cyaxare, le roi mède, n’était pas seulement un exploit militaire pour les Aryens. Cette conquête a également permis l’intégration d’éléments culturels et artistiques de la civilisation assyrienne dans l’art et la culture des habitants du plateau iranien. Après (...)


  • Albert Lamorisse, le Français qui a survolé l’Iran avec Le Vent des amoureux

    Saeid Khânâbâdi N° 172, été 2020

    Le 2 juin 1970, le réalisateur français Albert Lamorisse (né en 1922 à Paris) perd la vie lors du tournage d’un film documentaire sur les beautés de l’Iran. Cinquante ans après cet accident tragique, nous souhaitions célébrer sa mémoire et applaudir son inoubliable film sur l’Iran, Le Vent des amoureux (ou « Bâd-e Sabâ » d’après son titre persan).
    Lamorisse a commencé sa carrière cinématographique avec la réalisation de courts-métrages et de documentaires dès la fin des années 1940. Il réalise le documentaire (...)


  • Le logo de l’Université de Téhéran inspiré de l’art du stuc sassanide

    Saeid Khânâbâdi N° 172, été 2020

    Certains reprochent à nos historiens d’être rétrogrades et de rester bloqués dans le passé. Certains accusent les amoureux du passé glorieux de la Perse d’être affectés par une maladie de l’idéalisation mélancolique d’un temps révolu. D’autres critiquent également les passionnés de l’Histoire de l’Iran d’être les enfants des siècles oubliés, des siècles de silence, des siècles qui, selon eux, apportent peu pour aujourd’hui ou demain. Mais parmi les experts du patrimoine perse, il y a de grands hommes qui ont essayé (...)


  • Rakhsh,
    l’épopée de l’Aryen et de son cheval

    Saeid Khânâbâdi N° 171, printemps 2020

    L’homme aryen était monté sur son cheval lorsqu’il entra dans le plateau iranien, il y a plus de 5000 ans. Et depuis ce temps-là, il n’est jamais descendu de sa monture légendaire, ni dans sa vie réelle, ni dans son parcours spirituel. L’histoire de cette relation matérielle et immatérielle entre l’Aryen et son cheval est narrée d’abord par l’Avesta, le livre sacré des Zoroastriens, qui utilise le terme aspa (« la bonne créature ») pour parler du cheval. C’est ce terme avestique qui donne le mot asb (« (...)


  • Khosrow et Farhâd, la double image de l’amoureux chez Nezâmi

    Saeid Khânâbâdi N° 170, janvier 2020

    L’a littérature se nourrit toujours d’amour. L’amour de Dieu, l’amour de la patrie, ou l’amour de la femme bien-aimée, sans parler du penchant exprimé pour le vin qui constitue surtout, dans la littérature persanophone, un symbole et un catalyseur métaphorique servant à extérioriser les sentiments intérieurs. À cette liste, on peut également ajouter une cinquième option : l’amour de l’amour, qui se définit comme l’une des particularités souvent la moins étudiée de la poésie iranienne.
    L’amour de Dieu est (...)


  • L’église Cantor de Qazvin

    Saeid Khânâbâdi N° 169, décembre 2019

    Depuis quelque temps, une tendance touristique intéressante a fait son apparition dans les classes bourgeoises et occidentalisées de la société iranienne. Modernistes et désireuses de se désolidariser des vieilles traditions et d’innover en la matière, ces classes sociales se passionnent pour les visites sur mesure des monuments historico-religieux appartenant notamment à l’héritage culturel du christianisme iranien. Pour combler cette demande croissante, à Téhéran et dans les grandes villes, des (...)


  • Les origines sociolinguistiques de la conduite culturelle des Iraniens francophones

    Saeid Khânâbâdi N° 169, décembre 2019

    Introduction
    Une sortie le week-end pour assister à un évènement culturel organisé par les francophones de Téhéran, par exemple une exposition de peinture post-moderne d’un jeune peintre iranien ayant étudié quelques années en France ou la mise en scène d’une pièce de théâtre d’un art à l’apparence absurde performé en langue française par une troupe de jeunes étudiants, ou encore quelques minutes de discussion avec les employés iraniens de l’ambassade de France en Iran ou une simple visite de la page Facebook (...)


  • Une analyse morphologique de la parabole de "Bien et Mal" de Nezâmi, d’après la méthode proppienne*

    Saeid Khânâbâdi N° 168, novembre 2019

    Introduction
    L’histoire de "Bien et Mal" en 360 distiques est l’une des parties les plus connues du recueil poétique Sept Portraits de Nezâmi de Gandjeh, le poète iranien du XIIème siècle. Étudiée aujourd’hui encore dans les manuels scolaires, cette parabole moraliste reflète parfaitement le grand talent poétique et dramatique de son auteur. L’expression des personnages et leurs actions dans ce récit alimenté par une longue tradition folklorique orientale, ont particulièrement attiré l’attention des (...)


  • Le Mausolée du Sheikh Safi à Ardebil

    Saeid Khânâbâdi N° 167, octobre 2019

    “L’ensemble du Khâneqâh et du sanctuaire du Sheikh Safi al-Din à Ardebil possède une valeur universelle exceptionnelle en tant que chef-d’œuvre artistique et architectural, ainsi qu’une représentation exceptionnelle des principes fondamentaux du soufisme. Les langages architecturaux ilkhanide et timouride, influencés par la philosophie soufie, ont créé de nouvelles formes d’espaces et de volumes ainsi que de nouveaux modèles décoratifs. La disposition de l’ensemble est devenue un prototype pour des (...)


  • Qu’ils adorent le Seigneur de cette Maison

    Saeid Khânâbâdi N° 165, août 2019

    D’après une croyance populaire chez certains religieux traditionnels, le pèlerin arrivé à La Mecque pour la première fois verra son premier vœu exaucé dès qu’il pose les yeux sur la Kaaba, la Maison de Dieu.
    Mais il semblerait que les anciens qui ont transmis cette croyance ignoraient un fait étrange à propos de la Kaaba : celui qui se trouve pour la première fois dans l’enceinte de la Masjid al-Haram, la Mosquée sacrée, et dont le regard converge irrésistiblement vers le cube noir de la Kaaba au centre (...)


  • Les sources d’eau chaude de Ramsâr

    Saeid Khânâbâdi N° 163, juin 2019

    Pour certains habitants de la ville, leur odeur est insupportable. Pour d’autres, au contraire, leur odeur suscite un sentiment de nostalgie ranimant des souvenirs d’enfance oubliés. Certains les fréquentent régulièrement et croient profondément à leurs vertus médicinales. Certains racontent des récits fabuleux autour de ces sources d’eau chaude et leur attribuent un halo de mystère et de magie. L’un de ces récits superstitieux aborde l’histoire d’une de ces sources qui s’assécha juste après (...)


  • L’impact de la Révolution iranienne de 1979 sur la genèse du Mouvement islamique du Nigeria

    Saeid Khânâbâdi N° 163, juin 2019

    "Tout a commencé par un exemplaire du Saint Coran que l’Imâm Khomeiny m’a offert personnellement en 1979. Ce jour-là, après notre rencontre, le cher Imâm m’a demandé de rentrer dans mon propre pays en vue d’appeler les Nigérians à ce Coran."
    Ibrâhim Yaghub Zakzaky (né à Zaria en 1953) entendit pour la première fois le nom de l’Imâm Khomeiny à l’Université Ahmadu Bello où il étudiait l’économie. ہ partir de ce jour-là, quand son professeur comparait le soft power de l’Imâm basé sur la volonté du peuple avec le (...)


  • Le parallélisme et le chiasme du Masnavi vus par le structuralisme synoptique du professeur Safavi

    Saeid Khânâbâdi N° 162, mai 2019

    Depuis la rédaction du Masnavi au XIIIe siècle, ce chef-d’œuvre de la littérature persane a fait l’objet de milliers de critiques et analyses dans divers domaines et selon des perspectives variées. Les critiques littéraires et les maîtres de la philosophie et de la sagesse, en Orient aussi bien qu’en Occident, ont toujours essayé de mettre à jour les innombrables dimensions de cette œuvre riche de Molânâ Jalâleddin Mohammad Balkhi dit Rumi (1207-1273). Surtout après les multiples traductions du Masnavi en (...)


  • Le Mâzandarân,
    une province plus historique que l’Histoire

    Saeid Khânâbâdi N° 161, avril 2019

    Au deuxième étage du Musée national d’Iran, avant d’entrer dans la partie concernant la période historique qui commence par les découvertes des collines archéologiques et continue par les trésors de l’époque élamite, sont exposés des objets découverts dans les grottes préhistoriques fouillées par les anthropologues iraniens et étrangers un peu partout en Iran. L’on y trouve des pierres taillées, des petites figurines, des morceaux de squelettes humains et des ossements d’animaux chassés par les premiers (...)


  • Râmsar, la Belle au bois dormant

    Saeid Khânâbâdi N° 161, avril 2019

    “En partant de Roudsar, on fait encore six lieues avant d’entrer dans le Mâzandarân, dont le premier bourg de ce côté est Sakhtsar. On remarque aussitôt une différence de costume. Au lieu des bonnets cylindriques et des petites calottes des Guilâniens, ceux-ci ont la tête couverte d’un cône bas et pointu fait en peau d’agneau ou en drap de laine brune que l’on fabrique dans le pays ; le surtout et le pantalon sont de la même étoffe. On planta, en notre honneur, un arbuste dont les branches étaient ornées (...)


  • Une femme, un cheval, un fusil

    Saeid Khânâbâdi N° 160, mars 2019

    Une femme apparaît à l’horizon. Elle s’approche sur son cheval galopant. La foule enthousiaste l’attendait impatiemment depuis quelque temps. Une femme nomade aux habits colorés, des habits qui étincèlent sous l’effet des rayons du soleil encore froid de ce matin printanier. Une dame aux cheveux longs et noirs, des cheveux qui dansent doucement dans la liberté provisoire que l’écharpe en laine légèrement nouée et le zéphyr caressant du Zagros lui offrent. Son regard perçant, son visage déterminé brisent (...)


  • “Et ce jour-là, il y aura des visages rayonnants et réjouis”

    Saeid Khânâbâdi N° 159, février 2019

    Un écolier qui devient vendeur de falafels. Un vendeur de falafels qui devient commerçant. Un commerçant qui devient protecteur financier de familles pauvres. Un protecteur humanitaire qui devient un habitué de la mosquée. Un habitué de la mosquée qui devient acteur culturel. Un acteur culturel qui devient militant pro-révolutionnaire. Un militant politique qui devient étudiant en théologie. Un apprenti théologien qui devient cheikh au howzeh de Nadjaf. Un cheikh au howzeh qui devient gnostique. Un (...)


  • Le tourisme de mine en Iran :
    le cas de la mine de turquoise de Neyshâbour

    Saeid Khânâbâdi N° 158, janvier 2019

    Ils sortent du tunnel de la mine. Une bande énergique et bruyante composée d’une dizaine de trentenaires. Ils portent des gilets et des casques jaunes de sécurité. Leurs visages ne ressemblent pas tellement à ceux des mineurs qui quittent la mine après une journée difficile de travail, au fond d’un tunnel de 80 mètres creusé dans la montagne. En réalité, ils ne sont ni ouvriers, ni techniciens, ni ingénieurs. Ces visiteurs, dont le minibus de luxe est garé depuis quelques heures dans le parking de la (...)


  • Mon Aznamour à moi

    Saeid Khânâbâdi N° 158, janvier 2019

    "Nous avions vingt ans toi et moi Quand on a sous le même toit Combattu la misère ensemble Nous étions encore presqu’enfants Et l’on disait en nous voyant Regardez comme ils se ressemblent Nous avons la main dans la main Surmonté les coups du destin Et résolu bien des problèmes Le ventre vide en privation Tu te nourrissais d’illusions Il te suffisait que je t’aime"
    Et en ce temps-là, nous avions exactement vingt ans, elle et moi. Je l’ai rencontrée dans un cours de français. Ce jour-là, (...)


  • Le Lorestân, nouveau pôle de rafting en Iran

    Saeid Khânâbâdi N° 157, décembre 2018

    Traditionnellement, le mot « tourisme » évoque, dans l’esprit des Iraniens, le fait de se rendre dans les villes verdoyantes du nord du pays ou de visiter les monuments historiques de Shirâz ou d’Ispahan. Mais depuis quelques années, de nouvelles tendances émergent dans les habitudes touristiques des jeunes Iraniens. Des passe-temps plus modernes, des activités d’aventure, de nouvelles formes d’écotourisme, de nouveaux itinéraires, des voyages à thème pour différents âges, des tours écoresponsables dans (...)


  • La notion de Lumière interprétée dans
    le Tabernacle des Lumières de
    l’Imâm Mohammad Ghazâli

    Saeid Khânâbâdi N° 157, décembre 2018

    "Dieu est la Lumière des cieux et de la terre. Sa Lumière est semblable à un tabernacle où se trouve une lampe. La lampe est dans un verre. Le verre est comme un astre brillant. Elle est allumée grâce à un arbre béni, un olivier, ni d’orient ni d’occident, dont l’huile éclairerait, ou peu s’en faut, même si nul ne la touchait. Lumière sur Lumière. Dieu guide vers Sa lumière ceux qu’Il veut. Dieu propose des paraboles aux hommes et Dieu est de toute chose savant."
    Depuis le temps de la révélation du Saint (...)


  • Hassan le Chauve,
    le premier film musical du cinéma iranien

    Saeid Khânâbâdi N° 156, novembre 2018

    La plupart des historiens du cinéma estiment que le Septième art est né le 28 décembre 1895, avec la première projection publique du film "La Sortie de l’usine" des frères Lumière à l’hôtel Scribe de Paris. Mais certains de ces historiens ne mentionnent pas que ce jour-là, ces inventeurs du cinématographe ont demandé à un pianiste de jouer quelques morceaux lors de la projection du film. La musique accompagne donc le cinéma depuis sa naissance. L’art du cinéma, dès la première génération des films muets, (...)


  • Le motif "Rose et Rossignol" dans les illustrations de l’époque qâdjâre

    Saeid Khânâbâdi N° 155, octobre 2018

    Je m’en souviens très bien. C’était un livre ancien grand format. Surtout aux yeux d’un enfant de 8 ou 9 ans, il paraissait encore plus volumineux et plus grand. Une lourde boîte en bois le protégeait. Je venais d’apprendre à lire le Coran et mes parents se réjouissaient de voir que leur enfant montrait une telle affection pour le Livre sacré de l’islam. Mais ils ignoraient une chose. Si leur enfant s’était toujours attaché à ce Coran grand format, ce n’était pas tellement pour lire les sourates divines (...)


  • Qui est Hossein ?

    Saeid Khânâbâdi N° 155, octobre 2018

    Qui est Hossein ? Un saint chiite qui se sacrifie pour ses idéaux religieux ? Une légende arabo-sémite inspirée du mythe avestique de Siyâvash ? Une personnalité historique qui écrit une page remarquable dans l’histoire de l’islam ? Un leader politique en quête du pouvoir califal ? Un chef de tribu qui envisage de renverser la dynastie des Omeyyades, les rivaux traditionnels des fils de Hâshem ? Un révolutionnaire qui se soulève afin de réformer la communauté de son grand-père ? Un martyr de l’honneur (...)


  • Forsat Shirâzi, l’extraordinaire poète de la Révolution constitutionnelle

    Saeid Khânâbâdi N° 154, septembre 2018

    Le 23 juin 1908, le roi Mohammad Ali Qâdjâr ordonne à Vladimir Liakhov, le chef russe des brigades royalistes, de canonner l’édifice du Parlement iranien, symbole de la récente Révolution constitutionnelle. De nombreux députés et intellectuels sont arrêtés et exilés dans la foulée et un grand nombre de leaders constitutionnalistes exécutés. Le roi despote veut à tout prix mettre un terme aux aspirations démocratiques du peuple iranien. À l’occasion de la restauration de la monarchie absolue et pour célébrer (...)


  • Bijan et Manijeh
    (Pièce inspirée d’un récit du "Livre des Rois" de Ferdowsi)

    Saeid Khânâbâdi N° 154, septembre 2018

    Personnages :
    Bijan, Fils de Guive, Commandant iranien
    Manijeh, Fille d’Afrassiyab, Princesse de Touran
    Rostam, Héros national d’Iran
    Key Khosrô, Roi d’Iran
    Afrassiyab, Roi de Touran
    Gouvernante du palais de Manijeh
    Équipe des danseurs, Guerriers de Touran
    Équipe des danseuses, Filles du cortège de Manijeh
    Description de la scène et des accessoires :
    Un trône de deux marches au milieu de la scène, sur la partie gauche du trône une grosse pierre plate et épaisse représentant la couverture du (...)


  • Ali Monsieur ou Monsieur Ali :
    l’apport d’un Iranien francophone à la Révolution constitutionnelle

    Saeid Khânâbâdi N° 153, août 2018

    On se perd encore dans les ruelles labyrinthes de ce vieux quartier si dense de Tabriz. Faute de panneaux indicatifs, ce n’est pas facile de trouver la maison-musée d’Ali Monsieur, dans ces allées longues, étroites, circulaires et complexes. Les constitutionnalistes avaient consciemment choisi ce quartier pour y installer leur Markaz-e gheybi, ou Centre secret de la Révolution constitutionnelle, afin d’égarer les visiteurs curieux et les agents du régime despote des Qâdjârs. C’était au cours des (...)


  • Une bande dessinée pour la Bande de Gaza

    Saeid Khânâbâdi N° 153, août 2018

    Aéroport international David-Ben-Gourion, Tel-Aviv
    Le lundi 13 octobre 2014
    “Juste avant le tamponnage, ils m’ont emmené dans une salle d’attente à part. Ça a duré un peu plus de quatre heures. La personne qui dépendait du ministère de l’Intérieur m’a dit qu’ils me refusaient l’accès. Ils m’ont dit : « On sait ce que vous écrivez sur notre pays. »
    « Ils ont fouillé mes affaires, mon téléphone portable, en me questionnant sur les noms arabes de mon répertoire, en me demandant pourquoi je portais la barbe. Ils (...)


  • Leyli, la poupée traditionnelle des nomades Boyer-Ahmad

    Saeid Khânâbâdi N° 152, juillet 2018

    En 2001, au cours des fouilles archéologiques du site Konar Sandal de Jiroft au bord du fleuve Halil-Roud, des experts iraniens découvrent un objet surprenant daté du IIIe millénaire avant Jésus-Christ : une statuette d’homme en pierre avec un espace au niveau de l’épaule qui permet l’ajout d’un bras grâce à une charnière. S’agissait-il d’une statuette ayant une fonction religieuse et destinée à être utilisée dans des cérémonies liturgiques ? Ou était-elle un simple jouet pour enfant datant de la haute (...)


  • La Nuit du Destin

    Saeid Khânâbâdi N° 151, juin 2018

    "Nous l’avons, certes, révélé pendant la Nuit du Destin.
    Et qui te dira ce qu’est la Nuit du Destin ?
    La Nuit du Destin est meilleure que mille mois.
    Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par la permission de leur Seigneur pour tout ordre
    Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube."
    Coran, sourate 97
    A l’orée des mystères gnostiques et des rites de la loi islamique, de la spécificité de l’islam et de l’héritage des croyances sémito-orientales, la Nuit du Destin fait (...)


  • Fabriqué en Iran

    Saeid Khânâbâdi N° 151, juin 2018

    Le monde entre dans l’ère mouvementée de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. En Europe, la Grande-Bretagne, sous le règne de Georges III de la maison de Hanovre, s’impose sur ses rivaux classiques, surtout après avoir écrasé la France des Bourbons lors de la guerre de Sept Ans. En Asie du Sud, depuis le siècle précédent, la Compagnie britannique des Indes Orientales s’implante progressivement sur les marchés du Vieux Continent. Grâce à ces établissements politico-économiques, les Anglais ont déjà pu (...)


  • Les Gardiens mythiques du
    golfe éternellement Persique

    Saeid Khânâbâdi N° 149, avril 2018

    "Et tu ne lanças pas lorsque tu lanças, mais ce fut Dieu qui lança"
    Il récite parfois ce verset coranique. Il entend une autre voix répétant les mêmes mots dans son esprit. Il sent que tous les anges du Ciel récitent avec lui ce même verset. Il voit que toutes les gouttes d’eau, dans l’immensité de la mer qui l’entoure, chantent avec lui le même hymne céleste. Tous les poissons, même dans les abysses les plus profonds, tous les oiseaux volant, tous les astres du ciel, toutes les créatures, les nuages et (...)


  • Soltâniyeh, où niche le Dragon ilkhanide

    Saeid Khânâbâdi N° 147, février 2018

    En 2005, les experts de l’UNESCO votent à l’unanimité en faveur de la classification du dôme de Soltâniyeh en tant que septième site iranien inscrit dans la liste du patrimoine mondial. L’UNESCO justifie les raisons de ce choix en ces termes :
    "Le mausolée d’Oljeitu constitue un maillon essentiel et un monument clé dans l’évolution de l’architecture islamique en Asie centrale et occidentale. Ici, les Ilkhanides reprirent et développèrent les idées avancées pendant la période classique seldjoukide (du (...)


  • Les larmes de Haniyeh

    Saeid Khânâbâdi N° 147, février 2018

    L’innocence, la gentillesse, l’enfance, la jouissance, la pureté, l’amour et presque toutes les vertus que les livres de la Morale nous définissent, je les retrouve toutes dans son visage angélique, dans ses beaux yeux ronds et brillants, baignés dans une larme dont l’origine me paraît familière et en même temps inconnue. Elle ne regrette pas son acte d’héroïsme, mais sa joie naturelle se heurte à une tristesse céleste, à une peine douloureuse issue de cette vérité amère et de cette blessure tragique (...)


  • Marâgheh,
    La capitale des rois sans capitale

    Saeid Khânâbâdi N° 145, décembre 2017

    Au milieu du XIIIe siècle, alors que Saint Louis rentre en France après sa lourde défaite à la septième Croisade contre les Mamlouks et au moment où Marco Polo, le futur émissaire au palais de Kubilaï Ghaan en Chine, vient de naître dans une famille de commerçants vénitiens, Mongo Ghaan ordonne au Haut Conseil des princes mongols de nommer Hulagu, le petit-fils de Gengis Khan, à la tête d’une armée de 300 000 soldats. L’objectif est alors de reconquérir l’Iran, de mettre fin à la légende ismaélienne de (...)


  • Les potentialités et les défis de la cyber-formation en matière d’études islamiques en Afrique subsaharienne

    Saeid Khânâbâdi N° 144, novembre 2017

    Prologue : Des cours des marabouts au pied des baobabs et des cours des sheikhs chics dans les salles virtuelles du Hi-Tech
    Lorsqu’Ibn Batouta, le grand voyageur arabo-musulman, visite, au XIVe siècle, les régions subsahariennes de l’Afrique, il ne cesse d’admirer la qualité des écoles religieuses de ces pays et la motivation des peuples africains à l’égard de l’apprentissage des sciences islamiques. Depuis le temps des Marabouts traditionnels jusqu’à l’ère moderne et le lancement des projets de la (...)


  • Les menaces linguistiques du Cadre d’action Education 2030 contre les langues nationales : le cas du persan

    Saeid Khânâbâdi N° 143, octobre 2017

    Depuis quelques décennies, la mondialisation s’impose en tant qu’enjeu majeur dans les questions géopolitiques du monde entier. Ce sujet prend un relief particulier dans le cadre des rapports entre les pays développés et les pays du Sud. Les risques et les potentialités de la mondialisation sont tant abordés par les experts de différentes branches scientifiques qu’aujourd’hui, nous sommes témoin de nouvelles tendances et de nouvelles approches pluridisciplinaires et transversales destinées à faciliter (...)


  • Les Chevaliers de Notre Dame de Damas
    À tous les Abbas de l’histoire

    Saeid Khânâbâdi N° 143, octobre 2017

    "Je n’y vis que de la beauté !"
    Zeynab lui répliqua par ces mots. Obeydollah, le gouverneur Omeyyade de l’Irak, s’attendait à tout sauf à cette réponse. Il se trouva bouleversé par cette philosophie esthétique brisant ses calculs politiques. Comment une femme de presque soixante ans, endeuillée et souffrante, qui venait de perdre, en une demi-journée, toute sa famille, ses fils, ses neveux et ses deux chers frères, pouvait-elle décrire ainsi le massacre de Karbala où, arrêtée sur une colline (qui (...)


  • Pâveh :
    fière comme les montagnes de Hourâmân

    Saeid Khânâbâdi N° 142, septembre 2017

    Nous arrivons à Pâveh après avoir suivi un long itinéraire de 620 kilomètres depuis Téhéran. Il y a une dizaine de cars, tous remplis d’étudiants venus visiter cette charmante ville à l’ouest de l’Iran, dans la province de Kermânshâh, à juste 40 kilomètres de la frontière irakienne. Les cars s’arrêtent au pied d’un large escalier qui mène au Mémorial des Martyrs dressé sur une colline. Ces étudiants sont là dans le cadre du programme Râhiyân-e Nour. Très populaire en Iran, il désigne un programme annuel, applaudi (...)


  • Ordre des travailleurs

    Saeid Khânâbâdi N° 142, septembre 2017

    Ce jour-là, comme le jour d’avant, comme le jour d’après et comme les autres jours, à l’heure de la sortie, il était encore au bureau. Entouré par des tas de documents, noyé sous une pile de papiers et enfoncé dans son fauteuil, devant le large écran de son ordinateur qui fonctionnait parfois comme un bouclier contre les regards gênants et jaloux de ses collègues, il rédigeait, comme d’habitude, un procès-verbal concernant la réunion quotidienne de la direction de l’entreprise se tenant à dix heures chaque (...)


  • La Mujtahid d’Ispahan

    Saeid Khânâbâdi N° 140, juillet 2017

    Durant ces dernières décennies, nous observons un intérêt croissant chez les femmes iraniennes, plutôt des jeunes filles d’entre 20 et 30 ans, pour étudier la théologie chiite dans diverses écoles islamiques. Pour répondre à cette demande, depuis les années 1980, le séminaire religieux ou howzah de Qom a établi, dans les grandes villes du pays, des centres d’études religieuses ouverts aux femmes. Fondée en 1984, l’école internationale Jame’at-ol-Zahrâ de Qom est la plus connue. Aujourd’hui, il existe plus (...)


  • Ali Bâbâ et les quarante sémiotophiles
    de Téhéran

    Saeid Khânâbâdi N° 140, juillet 2017

    Séquence IV :
    Pour la deuxième fois de ma vie, je le vois là, devant la mosquée, pas trop loin des tombeaux des cinq martyrs anonymes qui se trouvent juste sur un point d’intermédiaire entre le mausolée du cher Imâmzâdeh Aziz et la tombe d’un prince qâdjâr de la fin du XIXème siècle. Ces mémoriaux religieux-historiques se dressent sur une colline à quelque cent mètres de la Faculté des Lettres étrangères et des sciences du langage où Ali Bâbâ enseigne la sémiotique depuis bon nombre d’années au département (...)


  • Les pèlerins de la rue Erfân à Neyshâbour

    Saeid Khânâbâdi N° 138, mai 2017

    A Neyshâbour, il y a une rue qui ne ressemble guère aux autres. Cette rue est un passage mystérieux grâce auquel on peut traverser les dimensions de l’espace et du temps, un chemin magique entre le présent et le passé, entre le nouveau et l’ancien, entre la matière et l’esprit, entre une ville physique et son âme métaphorique. Cette voie commence par le Jardin des délices de Khayyâm et s’achève aux sept cités attariennes de l’amour. Cette rue de quelques kilomètres, apparemment ordinaire, est tracée dans un (...)


  • Les enfants de la mosque

    Saeid Khânâbâdi N° 137, avril 2017

    "Chuuut ! Ici, c’est la maison de Dieu !"
    C’était toujours par cette même phrase que Maman m’interdisait de faire du bruit dans la mosquée avant que la prière ne commence. C’était plutôt à d’autres moments, surtout les après-midi, lors des réunions hebdomadaires de maman et ses condisciples, que nous faisions du bruit dans cette maison divine. Pour nous, les fils et les filles des femmes religieuses du quartier, la mosquée était, d’une certaine manière, un terrain de jeu, une crèche, un jardin public, (...)


  • Pénélope à Baghdad : Farewell Baghdad, 2010

    Saeid Khânâbâdi N° 136, mars 2017

    Pourquoi ce sont toujours les femmes qui attendent le retour de leurs hommes ?"
    Cette question ordinaire et en même temps philosophique qui peut mettre en cause tout l’héritage socioculturel de l’identité féminine en Orient est un monologue énoncé en arabe par Rebecca, un des personnages du film Farewell Baghdad, dans une des séquences les plus dramatiques de ce film iranien, en langues anglaise et arabe. Dans ce film représentant le cinéma iranien aux Oscars 2011, l’actrice iranienne Pantéa Bahram (...)


  • À la recherche du rôle perdu de l’Antiquité perse dans le cinéma historique d’Iran

    Saeid Khânâbâdi N° 135, février 2017

    Le 12 mai 2016, en marge de la 29ème foire internationale du livre de Téhéran, Massoud Jozâni s’exprime devant la presse à l’occasion de la publication du scénario de son film qu’il cherche à réaliser depuis bon nombre d’années. Ce réalisateur iranien, formé à l’Université d’Etat de San Francisco, a déjà dans sa carrière cinématographique des films comme Nâssereddin Shâh, actor-e cinéma (Nâssereddin Shâh, actor-e cinamâ) et Irân Burger. La conférence se déroule dans une ambiance gaie, au milieu des (...)


  • Jean-Pierre Brigaudiot,
    Poète du bleu, silence-fictionnel ou bien encore plasticien des toiles étoilées

    Saeid Khânâbâdi N° 134, janvier 2017

    La galerie Saless de Téhéran comporte trois étages. Le premier abrite une célèbre librairie, le second un café-philo, tandis que le troisième est un espace lumineux, en mezzanine, consacré aux expositions d’art contemporain.
    L’escalier qui mène à la salle d’exposition est constitué d’une volée de marches flottantes, les planches de bois sont reliées au mur par des supports invisibles et de l’autre côté, elles sont reliées au plafond par des câbles en acier. Ainsi, déjà, le visiteur se sent flottant avec (...)


  • Naneh Hassan : du Tapis persan à
    la peinture du Rêve iranien

    Saeid Khânâbâdi N° 133, décembre 2016

    Elle s’appelle Naneh Hassan. Née en 1937 dans un village de la province de Zanjân à l’ouest de Téhéran, elle entame dès l’âge de 7 ans le métier du tissage de tapis chez sa mère et sa tante. Mariée à 9 ans, elle continue ce travail, en vue d’aider financièrement sa nouvelle famille basée dans un autre village de la même région. Depuis près de sept décennies, elle vit dans une petite maison rustique en compagnie de son mari, un simple cultivateur aujourd’hui retraité. Elle a vécu 14 grossesses et seuls quatre de (...)


  • Ghâyen, la capitale mondiale du safran

    Saeid Khânâbâdi N° 132, novembre 2016

    “Dormivit in sacco croci" ; il dormait dans un sac de safran. Les Romains raffinés utilisaient cette expression latine en vue de décrire une vie aisée, une vie pleine de plaisirs ; bref une vie de César. Mais originellement, c’était une expression réservée à Zeus, le Dieu des Grecs. En fait, les citoyens des Polis grecs, depuis le IVe siècle avant notre ère, connaissaient déjà les vertus magiques du safran grâce aux écrits d’Hippocrate. Il est possible que ce dernier ait, à son tour, hérité sa (...)


  • Doroud, au pied d’Oshtorân-Kouh

    Saeid Khânâbâdi N° 129, août 2016

    Le train s’arrête. Le trajet à travers les champs verts de blé, les montagnes blanches de neige et les plaines rouges de tulipes n’était pas particulièrement fatiguant, mais j’étais impatient de découvrir la destination ; la belle Doroud, au pied d’Oshtorân-Kouh.
    Le mot Do-roud signifie littéralement en persan “Deux rivières”. Cette ville de la province du Lorestân se situe en effet au confluent des deux rivières Mârbareh et Tireh qui se rejoignent pour créer la rivière César, l’une des sources principales (...)


  • Ô Anâhid ! La déesse aryenne*

    Saeid Khânâbâdi N° 128, juillet 2016

    Ô Anâhid ! Toi que j’adore ! La déesse immaculée, la plus clémente, la plus puissante ! Fais de moi le plus grand des souverains du monde. Aide-moi à vaincre les tyrans, à dompter les démons, à triompher de l’armée d’Ahriman. Fais-moi devenir le grand roi de tous les hommes de la terre. Accorde-moi un royaume qu’après moi, tu n’accorderas plus jamais à nul autre. Certes, tu es la plus généreuse !
    Je suis Houshang ! Le fils de Siyâmak, le fils de Keyomars ! Je suis le roi des peuples Aryens. Le grand roi des (...)


  • Les dieux montagnards

    Saeid Khânâbâdi N° 126, mai 2016

    C’était un homme qui avait la cinquantaine, et même plus. Un fonctionnaire du ministère des Transports. Un employé indépendant, autonome et pas tellement discipliné, car en tant qu’alpiniste de renommée internationale, il passait davantage son temps dans les vallées et montagnes qu’à son bureau. Il aimait raconter son "exploit ministériel", d’après ses propres mots, pour souligner son statut particulier. Ses supérieurs au ministère, conscients que rien ne pouvait le garder dans son bureau, et après de (...)


  • Le rocher qui ressemble au visage d’un vieux marin …

    Saeid Khânâbâdi N° 121, décembre 2015

    Là, dans un quartier islamo-chrétien, à côté d’une mosquée au minaret unique à quelques mètres d’une banque française et après la statue d’un leader arabe national-socialiste dont le nom est caché derrière les affiches autocollantes du mouvement Amal, se trouve une filiale de Mac Donald. Au deuxième étage de ce MacDo, les larges vitres offrent une vue imprenable sur la corniche et sur le bleu de la mer étendue jusqu’au fond des regards de ses pêcheurs amateurs. La ville est bâtie sur une minuscule péninsule (...)


  • Une pathologie pédagogique

    Saeid Khânâbâdi N° 117, août 2015

    On veut émigrer au Québec.
    Et le reste est facile à deviner. Un jeune couple, sans enfant, à l’aise financièrement, bien éduqué et vaguement intellectuel, vivant à l’européenne, habitant dans les quartiers résidentiels du nord de la capitale, qui passe ses vacances à l’étranger, avec des amis ou des parents au Canada. Ils ont un objectif : partir au pays des Inuits.
    C’est cela mon boulot, préparer les gens à faire leurs bagages. Diplômé en Lettres Françaises, je n’ai pas trouvé de job dans le domaine (...)


  • L’impact des ulémas du Mont Liban sur l’Iran safavide

    Saeid Khânâbâdi N° 79, juin 2012

    « Voici le palais que je construisis à Suse. J’y exécutai maints ornements […] Ses bois de cèdre sont emmenés d’un territoire lointain que l’on intitule le Mont. »
    Lorsque Darius le Grand, dans le bas-relief du palais Apadana, considérait que le Mont Liban était le lieu d’origine du bois de cèdre utilisé dans la construction de son palais, il se comparait peut-être à Salomon demandant au gouverneur de Tyr de lui envoyer du bois de cèdre et des artisans phéniciens afin de construire le Temple de Jérusalem. (...)


  • Meybod,
    Où les potiers traduisent le désert

    Saeid Khânâbâdi N° 74, janvier 2012

    « Il créa l’homme d’argile sonnante comme la poterie. »
    Qu’entend le Créateur Éternel par ce verset coranique ? Ne se présente-t-il pas comme un Dieu Potier ? Et ce vieil artisan, dans un coin de son minuscule atelier d’ermitage, dans cette ville perdue au cœur des déserts les plus apocalyptiques de l’Iran central, nous répondait bien : « La poterie est une tentative humaine pour exercer la Genèse divine. » Géographie de Meybod, encore les sables
    Dans leur itinéraire désertique, les voyageurs étrangers (...)


  • Cyrus, le roi-prophète

    Saeid Khânâbâdi N° 73, décembre 2011

    Le Royaume de Salomon ; le tournage de ce film coûteux a provoqué une grosse polémique dans le monde du cinéma iranien. Avant ce film, des dessins animés ou tridimensionnels ont déjà été faits, mettant en scène les épisodes de la Bible et du Coran, tel que Le Royaume de David, qui raconte l’histoire des royaumes antiques de Palestine. Mais la représentation des rois-prophètes dans la culture iranienne est beaucoup plus ancienne que ces projets cinématographiques.
    Aucun roi chez les Iraniens n’est plus (...)


  • Bastâm Bâyazidi

    Saeid Khânâbâdi N° 65, avril 2011

    A 7 km de Shâhroud, dans la province de Semnân, au sud du massif de l’Alborz, se trouve la petite ville de Bastâm, qui compte moins de 8000 habitants et borde l’ancienne Route de la soie. Elle se flatte et regrette à la fois sa splendeur d’hier. Même aujourd’hui, l’autoroute qui mène de Téhéran à cette région traverse les collines sèches, basses et rudes qui autrefois étaient parcourues par les caravanes à l’horizon blanc du Lac du sel. En nous retrouvant au milieu de ces collines rondes et ridées par le (...)


  • Ghâssem-Abâd
    Trésor de la culture guilaki

    Saeid Khânâbâdi N° 58, septembre 2010

    La région de Ghâssem-Abâd, zone rurale de la province du Guilân située à proximité de la frontière avec le Mâzandarân, peut être considérée comme l’un des creusets de la culture guilaki. Elle se divise en deux zones principales appelées "Haut Ghâssem-Abâd" et "Bas Ghâssem-Abâd" (situé à 90 km de Rasht) et qui rassemble une dizaine de petits villages et près de quatre mille foyers.

    Cette région a un patrimoine historique riche étant donné que des tombeaux anciens remontant jusqu’à l’époque ayant précédé la venue des tribus aryennes dans cette région y ont été découverts.


  • L’examen d’analyse stylistique

    Saeid Khânâbâdi N° 56, juillet 2010

    (Question numéro 1) Expliquez les caractéristiques de l’incipit réaliste de type balzacien dans le texte suivant.

    C’est en murmurant ces mots que je me prépare pour aller à l’Université. Nous avons aujourd’hui un examen d’analyse stylistique. Je dois me presser pour arriver à temps. C’est mon trajet quotidien, la tâche personnelle que j’accomplis comme un bon citoyen depuis quelques années, le rôle unique que la société moderne a confié à un étudiant de littérature ;


  • La merveille du désert

    Saeid Khânâbâdi N° 44, juillet 2009

    Blottie au bord du mystérieux désert de Lout, la petite ville de Râvar est peu connue, même par les Iraniens, malgré sa richesse culturelle et son héritage historique. Située à 140 km de Kermân, dans le sud-est de l’Iran, son histoire est en étroite relation avec celle de Kermân ou comme le disent les Grecs, « Karmania ». Elle est citée par Darius Ier comme l’une des sept satrapies importantes de l’Empire sous le nom de « Boutia » dans le célèbre bas-relief de Bissotoun. Toute cette région du Kermân fait (...)