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CAHIER DU MOIS |
Le sport en Iran : entre spiritualité et performances
Le tchowgân
L’escrime persane
Regards sur le zourkhâneh, une institution iranienne
Dans la ruelle des ayyârs
Les locaux et instruments du zourkhâneh
Aperçu de l’histoire de la lutte iranienne
Sports traditionnels et sports nouveaux en Iran, entre ruptures et continuités
Entretien avec Christian Bromberger
Gol koochik, le football anecdotique
Le paint-ball en Iran
Deuxièmes jeux de la solidarité des pays islamiques en Iran
Les femmes iraniennes et le sport
CULTURE
Arts
La photographie iranienne à l’honneur à Paris
Entretien
La machine du jugement dernier
Un documentaire sur les troubles mentaux liés à la guerre
Repères
Premiers étudiants iraniens en France
Les Khazars, peuple de la steppe
Littérature
La notion de tolérance dans la chanson de geste
PATRIMOINE
Itinéraire
Dans la grotte d’Ali-Sadr
Le luth fou (Episode n° 20) :
Où la voûte céleste plie par la main du luthier
LECTURE
Récit
Bouillon aux prunes
Les historiens qui ont effectué des recherches sur le tchowgân sont unanimes : ce sport est iranien. Ce plus ancien sport équestre, premier jeu de balle en équipe de l’histoire de l’humanité dont la création est estimée à une date entre le sixième et le premier siècle av. J.-C., était un entraînement pour les cavaliers des troupes d’élite de l’armée et les gardes du roi de Perse au cours de l’Antiquité. Il fut joué par les princes et les nobles de l’Iran, y compris les femmes, à l’époque sassanide. Les (...)
Dr. Manoucher Moshtagh Khorasani
Traduit par
1. Introduction
Cet article constitue un aperçu des techniques d’attaques avec le shamshir les plus importantes dans l’escrime persane. Le mot shamshir est un terme générique utilisé pour toutes sortes d’épées ou de sabres indépendamment de la courbature de la lame. Grâce à de nombreuses années de recherche, de nombreux manuscrits ont été examinés et les multiples techniques utilisées avec les armes les plus diverses ont été classifiées. Ces techniques sont divisées en techniques d’attaque, de défense, de (...)
Le zourkhâneh est un gymnase où se pratique des sports que l’on pourrait qualifier de "martiaux". A mi-chemin entre la salle d’armes et le terrain de lutte, il a longtemps été une institution à la lisière de la légalité. Pendant de longs siècles lieu de transmission et de diffusion des valeurs chevaleresques, mystiques et guerrières des Iraniens, ayant survécu à la modernité, il cherche aujourd’hui ses repères à travers un certain renouvellement de ses règles et de sa définition même.
Les sports du (...)
Chacun se glorifie de quelqu’un
Nous, nous nous glorifions d’Ali
Tes descendants sont tous lumières, sujets donc de fierté, mais toi, tu es cette lumière de soleil qui caresse dans le froid de l’hiver, et qui embrase en pleine canicule. Là où les aveugles ténèbres s’épaississent autour de tout et que la Terre se congèle, ton souvenir, comme un éclair éblouissant, surgit, traverse les siècles et se dilate dans le présent pour faire redresser et la terre et le temps, droits et hauts comme ton corps : celui (...)
Shivâ Vâhed & Atefeh Shiâsi
N° 49, décembre 2009Les zourkhâneh ont souvent été construits dans les ruelles des vieilles villes, avec un plafond en dôme et un plancher d’un niveau plus bas que celui de la rue. L’entrée est basse afin que les athlètes et spectateurs s’inclinent en franchissant la porte et marquent ainsi leur respect pour ce sport. Cette entrée s’ouvre sur un couloir étroit et bas de plafond. L’arène du zourkhâneh est un creux octogonal ou hexagonal de 4 ou 5 m de longueur, de 4 m de largeur et d’environ 1 m de hauteur qui se trouve au (...)
Intimement liée dès ses origines à la violence et à l’autodéfense humaine, la lutte a été reconnue comme le premier "sport" né au sein des communautés primitives. Les premiers éléments attestant l’existence de cette activité physique datent de l’époque mésopotamienne. On les retrouve notamment chez les Sumériens au 4e millénaire av. J.-C. Le temple de Guianadjeh à Bagdad, découvert en 1938 par M. Spears, archéologue de l’Université de Pennsylvanie, constitue le témoignage le plus ancien concernant la lutte (...)
Présenter un historique précis de l’histoire du sport dans Iran antique s’avère être une gageure, étant donné la disparition de nombreuses sources au cours des siècles, notamment lors de la destruction voulue ou accidentelle de nombreuses bibliothèques et ouvrages précieux. Nous disposons néanmoins de certaines sources comme l’Avesta, différentes tablettes et bas-reliefs anciens, ainsi que certaines œuvres littéraires ou témoignage d’auteurs Grecs comme Xénophon. Ces sources nous apprennent notamment qu’il (...)
Propos recueillis par
N° 49, décembre 2009"Les champions chevaleresques comme Gholâmrezâ Takhti ont aujourd’hui cédé la place à des joueurs de football, même s’ils passent comme des étoiles."
Professeur d’ethnologie à l’Université de Provence, Christian Bromberger est membre sénior de l’Institut Universitaire de France (chaire d’ethnologie générale). Il a dirigé l’Institut d’Ethnologie Méditerranéenne et Comparative et l’Institut Français de Recherche en Iran. Ses recherches portent notamment sur le Gilân (sociétés et cultures), sur pilosité et société, (...)
« Rangez-moi ce ballon ! »
Enoncé récurrent dans les écoles, collèges ou lycées iraniens.
L’Iran du XXe siècle fut, à n’en pas douter, témoin de deux événements majeurs : la création de la fédération iranienne de football en 1920, et le premier match officiel de l’équipe iranienne de football en 1941. La success story de notre équipe nationale a commencé à cette époque avec notre « victoire » par « match nul » sur l’équipe afghane, et s’est prolongée avec l’arrivée de l’équipe au 1er tour de la coupe du monde (...)
A côté des sports traditionnels iraniens et des sports classiques occidentaux tels que le football, de nouvelles disciplines ont fait leur apparition en Iran au cours de ces dernières années, même si elles restent encore peu connues de la majorité de la population. Le paint-ball en fait partie. Présent depuis plus de sept ans en Iran et malgré ses dimensions sportives évidentes (notamment la course et le tir), le paint-ball n’est pas encore reconnu comme un sport officiel en Iran. Une équipe (...)
En avril 2010, l’Iran va accueillir la deuxième édition des « Jeux de la solidarité islamique », l’un des plus grands événements sportifs organisés depuis l’instauration de la république islamique d’Iran. Ces jeux sont organisés par la Fédération sportive de la solidarité islamique, qui est un organe de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Cette fédération sportive a été créée lors de la troisième conférence islamique qui s’est tenue à La Mecque en 1981 afin de superviser les activités sportives (...)
Lâdane Motamedi
N° 49, décembre 2009La nécessité de permettre aux femmes d’avoir une activité physique dans une grande ville comme Téhéran a été au cours des dernières années l’objet de l’attention des pouvoirs publics en Iran. Ainsi, de nombreux centres sportifs et parcs pourvus d’équipements sportifs réservés aux femmes ont récemment été ouverts dans la ville de Téhéran. En outre, 57 associations sportives publiques pour femmes ont été créées à l’initiative de la municipalité de Téhéran. Ces dernières sont largement concurrencées par les (...)
Dans le cadre de la seconde Biennale des images du monde intitulée Photoquai-2 avec pour directrice artistique, cette année, Anahita Ghabaian Etehadieh, iranienne, fondatrice de la fameuse Silkroad gallery de Téhéran, se tiennent deux expositions remarquables :
l’une au Musée du Quai Branly : 165 ans de photographie iranienne. 22 septembre-22 novembre 2009
l’autre, à La Monnaie de Paris : Iran, 1979-2009, entre l’espoir et le chaos : trente ans de photographie documentaire iranienne. 6 (...)
Soudâbeh Morâdiân a réalisé de nombreux documentaires dès la fin de ses études de cinéma, dont une série de soixante-dix films sur les villageoises en Iran diffusée à la télévision iranienne, et une série intitulée Les Chroniques d’Iran diffusée sur Arte. Soudâbeh Morâdiân s’intéresse aux sujets qui passent souvent inaperçus dans la société. Elle a terminé il y a quelques mois son troisième film sur les troubles mentaux liés à la guerre.
DZ : Pourquoi vous êtes-vous intéressée aux troubles mentaux, parmi tous les (...)
Ali Falakpour & Mahboubeh Maleki
N° 49, décembre 2009L’envoi d’étudiants iraniens à l’étranger date de plusieurs siècles. Elle remonte à l’époque safavide (1501-1722) et s’est ensuite affirmée au cours de la période qâdjâre (1794-1925), où différents groupes d’étudiants ont été envoyés en Europe et particulièrement en France. Il faudra néanmoins attendre le règne de Rezâ Shâh Pahlavi (1925-1941) pour qu’une législation gouvernementale soit mise en place dans ce domaine qui, prévoyant notamment l’attribution de bourses à différents groupes d’étudiants, favorisa une (...)
En langue persane, la mer Caspienne est nommée mer de Khazar (daryâ-ye khazar – دریای خزر). Sa désignation dans les langues turque et turkmène (Hazar Denizi) a la même signification. Qui sont ces Khazars, peuple depuis longtemps disparu, qui a tant marqué cette région d’Asie au point de laisser son nom à cette mer fermée, considérée comme le plus grand lac du monde (avec une superficie de 370 000 km²) et qui partage ses eaux entre la Russie, le Kazakhstan, le Turkménistan, l’Iran et l’Azerbaïdjan ?
Les (...)
L’épanouissement de la littérature trouve notamment ses racines dans l’action héroïque des hommes, qui a en retour impliqué une certaine conception de la littérature comme leçon morale et sociale, véhiculant une vision de l’homme qui crée son univers et dans lequel il tente de donner naissance à la justice sociale. A ce sujet, la littérature médiévale présente une nouvelle inspiration au travers de laquelle les auteurs français ont élaboré un certain type de création littéraire. Ainsi, ce genre littéraire (...)
La grotte d’Ali Sadr qui est de nos jours un centre touristique très fréquenté en été par les Iraniens, n’était pas, il y a 40 ans, encore connu du grand public. Voilà un petit article qui témoigne de cette époque.
Annoncée d’abord par les quotidiens, illustrée et commentée ensuite par les hebdomadaires, la découverte d’une grotte près de Hamadan – un grand lac souterrain comme disent les journaux – fait depuis quelques temps l’objet de conversations très animées à Téhéran.
S’agit-il d’une vraie découverte (...)
Le luth fou (Épisode n° 20)
N° 49, décembre 2009Les jours passent. Les souks de Baghdâd offrent un spectacle continu. Lalla Gaïa, de plus en plus familière, y déambule dans ses nouveaux atours. Ainsi, elle passe plus inaperçue. Elle joue de son voile blanc léger, au gré des circonstances, le rabattant sur son visage lorsqu’elle pénètre un quartier inconnu, et dans les ruelles en général, le relevant lorsqu’elle se trouve dans une échoppe, s’adresse à une personne connue ou sirote un café non loin de chez Sayyida Roqayya. Les gens de cette partie de la (...)
Ali Ashraf Darvishiân
Traduit par Atiyeh Aarabi et Fâegheh Najafi
Juste au moment où on mettait un pied dehors, maman, qui faisait la vaisselle dans la cour, a crié :
"N’achetez pas n’importe quoi, hein ! Vous aurez mal au ventre. Achetez des dattes ou quelque chose qui vous nourrisse."
Fatigués et somnolents, on s’est mis en route. Le soleil montait déjà jusqu’aux toits et brillait en haut des platanes. Les moineaux faisaient du tapage. Du dessus des toits lointains, les moustiquaires brillaient sous la lumière du soleil. Ca faisait mal aux yeux. On bâillait (...)