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« Quand tu soustrais le alef du lam,
tu obtiens quatre-vingt-dix-neuf, mon chiffre exact »
Nezâmi
Tu es grâce
Tu es jouissance
Tu es l’Essence
Je suis Majnûn
Je suis Ibn’Zeidoûn
Je suis Wallâda
La terre grandit sur le corps
La terre meurt sous le vent
Chant de pêcheurs nocturnes
Chant de poisson aveugle
Feu de fraîcheur des seins
Dans l’herbe
Le grain d’amour nous abrite
La goutte de soleil
Au fond de la mer déchaînée
Mon désir ressemble à une plainte
Qui remplit le matin
J’ai passé (...)
« Grand ouvert mon cœur est prêt / à suivre la première ombre qui passe »
Holappa
« Sois immatériel en présence de l’immatériel »
Saint Nil, De Oratione
Dans la tradition chinoise, l’arbre taoïste du Kien-Mou, le « Bois dressé », en lequel se marient l’ombre et la lumière, est le point d’équilibre parfait : « On dit qu’à midi rien de ce qui, auprès de lui, se tient parfaitement droit, ne peut donner d’ombre ». Sans ombre. On pense aux vers célèbres de Pindare : « Qu’est chacun de nous, que n’est-il pas ? (...)
Qui est capable de déchiffrer les hiéroglyphes de ce monde hormis les hommes de désir ?
(Rûzbehân, Le Jasmin des fidèles d’amour)
Je Te veux, je ne Te veux pas en raison de la récompense
Mais je Te veux en raison de la punition
Car j’ai tout obtenu de ce que je désire
Sauf les délices de ma passion dans la souffrance
(Hâllaj) ***
Si, par-delà leur mort, on disait aux amants : « Morts, avez-vous trouvé repos à vos tourments ? » Ils répondraient, à se vouloir sincères : « C’est vrai, notre corps (...)
"Je sens voler en moi les oiseaux de génie /Mais j’ai si mal tendu mon piège qu’ils ont pris/Dans l’azur cérébral leurs vols blancs, bruns et gris/Et que mon cœur brisé râle son agonie." (Emile Nelligan)
Seul l’insuffisant est fécond (Goethe)
Sâdeq Hedâyat est l’un des auteurs les plus déconcertants, les plus étonnants pour qui ne veut voir en lui que le conteur d’une société éphémère et d’un pessimisme "qui lui était, de toute évidence, personnel." Ce serait méconnaître l’essence de son art que de ne pas (...)