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Soghrâ Aghâ Ahmadi
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Elle aurait mieux fait de dire à Hamid qu’elle n’était pas la fille de Marzbân. Mais elle l’était. Elle était sa fille, la fille adoptive de Marzbân et sa confidente.
Mais seul Marzbân et elle le savait.
Hier après-midi, lorsque Hamid lui avait demandé la main officiellement à la faculté, son cœur n’avait fait qu’un bond. Mais un bond qui ne prédisait rien de bon et qui vous laisse comme abruti pendant un moment. Non, c’était plutôt comme une chute dans un marécage, on se débat pour s’en sortir puis on (...)
Amir Hassan Tchehel Tan
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Fâti avait penché son buste au dehors et regardait quelque chose. Elle tenait un sac de pain à la main.
- L’eau est en train de bouillir, dit Rezâ.
Elle se retira et dit :
- La pauvre !
Et elle mit le sac de pain sur la table. Fâti fit du thé et demanda :
- Et pour toi ? ça sera du café ?
Soghrâ Aghâ-Ahmadi
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Il pleuvait dehors et le vent se mêlait avec les effluves du jasmin de nuit. La femme respira la nuit parfumée, ferma la fenêtre et s’assit derrière sa table. Sa tête était lourde et lui tournait.
Elle n’arrivait pas à réfléchir. Elle ne savait pas ce qu’il fallait faire avec la fille de son conte. L’idée d’une fugue avait germé dans sa tête. La fille de son conte se rebellait. Elle voulait s’évader des mains de la femme qui était sans cesse réveillée et qui voulait lui causer des soucis.
Soghrâ Aghâ-Ahmadi
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La mer était calme. Pareilles aux amples jupes longues des fillettes du village, les vagues s’étiraient et ondulaient, embrassant les pieds brûlants de la plage. Par endroits, la brise matinale propageait des senteurs d’algue et d’eau.
Penchée, la femme ramassait des huîtres qu’elle jetait dans un panier. De loin, elle ressemblait à une huître énorme. Le tas multiforme grossissait dans le panier.
Quand le panier fut plein, elle le prit sur son dos et se mit en marche. Comme toujours, les mouettes la (...)
Soghrâ Agha-Ahmadi
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Le soleil ne s’était pas encore levé lorsque la fillette vint sur le balcon et s’assit sur un tabouret près du barreau. Elle plia ses doigts. Main entrouverte, nid confortable. Elle mit quelques grains de blé dans la paume de sa main qu’elle fit passer à travers les barreaux du garde-corps qui donnait sur la rue. Comme d’habitude, la femme avait laissé la garde de la fillette à la voisine d’en dessous et elle était partie travailler. Et comme d’habitude, la voisine était sortie avec d’autres voisines. (...)
Kourosh Assadi
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La pluie était en train de tout laver. L’eau du caniveau coulait des deux côtés de la rue, à toute vitesse, et le pavé était noir et mouillé. La rue était vide. Il pleuvait fort. Un bus arriva et freina devant l’arrêt, de l’autre côté de la rue. Les lumières étaient allumées dans le bus. Il était vide. Un homme descendit de ce bus vide et courut se réfugier sous un toit, ouvrit un parapluie et se mit rapidement à courir sur le trottoir ; comme s’il avait voulu rattraper l’eau qui partait. Il s’arrêta tout à (...)
Kourosh Assadi
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Kourosh ASSADI
La porte se referme. Assis sur une chaise en bois dans l’obscurité, il regarde l’arbre, la couverture sur les épaules. L’arbre s’est courbé par la force du vent et de la pluie, et ses branches humides et longues balaient le sol et la fenêtre. Il est inquiet, inquiet parce qu’il s’est éloigné et qu’il est en retard. Lorsque le tonnerre gronde et que la chambre est baignée de lumière, il se couvre le visage avec les deux mains.
Quand la chambre redevient noire, il retire ses mains de son (...)
Hossein Mortezâïân Âbkâr
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J’ai senti tout à coup que j’étais lui. J’étais devant la glace de la salle de bains lorsque je l’ai vu. Ses cheveux mouillés tombaient sur son front et on aurait dit que ses sourcils glissaient et arrivaient jusqu’à ses paupières. Je les ai empoignés et je les ai remontés ; il disparut. Avec le petit peigne noir que j’avais trouvé dans la petite poche de sa veste, je fis tomber les cheveux mèche par mèche, sur les sourcils et un œil… Ma mère l’appela :
"Tu te dépêches un peu ?"
Je revins à la réalité et (...)
Hossein Mortezâïân Âbkâr
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Surtout, ne t’inquiète pas. Tu vois bien qu’en quinze ans, je n’ai pas eu de problème, moi. Je suis sain et sauf. Leurs mains ne peuvent pas t’atteindre. Ni même leur voix. Elles ne sont jamais arrivées jusqu’à moi. Cette cloison est toujours devant toi. Elle était devant moi aussi pendant tout ce temps. Mets ta main dessus ! Elle est froide, non ? Il faut répéter ce geste tous les jours : il suffit de mettre ta main dessus pour voir si elle est toujours froide ou non. Quand tu seras sûr qu’elle est (...)