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CAHIER DU MOIS |
L’astronomie iranienne
d’hier et d’aujourd’hui
Histoire de l’astronomie durant la période sassanide et les premiers siècles de l’islam
L’observatoire de Marâgheh et son Ecole
L’observatoire d’Ulûgh Beg à Samarkand
Nassireddin Tûsi
Entretien avec Mohammad Heydari-Malâyeri
Héritier des astronomes persans
La situation actuelle de l’astronomie en Iran
Entretien avec le Professeur Yousef Sobouti, père de l’astrophysique moderne en Iran
L’observatoire national d’Iran
CULTURE
Arts
RAMBA ZAMBA,...rien que de l’amour…
Repères
La princesse Narkès et l’Imam Hassan al-’Askari
Rouzbeh Zarrinkoub, lauréat du prix Sa’y-e Mashkour
Refus de la modernité dans l’univers romanesque de Mondo et Le Petit Prince
Reportage
Picasso et les maîtres
Paris, galeries nationales du Grand Palais
Giorgio de Chirico (1888-1978) : La fabrique des rêves
Musée d’art moderne de la ville de Paris
Littérature
La nature dans la poésie de Sohrâb Sepehri
Mersâd-ol-Ebâd de Najm el-Din Râzi
L’histoire de la littérature persane des Xe et XIe siècles (IV)
PATRIMOINE
Itinéraire
Le luth fou (Épisode n°17)
Où l’on découvre que les dattes du passé sont délicieuses au présent…
LECTURE
Poésie
Parviz Nâtel-e Khânlari : pionnier du modernisme dans la poésie persane contemporaine
Récit
Lettre trente-quatre
FENÊTRES
Carnet de voyage
Voyage en Afghanistan
Au Journal de Téhéran
Découverte archéologique à Ghâhân
Arcs et trompillons
Les connaissances les plus anciennes sur l’astronomie mathématique de l’empire perse se sont développées en Mésopotamie. Sous les Achéménides les théories planétaires, lunaires et solaires babyloniennes furent étudiées et peu à peu assimilées par les Perses. Ainsi, durant la période achéménide, outre l’astronomie, les Perses adoptèrent simultanément la littérature babylonienne des augures astraux et transmirent l’ensemble de leurs découvertes à l’Inde vers la fin du Ve siècle ou au début du IVe siècle avant Jésus-Christ. (...)
Les comètes, les astres, les planètes, le soleil, l’univers, le mouvement de la terre, le jour et la nuit, le changement des saisons... sont autant de notions aujourd’hui familières à l’homme du XXIe siècle. Pourtant, ces concepts furent soit totalement ignorés, soit perçus fantastiques ou mystérieux par les Anciens. Pour faire la lumière sur cet univers infini, des instruments de mesure et d’observation astronomiques, des hypothèses, des formules mathématiques, des théorèmes complexes et toujours plus (...)
Parmi les collines proches des ruines de l’antique cité d’Afrâsiab, se dressent les vestiges d’un étonnant observatoire astronomique du XVe siècle. Œuvre du roi-astronome de génie, Ulûgh Beg (1394-1449), petit-fils de Timour Lang (Tamerlan), son emplacement fut découvert en 1908 par l’archéologue russe Vladimir Viatkine.
Ce que l’on peut encore en voir aujourd’hui est la partie souterraine d’un quadrant fixe géant, le plus grand quadrant de 90° jamais vu - son rayon était à l’origine de 40 mètres - mais (...)
Elhâm Badi
Traduit par
Mohammad Ibn Hassan Djahroudi Tûsi, surnommé Khâdjeh Nassireddin Tûsi, naquit en l’an 1200 à Tûs. Il se passionnait pour les sciences, et devint très jeune le plus grand mathématicien, astronome et philosophe de son temps. Il a ainsi été l’une des plus influentes personnalités du monde musulman. Il apprit les sciences théologiques auprès de son père, et la logique et la philosophie auprès de son oncle, Bâbâ Afzal Ayoubi Kâchâni. A la fin de ses études à Neychâbour, il était déjà considéré comme un grand (...)
Entretien réalisé par
N° 45, août 2009Mohammad Heydari-Malâyeri, né à Malâyer dans les montagnes du Zagros en 1947, est astronome à l’Observatoire de Paris depuis 1980. C’est le spécialiste mondial de certaines « nébulosités bizarres », les étoiles massives, de jeunes mastodontes vieux de seulement quelques millions d’années, gros de 20 à 100 masses solaires. Son terrain de jeu favori est les galaxies les plus proches de la nôtre, les Nuages de Magellan, qu’il observe depuis des années du bout de ses télescopes géants. Cette éminente (...)
Sharâgim Amini*
Traduit par
Lorsque Nassireddin Tusi construisit l’observatoire de Marâgheh, le plus grand observatoire de la région dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, il pensait, avec raison, que l’astronomie iranienne deviendrait alors le leader mondial de cette science. Après la construction de cet observatoire, terminé après deux décennies d’efforts incessants, d’autres observatoires furent bâtis sur son modèle, notamment ceux de l’Inde et d’Istanbul. Pendant longtemps, l’observatoire de Marâgheh fut l’un des plus (...)
Entretien réalisé par
, N° 45, août 2009Nous vivons sur la Terre, petite planète du grand système solaire, lequel fait partie de l’ensemble beaucoup plus vaste qu’est une galaxie, la Voie Lactée. Ceci alors qu’il existe des millions de galaxies dont certaines sont remarquablement plus vastes que la Voie Lactée. Cet entretien avec le professeur Sobouti pourrait nous révéler certains aspects de ce monde.
Yousef Sobouti est né en 1932 à Zandjân. Il a étudié la physique, d’abord à l’Université de Téhéran, puis au Canada, où il a obtenu une (...)
Il y a sept cents ans, un grand observatoire était construit à Marâgheh ; un observatoire sans pareil à cette époque, avec des astronomes tels que Nassireddin Tûsi, l’un des pionniers de l’astronomie de son époque. Dans cet article, nous aborderons l’astronomie en Iran après l’invention du télescope. Les Iraniens connurent le télescope pour la première fois à l’époque safavide, quand des missionnaires religieux italiens apportèrent quelques télescopes à la cour de Shâh Abbâss pour que le roi observe le ciel, (...)
Texte et photos :
N° 45, août 2009Pour décrire toute la bonté que j’ai vue ici, l’unique expression qui me vient à l’esprit est « rien que de l’amour ». J’ai vu des hommes bons qui tentent avec tendresse d’écarter le voile de la solitude, de la souffrance, du sentiment de différence et du chagrin de ces innocents dont nous nous éloignons souvent avec indifférence.
Klaus Erforth est un réalisateur. Avec une équipe d’artistes aussi motivés que lui, il a fondé une troupe théâtrale essentiellement formée de jeunes handicapés. Il tente de faire (...)
Les Noces Mystiques de Constantinople :
Réflexion sur la notion de mawaddah dans le Coran et la rencontre des traditions chrétienne et shî’ite
L’hagiographie du XIIème Imam est riche d’épisodes et de traditions qui recèlent en eux des trésors insoupçonnés de profondeurs gnostiques multiples. Nous allons pour cet article nous concentrer sur l’épisode que nous pouvons qualifier de prologue de la vie de l’Imam Mohammad al-Mahdi, celui du mariage de ses parents, le XIème Imam, Hassan al-’Askari et la princesse byzantine Narkès (Narcisse). La traduction complète en français du récit qu’en fait Shaykh Sadough se trouve dans le quatrième volume d’En (...)
Le prix Sa’y-e Mashkour [1] a été décerné pour la première fois cette année en hommage à Monsieur Mohammad-Djavâd Mashkour, spécialiste de l’Histoire et de la civilisation de l’Iran. La famille de M. Mashkour a offert sa bibliothèque au Centre de la Grande Encyclopédie Islamique, et a chargé ce centre d’organiser le prix Sa’y-e Mashkour tous les deux ou trois ans en choisissant le lauréat parmi les doctorants dont le sujet de thèse porte sur les recherches sur la culture ou l’Histoire de l’Iran. Monsieur (...)
Dr. Mehdi Heydari
Zahrâ Bornâ’i Zenouzi
Université Azâd Islamique de Téhéran
"L’Homme moderne est l’esclave de la modernité :
il n’est point de progrès qui ne tourne pas à sa plus
complète servitude."
Paul Valéry, Regards sur le monde actuel
L’Homme d’aujourd’hui se trouve de plus en plus esclave des progrès techniques et scientifiques, d’où son angoisse habituelle face à la vie moderne qui constitue l’une des préoccupations de nombreux écrivains, notamment d’Antoine de Saint-Exupéry et de Jean-Marie Gustave Le Clézio, deux écrivains remarquables du XXe siècle. Ces écrivains (...)
Paris, galeries nationales du Grand Palais,du 8 octobre 2008 au 2 février 2009
N° 45, août 2009Il s’agissait d’une très vaste et importante exposition, essentiellement de peinture où les œuvres de Picasso ont été exposées aux côtés de celles de grands maîtres du passé, ou plutôt, faut-il dire, où les œuvres se sont confrontées les unes aux autres. L’ambition de l’exposition fut de montrer comment Picasso a pris en charge ces maîtres dans son œuvre picturale, comment il s’en est saisi, les a interprétés, transmutés et restitués en des œuvres personnelles et singulières.
Du point de vue du dialogue entre (...)
Musée d’art moderne de la ville de Paris. 13 février - 24 mars 2009
N° 45, août 2009L’exposition est immense sans être exhaustive ; il s’agit d’une orientation muséale consistant à montrer un maximum d’œuvres, quitte à lasser le visiteur, ceci au détriment du rôle pédagogique incombant au musée. Trop montrer n’est pas nécessairement bien montrer ni bien instruire le public sur ce qu’il faut vraiment voir et connaître de l’œuvre. Ici, certains tableaux sont d’un faible intérêt alors que Giorgio de Chirico est un artiste incontournable de l’histoire de la peinture de la première moitié du (...)
Sohrab Sepehri fut l’un des grands poètes iraniens du XXe siècle. Né à Kashân en 1928 et mort en 1980 à Téhéran, il fit ses études primaires et secondaires à Kashân avant d’aller étudier la peinture à l’Université des Beaux-arts de Téhéran.
Son talent de peintre fut aussitôt reconnu par le monde artistique, mais Sepehri choisit de se tourner vers la poésie. Indifférent au monde qui l’entoure, il chante ses souffrances personnelles et décrit un monde fantasmé constitué par la nature. Son recueil intitulé Hasht (...)
Mersâd-ol-Ebâd de Najm el-Din Râzi qui rendit le nom de son auteur éternel, est l’un des textes les plus importants de la littérature persane, en particulier de la littérature soufie.
Ce texte est la mémoire d’une des époques les plus troublées de l’histoire de l’Iran, une époque qui marque l’apogée de la culture islamique iranienne. Cette période est aussi tristement célèbre en raison des violentes confrontations des divers courants de pensée religieuse, des guerres civiles meurtrières, et pour finir pour (...)
La prose persane et les grands écrivains
L’importance accordée à la langue persane à l’époque samanide eut une grande influence sur le développement de la prose et de la poésie persane. Ce siècle vit l’augmentation du nombre des livres écrits en persan à défaut de l’arabe et des traductions. Un bon nombre de ces ouvrages nous sont parvenus. Cependant, l’importance de cette révolution littéraire et scientifique de ce siècle fut considérable et il est certain que de nombreux ouvrages ont été perdus suite aux (...)
Le luth fou (Épisode n° 17)
N° 45, août 2009A l’extérieur de la cour du sanctuaire s’étend un grand cimetière. Aucun signe de modernité. Les gens sont vêtus comme pour une reconstitution historique, ceux qui sont à l’extérieur sont comme ceux de l’intérieur. Il n’y a pas de barrière, de limite qui permettrait de circoncire un périmètre. Aussi loin que l’on puisse voir, il n’y a pas de rupture, tout semble normal, or comment cela pourrait-il être normal ? Le regard ne parvient pas à saisir un indice permettant d’inverser cette folle impression qui (...)
Parviz Nâtel-e Khânlari, né en 1912 à Téhéran, est originaire de Nâtel. Il est l’un des premiers partisans de la poésie moderne iranienne dont il est lui-même l’un des auteurs. Ce moderniste est pourtant mesuré dans ses jugements et il rejette le mépris des autres partisans de cette nouvelle vision envers la poésie classique.
Après ses études primaires, Khânlari entra à l’université de Téhéran dont il sortit docteur. Cette même université l’engagea comme professeur de lettres, fonction qu’il remplit lors de (...)
Nâder Ebrâhimi
Traduit par
Ô compagnon de voyage !
Dans ce long itinéraire - qui s’écoule tel le vent à notre insu - laisse demeurer nos petites divergences. Je t’en prie !
Ne souhaite pas que l’on soit un, absolument un.
Ne souhaite pas que j’aime tout ce que toi tu aimes et que tu aimes tout ce que j’aime.
Ne souhaite pas que nous apprécions la même chanson, le même livre, la même couleur et le même goût pareillement.
N’exige pas que notre choix soit le même, notre goût le même, et notre rêve le même.
Voyager ensemble en (...)
Philippe Oberlin, chirurgien, fait partie de l’association de santé MRCA (Medical Refresher Courses for Afghans), présentée par Mireille Ferreira dans la Revue de Téhéran du mois de février 2009. Au retour d’une mission d’évaluation, il nous rapporte ses impressions sur l’Afghanistan, quelques mois avant la tenue des élections présidentielles (20 août 2009).
Chers tous,
Quelques nouvelles d’Afghanistan où je viens de passer 12 jours en mai : la sécurité était identique à l’an dernier, c’est-à-dire pas (...)
Au Journal de Téhéran
N° 45, août 2009Monsieur le directeur du Journal de Téhéran,
Les journaux Ettelâat et Iran ont attiré l’attention du public sur le résultat d’une tournée effectuée par l’auteur de ces lignes, tournée qui a abouti à la découverte d’un édifice sassanide.
D’autre part, un de vos collaborateurs a bien voulu me demander quelques clichés de l’édifice en question accompagnés d’une notice explicative.
Voici les détails de cette tournée :
Ayant été chargé par Monsieur le directeur du service archéologique d’explorer les alentours (...)