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CAHIER DU MOIS |
Il était une fois... :
Les contes populaires iraniens, et leurs illustrateurs
Dossier réalisé par Alice Bombardier |
La culture populaire en Iran : ses formes, son histoire, ses croyances.
Variation, stabilité et constitution du sens dans les récits narratifs d’une conteuse persane
Sobhi, conteur d’histoires à la Radio d’Iran
Les personnages des contes iraniens
Le voyage des contes :
Etudes croisées de "Blanche Neige"-"Anâr Khâtoun" et du "Chat Botté"-"Le Renard et le Meunier"
Les berceuses des mères kurdes
"Salim le Bijoutier" et "Les Mille et Une Nuits"
L’empreinte de la culture populaire dans le Masnavi de Djalâl al-Din Roumi
La Javânmardî : cœur du shî’isme iranien*
2- Une chevalerie initiatique
Les cartes de vœux fabriquées à Neyshâbour*
D’Ispahan à Saint-Malo
Alain Bailhache, peintre de la mer et illustrateur de livres pour enfants
CULTURE
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Repères
Le doute méthodique de Descartes
garant de la véracité épistémique
Une histoire de la modernité (II)
Mollâ Sadrâ, symbole de l’unité culturelle iranienne*
PATRIMOINE
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Itinéraire
Sur le seuil de l’antre du géant invisible
LECTURE
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Poésie
Ali Moussavi Garmâroudi : précurseur de la poésie religieuse contemporaine
FENÊTRES
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Au Journal de Téhéran
L’Iran physique : ses mines et son industrialisation
Entretien avec M. Vakiliân,
Directeur de la revue Farhang-e Mardom (“Culture Populaire”) à Téhéran
M. Vakiliân a pris la succession des travaux de Seyyed Abolqâssem Enjavi Shirâzi sur la culture populaire et nous transmet ici sa passion de collecteur d’histoires.
Savez-vous ce qu’est un zarbolmasal ? Cela veut dire « proverbe ».
Par exemple, voici un proverbe qui existe en Iran : âstin-e now bokhor polo (littéralement : « manches neuves, mangez du riz »).
Chaque proverbe a une histoire. L’histoire de ce proverbe concerne Bohloul, à l’époque de Hâroun al-Rashid. Un jour, Bohloul va à une réunion. (...)
Ulrich Marzolph
Traduit de l’anglais* par
Ulrich Marzolph, étudiant le persan à Mashhad en 1977-78, a quitté l’Iran avant la Révolution. Déterminé à poursuivre ses études sur l’Iran, il a entrepris en Allemagne un doctorat sur le folklore narratif iranien en s’appuyant sur la totalité des sources connues, y compris les sources non publiées. Ulrich Marzolph a alors pris contact avec Laurence Paul Elwell-Sutton, collecteur des récits de Mashdi Galin Khânom, et l’a rencontré à Edinburg. Celui-ci lui a légué, peu avant sa mort, toutes ses notes et (...)
Fazlollâh Sobhi Mohtadi a raconté pendant une vingtaine d’années, de 1940 à 1960, une histoire à la Radio d’Iran chaque vendredi après-midi. Son émission était très écoutée. Sobhi sut utiliser à bon escient la popularité de son émission pour rassembler et compiler les histoires populaires iraniennes, qu’il publia entre 1944 et 1953.
Le conteur d’histoires à la Radio d’Iran
Le mercredi 4 Ordibehesht 1319 (24 avril 1940), à 18 heures, la Radio d’Iran commença à diffuser ses programmes. Deux jours plus tard, (...)
Pegah Khadish
Traduit par
Dans la structure des œuvres narratives, notamment dans les contes et les fables de la littérature orale, les personnages comptent parmi les éléments fondamentaux du récit. C’est grâce à la présence des personnages que prennent forme les événements et les situations. Les fonctions que remplissent les différents personnages d’un récit sont les moteurs des événements narratifs. Dans sa Morphologie des contes de fées, le célèbre formaliste russe, Vladimir Propp (1928-1970) fonde son système d’analyse des (...)
Les contes ont toujours servi à endormir les enfants mais ce n’était pas leur unique fonction. Les histoires peuvent également servir à travestir la réalité, à rendre possible l’impossible. Elles permettent de s’évader de la vie réelle, en donnant accès aux dieux et aux créatures surnaturelles telles que les fées et les monstres. Les contes ont aussi une importante dimension pédagogique.
En tant que mémoire culturelle d’un peuple, les contes folkloriques constituent une source très riche pour les (...)
Hâshem Salimi
Traduit par
Les berceuses sont les mélodies de l’inconscience endormie des mères à travers le monde et dans toutes les cultures. Ces chansons folkloriques reflètent les croyances, les aspirations et le mode de vie de chaque époque. D’un point de vue sociologique, les berceuses peuvent également être considérées comme le cri étouffé des femmes opprimées par les injustices et les inégalités sociales qui marquent fortement les communautés fondées sur la structure patriarcale de la cellule familiale.
Dans ce contexte (...)
Mohammad Jafari Qanavati
Traduit par
‘Salim le bijoutier’ est une histoire traditionnelle iranienne, qui était encore très populaire il y a peu. L’existence de nombreux manuscrits et lithographies de cette histoire confirment son importance. On retrouve plusieurs versions de cette histoire dans une vaste région géographique allant du Hérat en Afghanistan jusqu’au Khouzestan iranien, ce qui est une autre preuve de sa popularité auprès des persanophones. Son attrait a été tel qu’elle a même été traduite en arabe et en turc au cours des (...)
Mehrân Afshâri
Traduit par
Mowlânâ Djalâl al-Din Roumi (1207-1273) composa son Masnavi pour enseigner les principes de la sagesse à ses disciples et adeptes dont la plupart était issue des couches inférieures de la société. C’est la raison qui explique en grande partie l’usage très fréquent, dans cet ouvrage, des allusions et des allégories provenant de la culture populaire, accessibles et compréhensibles par le plus grand nombre. Nous pouvons donc trouver, dans cet ouvrage, l’empreinte des croyances et us et coutumes, ainsi que (...)
Les bras étendus comme si elle s’apprêtait à tirer une flèche, à frapper un ennemi de son sabre en se protégeant d’un bouclier ou à lever ses bras en exultant de bonheur, cette calligraphie anthropomorphe est constituée de trois lettres de l’alphabet arabe, ’ayn, sîn et mîm. Ces trois lettres ont été l’objet d’importantes réflexions dans le shî’isme. Le ’ayn représente ’Ali ; le sîn Salmân et le mîm Mohammad. Ces derniers sont les manifestations des trois niveaux de la religion et de la spiritualité shî’ite. (...)
Ali Bouzari**
Traduit par
Aux XVIIIe et XIXe siècles, à l’époque des Qâdjârs, apparurent de nombreuses formes d’arts et d’artisanats populaires. Ils eurent souvent un destin commun : ils fleurirent pendant quelques années ou quelques décennies, tombèrent ensuite très rapidement en désuétude, et il n’en restait plus tard que des souvenirs plus ou moins nostalgiques. Tel fut notamment le sort réservé au style de la peinture populaire de café (Ghahveh-Khâneh), la peinture sur vitre…
Eïdi-Sâzi, ou l’art de la fabrication de cartes de (...)
C’est par son album d’aquarelles Ispahan, sous les voiles du désir, que nous avons découvert les œuvres d’Alain Bailhache. Ce véritable "guide artistique" mettait en évidence la beauté de la ville d’Ispahan et de son bazar et éclairait d’un jour nouveau les caravansérails et les passages marchands que nous avions visités maintes fois. Nous avons voulu connaître l’auteur de ces beaux dessins orientalistes dont la finesse et la justesse du trait à l’encre s’associaient si bien à la légèreté des tons de (...)
Descartes a explicitement annoncé sa volonté de fonder sa philosophie sur une base solide et inébranlable : "[…] tout mon dessein ne tendait qu’à m’assurer et à rejeter la terre mouvante et le sable pour trouver le roc ou l’argile."
Dès lors, l’acte fondateur de la philosophie cartésienne devient le doute, mais un doute métaphysique à valeur méthodique et épistémique. Un doute épistémique est pour Descartes une condition pour obtenir une connaissance certaine. Pour atteindre la connaissance indubitable, il (...)
Le procès de désacralisation occidentale
a séparation de l’homme d’avec la nature, du sujet d’avec l’objet, culmine dans la rupture de l’unité du ciel et de la terre. Cette rupture, quoique lente, paraît inévitable. Compte tenu de la distance qu’a prise l’homme avec la nature, à savoir le monde, ainsi que de l’ouverture de l’espace sur l’infini, l’homme a vu disparaître peu à peu de son horizon la présence autrefois sensible du divin ; il est désormais « (…) de moins en moins absorbé dans la contemplation (...)
Si déjà depuis le XIIème siècle les noms de Fârâbi, d’Avicenne, de Ghazâli et un peu plus tard celui d’Averroès ont été prononcés couramment en Occident, sans parler des véritables œuvres avicennisantes, voire un ou plusieurs auteurs connus sous le nom de pseudo-Avicenne et de toute une tradition assez prolongée dite averroïsme latin, par contre, Mollâ Sadrâ et quelques autres ne font que récemment partie de ceux dont on parle en Occident.
Pour la première fois, c’est un français, le Comte de Gobineau, qui (...)
Le luth fou (Épisode n° 16)
N° 43, juin 2009Hosayn revient. Il est accompagné par une vieille femme qui embrasse aussitôt les joues de Lalla Gaïa, comme si elle était sa petite fille. En dehors du « salam », aucun mot n’est échangé, les choses sont évidentes, ce n’est pas ici un lieu pour les paroles inutiles… La vieille dame part sur la droite, Lalla Gaïa la suit. Elles passent devant un portail monumental dont les faces intérieures sont recouvertes de cuivre doré, menant au secteur des hommes. Au niveau du centre du portail, la vieille dame (...)
Ali Moussavi Garmâroudi est né en 1941 à Qom. Il a entamé sa carrière littéraire avec des poèmes consacrés aux Quatorze immaculés, pour se faire peu à peu connaître comme poète religieux, chercheur, traducteur du Coran, rédacteur en chef de quelques magazines littéraires dont Goltcharkh, professeur à l’université, attaché culturel de l’Iran au Tadjikistan, conseiller culturel du président de la République islamique... "La ligne du sang" et "A l’ombre du dattier du Prince des croyants" figurent parmi ses poèmes (...)
Au Journal de Téhéran
N° 43, juin 20098 Khordâd 1318
30 Mai 1939
La géographie physique de l’Iran est faite de contrastes violents. Sur son immense territoire, se rapprochent, se combinent et par endroits se heurtent les influences physiques qui caractérisent d’habitude des pays fort éloignés les uns des autres. Les auteurs qui ont méthodiquement étudié sa nature sont encore peu nombreux : à la fois très vieux et très jeune, l’Iran ne livre pas facilement ses secrets.
Il faut l’avoir parcouru : montagnes neigeuses, déserts de pierres, (...)