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La quotidienneté, telle une toile d’araignée, était tissée de tous de côtés par les sécrétions involontaires et douloureuses, un dur exil, la condamnation à une absurdité au fure et à mesure dévoilée. En se débattant dans l’espoir de conquérir une petite fente de délivrance dans ce labyrinthe obscur, on se trouve devant un dilemme : se suicider, ou espérer un paradis perdu peuplé de ses propres créatures (Dieu, l’Amour), dans lequel s’estompent les petites choses vaines qui sont devenues des évidences de la (...)
"Plutôt que de chercher le sens du désespoir (il est évident ou métaphysique), avouons qu’il n’y a de sens que désespoir"
Julia Kristeva
Un nom, un adjectif ou un mélange des deux, apparaissent aux yeux du magicien comme des matières médiocres, incarnation du moment magique de l’affleurement de la pierre philosophale, épiphénomène de centaines de pages. Il en va ainsi de la naissance des titres qui portent toute la pesanteur de l’œuvre comme un enfant chargé d’un prénom auquel sa mère pensait depuis (...)
Peut-être qu’un jour personne ne cueillera les fleurs
Et chacun oubliera les malheurs
Peut-être qu’un jour la tendresse prendra la main de la beauté
Et chaque enfant aura une poupée
Peut-être qu’un jour naîtra encore l’amour
Et les oiseaux chanteront pour toujours
Peut-être qu’un jour chacun retrouvera son étoile
Et la dessinera sur la toile
Peut-être qu’un jour tout le monde aimera les corbeaux
Et chacun sera heureux
Peut-être qu’un jour personne ne fermera son seuil
Et personne n’aura peur du (...)