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CAHIER DU MOIS |
Graphisme en Iran
Cahier réalisé par Alice Bombardier avec la collaboration de Mireille Ferreira
Le cahier de ce mois sur le graphisme iranien contemporain a été réalisé à l’occasion de l’exposition "L’Iran à l’affiche. Le graphisme contemporain dans l’espace public en Iran", qui se tiendra du 3 au 21 mars 2011 à :
Norouz à l’Institut des Cultures d’Islam
L’Iran à l’affiche
Le graphisme contemporain dans l’espace public en Iran
Chronologie du graphisme iranien
Mortezâ Momayez, le père du graphisme iranien
Entretien avec Ghobâd Shivâ :
Les valeurs artistiques du graphisme iranien
Entretien avec Alain Le Quernec, graphiste français
Entretien avec Saeed Naghashian, graphiste et calligraphe
Rezâ Abedini et la “persiannité”
Les affiches du festival de Fadjr
Vitrine graphique d’un événement artistique iranien
CULTURE
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Reportage
Circuits céramiques-automne 2010
La scène française contemporaine
Musée des Arts Décoratifs, Paris
Repères
La notion de tawhid dans le Coran
D’après le commentaire Al-Mizân de ’Allâmeh Tabâtabâ’i
Le métier de conteur dans les cafés traditionnels iraniens aujourd’hui
Entretien
Entretien avec Anne Aghion, documentariste
Entretien avec Rita Vega Baeza,
professeure de philosophie, poétesse, peintre et psychanalyste mexicaine
Arts
Massoumeh Seyhoun, artiste et mentor de l’art contemporain d’Iran
Femme et Artiste et Femme
LECTURE
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L’Institut des Cultures d’Islam, établissement culturel de la Ville de Paris créé en octobre 2006, est le lieu d’accueil, unique en son genre, des cultures que l’on dit « d’ailleurs » mais qui s’avèrent résolument « d’ICI ». Il célèbre cette année pour la première fois Norouz, le nouvel an iranien, par une série de manifestations organisées dans ses locaux du quartier de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement de Paris, du 3 au 21 mars 2011.
Le quartier de la Goutte d’Or, situé au pied de la Butte (...)
position d’affiches contemporaines
Institut des Cultures d’Islam
19 - 23 rue Léon, Paris
Du 3 au 21 mars 2011
Remerciements à Ali Mafâkheri, Shamsi Tehrâni, Amélie Neuve-Eglise, Amin Moghadam, Assal Bâgheri, Marianne Dupin et Mohammad Ali Shafâhi.
Depuis 2004, à l’occasion d’un séjour de quatre ans à Téhéran puis d’autres visites, Mireille Ferreira, correspondante en France de La Revue de Téhéran, a été séduite par la dynamique artistique qui l’environnait, imprégnant même le quotidien, par le biais du (...)
En 1812, sous Fath Ali Shâh Qâdjâr (1797-1834), la première imprimerie saturnine est créée à Tabriz. C’est là qu’est imprimé le premier livre persan : Les mémoires de Fath Nameh. Le premier texte en langue persane avait été publié à Istanbul en 1547.
En 1838, le premier livre illustré, Leili et Majnoun, est imprimé avec des lithographies à Tabriz.
En 1841, la première revue persane est créée : le journal Akhbâr-e Dâr-ol-khelâfeh Tehrân (Les nouvelles du gouvernement de Téhéran). Elle change de nom pour sa (...)
Présentation et traduction :
N° 64, mars 2011Illustrateur, peintre, professeur d’université, metteur en scène et auteurs de plusieurs ouvrages d’art, Mortezâ Momayez (1936-2005) a joué un rôle essentiel dans le développement de l’art graphique en Iran. Admis à la Faculté des Beaux-arts de l’Université de Téhéran en 1956, il a commencé à travailler au studio de design graphique de Mohammad Bahrâmi pendent trois ans. En 1961, il fut employé à la société d’imprimerie et d’édition de Keyhân, où il fut invité par le célèbre poète Ahmad Shâmlou pour y (...)
Entretien réalisé par
N° 64, mars 2011Ghobâd Shivâ est né en 1941. Diplômé en 1967 de la Faculté des Beaux-arts de l’Université de Téhéran, il continua ses études à l’Université Pratt à New York. Il fut directeur artistique des éditions Soroush et fonda l’institut privé Shivâ. Il a longtemps enseigné le graphisme à l’Université de Téhéran. Ses œuvres furent présentées au Centre Pompidou à Paris en 1980 et au Musée des affiches aux Pays-Bas en 2005. Il fut récompensé à la biennale de Brno (République Tchèque) en 1980. Ghobâd Shivâ est le deuxième graphiste (...)
Alain Le Quernec est né en 1944 en Bretagne. En 1962, après des études supérieures à Paris, il devient professeur de graphisme. En 1971 et 1972, il effectue une formation complémentaire en Pologne. Il est l’organisateur d’une série d’expositions sur le graphisme iranien en Europe : en 2002 à Echirolles (France), lors du Mois du Graphisme, l’exposition Un cri persan a lieu pour la première fois. On retrouve cette exposition notamment en 2003 à Chaumont et en 2008 à Genève, à l’occasion de la 22ème (...)
Saeed Naghashian, né en 1977 à Téhéran, a suivi à la fois un enseignement traditionnel auprès des maîtres calligraphes et des études universitaires en graphisme. Il enseigne actuellement l’art graphique dans différentes universités en Iran, et s’intéresse surtout à la typographie. Je l’ai rencontré lors d’une exposition de ses tableaux de « peinture-calligraphie » qui a eu lieu à Téhéran du 24 au 27 décembre 2010. Saeed Naghashian utilise dans ses créations des éléments graphiques inspirés de l’art et de la (...)
Rezâ Abedini, graphiste, est né en 1967 à Téhéran. Diplômé de la faculté des Beaux Arts de l’Université de Téhéran en 1992, il s’est particulièrement investi dans la peinture et le dessin. Il est l’un des plus célèbres représentants du graphisme iranien sur la scène internationale et a obtenu de nombreux prix nationaux et internationaux en raison de la qualité de son travail. En 2006, il a obtenu le prix de la Fondation néerlandaise Prinz Claus.
Rezâ Abedini, membre de l’Association des graphistes iraniens, (...)
Le festival de Fadjr est une véritable rencontre artistique se tenant annuellement depuis 1983 à Téhéran à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution islamique de 1979. C’est une période exceptionnelle pour les jeunes et talentueux créateurs qui viennent y présenter leurs œuvres aux amateurs d’art iraniens. Cet événement de grande portée donne lieu également à la rencontre entre les professionnels et des artistes moins expérimentés. De cette alchimie naissent des œuvres parfois admirables l’année suivante. (...)
Il s’agit d’une série d’expositions, organisée par les Ateliers d’Art de France, dont le déroulement, en région parisienne, s’effectue entre septembre 2010 et février 2011, avec pour objectif de montrer une partie significative de la création contemporaine dans le domaine de la céramique. Ces expositions sont accueillies autant par des lieux institutionnels prestigieux et historiques comme le Musée des Arts Décoratifs ou la Cité de la Céramique à Sèvres que par une quarantaine de galeries d’art, (...)
Pensée iranienne contemporaine - études religieuses et philosophiques (I)
N° 64, mars 2011Cet article vient ouvrir une série d’études consacrées à la pensée de ’Allâmeh Tabâtabâ’i, l’un des plus grands penseurs, philosophes, et commentateurs du Coran du XXe siècle, dans le but de faire découvrir à nos lecteurs certains aspects importants de la pensée iranienne contemporaine dans les domaines religieux et spirituel. Elles s’inspireront principalement du commentaire du Coran Al-Mizân, œuvre maîtresse de ’Allâmeh, mais aussi d’autres ouvrages de grands penseurs iraniens des siècles précédents et (...)
Initiation traditionnelle des naqqâl (conteurs)
La profession de naqqâl était autrefois l’aboutissement d’une tradition familiale ou d’une vocation précoce. Elle est aujourd’hui pratiquée par des personnes s’étant découvert une passion à l’écoute des conteurs et qui souhaitent s’y investir totalement. Il reste néanmoins des naqqâl ayant hérité de cette tradition depuis plusieurs générations. Que les conteurs s’inscrivent dans un héritage familial ou qu’ils le soient devenus par vocation tardive, ils suivent (...)
Anne Aghion a participé au 4e festival de films documentaires de Téhéran Cinemâ Haghighat ou Cinéma Vérité (qui a eu lieu du 8 au 12 novembre 2010), avec son quatrième film sur les habitants d’un village au Rwanda intitulé Mon voisin, mon tueur. Ce film, résumé des trois films précédents d’Anne Aghion, tente de cerner les sentiments des rescapés des massacres de 1994, quinze ans après, lors du retour au village des hommes accusés d’avoir participé au génocide des Tutsis. Anne Aghion a accepté de passer (...)
Entretien réalisé par
N° 64, mars 2011"Le souvenir du lierre, du jacaranda, et du cempasúchil est toujours là." Sacrée est l’invention de l’écriture
En un hybride qui parle y vole : Ibis.
Tes hiéroglyphes fluviaux se débordent
Et une eau lointaine se fixe dans cette feuille
Une pierre semblable a la mémoire,
Et condensée en cercles concentriques
De pierre
Un rêve qu’en le lisant, en plus
S’éparpille
Rita Vega Baeza, l’Egypte
Née en 1961 à Querétaro, Rita Vega Baeza est poétesse, psychanalyste et professeure d’université au Mexique (...)
En cet automne 2010, La Galerie Seyhoun à Téhéran paraît bien vide, malgré la belle exposition de l’artiste-peintre Hamideh Sadeghieh qui en illumine l’espace. Puis Nâder Seyhoun arrive et il se met à parler de sa mère, Massoumeh Seyhoun, qui a quitté ce monde au printemps dernier. Cette évocation rend sa présence bienveillante, à nouveau palpable dans cet environnement qui lui était si familier.
« Ma mère est née en 1935 à Rasht dans la province caspienne du Guilân. Elle venait de terminer ses études (...)
Lorsque j’ai débuté ma carrière de professeur d’arts plastiques au collège, je ponctuais le temps scolaire par des projections de films documentaires ou de films en tant qu’œuvres. L’un de ces films que j’avais projeté portait sur un peuple de sculpteurs, les Makondés, implantés entre la Tanzanie et le Mozambique, en Afrique de l’est. Il s’agissait d’un vieux documentaire en noir et blanc montrant les Makondés sculptant des figures dans le bois cependant qu’une voix off expliquait pourquoi seuls les hommes (...)
Gheysar Aminpour
traduit par
Jour inévitable
Ces jours qui passent, chaque jour
Je crois entendre quelqu’un qui crie
dans le vent.
Je sens qu’un ami intime, éloigné
m’appelle du fond des chemins brumeux.
La musique de sa voix est
comme le passage de la lumière,
comme celui du nouvel an,
comme le bruit de la venue du jour.
Ce jour inévitable qui vient,
Ce jour où les passants courbés
ont un moment pour lever la tête et voir le soleil dans le ciel.
Ce jour où ce vieux train s’arrête un moment sans prétexte,
Dans la (...)
Ali Shariati
traduit par
Ne vois-tu pas combien doucement, tendrement, meurt le "martyr" ?
Pour ceux habitués au "quotidien" et qui restent avec soi, la mort est la catastrophe terrifiante et désastreuse de la disparition, la perdition dans le néant. Celui qui a fait soi la décision de partir, débute avec la mort.
Comme ils sont grands, les hommes qui ont entendu la grandeur de cet ordre étrange, et qui l’appliquent : « Mourrez, avant de mourir. »
Il me semble que dans cette sourate, le Prophète n’est pas le seul (...)