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CAHIER DU MOIS |
19ème Foire internationale du Livre de Téhéran
Proust en bande dessinée, entretien avec Stéphane Heuet
Livres et lecture, d’une ville à l’autre
CULTURE
Arts
L’art de la ciselure
Reportage
Atlas d’Iran, socio-économique et culturel
Au sud du cinéma
Littérature
La poésie persane avant et après la Révolution Islamique (I)
Regard sur “La malédiction de” la terre de Jalâl ÂL AHMAD
Repères
La langue et l’écriture en Iran avant l’islam
Entretien
“Je n’aime pas les films qui racontent tout” (Entretien avec Agnès Devictor)
PATRIMOINE
Sagesse
Owhadi Maragheï
Tradition
La cuisine iranienne, vue par Nadjaf Daryabandari
Itinéraire
Musée du patrimoine rural du Gilân
Le dôme de Soltânieh
LECTURE
Poésie
Fereydoun Mochiri, l’odeur de la pluie
FENETRES
Au Journal de Téhéran
Un grand ami de l’Iran
Boîte à textes
Un nouveau regard sur "Délchodégân"
Atelier d’écriture
Croyez au printemps, ...
Rouhollah Hosseini : vous êtes, monsieur, à Téhéran depuis quelques jours. Puis-je vous demander, pour commencer votre impression sur le pays ?
Stéphane Heuet : Ce sera plutôt mon impression sur Téhéran, car je ne reste pas assez longtemps pour pouvoir m’éloigner de votre capitale. Je suis émerveillé par les gens. Franchement, de la ville, je n’ai pu voir que quelques avenues, bâtiments et musées, et la Maison des artistes que je trouve remarquable ; très bien bâtie, et munie d’équipements techniques (...)
A l’occasion de la foire internationale du livre
N° 7, juin 2006Quelle est, me suis-je demandé un jour béatement, tandis que je feuilletais un sublime volume broché dont le cuir évoquait la juvénile carapace d’un bébé rhinocéros, quelle est, disais-je, l’ultime finalité du livre ? Peut-être d’aller grossir les rayons de nos bibliothèques, qui jour après jour, à mesure que les volumes viennent à s’accumuler, ressemble de plus en plus à la carapace adulte d’un unicorne octogénaire désabusé et bougon à l’intérieur duquel on ne cesse de flâner, tout à la recherche d’une (...)
Manoutchehr Hamzelou
traduit du persan par
La ciselure ("qalamzani" en persan) consiste à graver des ornements et des motifs décoratifs sur métaux, surtout le cuivre, l’argent et le laiton. Pour son travail, le ciseleur est équipé de différents outils : burins, marteaux, pinces, une cisaille pour couper le métal, etc.
Le cuivre est un métal rouge, très malléable et ductile, largement utilisé par les ciseleurs qui le préfèrent souvent aux autres métaux. En effet, à en croire les archéologues et les historiens de l’art, le cuivre fut le premier (...)
Le 26 avril 2006, l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI) a organisé une conférence-débat à la Maison des Artistes de l’Iran, à l’occasion de la parution d’une nouvelle version de l’Atlas d’Iran.
La manifestation a été ouverte par le professeur Christian Bromberger, le nouveau directeur de l’IFRI, qui a présenté les conférenciers. A sa suite, Mme le docteur Dominique Carnoy-Torabi a pour sa part présenté en ces termes le service des publications de l’IFRI dont elle est la responsable : "L’IFRI est (...)
Printemps, le 23 avril. Cinémathèque du musée d’art contemporain, Téhéran.
En entrant dans le musée, rien ne frappe sinon l’absolu calme du lieu. Quelques personnes éparses admirent attentivement des toiles colorées. Cependant, plus nous avançons dans le large couloir en colimaçon du musée, plus la foule s’accroît. Quelques uns feuillettent avec curiosité des livrets bleu marine ; d’autres se dirigent vers le buffet pour goûter aux gâteaux et se rafraîchir ; d’autres encore sont réunis en petits groupes et (...)
Shams Langaroudi
Traduit du persan par
La poésie persane classique, consacrée aux thèmes de l’ordre général et de l’ordre moral, s’inscrivait dans un cadre rhétorique préconçu et strictement codifié. Non datée, elle était indubitablement intemporelle, adaptable à tous les temps.
Elle ne relatait pas la véritable vie mais la présentait métamorphosée sous l’effet de l’esprit.
Il y a près d’un siècle, suite au mouvement de modernisation en Iran, les relations commerciales et culturelles avec les pays de l’Ouest se développèrent et la société iranienne (...)
Al-é-Ahmad s’inscrit dans une lignée de penseurs et d’écrivains iraniens qui ont choisi depuis quelques décennies, avec des perspectives différentes, gauche ou islamique, de rendre compte de l’émergence, dans le milieu intellectuel des années trente, d’une nouvelle entité : le social. Ainsi, progressivement, la représentation de la société apparaît dans le genre romanesque et remplace l’univers fantastique du conte iranien. A son tour, Al-é-Ahmad s’empare du concept comme matériau romanesque. Son expérience (...)
L’histoire de la littérature persane est liée à l’évolution de sa langue et de son écriture. Il est donc utile de savoir quand elle est née et comment elle s’est perfectionnée. L’écriture
La date de l’apparition de l’écriture n’est pas claire. Nous savons pourtant que les premiers écrits de l’homme étaient très simples et primitifs. Pour communiquer, il dessinait des images grossières appelées "idéogramme" et dont on retrouve aujourd’hui encore des traces parmi certaines ethnies.
Peu à peu, cette écriture a (...)
Pourquoi le festival "Au sud du cinéma" concerne certains pays en particulier, et quels sont ces pays ? Selon quels critères les films sont-ils sélectionnés ?
Agnès Devictor : Nous ne sommes pour rien dans le choix des pays, ni dans celui de la programmation. L’objectif d’une programmation c’est d’associer des films, les mettre en rapport. Il s’agit de visualiser des films et d’établir des liens après coup. Le film cambodgien, par exemple, avait des points communs évidents avec le film tunisien. (...)
Monireh Borhani
Traduit par
Cheykh Owhadoddin Ben Hossein Owhadi Maragheï Esfahani compte parmi les célèbres poètes et mystiques des VII et VIIIème siècles de l’hégire. Pour certains, le surnom de Owhadi, vient de Owheddine et pour d’autres de Roknoddine. Pour certains, il est natif d’Ispahan et pour d’autres sa ville natale est Maragheh.
Au début de sa carrière, il prit pour pseudonyme littéraire, le nom de Safi qu’il changea plus tard en Owhadi. Son recueil de poèmes "Jamé Jam", fut achevé en 733 de l’hégire, alors qu’il avait 60 (...)
Nadjaf Dariabandari a créé la surprise en publiant un ouvrage, en deux volumes de 984 pages chacun, sur la cuisine du monde et la cuisine iranienne en particulier.
Pendant près de 40 ans, il a rassemblé de nombreuses notes et documents. Avec l’aide de sa femme Fahimeh Rastkar et de son ami éditeur M. Zahraï, il a publié cette oeuvre qui est devenue aussitôt une référence en la matière.
Dans son introduction, il explique qu’il est avant tout passionné par les lettres, mais également par la peinture et (...)
Un musée du patrimoine rural de la région du Gilân est actuellement en cours de réalisation. Unique en son genre au Moyen-Orient, ce musée est situé dans le parc forestier de Sarâvân (sur la route Rasht-Téhéran) et couvre une superficie de près de 200 hectares. Ce projet a été établi grâce à la collaboration de la Direction du patrimoine et de l’architecture du Ministère Français de la Culture et de la Communication, l’Université d’Aix en Provence, l’Ecomusée d’Alsace, et sous le patronage de l’UNESCO. Les (...)
Le dôme de Soltânieh, par sa majesté, constitue l’un des joyaux architecturaux de l’Iran. Selon les épigraphes disponibles datant de la période assyrienne, au VIIIème siècle avant J. C., la terre de Soltânieh a longtemps abrité la tribu des Sakarats. Les Mèdes lui donnèrent le nom d’ " Aribad" et les Parthes, le nom de leur roi, " Orsâse". C’est dire à quel point le territoire de Soltânieh est susceptible de renfermer de précieuses données historiques ; Avant même l’arrivée des tribus mongoles, cette région (...)
Viens avec moi pleurer sur l’homme d’aujourd’hui
Le pauvre, il a perdu le sens de l’amour
" De la musique avant toute chose " disait alors Verlaine ; aujourd’hui, c’est encore le degré de musicalité qui fait en grande partie la force du poème. La musique est le moule qui confère sa forme à la parole, qui démultiplie le verbe, qui l’habille de ses belles notes, qui à voix haute, séduit l’oreille, et l’esprit à voix basse. Telle est la poésie mochirienne. On l’écoute, on l’entend, on la fredonne à l’infini. (...)
Saïd Naficy
N° 7, juin 2006Journal de Téhéran
Mardi 23 Juin 1936,
2 Tir 1315
Monsieur Saïd Naficy, ancien collaborateur du Journal de Téhéran a bien voulu nous expédier en texte français la traduction d’un article se rapportant au grand orientaliste et diplomate allemand Friedrich Rosen.
Nous reproduisons intégralement et textuellement cet article ainsi que son introduction, tels que rédigés et envoyés par l’auteur lui-même en laissant à nos lecteurs le soin de relever toute la finesse de conception et de style qui nous font (...)
Les œuvres de Ali Hâtami sont toujours tentantes à voir. Pour notre génération dont l’enfance et l’adolescence ont été imprégnées des films tels que " Hézâr Dastân " (le rossignol), "Kamâl-ol-molk" et "Délchodégân " (les épris), cette tentation est beaucoup plus forte, et ne se limite pas seulement à voir le film. L’image qui existe dans notre mémoire des époques Pahlavi et Qadjar est celle que Hâtami nous a laissée, on compare même les photos de l’ancien Téhéran avec le Téhéran de Hâtami, ce qui arrive rarement (...)
Fereydoun Mochiri
Traduit par
Croyez au printemps,
ouvrez les fenêtres,pour que le zéphyr fête
le jour de naîssance des acacias ;
et le printemps
a allumé la bougie, sur toutes les branches et
à côté de toutes les feuilles
Toutes les hirondelles sont rentrées
et elles ont crié la fraîcheur.
la rue est remplie de chansons,
et le cerisier a fleuri, comme cadeau,
pour les acacias.
Ouvrez les fenêtres, mon ami
vous souvenez-vous
que la terre est brulée d’ une soif sauvage ?
que les feuilles se sont flétries ?
que faire de (...)