N° 46, septembre 2009


  • Les voyages de Tavernier en terre persane

    Afsaneh Pourmazaheri, Farzâneh Pourmazâheri N° 46, septembre 2009

    "Je puis dire que je suis venu au monde avec le désir de voyager. Les entretiens que plusieurs sçavans avoient avec mon père sur les matières de géographie qu’il avait la réputation de bien entendre et que tout jeune que j’estois j’écoutois avec plaisir, m’inspirèrent de bonne heure le désir d’aller voir une partie des païs qui m’estoient representez dans les cartes où je ne pouvais alors me lasser de jetter les yeux..."
    Depuis des siècles, la Perse, que l’on surnomme aussi « le carrefour des évènements de (...)


  • Joseph-Arthur de Gobineau ou l’amour de la Perse

    Mireille Ferreira N° 46, septembre 2009

    En décembre 1854, Joseph-Arthur de Gobineau (1816-1882), alors premier secrétaire à la légation de Francfort, est nommé secrétaire d’une mission extraordinaire en Perse, conduite par le ministre Prosper Bourée et ordonnée par l’empereur Napoléon III. Le 4 février 1855, Gobineau embarque avec femme et enfant à Marseille. Cette première aventure orientale, qu’il relatera dans son ouvrage Trois ans en Asie, qui paraîtra en 1859, soit un an après son retour, vient de commencer.
    Il est difficile de voir en ce (...)


  • Jean Chardin*

    Gholâm-Ali Homâyoun
    Traduit par

    Babak Ershadi N° 46, septembre 2009

    Jean Chardin, fils d’un riche bijoutier parisien, est né le 16 novembre 1643 (1053 de l’Hégire) à Paris. En 1665, Chardin, qui a hérité de son père une passion pour le commerce, se rend en Orient pour y faire le commerce des pierres précieuses.
    La même année, il part d’Istanbul, traverse l’Asie mineure d’ouest en est, et visite l’Arménie avant de se rendre à Tabriz, puis à Qazvin. Lorsqu’il arrive à Qom, il obtient l’autorisation de visiter le saint mausolée de Fâtemeh Ma’soumeh, sœur cadette de l’Imâm Rezâ. (...)


  • L’Iran du XVIIe siècle à travers le regard de Guillaume-Joseph Grelot

    Sarah Mirdâmâdi N° 46, septembre 2009

    Durant plusieurs de ses voyages en Orient, notamment en Turquie et en Iran, Jean Chardin fut accompagné d’un artiste peintre, Guillaume-Joseph Grelot, qu’il chargeait de dessiner les lieux les plus marquants qu’ils découvraient. Peu d’informations nous sont parvenues sur la biographie de ce jeune artiste qui finira, selon certaines notices biographiques succinctes, par se brouiller avec Chardin. Ajoutés au fil des pages de son Journal, ses gravures renforcent l’attractivité de l’œuvre de Chardin (...)


  • L’image de l’Occident et des Occidentaux dans les récits de voyage des Iraniens au XIXe siècle

    Djamileh Zia N° 46, septembre 2009

    Dans les échanges entre l’Orient et l’Occident à l’âge moderne, la balance a penché du côté de l’Occident. L’Occident a dominé l’Orient au cours de cette période, tant par les études que les orientalistes européens ont entreprises à propos des multiples aspects de la vie des orientaux que par les conquêtes coloniales. Au début du XIXe siècle, les connaissances des Iraniens sur les pays occidentaux étaient très limitées alors que les Européens avaient déjà entrepris de nombreux voyages en Orient, l’Angleterre (...)


  • Les croquis de Perse de Jules Laurens

    Sarah Mirdâmâdi N° 46, septembre 2009

    Peintre et lithographe du XIXe siècle, Jules Laurens (1825-1901) rejoint son frère artiste dans le sud de la France dès son adolescence et s’inscrit à l’école des Beaux-arts de Montpellier. Il poursuit ensuite sa formation aux Beaux-arts de Paris, où il travaille notamment dans l’atelier de Paul Delaroche. Après avoir échoué au concours du Prix de Rome en 1845, il décide de quitter la France pour entreprendre un grand voyage en Orient à l’occasion d’une mission scientifique, accompagné par le géographe (...)


  • L’influence des récits de voyage des Iraniens sur la situation politique à l’époque qâdjâre

    Zahrâ Mozaffari
    Traduit et adapté par

    Mahnâz Rezaï N° 46, septembre 2009

    Au cours des premières années du XIXe siècle, l’Europe était en pleine expansion politique et économique alors que l’Iran des Qâdjârs souffrait de nombreuses insuffisances dans le domaine de l’éducation et de ses infrastructures.
    Sous le règne des Qâdjârs comme sous celui des Safavides, les relations politiques entre l’Iran et l’Europe se développèrent. A cette époque, contrairement à l’époque zend et afshâr, les Européens s’intéressèrent de façon croissante à l’Orient et notamment à l’Iran. Ainsi, bien que (...)


  • Eugène Napoléon Flandin, dialogue imaginaire sur la Perse d’un peintre orientaliste avec son petit-fils

    Béatrice Tréhard N° 46, septembre 2009

    Jean-Baptiste Eugène Napoléon Flandin (plus communément appelé Eugène Flandin), né en 1809 à Naples et mort en 1876 à Paris, est un peintre orientaliste français. Il a laissé de ses voyages en Algérie, Perse, Irak, Arménie et Turquie, une œuvre iconographique descriptive réalisée à des fins scientifiques, pour laquelle il reçut la Légion d’honneur en 1842.
    Attaché à l’ambassade de France en Perse en 1840-1841, il co-signe avec l’architecte Pascal Coste l’ouvrage Voyage en Perse, fruit des observations réalisées (...)


  • Voyageurs occidentaux en Iran au XXe siècle : Robert Byron et Nicolas Bouvier

    Pierre Alonso N° 46, septembre 2009

    Robert Byron, Nicolas Bouvier. Le premier était anglais. Parti en 1932 à la découverte de l’architecture islamique en Asie Centrale et en Afghanistan, il traversa l’Iran d’est en ouest, puis d’ouest en est avant d’explorer le sud et de repartir vers le sous-continent indien. De se voyage, il tira Route d’Oxiane.
    Le second est suisse. Nicolas Bouvier quitta Genève en 1953 à bord d’une Fiat Topolino en compagnie du peintre Thierry Vernet, son « jumeau psychologique » et « compagnon intemporel ». Après (...)


  • A rebours de l’exotisme Nicolas Bouvier à Tabriz

    Esfandiar Esfandi N° 46, septembre 2009

    « Pharda toujours invoqué.
    Pharda gonflé de promesses.
    Pharda, la vie sera meilleure… »
    L’usage du monde, N. Bouvier, 1963
    Le 17 février 1998 marqua la disparition à l’âge de 67 ans, d’un insatiable voyageur par le corps et par l’esprit ; voyageur des grands chemins et des minuscules sentiers, droit dans ses « pompes » quand il s’est agi de marcher, calé dans le fauteuil de sa Fiat Topolino quand il a fallu (ce fut le plus souvent) rouler par monts et par vaux, des plaines de Laponie jusqu’au Japon, de (...)


  • Les sables de l’imaginaire

    Elodie Bernard N° 46, septembre 2009

    « Et les grands déserts du monde, le Sahara, le Kalahari, le Gobi, ceux d’Arabie, de Perse et d’Australie, le grand désert américain enfin, offrent leurs vallées mortelles et leur solitude dangereuse à ceux qui savent que l’esprit languit dans la sécurité et vit de privations. Sur ces terres étranges la vie tire une soudaine noblesse du danger et du dénuement. »
    Albert Camus
    Le monothéisme est né dans le désert. De sa terre originelle, il puise un vocabulaire spécifique : révélations, conquêtes, visions (...)


  • Entretien avec Alirezâ Yazdâni, verrier

    Monireh Borhâni
    Traduit par

    Arefeh Hedjazi N° 46, septembre 2009

    Alirezâ Yazdâni est né en 1962 à Téhéran. Il est diplômé en design et impression sur textile et a un master de recherche artistique de la faculté d’art et d’architecture de l’Université Azâd. Il enseigne actuellement la sérigraphie et s’est spécialisé dans la confection d’œuvres artistiques en verre. Il a participé à de nombreuses expositions collectives dont la biennale des sculpteurs iraniens contemporains du Musée des Arts Contemporains de Téhéran, et organise tous les ans une exposition à la galerie (...)


  • Le pardon des Sept Saints Dormants d’Ephèse
    L’édition 2009 des rencontres islamo-chrétiennes de Vieux-Marché

    Amélie Neuve-Eglise N° 46, septembre 2009

    La 55e édition des rencontres islamo-chrétiennes présidée par Mgr Claude Rault, évêque du diocèse de Laghouat-Ghardaia en Algérie, s’est déroulée les 25 et 26 juillet 2009 à Vieux-Marché dans les Côtes d’Armor. Ces rencontres furent cette année consacrées au thème suivant : "Pour une paix sereine entre les deux rives de la Méditerranée : quelles conditions politiques, quels moyens culturels ?" Cet événement unique a pour origine une histoire commune aux traditions chrétiennes et musulmanes, l’histoire des Sept (...)


  • L’orientalisme allemand au XIXème siècle : entre science et nationalisme

    Raphaël Métais N° 46, septembre 2009

    Il est difficile aujourd’hui de s’intéresser à l’orientalisme sans rencontrer la célèbre analyse critique qu’en a faite le professeur Edward W. Said. Dans L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, paru en 1979, il soutient que l’orientalisme occidental a développé un cadre normatif et culturel dans lequel l’Orient a été enfermé. L’Orient a existé, dans la pensée occidentale, tel que les Occidentaux eux-mêmes l’ont vu et interprété. En réalité, il analyse principalement les traditions orientalistes française, (...)


  • Les symboles de notre pays au Musée National d’Iran*

    Djamileh Zia N° 46, septembre 2009

    A l’occasion de la journée mondiale des musées et la semaine de l’héritage culturel, le Musée National d’Iran a organisé du 18 au 24 mai 2009 une exposition intitulée les symboles de notre pays. Plus de 400 objets, découverts lors de fouilles archéologiques entreprises dans toutes les provinces d’Iran au cours de ces quatre dernières années étaient exposés. Les objets datant du 2e et du 3e millénaire av. J.-C. étaient très nombreux, si bien que ceux datant de moins de 3000 ans paraissaient presque récents (...)


  • Le mariage dans le Shâhnâmeh de Ferdowsi

    Mahnâz Rezaï N° 46, septembre 2009

    Le mariage est toujours source de difficultés dans le Shâhnâmeh de Ferdowsi. Bien qu’étant au départ des événements heureux, ces mariages, à l’exception de quelques-uns, ont une fin tragique et sont cause de guerres, de mort, de haine et de trahison. Le mariage des héros ou des rois iraniens avec des jeunes filles non iraniennes, les mariages amoureux, le mariage avec les femmes artistes ou guerrières [1] ouvrent toujours sur de nouvelles aventures. C’est avant tout le mariage avec les non-iraniennes (...)


  • Paris, le Palais de Tokyo, un espace expérimental pour l’art contemporain

    Jean-Pierre Brigaudiot N° 46, septembre 2009

    En 2002 l’ancien Musée national d’art moderne implanté dans une aile du Palais de Tokyo, bâti initialement à l’occasion de l’exposition universelle de 1937, se voyait affecté à un nouvel usage, celui d’un lieu expérimental consacré à l’art contemporain. Les vastes espaces étaient réaménagés par des architectes qui lui donnèrent l’aspect d’une friche industrielle ou d’un squat, ce qui marquait une singulière différence avec le Musée d’art moderne de la ville de Paris, voisin très convenable d’aspect et au public (...)